Route Belleterre - Le Domaine 1951

La Presse, samedi 24 février 1951, p. 27.

 Des démarches sont actuellement commencées par la Chambre de Commerce de la municipalité de Belleterre, Témiscamingue, pour la construction d'une route carrossable entre cet endroit et la route no 58 qui traverse le parc National pour aller à Mont-Laurier en vue de raccourcir d'environ 200 milles le parcours que doivent faire les habitants de la région de Belleterre et Ville-Marie pour se rendre à Montréal, en passant par Rouyn et Val d'Or.

 C'est ce que Son Honneur le maire Camillien Houde annonçait hier après-midi, à sa conférence de presse hebdomadaire. Il a révélé qu'il a reçu, cette semaine, une délégation de la Chambre de Commerce de Belleterre, en route pour Québec, et qui s'est arrêté dans la métropole pour inviter notre premier magistrat à appuyer le projet auprès des autorités provinciales et du ministre de la Voirie, l'hon. Antonio Talbot.

 M. Houde qui voit dans la mise à exécution de ce projet des grands avantages pour le commerce et l'industrie de la métropole, a précisé que le tronçon à construire aurait une distance d'environ 105 milles et que le coût atteindrait $5,000.000.

 La nouvelle route qui rejoindrait la route nationale no 58 à environ une centaine de milles de Mont-Laurier desservirait une région minière et agricole et aiderait au développement de la colonisation, sans compter son apport à l'industrie touristique qui prendrait un grand essor dans ce territoire où la chasse et la pêche attirerait des milliers de visiteurs chaque année.

 M. Houde est   d'avis que le revenu additionnel que la province retirerait de la taxe de vente et de la taxe sur l'essence prendrait soin de l'amortissement du coût de construction de la route projetée.

 II s'agit, dit le maire, d'une région presqu'entièrement canadienne-française,  dont la population préférerait venir s'approvisionner à Montréal et dans les autres centres du Québec plutôt que de devoir aller le faire dans la province voisine qui a déjà fait construire trois belles routes carrossables pour desservir la région du Témiscamingue et le nord-ouest de l'Abitibi. C'est un projet qui mérite notre appui et j'entreprendrai moi-même des démarches auprès de l'hon. M. Talbot pour qu'il le considère sérieusement et de façon sympathique.

 M. Houde a ajouté que les habitants de Ville-Marie et de Belleterre doivent actuellement, pour venir à Montréal, passer par Rouyn et Val d'Or, ou encore par North Bay et Pembrooke en Ontario, ce qui allonge le trajet considérablement.

 Un comité spécial du Board of Trade de Montréal s'intéresse également au projet.

 Ven. 23 mars 51, p. 1. A son retour de la session parlementaire, M. Nil-E. Larivière, député, s'est rendu passer quelques jours dans son comté; il est des plus satisfaits des derniers travaux parlementaires.

 La voirie du Témiscamingue, on le sait, s'est en quelque sorte transformée depuis quelques années. Mais il s'y fera encore des travaux importants au cours de la belle saison 1951. Ainsi M. Larivière nous assure qu'on entreprendra plusieurs milles de pavage, on le continuera de Notre-Dame du Nord en passant par Rémigny et Guérin. Toute la partie sur laquelle la mise en forme est prête sera couverte d'un tapis bitumineux.

 De plus, un montant très considérable d'argent servira à la mise en forme de la route qui va de Lorrainville à Belleterre et à la route de Témiskaming. M. Larivière annonce aussi que cette route de Ville-Marie à Belleterre portera  dorénavant le numéro de route 62. Jusqu'ici, elle n'était pas numérotée. Or, c'est l'habitude au ministère de la Voirie de ne pas numéroter les routes qui n'ont pas débouchés à leurs extrémités. Puisque le gouvernement a décidé de numéroter celle-ci, c'est par le fait même, dire qu'il entend la continuer plus tard de Belleterre jusqu'au chemin de Mont-Laurier, ainsi que l'a demandé cet hiver une délégation de la Chambre de Commerce  de Ville-Marie et du Conseil de Comté. Cette délégation, qui avait d'ailleurs été fort sympathiquement reçue à Québec n'a  donc pas fait de vaines démarches, et dès que ce sera possible, le gouvernement se rendra à sa demande.

Ven. 25 mai 51, p. 1. A titre de chef divisionnaire de la Voirie, M. Dubrule a promis à la population que dans un avenir pas très lointain, les environs de Belleterre posséderaient des moyens de communications des plus enviables. Cet été même, des travaux de la plus haute importance seront entrepris dans les environs de la route Ville-Marie-Belleterre qui a été numérotée 62 par les autorités gouvernementales, augure bien que dans peu de temps elle se poursuive jusque vers Mont-Laurier.

 J'en viens à un projet qui vous est cher, la route Belleterre-Mont-Laurier. Je ne puis vous faire de promesse formelle. Je puis vous dire que je vous en fais au moins la promesse éventuelle. Dans un avenir qui n'est pas trop loin, vous verrez la réalisation de ce projet. Déjà, le gouvernement en fait une étude sérieuse. Les cartes aériennes sont compilées à Québec. Des ingénieurs en feront sous peu le relevé topographique. Ils élimineront les plus grosses difficultés qui se présentent dans le tracé d'une route qui devra sillonner des dizaines de lacs. Pour une population de quelque 21,000 âmes que possède le Témiscamingue, il tient du prodige que le gouvernement dépense au-delà de $10,000,000 pour cette route. Et ne désespérez pas, dans un avenir prochain, nous verrons la réalisation de ce rêve que nos devanciers font depuis 61 ans. Après quelques autres commentaires, la causerie se termina. Vint ensuite quelques autres orateurs parmi les invités sur des sujets d'activités courantes.

 

Accuil