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Météo

Voir aussi: Construis ta Station Météo

Mesures atmosphériques,     Les points cardinaux,     Carnet Observation,    Modèle Rapport Journalier Excel

Maintenant que nous avons défini les principales caractéristiques du temps, il nous faut, avant de songer à établir nos propres prévisions, faire connaissance avec les instruments de mesure météorologiques.

Leur ensemble, regroupé en respectant un certain nombre de normes, constitue une station météo.

Le thermomètre que l'on accroche à l'extérieur de la fenêtre de la salle de bain, le baromètre suspendu dans un coin du salon et la girouette en forme de coq placée sur la flèche de l'église du village constituent déjà les bases d'une station météo...

Mais il est évidemment plus judicieux de regrouper tous ces instruments en un même lieu. Ce sera très facile si vous disposez d'un petit carré de terrain, mais à la rigueur, si vous habitez en appartement, vous pourrez utiliser un coin de votre balcon.

Auparavant, voyons quels sont les instruments météorologiques courants et leur fonction.

LES INSTRUMENTS MÉTÉOROLOGIQUES

Le thermomètre (voir aussi : Le Thermomètre)

C'est sans doute le plus utilisé ; il fut inventé vers 1640 par le duc Ferdinand II de Toscane. Aujourd'hui, qui n'a pas chez soi un thermomètre ?

La température, en effet, est sans doute l'élément du climat auquel nous sommes le plus sensibles.

Dans son principe, le thermomètre mesure la dilatation d'un solide ou d'un liquide à fort coefficient de dilatation, cette dilatation étant directement proportionnelle à la température.

Mais un thermomètre est pratiquement irréalisable par l'amateur ; il est plus simple d'en acheter un, d'autant que ce ne sont pas des instruments très onéreux.

Les thermomètres sont de plusieurs types :

— Bilames :

La température est indiquée sur un cadran devant lequel se déplace une aiguille actionnée par une spirale métallique ; celle-ci, constituée de deux rubans métalliques ayant des coefficients de dilatation différents, s'enroule plus ou moins suivant la température ambiante. Ce type de thermomètre est assez peu précis ; nous le déconseillons pour les relevés météo « sérieux ».

— A alcool :

De l'alcool coloré (rouge ou bleu) contenu dans un petit réservoir monte dans un fin cylindre de verre, devant une échelle graduée. Ce sont les thermomètres les plus courants, mais leur précision est généralement limitée à 1 °C.

— A mercure :

Fonctionnent comme les thermomètres à alcool, mais se révèlent plus fidèles, plus précis (un dixième de degré), et aussi plus coûteux.

— A maxima-minima :

Une colonne de mercure se déplace dans un tube en U en repoussant à chacune de ses extrémités un petit index de métal ou de matière plastique.

Si la température augmente, la colonne de gauche s'abaisse, tandis que celle de droite monte, et réciproquement. La position des index, à un moment donné, indique les températures extrêmes survenues depuis le dernier relevé.

La mise en contact des index avec la colonne de mercure, pour « effacer » la mesure précédente en vue d'un nouveau relevé, se fait à l'aide d'un petit aimant (si l'index est en métal) ou par gravité, en basculant l'instrument (s'il est en matière plastique).

Ce type de thermomètre n'est pas d'une très grande précision, mais il est absolument indispensable aux météorologistes amateurs.

Il existe plusieurs échelles de température.

La plupart des pays ont aujourd'hui adopté l'échelle centigrade, imaginée par le Suédois Celsius en 1742. Dans cette échelle, le 0 correspond à la température de la glace fondante et la division 100 à celle de l'eau bouillante. Elle s'exprime en « °C », pour « centigrade » ou « Celsius ».

Encore utilisée dans les pays anglo-saxons, l'échelle Fahrenheit est plus ancienne (1715). Le 0 correspond à la fusion d'un mélange de sel et de glace pilée, la division 100 à celle d'un début de fièvre chez l'homme.

Il n'y a plus 100 divisions entre les deux états de l'eau (glace et vapeur), mais 180. Ainsi 0 °C correspond à + 32 °F, et 100 °C à 212 °F.

Pour convertir en degrés centigrades une température exprimée en degrés Fahrenheit, il faut retrancher 32 à cette dernière valeur et multiplier le résultat par 5/9 : °C = °F - 32 x 5/9.

Citons aussi, pour mémoire, l'échelle Réaumur, inutilisée de nos jours. Elle est analogue à l'échelle centigrade, avec cette différence que le point d'ébullition de l'eau est placé à la division 80.

Il y a enfin l'échelle Kelvin, ou échelle des températures absolues, employée par les physiciens. C'est la seule échelle «vraie», qui permet d'effectuer des opérations algébriques sur les températures ; les autres ne sont que des échelles relatives, ayant des points de repère arbitrairement choisis.

L'échelle Kelvin n'est toutefois pas d'un emploi commode dans la vie courante, car son point 0 (qui correspond à la valeur pour laquelle les atomes deviennent immobiles) se situe à -273,15°.

On retient habituellement la valeur arrondie de - 273. C'est la plus basse température qui puisse être obtenue ; il n'est pas possible de descendre au-dessous.

La progression est ensuite la même que pour l'échelle centigrade : ainsi a-t-on + 273 °K pour 0 °C, + 373 °K pour 100 °C, et ainsi de suite.

Le baromètre (voir : aussi La pression atmosphérique)

C'est le deuxième instrument indispensable au météorologiste. Il sert à mesurer la pression atmosphérique, et permet par conséquent d'en suivre les variations. Mais il ne faut pas prendre à la lettre les indications de votre baromètre ; ce qui importe avant tout, c'est la tendance.

Le tout premier baromètre fut sans doute imaginé vers 1640 par le physicien italien Gasparo Berti, qui fixa le long du mur de sa maison un tube rempli d'eau, dont l'extrémité inférieure plongeait dans un grand vase également rempli du même liquide. Il constata que la colonne d'eau ne pouvait jamais monter à plus de 10 m, mais ne comprit pas alors la signification du phénomène.

Peu après, en 1643, son compatriote Torricelli découvre que le poids de la colonne liquide correspond à la pression exercée par l'atmosphère sur l'eau du récipient, et remplace l'eau par le liquide le plus dense que l'on connaisse, afin de diminuer la hauteur de la colonne.

Ainsi apparaît le baromètre à mercure ; ce corps étant près de quatorze fois plus dense que l'eau, la hauteur n'est plus alors que de 76 cm, ou 760 mm. Cette valeur correspond à la pression atmosphérique moyenne au niveau de la mer.

Elle diminue évidemment avec l'altitude, et c'est pourquoi les baromètres peuvent aussi être utilisés comme altimètres, la décroissance étant d'environ 8 mm tous les 100 m. De même, les baromètres doivent être étalonnés suivant l'altitude de votre habitation, en majorant la valeur indiquée de 1 mm pour 14 m d'élévation.

Vous pouvez très bien fabriquer vous-même un baromètre à mercure (voir schéma), car ceux du commerce, souvent conçus comme des éléments décoratifs, avec pièces de cuivre et bois travaillé, sont très onéreux. Il faut savoir, toutefois, que le mercure vaut assez cher en lui-même.

Les baromètres d'appartement, les plus courants, sont des baromètres anéroïdes.

Ils se composent essentiellement d'une capsule métallique (dite capsule de Vidi) dans laquelle règne une pression réduite ; un ressort évite son écrasement sous l'effet de la pression atmosphérique, mais ses légères déformations, amplifiées par un système de leviers, traduisent les variations de pression, indiquées par une aiguille se déplaçant devant un cadran gradué.

Les baromètres anéroïdes, quoique relativement précis, ne sont pas toujours très «fidèles», mais présentent l'avantage d'être dix fois moins coûteux qu'un baromètre à mercure.

L'hygromètre Voir aussi: L'hygromètre,    Indice humidex

Thermomètre, baromètre et hygromètre sont regroupés par certains constructeurs sur une seule et même plaquette, pour constituer une petite station météo d'intérieur.

L'hygromètre, également indispensable pour la prévision du temps, sert à mesurer le degré d'humidité de l'air.

Les météorologistes distinguent l'humidité absolue (masse d'eau contenue dans un certain volume d'air) et l'humidité relative (rapport entre l'humidité absolue et la quantité limite de vapeur d'eau pouvant être contenue dans l'air à la température du moment).

Les hygromètres ne mesurent que l'humidité relative, exprimée en pourcentage.

HR % = (HA/QS) x 100
HR : humidité relative ; HA : humidité absolue ; QS : quantité saturante.

Les hygromètres du commerce ne sont pas très onéreux (à peu près le prix d'un baromètre anéroïde), mais il vous sera très facile d'en construire un vous-même en ne dépensant quasiment rien.

Il suffit d'avoir dans votre entourage une jeune fille ou une femme, blonde de préférence, et de lui arracher — avec ou sans son consentement — quelques cheveux !

À défaut, les cheveux des représentants du sexe masculin peuvent faire l'affaire, d'autant qu'ils sont souvent presque aussi longs...

Les cheveux humains ont en effet la propriété, s'ils sont dégraissés, de s'allonger lorsque l'humidité augmente, puis de rétrécir lorsqu'elle diminue. C'est pourquoi certaines chevelures frisent avant un temps de pluie.

Pour réaliser votre hygromètre, il vous faudra donc une mèche de cheveux assez longue (de 20 à 50 cm) ou encore un morceau de catgut, sorte de fil caoutchouté utilisé en chirurgie et que l'on peut se procurer en pharmacie.

Il suffira ensuite de fixer une extrémité du fil ou de la mèche de cheveux sur une petite plaquette de bois, et d'enrouler l'autre extrémité sur quelques tours autour d'une petite poulie supportant une aiguille ; l'extrémité de l'aiguille opposée au départ de l'enroulement devra être légèrement lestée pour tendre le fil.

Après quoi, il faudra étalonner votre hygromètre : rien de plus facile. Transportez-le d'abord dans la salle de bain, faites couler un bain bien chaud, dégageant beaucoup de vapeur, et placez la division 100 sur la position atteinte alors par l'aiguille.

Mettez ensuite l'instrument dans un endroit sec (par exemple à côté d'un radiateur de chauffage central dépourvu d'humidificateur). Vous pouvez aussi attendre une journée « sèche », mais l'appréciation est alors très subjective.

Quoi qu'il en soit, vous porterez alors la division « 0 » en regard de l'aiguille. Après avoir divisé cet intervalle par des graduations intermédiaires, de 10 en 10 par exemple (il n'est pas utile de descendre au-dessous en raison de la relative imprécision de ce type de montage), votre hygromètre sera prêt à fonctionner.

Souvent, toutefois, les météorologistes ont recours à une autre méthode pour mesurer l'humidité relative de l'air : ils utilisent un psychromètre.

Il s'agit là, tout simplement, d'un ensemble de deux thermomètres : l'un est placé à l'air libre (Thermomètre Sec), l'autre entouré d'une mousseline (Thermomètre Mouillé) que l'on trempe dans de l'eau froide juste avant la mesure.

Ce second thermomètre est alors ventilé, par exemple en le faisant tournoyer au bout d'une ficelle, pour provoquer l'évaporation de l'eau.

Il s'ensuit alors une diminution de la température indiquée, d'autant plus grande que l'air ambiant est sec. Si les deux thermomètres indiquent rigoureusement la même valeur, c'est que l'air est saturé et contient 100 pour 100 d'humidité.

Les différentes courbes donnent, de 5 en 5°, la température de l'air mesurée par le thermomètre entouré de mousseline humide, et agité vivement. L'intersection de la courbe retenue avec la verticale correspondant à la température de l'air sec donne, horizontalement le pourcentage d'humidité, ou degré hygrométrique.

Ex. choisi : air sec à 20°, air humide à 5°, correspondant à une hygrométrie de 40 %.

Utilisez le tableau suivant pour calculer le pourcentage d'humidité relative de l'air.

  

TS

°C

Thermomètre sec (TS) - Thermomètre Mouillé (TM)

1

2

3

4

5

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7

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On remarque que, plus la température est élevée, plus l'air peut emmagasiner de vapeur d'eau.

À 40 °C, il peut en contenir dix fois plus qu'à 0 °C.

Exemple : il fait 25 °C et le thermomètre à mousseline humide, après ventilation, descend à 15 °C. Pour 25 °C, la quantité maximale admissible (QS) est de 22,8 g.

Les 15 °C de la deuxième mesure signifient que la quantité de vapeur d'eau présente dans l'air à ce moment-là (HA) est de 12,7 g.

On a donc HA/QS = 0,56 soit une humidité relative de 56 pour 100.

Le pluviomètre Voir aussi: Le pluviomètre

Cette fois, nous avons affaire à un instrument météorologique qui ne peut être utilisé qu'à l'extérieur, et pour cause ! puisqu'il est destiné à mesurer le volume des précipitations (pluie ou neige).

C'est probablement le Britannique Towneley qui, en 1677, a construit le premier pluviomètre. Il avait tout simplement fixé un entonnoir sur le toit de sa maison, qui amenait l'eau recueillie, au moyen d'une petite canalisation, dans un récipient où son volume pouvait être facilement mesuré.

Ce type de pluviomètre, on le sait aujourd'hui, ne donne pas de résultats corrects. En effet, un siècle plus tard, son compatriote Heberden, au cours d'une expérience sur une des tours de l'abbaye de Westminster, montra que la hauteur d'eau captée en hauteur est moindre qu'au niveau du sol.

La réalisation d'un pluviomètre est des plus facile. Il s'agit tout simplement d'un entonnoir ou d'un cylindre se déversant dans un récipient amovible ou une éprouvette graduée.

Une précipitation de 10 mm signifie que, sur une surface horizontale et imperméable, l'eau aurait formé une couche de 1 cm d'épaisseur, en l'absence de toute évaporation bien entendu. Si les précipitations sont solides (neige, grésil, grêle), on laisse fondre et on mesure ensuite.

Pour accroître la précision de la mesure, il suffit d'amplifier la hauteur d'eau recueillie en la déversant dans un récipient (de préférence une éprouvette en verre graduée) dont la surface horizontale est beaucoup plus faible que celle du collecteur.

Il faudra bien entendu diviser la hauteur mesurée par le rapport des surfaces, mais une mesure au millimètre donnera alors une précision au dixième de millimètre si la surface de l'éprouvette est dix fois plus faible que celle du pluviomètre

H = h x d²/D²

H : hauteur réelle de la précipitation ; h : hauteur mesurée ; d : diamètre de l'éprouvette ; D : diamètre du pluviomètre.

Les pluviomètres des stations météorologiques professionnelles sont beaucoup plus perfectionnés, et comportent à l'intérieur un auget basculant, qui actionne un signal électrique pour chaque millimètre recueilli. Ainsi peut-on non seulement totaliser le volume global d'eau, mais connaître le rythme de la précipitation.

Les instruments de mesure du vent Voir aussi: L'anémomètre,     Girouette Électronique,

Ils doivent eux aussi, pour des raisons évidentes, être placés à l'extérieur. La direction du vent se mesure avec une girouette, sa vitesse avec un anémomètre.

La girouette est généralement une flèche plane, fixée sur un axe mobile verticalement, des repères fixes indiquant la direction des quatre points cardinaux (nord, est, sud et ouest). Il est donc très facile de construire une girouette.

À défaut, n'oubliez pas qu'une manche à air (un modèle réduit de celles que l'on voit sur les terrains d'aviation, par exemple) ou un simple galon fixé au sommet d'une perche peuvent parfaitement rendre le même service.

La réalisation d'un anémomètre est plus délicate. Le premier, semble-t-il, fut conçu par le physicien britannique Hooke, en 1664. Mais c'était un modèle à dépression, très simplifié.

Les anémomètres actuels consistent en trois bras fixes, disposés à 120° et portant à leur extrémité une coupelle hémisphérique.

L'ensemble est mobile, comme la girouette, sur un axe vertical. Le vent fait tourner les bras en s'engouffrant dans les coupelles, la mesure de la vitesse étant effectuée au chronomètre en comptant le nombre de tours sur un intervalle de temps donné ; l'une des coupelles doit être peinte d'une couleur voyante pour être facilement repérée.

Le périmètre du cercle circonscrit par les coupelles, multiplié par le nombre de tours et divisé par le temps de la mesure (en secondes), donne la vitesse du vent en m/s. Il faut ensuite la multiplier par 3,6 pour l'obtenir en km/h.

Les anémomètres perfectionnés sont cependant reliés à un compteur spécialement étalonné, qui permet une lecture directe de la vitesse.

Signalons enfin qu'il existe un moyen très commode de déterminer la vitesse du vent sans aucun instrument... Il suffit pour cela de noter ses effets (déplacements de la fumée, bruissement des feuilles, parapluies retournés, etc.) et de se reporter à l'échelle de Beaufort. Voir aussi : L'échelle de beaufort

Quelques autres instruments

L'arsenal des météorologistes ne se limite pas aux instruments que nous venons de vous présenter ; il en existe encore bien d'autres, mais ils ne sont pas d'une grande utilité pour l'amateur. Citons notamment le clinomètre, l'héliographe et le ballon-sonde.

• Le clinomètre sert à mesurer la hauteur du « plafond » nuageux, donnée d'une grande importance pour l'aéronautique. Son principe consiste à éclairer le nuage par un projecteur braqué verticalement vers le ciel et à mesurer la hauteur angulaire de la tache lumineuse formée, depuis un point d'observation relativement éloigné (quelques centaines de mètres) ; cette mesure s'effectue avec un théodolite. Une formule simple de trigonométrie permet ensuite de déterminer l'altitude de la base du nuage.

Si le cœur vous en dit, et si vous n'avez rien contre la trigonométrie, vous pourrez essayer vous-même, très facilement, de déterminer ainsi l'altitude des nuages bas.

Pour la mesure de l'angle, un théodolite simplifié fera l'affaire, constitué d'un rapporteur et d'un fil à plomb, le premier étant articulé sur un piquet planté verticalement ; c'est évidemment la base du rapporteur qui doit être utilisée comme ligne de visée.

Une méthode encore plus simple consiste à réaliser une alidade, règle graduée sur laquelle se déplace une petite règle verticale de hauteur fixe. La règle graduée, tenue à la main, vise l'horizon, tandis que la règle verticale doit être déplacée jusqu'à ce que sa partie supérieure se projette sur la tache lumineuse du nuage.

Il y a alors proportionnalité entre la longueur de la règle graduée et la distance de l'observateur au projecteur, d'une part, entre la hauteur de la règle verticale et l'altitude du nuage, d'autre part. Une simple règle de trois donne ainsi cette dernière valeur.

• l'héliographe (le modèle le plus connu est celui de Jordan) est un dispositif photographique qui permet de mesurer la durée d'insolation. Il s'agit de deux demi-cylindres accolés dont le grand axe est dirigé vers le nord et munis sur leur face plane d'une fente très mince orientée vers le soleil ; l'un des demi-cylindres correspond au soleil du matin, l'autre, formant avec lui un angle de 90°, au soleil de l'après-midi. À l'intérieur de chacun d'eux, un papier photographique de faible sensibilité s'impressionne si le soleil brille, permettant de mesurer ainsi le temps d'insolation.

La réalisation d'un héliographe d'amateur est envisageable, mais ne présente pas un grand intérêt.

• Les ballons-sondes, à l'origine, permettaient de déterminer la direction et la force des vents en altitude. Puis sont apparus les radiosondes, qui sont des ballons-sondes équipés d'instruments de mesures automatiques et envoyant au sol par radio, sous forme codée, les résultats obtenus. Les radiosondes sont d'un usage quotidien dans certaines stations météorologiques professionnelles (en particulier le centre de Trappes, dans les Yvelines).

Où et comment installer une station personnelle ?

Si vous voulez réaliser une station météo digne de ce nom, il est indispensable que vous disposiez au moins d'un petit jardin (15² au minimum).

L'endroit doit être plat, recouvert de pelouse, avec des allées d'accès gravillonnées. Il ne doit pas se trouver à proximité, autant que possible, d'arbres de grande taille ou de bâtiments de hauteur élevée, qui influeraient sensiblement sur vos mesures du vent et de la température.

La pièce principale de la station sera un abri en bois, destiné à recevoir les principaux instruments de mesure, en les protégeant à la fois du soleil et des intempéries.

Cet abri peut être une simple caisse, percée de trous pour l'aération. Toutefois, si vous êtes un peu bricoleur, nous vous engageons à construire quelque chose de plus élaboré, avec persiennes d'aération et porte d'accès montée sur charnières.

Cet abri renfermera :

— un thermomètre simple à mercure, pour mesure précise de la température instantanée et étalonnage du thermomètre à maxima-minima ;

— un thermomètre à maxima-minima ;

— un hygromètre (du commerce, ou fabrication « maison ») ou à défaut un second thermomètre à mercure dont le réservoir est entouré d'un petit cylindre de mousseline pouvant être humidifiée, pour utilisation comme psychromètre ;

— un baromètre anéroïde (si vous disposez d'un baromètre à mercure, il faudra le placer à l'extérieur de la station, le long d'un mur par exemple, en raison de son encombrement).

En conséquence, il n'est pas nécessaire que l'abri soit très grand : un parallélépipède de 50 x 30 x 20 cm, par exemple, peut très bien convenir.

Si vous le pouvez, construisez aussi un toit, par exemple un simple plan incliné placé au-dessus de l'abri et dirigé vers l'arrière, pour évacuer l'eau.

L'ensemble devra être peint en blanc (couleur réfléchissant bien la chaleur) ou verni, afin de résister aux intempéries, et placé sur pilotis, à hauteur d'homme. Veillez également à diriger l'ouverture vers le nord, pour que les rayons solaires ne perturbent pas la lecture de la température.

Mais votre station n'est pas encore complète. Il reste à installer un pluviomètre, une girouette et un anémomètre.

Le pluviomètre peut n'être qu'une simple boîte de conserve dans laquelle vous placerez un entonnoir (métallique de préférence) d'un diamètre un peu supérieur ; son rôle est de faire écran au rayonnement solaire pour limiter l'évaporation.

L'ensemble devra être amovible, de façon que le contenu de la boîte puisse être versé dans une éprouvette graduée ou un « verre mesureur », et placé à environ 1 m du sol, sur un piquet enfoncé en terre.

La girouette, nous l'avons vu, peut être très élaborée (flèche découpée dans une feuille de métal et montée sur roulement à billes) ou au contraire très simple (manche à air ou simple galon flottant dans le vent).

En tout cas, elle doit être placée aussi haut que possible, au sommet d'un mât, dans un endroit bien dégagé, afin d'éviter les remous d'air qui donneraient de fausses indications de direction. Pour faciliter le repérage de la direction du vent, il est évidemment tout indiqué de placer juste en dessous une croix matérialisant les points cardinaux.

Quant à l'anémomètre, nous l'avons vu, sa présence n'est pas réellement indispensable. De toute façon, souvenez-vous qu'il est possible de déterminer la vitesse du vent avec une assez bonne précision grâce à l'échelle de Beaufort.

L'art et la manière d'effectuer des relevés météo

Voir Aussi:

Carnet Observation,    Carnet pression,     Prévoir La Météo

Exemple de rapport Météo.xls,     Modèle Rapport Journalier Excel,    

Voilà donc votre station réalisée. Il reste maintenant à l'utiliser, de la façon la plus judicieuse possible. Le relevé des instruments, vous vous en doutez bien, ne doit pas être effectué n'importe quand et n'importe comment. Il y a quelques règles élémentaires à suivre.

Les voici :

— Relevez vos instruments régulièrement, sinon les mesures ne présentent guère d'intérêt.

— Les relevés quotidiens doivent être, effectués, dans la mesure du possible, à heures fixes. Les météorologistes officiels ont retenu 7 h, 14 h et 21 h ; mais vous pouvez vous contenter, si votre temps disponible est réduit, de deux relevés quotidiens seulement : le matin et le soir à la même heure.

— Ne prenez jamais la température au soleil : la valeur obtenue, contrairement à une opinion répandue, n'a aucune signification. Ce qui importe, c'est la température de l'air.

— La pluviométrie doit être mesurée tous les jours (à condition qu'il ait plu, bien entendu !), le plus tard possible.

— Si vous utilisez un baromètre anéroïde, n'oubliez pas de l'étalonner en fonction de l'altitude de votre lieu d'observation.

Pour cela, il suffit de connaître la pression relevée par la station météo la plus proche de votre domicile (la valeur indiquée est toujours « ramenée » au niveau de la mer) et de placer l'aiguille de votre baromètre au même niveau, à l'aide de la petite vis de réglage située derrière.

Attention aussi à ne pas confondre millimètres et millibars ; les cadrans des baromètres anéroïdes comportent généralement les deux échelles. — Il est conseillé également de vérifier l'exactitude des thermomètres maxima-minima en prenant pour référence la température indiquée par un simple thermomètre à mercure.

Les indications des instruments de votre station ne serviront pas toutes pour établir vos prévisions du temps. La température et la pluviosité, par exemple, n'ont qu'un caractère « statistique » : accumulées sur une longue période de temps, elles permettent de définir le climat « moyen » d'une région.

Mais soyez patient. Les météorologistes officiels, en effet, considèrent que, pour obtenir une moyenne valable, les observations doivent porter sur trente ans...


Correction à apporter à votre baromètre Voir Aussi: La pression atmosphérique réduite
(Suivant l'altitude de votre station)

La pression atmosphérique diminue avec l'altitude. Les valeurs indiquées par un baromètre bien réglé seront donc différentes suivant l'altitude à laquelle il sera placé.

Pour que vos relevés soient « standard » et comparables à d'autres effectués par ailleurs, il faut donc qu'ils soient corrigés de cet effet d'altitude et ramenés à la pression du niveau zéro, c'est-à-dire le niveau de la mer.

Ainsi, un baromètre non corrigé, s'il est placé à plus de 300 m d'altitude, n'indiquera jamais le beau fixe !

Comment procéder pour cette correction ?

La variation de la pression avec l'altitude n'est pas constante : au niveau du sol, une élévation de 100 m entraîne une chute de pression de 8,6 mb, mais à 2 500 m, une surélévation de même valeur n'entraînera qu'une baisse de 7,1 mb.

Notre correction, pour être parfaite, doit donc être une intégration. Mais nous pouvons simplifier en procédant en plusieurs étapes :

1. Altitude inférieure à 1000 m :

correction en mb = altitude en m x 0,086.

2. Altitude entre 1 000 et 2 000 m :

corr. = 86 mb + (0,078 x différence entre 1 000 m et votre altitude).

Ex. : vous êtes à 1 200 m. Corr. = 86 + (0,078 x 200) = 86 + 15,6 = 101,6 mb.

3. Altitude entre 2 000 et 3 000 m :

corr. = 164 mb + (0,071 x différence entre 2 000 m et votre altitude).

Ex. : vous êtes à 2 500 m. Corr. = 164 + (0,071 x 500) - 164 + 35,5 = 199,5 soit environ 200 mb.

La pression « normale » au niveau de la mer étant de 1013 mb, votre baromètre indiquera alors 1 013 - 200 = 813 mb et sera donc très loin au-dessous de la division «pluie-tempête», même s'il fait beau.

Pour vous ramener à la valeur standard, il faudra donc augmenter la valeur indiquée de celle calculée ci-dessus. Pour cela, agissez sur la petite vis de réglage située à l'arrière (dans le cas d'un modèle anéroïde) ou déplacez verticalement, vers le bas, l'échelle de lecture (modèle à mercure).

Pour être utilisables, vos relevés doivent être portés sur un tableau « synoptique » permettant de voir d'un seul coup d'œil les différentes valeurs.

Mais on ne relève pas que des valeurs numériques ; il y a aussi des éléments non chiffrables, comme la nébulosité (fraction du ciel couverte de nuages) ou le type de nuages présents ; il est alors intéressant d'utiliser des symboles.

Nous donnons ci-contre leur liste et un modèle de tableau type.

En résumé, votre tableau de relevés comprendra onze colonnes :

1. La date.

2. La pression atmosphérique, relevée au baromètre et exprimée en millimètres ou en millibars, mais toujours dans la même unité.

3. La tendance de la pression, d'après la valeur du relevé précédent ou le léger déplacement de l'aiguille provoqué en tapotant l'instrument.

4. La température maximale de la journée (à 0,5 °C près si possible).

5. La température minimale, relevée, comme la précédente, sur le thermomètre maxima-minima.

6. Le degré hygrométrique de l'air, exprimé en pourcentage s'il est relevé sur un hygromètre, ou sous forme d'appréciation (très humide, humide, moyen, sec, très sec) si vous ne disposez pas d'un instrument.

7. La pluviosité, mesurée à l'aide du pluviomètre et exprimée en millimètres. S'il y a eu de la neige, indiquez-le par un petit astérisque. Si possible, la hauteur d'eau devra être exprimée en dixièmes de millimètres, précision facile à obtenir en procédant comme indiqué plus haut.

8. La direction dominante du vent, en retenant huit points exprimés sous leur forme abrégée : N (nord), NE (nord-est), E (est), SE (sud-est), S (sud), SW (sud-ouest), W (ouest) et NW (nord-ouest). Ou à 16 points.

Voir aussi: Les points cardinaux

Remarquons que, par une convention internationale, l'ouest est symbolisé par un W, première lettre de sa traduction en anglais (west).

9. La force du vent, notée en degrés Beaufort (voir tableau) ; avec un peu d'habitude, cette estimation se fait très rapidement.

Pour gagner de la place, il est possible de réunir les données 8 et 9 en une seule : il suffit de tracer un petit trait orienté suivant la direction (comme sur les cartes géographiques, nord en haut) et terminé par une ou plusieurs « barbules », suivant sa force.

10. La nébulosité, traduisant la portion de la voûte céleste couverte par les nuages. Cette valeur peut se traduire par une fraction de 10 : ainsi, 5 signifie 5/10, c'est-à-dire un ciel à moitié couvert.

Mais on peut aussi, plus simplement, dessiner un petit cercle et l'obscurcir par quarts, suivant le degré de nébulosité ; on n'a plus alors le choix qu'entre cinq valeurs au lieu de onze, mais cette estimation est nettement suffisante.

D'autant plus qu'il s'agit d'une moyenne, la nébulosité étant parfois très variable au cours de la journée.

11. Les types de nuages éventuellement présents dans le ciel. Cette notation peut s'effectuer soit à l'aide de deux lettres (voir le tableau des désignations officielles, par exemple Ci pour cirrus, Nb pour nimbo-stratus), soit au moyen de symboles graphiques, comme indiqué plus haut.

Il est intéressant, enfin, de ménager trois colonnes à l'extrême droite du tableau : l'une pour les observations diverses (anomalies constatées, phénomènes particuliers observés), l'autre pour vos prévisions personnelles du lendemain, la dernière pour confronter ces prévisions au temps qu'il a fait réellement.

Car nous allons comment vous pouvez prévoir vous-même le temps, à partir des indications de votre station et de quelques faits d'observation.

Voir aussi :

Stations automatiques et systèmes d’acquisition de données

Logiciel : Le Petit Rapporteur,    Prévoir la Météo

 

 

 

 

 

 

 

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