Ponts et ponceaux de campagne

Portails et Clôtures à l'ancienne

RÉSISTANCE DES PONTS

La construction de ponts est une profession en soi, et certains des plus grands ponts du monde sont à juste titre considérés comme parmi les plus hautes réalisations de la science et de l'habileté mécaniques.

Mais il est proposé de ne parler dans cet section que des structures simples et bon marché permettant de franchir de petits cours d'eau.

La mesure de la résistance d’un pont est celle de sa partie la plus faible. Par conséquent, la résistance d'un pont en bois brut reposant sur des longerons ou des membrures en bois équivaut à la force de maintien des poutres au milieu de la travée.

Plus la durée est longue, toutes choses égales par ailleurs, moins sa force est grande. Le tableau montre la capacité de maintien d'un bois d'épicéa sain, aux dimensions indiquées, en un point intermédiaire entre les supports :

Un morceau de bois de vingt pieds entre les supports supportera une charge en son centre seulement la moitié de celle d'un bois de mêmes dimensions, dix pieds entre les supports.

Ainsi, quatre poutres de six pouces sur douze, sur une portée de seize pieds, supporteraient une charge de huit tonnes ; sur une portée de douze pieds, les mêmes poutres supporteraient un poids de près de douze tonnes.

CONTREVENTS ET TRAVERSE

Ce qui précède correspond à la résistance initiale des bois qui supportent le poids de la superstructure et à toute charge qu'elle pourrait devoir supporter.

Mais dans la construction de ponts, ces poutres sont renforcées par des traverses ou des entretoises, qui ajoutent grandement à la force de maintien du pont.

La figure 275 montre la forme la plus simple d'un pont autoportant, qui répondra à des travées de dix à quinze pieds de longueur.

Fig. 275. —UNE FORME SIMPLE DE TRAVÉE DE PONT

Les barres, c, c, s'étendent de près de l'extrémité du seuil jusqu'à environ quatre pieds au-dessus du centre.

La tige de traverse, d, a un diamètre d'un pouce pour les ponts courts jusqu'à deux pouces pour des travées plus longues ; il est muni d'une rondelle en fer en partie haute.

La tige traverse le seuil, ainsi qu'un seuil transversal, e, qui passe sous les seuils principaux, ajoutant ainsi de la fermeté à l'ensemble de la structure.

Les bûches, f, f, sont placées contre les extrémités des seuils pour les maintenir en place, et là où les roues les heurteront en premier au lieu de la planche de plancher, égalisant ainsi considérablement la pression.

La figure 276 représente une modification de ce qui précède.

Fig. 276.—UNE PORTÉE PLUS FORTE

Les deux barres de renfort et les contreventements confèrent à la structure une plus grande résistance et solidité, l'adaptant à des portées de dix-huit pieds de longueur.

Pour cette dernière longueur, les seuils doivent être d'un bon matériau, dix pouces de largeur et quatorze pouces de profondeur, avec trois seuils centraux d'à peu près la même taille.

La figure 277 est un style de pont plus amélioré, la traverse servant à la fois de support à la structure et de parapet.

Fig. 277.—UN PONT COURT

La balustrade supérieure a la même largeur que le seuil, soit environ un pied.

Le côté inférieur peut être coupé, donnant au pont un aspect plus fini. La balustrade au centre a six pouces d'épaisseur et trois pouces aux extrémités.

La cravate, h, mesure toute la largeur et quatre pouces d’épaisseur. Un pont de ce genre répondra à un trafic intense, même s'il a une longueur de vingt pieds. La traverse à boulons, dans la figure 278, est adaptée pour une portée de vingt-cinq pieds.

Fig. 278.—UNE POUTRE À BOULON

Cela fait un pont d'une grande fermeté. Chaque ensemble de barres de renfort supporte un seuil transversal. Les planches de la route sont posées transversalement au pont.

Les seuils du milieu sont parfois d'un demi-pouce plus bas que ceux des côtés et devraient être au nombre de quatre ou cinq. Les extrémités des planches s'ajustent étroitement à l'intérieur des appuis en traverse, maintenant ainsi les planches bien en place.

Une méthode courante de renfort par le bas, comme le montre la figure 279.

Fig. 279—PONT CONTREVENU PAR LE BAS

Ce n’est généralement pas une bonne pratique, car les supports risquent d’être emportés par la glace ou les inondations.

Culées, piliers et rails

Si les appuis d'un pont sont posés directement sur les murs secs d'une culée, ou sur une lourde planche, le choc des équipes qui passent déplaceront bientôt certaines pierres et exerce une tension excessive sur certaines parties du mur.

Pour éviter cela, il est préférable que les piliers soient constitués de pierres taillées et posés dans du ciment. Un pli en bois pour soutenir les extrémités du pont peut être réalisé comme le montre la figure 280.

Fig. 280.—FIN D'UN PONT

L'ensemble doit être construit en bois massif, épinglé ensemble. Une couche de céruse doit recouvrir la surface intérieure de tous les joints.

Le nombre et la position des poteaux de la culée en bois sont visibles sur la figure. Un rondin doit être posé sur le mur en w, pour soulager le pont du choc des charriots qui passent.

Un pilier central doit être évité autant que possible, car il constitue une obstruction sérieuse en cas d'inondations et de la glace, du bois flottant et d'autres matières flottantes s'accumulent contre lui, mettant gravement en péril la structure entière.

Mais dans les cas où la longueur du pont est si grande qu'elle nécessite un ou plusieurs piliers, ils peuvent être construits sur le plan montré à la figure 281, ou dans le cas où le fond est si mou qu'il rend le seuil de boue peu sûr, une ligne de pieux supportant une traverse, comme dans la figure 282.

Figure 281.—JETÉE CADRE

Figure 282.—PONT SOUTENU PAR DES PIEUX

Un parapet ou un garde-corps solide et fiable doit toujours être fait. Son manque peut être la cause d'accidents mortels pour les personnes et les chevaux.

La figure 283 donne une vue latérale d'un bon garde-corps, et la figure 284 montre la manière de renforcer les poteaux aux extrémités des poutres transversales.

Fig. 283

Fig. 284

Ils doivent donc être renforcés à chaque poteau alterné du garde-corps.

Le plancher doit être double, comme le montre la figure 285, les planches inférieures posées en diagonale et la couche supérieure en croix.

Fig. 285.—PLANCHER DE PLANCHE DU PONT

PONTS POUR GULLIES

Pour les petits ravins qui traversent des routes ou des ruelles dans les fermes et qui ne sont pas le lit de cours d'eau constants, mais sont occasionnellement remplis d'eau de surface, un pont très simple suffit. Un modèle comme celui illustré à la figure 286 est aussi bon qu'un autre.

Figure 286.—CADRE POUR PONT

Les seuils, a, a, sont enfoncés dans une tranchée creusée contre la berge et au moins jusqu'au niveau du lit du ruisseau.

Les appuis transversaux b, b n'y sont pas mortaisés, mais simplement posés entre eux.

La pression vient entièrement de l'extérieur, elle forcera donc a, a, plus étroitement contre les extrémités b, b, qui doivent être enfoncées un peu dans le lit du ruisseau à son point le plus bas.

Les poteaux sont mortaisés dans les appuis a, a et les plaques c, e et d, d sur lesquelles les planches sont posées.

 Des étais peuvent être placés contre les côtés inférieurs des poteaux pour maintenir le pont contre le ruisseau.

Un pont bon marché mais réalisable est illustré à la figure 287.

Figure 287.—PONT DE FERME PRATIQUE

Deux rondins sont posés en travers du ravin, leurs extrémités reposant sur les berges, et des poinçons ou planches y sont fixés pour former le pont.

De solides poteaux, bien étayés et dépassant la ligne d'eau la plus élevée, sont placés contre la face inférieure des rondins.

Si le ruisseau monte, le pont, étant libre, s'élèvera à la surface de l'eau, tandis que les poteaux empêcheront qu'il ne soit emporté.

S'il ne s'élève pas avec l'eau, il oppose si peu de surface au courant que les poteaux le retiendront.

PONTS ORNEMENTAUX

Aucun élément n’ajoute plus à l’apparence des terrains ornementaux que les ponts de bon goût. Un ruisseau ou un canal étroit reliant deux parties d'une petite nappe d'eau offre la possibilité d'introduire un pont.

En l’absence de telles caractéristiques, un pont peut être jeté au-dessus d’un ravin sec. Quel que soit le style adopté, il doit s'harmoniser avec le caractère général de l'environnement.

Un pont élaboré en bois ou en maçonnerie serait tout aussi déplacé sur un terrain dépourvu d'autres structures, qu'un pont rustique et grossier le serait à proximité de maisons d'été très bien finies et d'autres éléments architecturaux.

 Dans la plupart des cas, un pont rustique et soigné, semblable à celui illustré à la figure 288, serait en harmonie avec son environnement.

Figure 288.—PONT RUSTIQUE

De tels ponts peuvent être constitués de rondins et de branches de cèdre rouge, reposant sur des culées en pierre.

Là où les rochers sont abondants, un pont de pierre, semblable à la figure 289, peut être construit à très peu de frais et durera des générations.

Figure 289.— PONT EN PIRRES

L'effet agréable des ponts rustiques ou autres ponts ornementaux est renforcé par la formation de vigne vierge ou d'autres plantes grimpantes dessus.

PONCEAU ROUTIER

Un ponceau sous une route est en fait un petit pont. La forme la plus simple de ponceau en planches, reposant sur des culées en pierre, est illustrée à la figure 290.

Fig. 290.—PONCEAU AVEC PLANCHER EN PLANCHES

Une telle structure est construite à moindre coût et remplit une bonne fonction tant que les boiseries restent saines.

Mais les planches s'usent et les bois se dégradent, ce qui nécessite un renouvellement fréquent. Là où la pierre est abondante, il est finalement beaucoup moins coûteux de construire entièrement en pierre, comme dans la figure 291.

Figure 291.—PONCEAU EN PIERRE

Une fois les culées construites, un rang de pierre plate, le long de chaque côté, fait saillie vers l'intérieur de six à dix pouces, comme en a, a, qui sont recouverts d'une large pierre.

Lorsque le ruisseau à traverser est si étroit qu'une rangée de pierres simples suffit à couvrir l'ouverture, un ponceau comme celui de la figure 292 est construit à moindre coût.

Fig. 292.— Ponceau en pierre moins cher

De telles structures resteront utilisables pendant une génération, si les fondations ne sont pas minées par l’action de l’eau.

Lorsqu'il est difficile de se procurer suffisamment de pierres plates, les ponceaux peuvent être construits en béton.

Les culées sont d'abord réalisées, comme dans les autres cas ; puis on y installe des tonneaux vides ou des trémies à sucre, selon la capacité de l'ouverture, ou mieux encore, on fait une voûte provisoire faite de planches brutes et étroites.

Le béton composé de ciment, de sable et de gravier est ensuite préparé et coulé, des supports temporaires en bois ayant été fixés à chaque extrémité du ponceau pour maintenir le béton en place jusqu'à ce qu'il durcisse.

De petites pierres peuvent être mélangées au béton au fur et à mesure de sa mise en place, et le tout complété par une rangée de pierres. Cette protection des pierres sur le dessus est précieuse, au cas où la couverture de terre serait usée ou détruite à tout moment pendant son utilisation.

Pour un ponceau plus long, un arc aplati est en béton, comme le montre la figure 293.

Fig. 293.—PONCEAU EN BÉTON ARQUÉ

Des bois légers sont posés en travers, les extrémités reposant légèrement sur les culées. Au milieu de ceux-ci, une bûche ronde est placée pour soutenir la couronne de l'arc.

Des poteaux élastiques fendus sont suspendus au-dessus du tout, sur lesquels sont clouées de fines planches étroites, s'étendant dans le sens de la longueur du ponceau. Les extrémités étant provisoirement protégées, le béton est malaxé et coulé comme auparavant.

Lorsque le béton a « pris », les boiseries sont retirées.

Fig. 294.—-PONCEAU ANGULAIRE EN BÉTON

 

 

 

 

 

 

 

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