Forage, perçage, taraudage et alésage au tour
Emploi du tour comme perceuse
Le tour peut exécuter, avec précision et rapidement, plusieurs opérations de perçage. La méthode habituelle consiste à tenir la pièce à travailler dans un mandrin ou à la fixer au plateau du tour, puis à assujettir un foret à queue droite dans un mandrin porte-foret à queue conique, qui remplace la contre-pointe de la poupée mobile (fig. 62).
Fig. 62.— Pièce à forer, fixée dans le mandrin du tour.
Grâce à cet agencement, la
broche de la poupée fait tourner la pièce; à l'aide du volant de la
contre-poupée on fait ensuite avancer le foret dans la pièce Le canon de la
poupée mobile est gradué en pouces et fractions de pouce, de façon qu'on puisse,
au besoin, régler la profondeur d'un trou.
(Voir fig. 19 section
Organes et nomenclature des tours à fer).
La méthode de forage habituelle, que fait voir la fig. 62, consiste à repérer le centre du trou d'après les procédés exposés précédemment, puis à le marquer au pointeau; cette marque doit être centrée avec précision sur le tour, afin que le trou soit foré de façon à former un angle droit avec la surface de la pièce.
La méthode la plus satisfaisante sera d'employer un calibre spécialement destiné à vérifier l'alignement des pointes d'un tour (indicateur de centres).
Fig. 63.— Emploi d'un calibre de centrage (center indicator).
Attachez cet indicateur d'alignement au fixe-outil du tour, et placez son extrémité courte dans la marque faite sur la pièce avec le pointeau.
Puis, approchez la contre pointe de la contre-poupée de l'extrémité longue de l'indicateur, pour servir de guide, et faites tourner lentement, à la main, l'arbre de la poupée fixe.
L'extrémité longue de l'indicateur amplifiera toute excentricité de la marque faite par le pointeau à un degré proportionnel à la différence entre les longueurs des extrémités de l'indicateur.
Si l'extrémité longue de l'indicateur reste stationnaire, c'est que la marque faite par le pointeau est bien centrée.
Si l'extrémité longue ne reste pas stationnaire, c'est que la marque n'est pas centrée et il faudra la déplacer en sens contraire de celui où l'extrémité longue est excentrique.
Cette méthode de centrage donne des résultats très précis, quel que soit l'endroit où le trou doit être foré dans la pièce.
Si vous ne disposez pas de cet indicateur de centres, le foret pourra commencer d'attaquer presque au centre si vous assujettissez un porte-outil dans le fixe-outil de façon que le gros bout touche — tout juste — le côté du foret quand il entrera dans la marque faite au pointeau.
Dans les cas où il faut une précision spéciale, vous devrez parfois vous servir d'une mèche à centrer et d'une fraise combinée, puis finir l'opération à l'aide du foret qui donnera au trou son diamètre final.
Les pièces de fonte à trous de dessablage (cored hole castings) sont généralement forées à l'aide d'un alésoir à quatre lèvres (fig. 64).
Fig. 64.— Alésoir à 4 lèvres, servant à forer les trous de dessablage dans les pièces coulées.
Ces trous doivent être fraisés ou chambrés, c'est-à-dire élargis à fond plat sur une courte distance avant que le forage définitif soit entamé, sinon l'alésoir tendra à suivre le trou de dessablage et sera conséquemment décentré.
Une autre méthode de forage au tour, propre aux travaux qui n'exigent pas une précision spéciale, consiste à faire tourner la mèche à fer à l'aide d'un mandrin monté sur l'arbre toc est alors boulonné sur la queue du foret, en ayant soin d'orienter la propre queue du toc vers la contre-poupée.
Le porte-outil est placé dans Taxe fixe-outil, dans la position de renversement, son extrémité reposant légèrement contre le foret afin de l'affermir.
L'avance du chariot est mise au point neutre. Le toc repose sur le chariot, le long du côté droit du porte-outil. Au fur et à mesure que le volant de la contre-poupée avance le foret dans la pièce travaillée, le toc, (qui est sur le foret) remorque le chariot au moyen du porte-outil.
Le chariot retient le foret et l'empêche d'être tiré dans la pièce travaillée quand le foret «abandonne».
TARAUDAGE (tapping)
On peut tarauder, c'est-à-dire couper des filets intérieurs au tour, en fixant le taraud dans un mandrin assujetti à la poupée mobile et en faisant tourner la pièce travaillée à l'aide de la poupée fixe.
On doit adopter le plus lent régime de broche possible, et, vu que le taraud s'entraîne lui-même dans la pièce travaillée, la poupée mobile doit être desserrée de façon à coulisser librement sur les glissières, vers la poupée fixe, au fur et à mesure que le taraudage est exécuté.
ALÉSAGE (reaming)
Sauf quant à la façon de fixer l'outil et la pièce, les principes de l'alésage au tour sont les mêmes que ceux de l'alésage à la main (voir: Les Outils Manuels).
Règle générale, les alésoirs (reamers) sont tenus dans le tour par un mandrin monté après la poupée mobile et avancés dans la pièce à l'aide du volant de la poupée mobile.
Les alésoirs à queue conique peuvent être insérés directement dans le canon de la poupée mobile — un mandrin n'est pas nécessaire. L'alésage exige une vitesse plutôt lente du tour.
Fig. 65.— Dispositifs servant d'annexes à la contre-poupée. a) Centre bifurqué; b) Plateau à percer.
