Articles de journaux 1957-1958

Jeu. 4 av. 57, p. 3. Mme Suzanne Clark piquetait dernièrement 25 claims au nord et sur les bords du lac Devlin dans le canton Guillet, aux endroits même où M. Jim Brennan avait localisé, en 1936, des échantillons contenant 3% de nickel. M. Brennan était alors à la recherche de l'or. Mme Clark se propose de faire des recherches sur ces claims pour découvrir d'autres métaux. Cette propriété est située près de certains claims détenus par Consolidated Regcourt Mines. Cette femme courageuse et débrouillarde est la première femme prospecteur du Témiscamingue à se lancer à la recherche de métaux dans cette vaste et prometteuse région.

 Jeu. 23 mai 57, p. 3. La population de Belleterre a connu des heures d'angoisse lundi après-midi dernier alors qu'un incendie de forêt a failli dégénérer en conflagration et s'attaquer aux résidences. Alors que les flammes étaient rendues à quelque cent pieds des demeures de la ville, le vent a changé de direction et la conflagration a pu être évitée.

 Les flammes se sont dirigées dans le secteur des chalets du Lac des Sables et a rasé deux villas, propriétés de MM. Angrignon et Oison. L'incendie s'est déclaré vers 2 hrs de 1'après-midi et à ce moment là les flammes faisaient rage à un mille et demi de la ville. A cause du vent qui soufflait et qui transportait les flammes à une vitesse considérable, les résidences ont été menacées durant quelques temps, et de très près, jusqu'à ce que le vent change de direction.

 Une fumée dense a envahi la ville et plus de 300 hommes ont combattu les flammes. L'incendie s'est calmé vers 6 hrs du soir et on considère qu'une lisière en boisé vert de quoique 5 milles de largeur par 25 milles de longueur a été brûlée. Cet incendie de forêt a alerté toute la population. Trois familles se sont préparées à évacuer la ville. La population a envahi les rues et les magasins ont fermé leurs portes.

 Les employés de la mine qui sortaient de l'usine à 4 hrs après leur journée d'ouvrage ont tous été embauchés pour combattre les flammes. Six avions ont survolé les lieux pour surveiller les opérations. Voyant que les flammes se dirigeaient vers les chalets, plusieurs propriétaires de villas ont tenté de se rendre en bordure du lac pour sauver leurs effets mais la chaleur dense les a empêché. M. Charles-Henri Gingras, entrepreneur forestier de Latulipe, qui possédait 15 traîneaux de charroyage d'hiver avait dépêché sur les lieux quatre camions pour sortir ses sleighs du bois mais ce fut peine perdue. Tout a été brûlé.

 Vers 7 hrs dans la soirée, lorsque les flammes ont été passablement apaisées, les propriétaires de villas se sont rendus sur leurs propriétés et ce fut un sinistre spectacle qu'ils ont vu. La beauté du Lac des Sables avait perdu son charme et le feu avait laissé sa carte de visite. Les sapeurs-pompiers de Belleterre, les garde-feux de même que de nombreux volontaires ont fait du magnifique travail pour maîtriser les flammes.

 Le Devoir, ven. 29 août 1958, p. 10. Les réserves de minerai de Belleterre Mines (Québec) sont presque épuisées; le rapport d'un ingénieur conseil indépendant confirme l'opinion de la compagnie que toutes les sources possibles de minerai nouveau ont été explorées; c'est ce qui se dégage d'une lettre du président, M. M.-L. Urguhart, aux actionnaires. La compagnie espère poursuivre ses opérations jusqu'au printemps prochain sans encourir de pertes; dans la première moitié de l'année courante, il y a eu une perte d'environ 871,000$. L'exploration extérieure se poursuit d'une façon intense et la compagnie protège ses ressources financières pour être en mesure de profiter de toute occasion, avantageuse. Le conseil d'administration s'est prononcé contre le paiement du dividende ordinairement réparti à cette période de l'année.

 Le Progrès, jeu. 4 sept. 58, p. 2. Des journaux annonçaient récemment l'épuisement  des réserves de minerai de Belleterre Mines et ajoutaient que "la compagnie espère poursuivre ses opérations jusqu'au printemps prochain",

 Qu'est-ce que cela veut dire? Que Belleterre Québec Mines fermerait ses portes le printemps prochain, dans moins  de neuf mois? Si les mots veulent encore dire quelque chose, nous devons nous rendre à l'évidence que le seul producteur d'or de Belleterre est rendu au bout  de sa corde.

 Mais avec Belleterre Mines, il ne faut jamais désespérer. Depuis quatre ans, à chaque rapport trimestriel, cette compagnie minière parle de 1'épuisement  de ses réserves et de la cessation prochaine de ses opérations dans Belleterre. Mais toujours, et nous nous en réjouissons, l'échéance cruelle est reculée.

 Nous espérons que Belleterre (Quebec) Mines est de nouveau dans l'erreur et qu'elle continuera encore pendant quelques années à produire des lingots d'or à Mud Lake. Mais pour la population de Belleterre, une telle épée de Damoclès finit par exaspérer.

J.-p. Bonneville

 VU ET ENTENDU

... avec Lucette Lafrenière

 Jeu. 25 sept. 58, p. 16. A Belleterre un optimisme règne malgré le sort réservé aux habitants de l'endroit par la fermeture prochaine de la mine. Pourtant comme j'ai pu le constater en fin de semaine, un certain abandon est visible dans l'entretien des propriétés, ce qui est bien compréhensible dans les circonstances. La coquette petite église respire pourtant une ambiance de calme et de quiétude. Son intérieur aux lignes discrètes et sobres invite à la prière. Disons en passant que la chorale, dirigée par K. Jules Ranger, mérite beaucoup d'éloges pour le magnifique chant qu'elle nous sert tous les dimanches.

 Aucune activité ne semble exister dans ce centre fermé. Seul le curling attire quelques adeptes durant la saison froide. Le théâtre a fermé ses portes et il n'y a aucune organisation pour les enfants. Le nombre d'écoliers a sensiblement diminué aussi cette année alors qu'on ne compte plus que 258 élèves comparativement à 375 l'an dernier. Incidemment, M. Maurice Grenier, un des finissants au collège universitaire de Rouyn l'an dernier, est aujourd'hui professeur à l'École Centrale de Belleterre en attendant de pouvoir aller poursuivre ses études à l'Université...

 L'Hôtel Château Belleterre (a-t-on idée d'affubler cette boîte du nom pompeux de "château"…) malgré un personnel des plus courtois, ne peut se réclamer d'aucun confort. C'est malheureux puisqu'on affirme que c'est le rendez-vous de nombreux touristes dans le coin.

 Enfin, ceci est l'affaire des propriétaires MM. Martial Dumulon et Paul Périgny, d'Amos.

Rencontré au cours de mon périple, des pionniers du vieux Mud Lakc, qui malgré le sombre tableau à l'horizon, voient encore la vie en rose, tels M. et Mme Aurèle Marleau, heureux d'être les parents d'un nouveau fiston; M. Johnny Ménard, toujours aussi en verve; le capitaine de la mine, M. Edgard Roberge, toujours rempli d'humour; sa mère, Mme Roberge que les ans n'affectent nullement; M. et Mme Lawrence Paquette (Mme Paquette est notre nouvelle correspondante pour Belleterre); les Romuald Bérubé; M. Ken Godin dont la fille aînée, Mary, vient d'entrer en religion chez les SS. de St-Joseph à Toronto et encore beaucoup d'autres avec qui il fut bien agréable de renouer connaissances...

 Jeu. 9 oct. 58, p. 17. Le Rév. Père Bernard Bouthillette, des Pères du St-Esprit, originaire de Guérin, qui ira rejoindre son frère en mission chez nos frères noirs d'Afrique depuis sept ans, était récemment en visite chez M. et Mme Damien Riendeau, marchand d'ici, Mme Riendeau est la tante maternelle de ces courageux missionnaires. Les paroissiens ont montré une fois  de plus leur générosité envers les missionnaires en venant en aide au Père Bouthillette pour boucler son budget de départ.

 p. 20. Les vacances ne sont plus qu'un rêve qui s'estompe déjà dans la brume. Une année scolaire à l'horizon est la réalité du moment. Le 3 septembre (mercredi), l'école St-André ouvrait toutes grandes ses portes pour recevoir la gent écolière attendue par des instituteurs et institutrices remplis de courage.

 Voici la liste des titulaires des classes pour la prochaine année:

 9e et 10e années, M. Maurice Grenier, bachelier es-arts du collège universitaire de Rouyn; 8e année, Mlle Lucille Bellehumeur; 7e, Mlle Céline Nantel; 6e, Mlle Hélène Bérubé; 5e, Mme Viateur Baril; 4e (et 3e), Mme Laurent Paquette; Mme Lionel Lambert; 2e, Mme Fleurette Breault; 1 ère, Mme Melvin Deneault.

Mme Jean Parent de Timmins, enseignera périodiquement la langue secondaire à partir de la 4e année à la 10e. Les institutrices de langue anglaise sont: Mme M. Kilboy pour les 5e, 6e, 7e et 8e années, et Mlle B. Makedal pour les 1 ère, 2e, 3e et 4e années.

Jeu. 16 oct. 58, p. 20, M. A. Bleau vient de faire l'acquisition de l'ancienne demeure de M. B. Clary, résidant aujourd'hui à Pointe Gatineau.

 M. et Mme A. Gourde et leur famille de Sullivan, ainsi que M. et Mme H. Ménard d'Elliott Lake, ont récemment élu résidence dans notre paroisse.

 

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