Le baromètre
Pour le commun des mortels, les caprices de la température possèdent le grand mérite d'assurer un sujet de conversation peu compromettant. Mais sur mer et dans les airs, les pronostics sûrs concernant le temps qu'il fera au cours des 12 prochaines heures peuvent jouer un rôle vital. Ces pronostics ne peuvent s'appuyer que sur des renseignements puisés par de nombreux observateurs échelonnés sur de très vastes étendues. L'un des instruments qui servent à recueillir les renseignements requis pour fonder les pronostics de la température s'appelle le baromètre.
On ne doit pas oublier que l'air exerce sur tout ce qu'il baigne une pression continuelle. La soi-disant pression atmosphérique normale est de 14.7 livres au pouce carré. Mais du moment que la température change, la pression atmosphérique oscille autour de cette normale, elle est soit plus haute, soit plus basse que 14.7 livres au pouce carré. Si la pression atmosphérique est basse à un point quelconque du pays, on sait par expérience que l'air venant d'une ou plusieurs des étendues environnantes où la pression est élevée aura tendance à s'avancer vers ce point de basse pression. L'air en mouvement, autrement dit le vent, est l'un des facteurs les plus importants pour amener des modifications de la température. Une étendue de pays où la pression est élevée jouit généralement d'une belle température. Par contre, lorsqu'on se trouve dans une section où la pression est basse, on peut s'attendre à avoir du vent, de la pluie ou des ouragans. Le baromètre nous indique quelle est la pression de l'air /à l'endroit où nous sommes et permet d'obtenir une idée de la température qui s'en vient.
La baromètre anéroïde que fait voir notre fig. 80 est un instrument servant à mesurer la pression de l'air. Il est constitué d'une boîte métallique, à paroi mince, et dans laquelle on a fait un vide partiel. Cette paroi, qui se déprime sous l'effet de la pression atmosphérique, est reliée à une aiguille au moyen de plusieurs articulations. La pression exercée par l'air fait avancer l'aiguille en direction de l'échelle graduée qui indique la haute pression.
Par contre, une dépression relâche la tension des parois de la boîte et fait rebrousser chemin à l'aiguille vers les graduations de basse pression. Pourquoi, demanderez-vous, le cadran d'un baromètre est-il gradué de 28 à 31 ? Pour comprendre la raison de ceci, il faut remonter au principe du baromètre à colonne de mercure qui est illustre par notre fig. 81.
Le baromètre à colonne de mercure est essentiellement constitué d'un tube de verre partiellement rempli de mercure. L'extrémité supérieure de ce tube est bouchée. Il se forme un vide à cet endroit, au-dessus du mercure, du fait que la partie inférieure du tube est plongée dans une cuvette ouverte, elle-même remplie de mercure. L'atmosphère exerce sa pression sur le mercure que contient la cuvette et tend de ce fait à faire remonter le mercure dans le tube.
Plus la pression atmosphérique est forte, plus haut monte la colonne de mercure. Au niveau de la mer, la pression normale est de 14.7 psi et le mercure atteint dans le tube une hauteur de 30 pouces. Dans la mesure où la pression de l'air augmente ou diminue d'un jour à l'autre, la hauteur de la colonne de mercure augmente ou diminue également, son niveau se rendant soit en haut, soit en bas de la graduation de 30 pouces qui correspond à une pression normale de 14.7 psi. C'est de là que sont venues les graduations de tous les baromètres.
La pression atmosphérique réduite au niveau de la mer