Nœud de chaise inuit

Utilité

De réalisation rapide et facile, ce nœud de chaise singulier, plus sûr que les autres, peut être utilisé dans des situations où le nœud ordinaire se desserrerait et se renverserait. Il ressemble au nœud tricorne (pages 32-33), déjà décrit dans la section 1 sur les demi-nœuds, mais il comporte en fait un point de croisement de moins.

Description

Commencez en effectuant un demi-nœud, puis enfilez le courant à travers ce dernier en le faisant passer par-dessus, par-dessous et par-dessus les brins, tel qu'indiqué (Figure 1). Tirez sur les deux parties marquées d'une flèche sur le schéma afin de donner au nœud une forme adéquate (Figures 2-3) ; vous obtiendrez alors une espèce de nœud de chaise de côté. En serrant le tout, vous verrez apparaître un nœud de bouton compact en forme de tricorne

(Figure 4).

La petite histoire

Au début de l'année 1985, le Musée de l'Homme de Londres a invité Geoffrey Budworth à examiner les restes d'un traîneau inuit, qui consistaient en une série de fragments d'os et d'ivoire reliés entre eux par des lanières de cuir. Chaque ligature comportait ce qui ressemblait à de petits nœuds de bouton triangulaires, dont il mit un certain temps à comprendre qu'il s'agissait de nœuds de chaise utilisés comme nœuds d'amarrage pour entreprendre chaque brêlage.

Préalablement, la plus ancienne utilisation connue de ce nœud (dans l'île de Baffin) avait été rapportée par l'ethnologue Franz Boas en 1907, ce qui explique pourquoi on l'a appelé pendant longtemps nœud de chaise de Boas. Mais le traîneau que Geoffrey Budworth a examiné avait été offert bien des années auparavant à l'explorateur polaire Sir John Ross (1777-1856) par une tribu inuit, et l'objet était déjà ancien à cette époque. De plus, les membres de cette tribu n'avaient jamais vu d'homme blanc auparavant. Par conséquent, nous pouvons conclure non seulement que ce nœud provient véritablement des Inuits (et ne constitue pas un nœud de chaise simple appris d'un marin européen et reproduit maladroitement), mais aussi qu'il est peut-être antérieur de cent ans à l'année où il a été décrit par Boas.