Mise à la terre

Montages Électriques 1965

On appelle mise à la terre (grounding) une connexion directe à la masse de la terre ; cette connexion directe procure, on le comprend, un chemin (vers la terre) de la plus basse résistance électrique possible.

Utilité de la mise à la terre

La mise à la terre a pour but:

(a) de protéger les personnes et la propriété

(b) de limiter la tension d'un circuit exposé à des tensions plus élevées que celles qu'on a prévues

(c) de limiter à 150 volts la tension à la terre d'un circuit C.A. d'une installation intérieure

(d) de faciliter le fonctionnement des appareils et des installations

(e) de limiter la tension dans le cas d'un accroissement dû à la foudre.

La mise à la terre protège la vie des personnes mise en danger par les chocs électriques, évite les dommages à la propriété, limite la tension à la terre des installations intérieures.

Afin d'en bien comprendre les applications et les effets, on étudiera successivement la mise à la terre du système et la mise à la terre de l'appareillage.

Dans le premier cas, on met à la terre l'un des fils d'un système de distribution et, dans le second cas, des parties métalliques hors tension à découvert ne transportant normalement aucun courant électrique, sauf pour des causes accidentelles : canalisations métalliques, armure d'acier des câbles, boîtes, cabinets, carcasse des moteurs etc.

Mise à la terre du système

On met à la terre un fil d'un système intérieur afin de limiter le voltage sur ce système ; autrement, la tension à la terre de cette installation à bas voltage pourrait atteindre une valeur plus élevée que celle pour laquelle on la destine, par exemple, dans le cas d'interconnexions accidentelles avec un système à haute tension, dues à des éclairs, des fuites dans les transformateurs, des bris de fils extérieurs.

La figure 20.1 représente les conditions normales d'un système monophasé 3-fils, à l'intérieur d'une bâtisse, et relié par l'intermédiaire d'un transformateur à une distribution extérieure à haut voltage triphasé 4-fils.

On voit que le fil neutre de la distribution extérieure est mis à la terre.

Comme la tension entre un fil phase quelconque et le fil neutre est de 2,300 volts, il s'ensuit que la tension de n'importe quel fil phase à la terre est aussi de 2,300 volts.

Si l'installation intérieure n'est pas mise à la terre ou qu'elle soit, pour une cause quelconque, interrompue et qu'une interconnexion se produise accidentellement (ligne pointillée), le fil A atteint immédiatement le même potentiel à la terre que le fil 3, soit 2,300 volts ; le potentiel à la terre des fils N et B s'élève aussi à environ 2,300 volts, soit 2,300 volts moins la perte de voltage dans les bobines secondaires du transformateur.

Dans ces conditions, on conçoit qu'une personne en contact avec un objet mis à la terre et touchant accidentellement l'un des fils de l'installation intérieure recevra un choc de 2,300 volts, presque toujours fatal.

De plus, les fils de l'installation intérieure et les appareils reliés étant normalement isolés pour une tension à la terre ne dépassant pas 600 volts, une tension de 2,300 volts soudainement appliquée brisera leur isolant en plusieurs endroits, avec, pour résultat, la perte presque certaine des fils et des appareils.

En outre, ces fils étant le plus souvent contenus dans une canalisation métallique peut-être en contact indirect avec la terre, par l'intermédiaire de substances plus ou moins conductrices, il se produira des fuites ou pertes de courant à la terre, avec, comme conséquence possible, un échauffement anormal du matériel inflammable capable de provoquer un incendie.

Avec une mise à la terre normale du fil intérieur, la même interconnexion accidentelle ne produira aucun effet, car un courant passera du fil haute tension 3, au fil secondaire A, puis au fil N, à travers la bobine secondaire du transformateur, enfin, à la terre et au neutre de la distribution à haut voltage.

La tension à la terre du fil neutre intérieur ne pourra donc pas devenir supérieure à la perte de voltage dans le fil de mise à la terre.

Quoiqu'il soit difficile de déterminer cette perte de voltage puisqu'elle dépend de l'impédance de la ligne primaire et du voltage entre les fils 3 et N, on admet qu'un courant de 100 ampères n'est pratiquement jamais dépassé.

D'autre part, comme la résistance du fil de mise à la terre n'atteint qu'un maximum de 2 ohms, il en résulte une perte de tension de 200 volts environ dans le fil de mise à la terre.

Le potentiel de 200 volts entre le fil neutre intérieur et la terre et celui de 315 volts entre les fils A ou B et la terre n'endommagent pas un isolant destiné à supporter 600 volts et, d'autre part, ne pourront que rarement causer un choc fatal, par suite de leur courte durée, car le disjoncteur de la centrale électrique s'ouvrira.

Les installations électriques suivantes doivent être mises à la terre.

a) Installation 2-fils C.C. alimentant un montage intérieur d'un potentiel entre les conducteurs compris entre 300 volts et 50 volts.

La mise à la terre s'effectue par l'un des fils, mais elle devient inutile si l'installation alimente un équipement industriel dans un espace restreint et est pourvue d'un détecteur de perte à la terre.

b) Installation 3-fils C.C. alimentant un montage inférieur. La mise à la terre s'effectue par le fil neutre.

Remarque. La mise à la terre des installations C.C. doit être faite aux stations d'alimentation, jamais aux branchements individuels (article 10-022).

c) Installation secondaire C.A. fournissant des installations intérieures C.A., si la mise à la terre peut être faite sans que la tension maximum à la terre excède 150 volts.

On met à la terre

1. Le fil identifié dans un système monophasé 2-fils.
2. Le fil neutre identifié dans un système monophasé 3-fils.
3. Le fil identifié commun à toutes les phases dans un système polyphasé.
4. Le fil identifié dans un système polyphasé ayant une phase mise à la terre.
5. Le fil neutre identifié dans un système polyphasé dont une phase est utilisée comme système monophasé 3-fils.

d) Les circuits secondaires:

(1) des transformateurs d'intensité et des transformateurs de potentiel dont l'enroulement primaire est relié à des circuits d'une tension à la terre de 300 volts et plus

(2) des transformateurs d'intensité et des transformateurs de potentiel montés sur des tableaux, quelle que soit la tension de l'enroulement primaire.

Cette mise à la terre s'effectue à chaque branchement individuel et, de plus, au transformateur de la distribution extérieure. Dans chaque branchement, comme on l'a vu, elle s'effectue habituellement au coffret de branchement et toujours du côté de l'alimentation.

Le code insiste sur ce point dans l'article 10-024, exception faite dans le cas où un branchement alimente plusieurs édifices.

La mise à la terre de chaque édifice à la conduite d'eau la plus rapprochée s'impose (i) lorsque l'un des édifices contient deux ou plusieurs circuits de dérivation (ii) s'il abrite du bétail vivant.

Pour une installation privée, c'est-dire non alimentée par une distribution extérieure publique, la mise à la terre peut être faite au transformateur, au générateur ou au tableau, mais toujours du côté de l'alimentation de l'interrupteur principal.

La mise à la terre comporte des exceptions.

Ainsi, les circuits de grues électriques fonctionnant au-dessus de fibres combustibles dans les conditions dangereuses définies à la section 18 du code ne doivent pas être mis à la terre.

En outre, il est inutile de mettre à la terre les circuits de fournaises électriques et ceux d'une tension inférieure à 50 volts, à moins qu'ils ne soient alimentés par des transformateurs dont la tension primaire est supérieure à 150 volts à la terre ou par des transformateurs faisant partie d'une installation non mise à la terre, ou encore s'ils sont installés à l'extérieur, au-dessus des édifices.

Mise à la terre de l'appareillage

On met à la terre les parties métalliques hors tension à découvert, afin d'éviter la formation d'un potentiel entre la terre et ces parties dans le cas où un fil non mis à la terre viendrait accidentellement en contact avec elles.

On élimine ainsi les pertes de courant coûteuses, le danger d'incendie et les pertes de vie. Par exemple, la figure 20.2 représente les fils d'un circuit sortant d'un panneau dans un conduit et les connexions principales de ce panneau.

Un fil de l'installation est, par l'intermédiaire de la barre neutre, mis à la terre, et l'équipement l'est aussi, par la connexion du point X.

Dans le cas où la mise à la terre de l'équipement n'existerait pas et que pour une cause quelconque (joint mal isolé, isolant endommagé, etc.) le fil non mis à la terre touche le conduit au point A, ce dernier serait immédiatement soumis à un potentiel à la terre de 115 volts.

Dans ces conditions, s'il arrivait que le conduit soit en contact avec la terre par l'intermédiaire de substances plus ou moins conductives par circonstances ou par nature (ici, la poutre de bois humide), il se produirait une perte à la terre.

La valeur de cette perte peut n'être que de 2 ou 3 ampères, par suite de la résistance du circuit, mais étant continue, elle constitue une charge sans contrepartie pour le consommateur.

Il existe aussi un danger d'incendie, car cette puissance perdue se dissipe en chaleur pouvant produire réchauffement du matériel inflammable jusqu'à provoquer sa combustion.

En outre, toute personne en contact avec la terre — dans un sous-sol, par exemple — ou avec une conduite métallique d'eau et qui toucherait accidentellement le conduit électrique recevrait un choc sérieux.

Par contre, avec un équipement normalement mis à la terre au point X du panneau, aucun des incidents mentionnés ne peut se produire.

Dès que le fil non mis à la terre vient en contact avec le conduit, il s'établit entre le conduit, le panneau, la barre neutre et le fil neutre un chemin de très faible résistance par lequel le courant, assez élevé, fera fondre le fusible dans le panneau, ouvrant ainsi le circuit.

Les nombreuses parties métalliques hors tension à découvert qui doivent être mises à la terre sont mentionnées, pour la plupart, dans les articles 10-032 à 10-046.

D'abord, toutes les canalisations métalliques, tous les câbles à gaine ou armure métallique utilisés dans les branchements de consommateur ou dans les réseaux de montages.

Pour ces derniers, on fait exception pour des courses ne dépassant pas 25 pieds, à condition qu'elles soient libres de tout contact avec la terre ou avec du métal mis à la terre.

S'il s'agit de câbles unifilaires sous gaine de plomb ou d'aluminium posés dans des canalisations isolantes, ils doivent être:

a) placés dans des canaux distincts
b) liés ensemble et mis à la terre du côté de l'alimentation
c) isolés ensuite les uns des autres et du sol.

Il va sans dire que dans un branchement souterrain où un câble à gaine de plomb se trouve en contact direct avec le conduit enfoui sous terre il est inutile de relier à la terre la gaine si elle est isolée du système métallique intérieur.

L'article 10-036 donne la réglementation générale concernant la mise à la terre de l'appareillage fixe comprenant les parties hors tension et à découvert (boîtes, cabinets, garnitures).

Pour les "cas particuliers" de mise à la terre des parties hors tension à découvert de l'appareillage fixe, quel que soit le voltage, on consultera l'article 10-038.

Toutes les parties métalliques hors tension à découvert mentionnées dans les deux derniers paragraphes seront considérées comme mises à la terre quand elles font partie d'un réseau de conduits métalliques ou de câbles à gaine en armure métallique.

Sinon, elles seront mises à la terre par un fil de mise à la terre relié de façon normale à une électrode de terre ou par un fil non isolé faisant partie de l'assemblage du câble ; on peut aussi utiliser un fil isolé qui devra être alors de couleur verte.

Les courtes sections de canalisation ou de câble armé devant être mises à la terre parce qu'exposées à un contact probable avec la terre le seront, de préférence, avec une installation continue de canalisations mises à la terre.

 Cependant, elles peuvent l'être aussi par l'un des moyens indiqués au paragraphe précédent.

On autorise les chauffe-eau du type électrolytique connectés à un circuit monophasé mis à la terre aux conditions suivantes.

a) Un conducteur en cuivre de mise à la terre sera relié entre le bâti du chauffe-eau et le conducteur mis à la terre du circuit au coffret de branchement. On utilisera un conducteur de la grosseur spécifiée au tableau 16, mais jamais inférieure au N° 12.

b) Le conducteur mis à la terre du circuit le sera au coffret de branchement.

D'après l'article 10-062, sont considérés comme mis à la terre l'appareillage électrique fixé à la structure métallique d'une bâtisse en contact avec la terre et les cages métalliques des ascenseurs reliées par des câbles de support métalliques aux moteurs.

Certaines parties métalliques d'appareillage non électrique doivent être mises à la terre et sont spécifiées à l'article 10-042.

En outre, il va sans dire que les parties métalliques hors tension à découvert d'appareillage portatif doivent être mises à la terre, par exemple, dans les cas suivants.

a) Appareillage portatif employé dans les endroits dangereux, sauf ceux où des transformateurs isolés sont utilisés.

b) Appareillage portatif fonctionnant à plus de 150 volts à la terre, avec les exceptions suivantes :

1. les moteurs protégés

2. les cadres métalliques d'appareils de chauffage électriques (sur permission spéciale), lorsqu'il est impraticable de les mettre à la terre ; mais ils devront alors être isolés de façon permanente et effective.

c) Appareillage portatif utilisé comme contenant (enclosures) de tubes à rayons X employés en électrothérapie (à moins d'une permission spéciale).

d) Appareillage spécifié au tableau de l'appendice H du code. La mise à la terre des parties métalliques hors tension à découvert de l'équipement portatif doit être assurée par l'un des procédés suivants :

1. par la canalisation ou le câble métallique contenant les fils d'alimentation (comme pour l'appareillage fixe)

2. par un fil supplémentaire, partie intégrante du câble flexible d'alimentation, fil non isolé, ou isolé et de couleur verte.

Ce fil supplémentaire sera de même grosseur que les fils d'alimentation ; cependant, si ces derniers sont d'une grosseur égale ou supérieure au N° 12, on pourra utiliser un fil supplémentaire de deux numéros plus petit, mais jamais inférieur au N° 18 pour un fil isolé et au N° 16 pour un fil non isolé.

Que l'on emploie un procédé ou l'autre, on utilisera une fiche de contact et une sortie d'accommodation à trois broches établissant automatiquement la mise à la terre.

Il importe d'assurer une parfaite continuité électrique:

(a) du circuit de terre des canalisations ou des câbles métalliques de branchement, des boîtes ou coffrets de branchement, ainsi que de tout autre câble ou canalisation faisant partie du chemin à la terre à la canalisation de branchement

(b) des canalisations ou de câbles métalliques contenant des fils dont le potentiel à la terre dépasse 150 volts

(c) des canalisations métalliques et des boîtes installées dans des endroits dangereux, etc.

On assure la continuité par l'un des moyens suivants:

a) Cosses, attaches, connecteurs à pression au conducteur de branchement mis à la terre.

b) Accouplements filetés, ouvertures filetées de boîte quand on fait usage de conduit rigide.

c) Accouplements sans filets quand on fait usage de tube métallique.

d) Sauteurs de liaison (bonding jumpers).

e) Deux contre-écrous, l'un à l'intérieur et l'autre à l'extérieur des boîtes et des cabinets, ou un contre-écrou et un manchon bien serrés sur les parois de la boîte.

f) Manchon de mise à la terre (fig. 20.3).

On doit raccorder électriquement par des sauteurs de liaison, ou par un moyen approuvé, les points expansibles ou du type télescopique des canalisations, ainsi que les augets métalliques sectionnés utilisés pour l'enregistrement et la reproduction du son.

Les sauteurs de liaison seront en cuivre ou autre matériau à l'épreuve de la corrosion et d'une capacité égale à celle de la grosseur du fil de la mise à la terre correspondant.

De plus, on les fixera aux boîtes et aux cabinets par des cosses ou des attaches à pression d'un modèle approuvé.

On consultera les articles 10-118, 10-120 et 10-072 à 10-086 qui fournissent à ce sujet des précisions supplémentaires.

De ce qui précède, on conclut logiquement à la nécessité de deux fils de mise à la terre, l'un pour le système et l'autre pour l'équipement, mais en pratique on combine les deux et l'on emploie une électrode de terre commune, comme l'autorise les articles 10-052 et 10-054.

La réunion des deux fils de mise à la terre ne s'effectuera, cependant, que du côté de l'alimentation de l'interrupteur de branchement; il est donc interdit de se servir du fil mis à la terre du système pour mettre à la terre les parties métalliques de l'équipement situées du côté charge du coffret de branchement.

Remarque: Il est bon de faire une distinction très nette. On appelle "fil mis à la terre' le fil d'un système d'alimentation qui est relié à la terre (grounded).

Le "fil de mise à la terre" est le fil servant à relier au sol le fil du système et les parties métalliques hors tension à découvert de l'appareillage.

Ppar exemple, le fil vert qui, par l'intermédiaire des parois d'un conduit, d'un câble métallique ou du fil nu d'un câble non métallique, relie à la terre les parties métalliques hors tension à découvert d'une perceuse électrique.

Électrode de terre

On appelle électrode de terre une partie métallique en contact avec la terre et destinée à diminuer le plus possible la résistance du chemin à la terre.

Dans ce but, on utilise par ordre de préférence.

a) La canalisation métallique principale de distribution d'eau.

b) Une canalisation métallique de distribution d'eau privée ou le revêtement métallique d'un puits d'eau et le tuyau métallique qui s'y rattache, à condition que cette conduite d'eau soit:

1. placée à 10 pouces au minimum en dessous du niveau d'humidité permanente
2. d'une longueur minimum de 10 pieds
3. d'une résistance maximum de 25 ohms.

c) Un grillage neutre mis à la terre et offrant les caractéristiques d'un système de mise à la terre.

d) Une ou des électrodes artificielles constituées par des tuyaux, tiges ou plaques enfouis sous terre.
Tuyaux. Les tuyaux auront un diamètre intérieur minimum de 3/4" et les tuyaux en fer ou en acier seront galvanisés.

Tiges

Un diamètre minimum de 5/8" est exigé pour les tiges en fer ou en acier, de 1/2" pour les tiges en métal non ferreux.

Plaques

Les plaques doivent offrir une surface de 2 pieds carrés en contact avec le sol et avoir une épaisseur de Va" pour les plaques en fer ou en acier et de 0.06" pour les plaques en métal non ferreux.

On enfouira, dans la mesure du possible, ces électrodes artificielles à 10 pouces au moins du niveau d'humidité permanente.

Les tuyaux ou les tiges seront libres de peinture, émail ou toute autre substance plus ou moins isolante et, de préférence, d'une seule longueur. On les enfouira verticalement à 10 pieds dans le sol.

Dans le cas d'un fond de roc rencontré à moins de 4 pieds de la surface du sol, on les enterrera dans une tranchée horizontale; avec un fond de roc situé entre 4 et 10 pieds, on enfoncera les tuyaux ou les tiges jusqu'au roc.

Le code exige que la résistance à la terre des électrodes artificielles ne dépasse pas 25 ohms.

On se rappellera que ce chiffre représente un maximum et que, dans des conditions normales, la résistance de ces électrodes n'est pas beaucoup plus élevée que celle d'une canalisation métallique d'eau, qui reste inférieure à 3 ohms.

Les rails ou autres conducteurs à la terre des voies ferrées électriques ne doivent pas servir d'électrodes de terre, sauf pour l'équipement des chemins de fer ou pour le montage intérieur des circuits alimentés par la distribution du chemin de fer.

Les électrodes artificielles utilisées pour la mise à la terre d'un système et de l'appareillage ne doivent pas servir à la mise à la terre des parafoudres ou d'autres installations électriques telles que les circuits de signalisation, de radio, etc.

De plus, on les placera à une distance minimum de 6 pieds des électrodes de terre employées pour ces dernières.

Conducteurs de mise à la terre

Le matériel employé pour la mise à la terre du système seulement, ou à la fois du système et de l'appareillage, doit être en cuivre.

Il est permis d'utiliser d'autres métaux résistant à la corrosion, mais d'une grosseur telle que la résistance électrique ne dépasse pas celle du fil de cuivre spécifié. Rigide ou toronné, isolé ou non, le conducteur sera d'une seule longueur, sans joints, excepté si l'on utilise des longueurs de barres omnibus.

Pour la mise à la terre de l'appareillage seulement, on pourra se servir de conduit rigide, de tuyau d'acier et de tube métallique.

L'usage d'un conducteur quelconque de câble MI comme fil de mise à la terre est autorisé à condition de l'identifier.
La gaine d'aluminium d'un câble A/S ou la gaine de cuivre d'un câble MI peuvent être utilisées comme conducteur de mise à la terre de l'appareillage.

Quand ces gaines sont exposées aux effets de l'oxydation on doit protéger la première et on recommande de protéger la seconde par un recouvrement PVC ou une enveloppe de néoprène.

On ne posera aucun interrupteur ou dispositif de protection sur un fil de mise à la terre d'une installation intérieure à moins que cet interrupteur ou ce dispositif ne puisse ouvrir à la fois tous les fils de l'installation.

On peut attacher un fil de mise à la terre (N° 4 ou plus gros) sur les surfaces sans qu'il soit nécessaire d'employer des boutons de porcelaine ou autres sortes d'isolateurs ni de le protéger, sauf s'il est exposé à un endommagement mécanique sévère.

Un fil de mise à la terre du N° 6 qui ne risque pas l'endommagement ne requiert aucune protection additionnelle, s'il est bien fixé aux surfaces sur toute sa longueur, mais on protégera, par une canalisation ou l'armature d'acier d'un câble, un fil de mise à la terre N° 8 ou plus petit.

Le plus souvent, quelle que soit sa grosseur, le fil de mise à la terre est enfermé dans une canalisation ou dans l'armure d'un câble.

Cette canalisation ou cette armure remplissent alors la double fonction de protection contre l'endommagement et de mise à la terre de l'appareillage, à condition qu'elles soient continues entre le coffret de branchement et l'électrode de terre, et bien fixée aux deux par des attaches spéciales.

La capacité en ampères du fil de mise à la terre d'une installation à courant continu ne sera jamais moindre que la capacité du plus gros conducteur alimenté par cette installation, excepté pour un système 3-fils dont le fil neutre provient d'un enroulement compensateur ; la capacité devra alors être égale à celle du fil neutre.

Cependant, le fil de mise à la terre ne sera jamais plus petit que le N° 8.

Lorsque l'électrode de terre consiste en une conduite métallique d'eau publique ou privée ou en un grillage, la grosseur du fil de mise à la terre d'une installation C.A. ou d'une installation et de l'appareillage combinés ne sera pas inférieure à celle que donne le tableau 17.

Pour la mise à la terre des canalisations, ou des câbles de branchement à gaine métallique, lorsque le système d'alimentation n'est pas mis à la terre (3-fils triphasé), on adoptera les grosseurs de fil de mise à la terre données au tableau 18, colonne 2, 3 ou 4, selon le cas.

Pour la mise à la terre de l'appareillage seulement (canalisations, câbles, boîtes, appareillage fixe, etc.) les grosseurs de fil de mise à la terre seront celles du tableau 16, colonne 2, 3, 4 ou 5, selon le cas.

La même règle s'applique pour l'appareillage portatif ou fixe muni de dispositifs de protection d'un calibre dépassant 15 ampères.

Avec une électrode artificielle, la grosseur du fil de mise à la terre, dans les cas mentionnés ci-dessus, peut ne pas dépasser celle du fil N° 6.

La grosseur du fil de mise à la terre d'un appareillage portatif pourvu de dispositifs de protection d'un calibre ne dépassant pas 15 ampères peut être, s'il est isolé, du N° 18.

On sait que les fils de mise à la terre N° 16 ou 18 employés dans ce cas doivent faire partie intégrante d'un cordon souple approuvé.

On peut lier les parties métalliques hors tension isolées d'une installation d'éclairage de contour par du fil N° 14 protégé contre l'endommagement à condition que le groupe soit mis à la terre par un fil d'une grosseur spécifiée au tableau 16.

II peut être utile de rappeler qu'un fil de mise à la terre peut être contenu dans la même canalisation ou le même câble que les conducteurs de l'installation auxquels il est relié.

Connexions du fil de mise à la terre

La connexion du fil de mise à la terre aux canalisations et aux câbles intérieurs s'effectuera aussi près que possible de la source d'alimentation; en pratique, on la fait au coffret de branchement.

Le raccordement à une conduite métallique d'eau du fil de mise à la terre du système ou de celui du système et de l'appareillage combinés doit se faire:

(a) du côté de la rue pour une conduite d'eau principale

et (b) aussi près que possible de l'entrée dans la bâtisse pour une tuyauterie d'eau privée.

Ce raccordement restera accessible.

Lorsque deux ou plusieurs locataires sont desservis par une seule conduite d'eau, le raccord de mise à la terre s'effectuera au coffret de branchement de l'abonné le plus près de la conduite d'eau principale et du côté de la rue.

On raccordera la mise à la terre des autres abonnés au tuyau d'eau froide le plus proche.

S'il existe un compteur sur une conduite principale d'eau et qu'on ne puisse raccorder le fil de mise à la terre du côté "rue" du compteur, on placera autour de celui-ci un sauteur de liaison, afin d'assurer une bonne continuité électrique.

Le fil de mise à la terre d'un appareillage peut être raccordé à une conduite d'eau froide proche.

On effectuera le raccordement du fil de mise à la terre à des électrodes artificielles sur un point assurant une mise à la terre permanente et de façon que le raccordement reste accessible.

On y procédera au moyen de collets approuvés, en laiton, en bronze ou en acier que l'on vissera ou que l'on boulonnera aux électrodes (fig. 20.4).

On relie ensuite le fil de mise à la terre à ces collets ainsi qu'aux canalisations, cabinets, etc., par des cosses, des attaches, des connecteurs à pression, car on ne peut ici compter sur la seule soudure.

QUESTIONNAIRE Les réponses ne sont pas données

1. Indiquer l'utilité de la mise à la terre.

2. Préciser combien de sortes de mises à la terre existent et les nommer.

3. Qu'appelle-t-on "mise à la terre du système" ? Indiquer son but.

4. Décrire la mise à la terre de l'appareillage et indiquer son utilité.

5. Indiquer quel fil d'un système monophasé 3-fils doit être mis à la terre.

6. Quand un branchement alimente plusieurs bâtisses doit-on mettre le système à la terre à chacune d'elles ? Dans l'affirmative, indiquer la façon d'y procéder.

7. Indiquer les moyens employés pour mettre à la terre les parties métalliques hors tension à découvert d'un appareillage électrique portatif.

8. Quelle électrode de terre doit-on, de préférence employer ?

9. Que peut-on utiliser comme électrodes de terre artificielles ?

10. Quelle doit être la grosseur minimum a) d'un tuyau b) d'une tige employée comme électrode de terre artificielle ?

11. Quelle doit être la longueur minimum des tuyaux ou des tiges installés commes électrodes de terre artificielles ?

12. Indiquer la grosseur minimum exigée pour un fil de mise à la terre d'une installation à courant alternatif.

13. Indiquer la grosseur d'un fil de mise à la terre combinée d'un système et de l'appareillage.

14. Un appareil fonctionne sous 115 volts et prend un courant de 70 ampères. Préciser la grosseur du fil de cuivre de mise à la terre de l'appareil.

15. Pour procéder à la mise à la terre d'une installation d'entrée de 200 ampères 115/230 volts, on dispose du seul moyen de la raccorder à une électrode en fer de 10 pieds de long. Préciser la grosseur du fil à utiliser pour établir la mise à la terre combinée.

 

 

 

 

 

 

 

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