Baignoires, éviers et lavabos
Dans tous les édifices publics modernes on installe ici et là des fontaines ou abreuvoirs. On en distingue deux modèles, dont les fontaines adossées aux murs et les abreuvoirs sur socle.
Les fontaines sont d'ordinaire en forme de niche. Elles sont fabriquées en porcelaine vitrifiée blanche ou légèrement teintée, avec bassin muni d'un gicleur en porcelaine et robinet automatique placé à proximité.
Dans certains autres modèles, un bouton sur lequel on exerce une légère pression permet à l'eau de jaillir par le gicleur. L'orifice de renvoi est muni d'une petite grille ainsi que d'une fermeture hydraulique anti-siphon. (Fig. 167).
Fig. 167.— Abreuvoir à gicleur.
Les abreuvoirs consistent en une cuvette de 12" de diamètre installée sur un pied en porcelaine vitreuse. L'eau est obtenue au moyen d'un gicleur en porcelaine muni d'un robinet automatique à compression.
LES LAVABOS
II n'y a pas si longtemps l'habitation ne comportait qu'un ou deux éviers ; chacun allait à même une chantepleure à boisseau y puiser de l'eau qu'il transvidait dans le bassin placé sur un chiffonnier dans chaque chambre.
La chantepleure actuelle (à vis avec siège et rondelle de cuir) fit son apparition avec les lavabos sur lesquels on avait installé les premiers robinets.
Les lavabos (lavatories) sont des meubles garnis de tous les accessoires nécessaires pour se laver. Ils se composent d'un bassin en porcelaine muni d'un orifice d'évacuation et d'un système d'alimentation d'eau courante et d'eau chaude.
Les lavabos comportaient autrefois un bassin en marbre engagé dans une table de bois — souvent recouverte d'une plaque de marbre dans les habitations de luxe — muni de deux robinets, dont l'un pour l'eau chaude, et tuyau de renvoi en plomb. Puis ce furent les tables de marbre avec pattes, tuyaux à l'eau et siphon de renvoi en métal nickelé.
Les lavabos en fonte émaillée avec bassins adossés au mur, ne firent leur apparition qu'en 1900, puis vinrent les bassins d'angle.
Les premiers lavabos en porcelaine furent importés d'Angleterre après 1925. Les lavabos en fonte émaillée furent d'abord de forme semi-elliptique avec bassin ovale, bord arrondi et dos à même.
En arrière du dos se trouvaient des crochets pour suspendre le lavabo au mur au moyen d'une ferrure fixée avec de grosses vis.
Les dimensions de ces lavabos pouvaient varier entre 17" et 19" de profondeur et 19" à 24" de largeur. Il y avait aussi le lavabo d'angle avec bassin ovale dont les côtés variaient de 16" à 19". (Fig. 168).
Fig. 168.— Lavabo d'angle avec bassin ovale, bord arrondi et dos à même.
Ce genre de lavabos fut dans la suite muni d'un tablier de 4" de hauteur, leur donnant une apparence plus massive.
Vint ensuite le lavabo rectangulaire avec tablier et coins arrondis, bassin ovale et dos à même, dont la largeur pouvait varier de 24" à 30" et la profondeur de 17" à 22" (Fig. 169) ; il est aussi fait en table avec pied émaillé, ou de forme entièrement ovale reposant sur un piédestal en fonte émaillée dissimulant la tuyauterie et donnant une hauteur de 31" du plancher. (Fig. 170).
Fig. 169.— Lavabo rectangulaire avec tablier, bassin ovale et dos à même.
Fig. 170.— Lavabo rectangulaire reposant sur un piédestal en fonte émaillée.
Les lavabos en porcelaine apparurent vers 1930. D'abord rectangulaires avec bassin ovale et pied en porcelaine, puis adossés aux murs au moyen d'une équerre en fer, ils empruntèrent ensuite la forme semi-elliptique. Enfin, ce fut le lavabo moderne. (Fig. 170).
Les derniers lavabos en porcelaine vitrifiée sont de forme rectangulaire avec angles octogonaux permettant des dimensions assez restreintes avec un bassin de bonne grandeur.
On peut obtenir aujourd'hui des lavabos de 11¼" x 17½" de largeur, de 14" x 19" à 24", de 15" x 18" et de 16" à 19" par 20" à 22" de largeur, pour répondre à toutes les exigences et dimensions des chambres de bain. (Fig. 174).
Fig. 171.— Lavabo en porcelaine, adossé, de forme semi-elliptique.
Fig. 172.— Lavabo en porcelaine vitrifiée, de forme octogonale.
Ces lavabos se placent d'ordinaire à 30" du plancher et s'ils sont de grandes dimensions ils sont supportés par des tiges chromées. (Fig. 173).
Fig. 173.— Lavabo en porcelaine vitrifiée, non adossé et reposant sur des supports chromés.
LES CHAMBRES DE BAIN
L'aménagement des appareils d'une chambre de bain n'est pas toujours un problème facile à résoudre. Voici quelques données de ce problème:
1° choisir l'emplacement de la fenêtre qui est exigée dans toute chambre de bain ou cabinet de toilette par le Bureau provincial d'Hygiène ;
2° disposer à l'endroit voulu la porte donnant accès à cette chambre ;
3° tenir compte de l'endroit où sera placé le tuyau de chute et le drainage ;
4° ne pas oublier surtout que l'espace disponible pour cette chambre ne doit pas être inférieur à 30 pieds carrés.
D'abord il est interdit pour une raison ou pour une autre de placer la baignoire directement en dessous ou dans l'allège d'une grande fenêtre de chambre de bain.
Ensuite un cabinet d'aisance nécessite au moins 24" de largeur, 24" de longueur et au moins 2 pieds carrés d'espace libre en avant. Cet espace peut en même temps servir au lavabo et à la baignoire dont la longueur est de 5'0" ou 5'6" et la largeur de 2'6".
II s'ensuit qu'une chambre de bain doit avoir une surface minimum de 5' par 5'6" lorsque la disposition de la porte le permet et qu'elle ouvre en dehors. (Fig. 174, 175 et 176).
Si la chambre de bain est assez profonde pour placer les appareils à la suite les uns des autres sur un seul côté, elle pourra avoir 4'6" de largeur dont plus de la moitié sera prise par la baignoire et le siège d'aisance, le lavabo profitant d'une espace libre plus vaste. (Fig. 174).
Fig. 174.— Trois plans de
chambres de bain: a) pour espace normal ; b) pour espace très restreint ; c)
pour
espace plus ample.
Fig. 175.— Autres dispositions possibles des divers appareils dans un espace très limité.
Fig. 176.— a) Chambre de toilette double, pouvant desservir deux chambres ; b) Chambre de toilette à deux compartiments ; c) Chambre de toilette placée sous un escalier. (Vues en plan et en élévation).
LES BAIGNOIRES (bath tubs)
L'emploi des baignoires ou cuves oblongues en poterie ou en métal dans lesquelles on se baigne remonte à une époque très reculée. On en retrouve dans les ruines romaines, puis au moyen âge et dans les châteaux du 15e au 18e siècle.
Les baignoires en tôle étamée furent très en vogue au 19e siècle et sont installées de nos jours dans les constructions secondaires. Elles firent place aux baignoires sur pattes en fonte émaillée qui étaient naguère de mode dans les résidences luxueuses. (Fig. 177).
Fig. 177.— Baignoire sur pattes, en fonte émaillée.
En 1925 apparurent les baignoires en fonte émaillée avec tablier ou à double paroi reposant directement sur le plancher.
Puis vinrent la baignoire d'angle que l'on a dans plusieurs des habitations modernes et enfin la baignoire en diagonale qui apparut en 1938. (Fig. 178 et 179).
L'émail est un vernis vitreux, opaque, blanc ou de couleur, que l'on applique par la fusion sur de la faïence ou des métaux. La fonte offre une des meilleures bases à l'émail. De plus c'est un métal facile à couler selon les dimensions qu'on veut obtenir.
Les baignoires ordinaires sont en fonte émaillée à l'intérieur avec rebords arrondis de 3", donnant une largeur totale de 30": leur longueur varie de 4'6" à 5'6" et 6 pieds. (Fig. 177).
Il se fabrique une cuvette de 26" de largeur avec rebord de 2" arrondi et dont la longueur varie de 4'0" à 5'6" pour les chambres de bain de dimensions tout à fait restreintes. Ces baignoires ont 2 pieds de hauteur et reposent sur des pattes en fonte.
Elles sont munies d'un orifice d'évacuation au bas à l'une de leurs extrémités ; un trop-plein est placé à 4" ou 5" du bord pour empêcher l'eau de déborder.
Il ne faut pas oublier que tout corps plongé dans l'eau déplace un volume égal au sien et fait monter de chaque côté le niveau de la surface du liquide ; le trop-plein prévient les accidents qui pourraient résulter de l'oubli de ce principe.
Il se fabrique des baignoires d'angle ou d'alcôve en fonte dont le sommet est rectangulaire et l'intérieur émail lé avec rebords en arête pour recevoir un tablier en tuiles de couleur ou autre revêtement vitreux.
BAIGNOIRES D'ALCÔVE et D'ANGLE
On fabrique aujourd'hui de très jolies baignoires d'alcôve, c'est-à-dire confinées entre trois murs, ou d'angle, c'est-à-dire encastrées sur deux murs avec une extrémité libre à gauche ou à droite. Le tablier de ces baignoires est constitué par une double paroi en fonte émaillée avec profil reposant directement sur le plancher.
Ces baignoires n'ont que 17½" de hauteur avec 1½" d'engagé dans la tuile ; leur largeur est de 30" ou plus exactement de 29 §" à compter du fini du mur.
Leur longueur varie, selon le choix, de 4'6" à 5'0", 5'6" et 6'0", tout en allouant 1" pour leur encastrement et \" à leurs extrémités. (Fig. 178 et 179).
Fig. 178.— Baignoire d'alcôve, à tablier à double paroi.
Fig. 179.— Baignoire d'angle, de style moderne, avec tablier à profil sobre, mais élégant.
Des baignoires de luxe en fonte émaillée avec tablier aux profils les plus variés et quelquefois ornés de panneaux, et d'une longueur de 5'0" et 5'6", sont fabriquées avec les plus beaux finis d'émail et porcelaine. Leurs couleurs vont du blanc aux tons les plus variés de vert pâle, bleu pâle, rosé, ou jaune.
Les baignoires en diagonale ont 48" x 48", les petits côtés servant de siège pour les bains de pieds.
Les indications concernant le centrage des orifices pour le renvoi ou le trop-plein sont fournies par les différents fabricants d'accessoires de plomberie dans leurs catalogues. Il en est ainsi des dimensions exactes de chaque accessoire, ce qui permet de faire l'installation la plus parfaite.
Comme nous l'avons vu précédemment on utilise pour ces baignoires des fermetures hydrauliques placées au niveau du plancher avec couvercle nickelé, à proximité du renvoi de la baignoire.
Les robinets de ces baignoires sont toujours placés à quelques pouces au-dessus et la tuyauterie dissimulée dans le mur, à une extrémité, quelquefois sur le côté.
Il se fabrique des tuyaux de trop-plein combinés avec le renvoi de la baignoire. Cet appareil est muni d'un clapet de vidage (popwaste) commandé par un levier et une tige verticale placée à l'intérieur du tuyau. Cette tige est actionnée par une poignée fixée au centre de la grille du trop-plein de la baignoire, ou à proximité des robinets sur le mur. (Fig. 180).
Fig. 180.— Clapet de vidange (popwaste): détails du mécanisme dissimulé.
On peut aussi se contenter d'un simple bouchon de vidage en caoutchouc muni d'une chaînette fixée au centre de la grille du trop-plein.
Si la baignoire est munie d'une douche pour les bains d'orage, cette dernière est placée à 4 ou 5 pieds au-dessus des robinets; elle est alimentée par des tuyaux d'eau chaude et d'eau froide avec robinets séparés placés à portée de la main au-dessus des robinets de la baignoire ou sur le côté. (Fig. 181).
Il se fabrique des robinets combinés (mixing valve) pour la baignoire et la douche permettant d'utiliser les mêmes robinets et donnant à volonté un mélange d'eau chaude et d'eau froide avec toute la pression voulue. (Fig. 181).
LES DOUCHES ou BAINS D'ORAGE
Lorsque l'espace disponible dans une chambre de bain ne permet pas d'installer une baignoire, on a souvent recours à une douche ou bain d'orage installé dans un angle de mur. Une cuvette en fonte émaillée de 30" x 30" et profonde de 2 à 3" forme la base de ces douches.
Fig. 181.— Dispositif permettant d'installer une douche au-dessus d'une baignoire.
La cuvette est pourvue d'un orifice d'-évacuation de 2½" avec fermeture hydraulique reliée au renvoi de 2" du drainage. Les murs sont d'ordinaire revêtus de tuiles, et on utilise un rideau de caoutchouc ou de plastique suspendu à une barre pour garder les eaux à l'intérieur de la cuvette.
On peut installer aussi une cloison imperméable en tuiles, en marbre ou en ardoise, formant pour ainsi dire une stalle. (Fig. 183).
Fig. 182.— Une simple manette permet de diriger l'eau soit vers le robinet de la baignoire, soit vers la douche proprement dite.
Fig. 183.— Agencement d'une douche simple.
On trouve aujourd'hui sur le marché des stalles en fonte émaillée de 32" x 32" de grandeur et 6 pieds de hauteur, fermées sur trois côtés, avec ouverture de 2'4" de largeur. Une barre nickelée au sommet permet de fermer cette ouverture au moyen d'une portière en caoutchouc ou autres tissus imperméables.
Les robinets sont placés à 48" du plancher et sont reliés à un seul tuyau pour la douche afin de permettre le mélange d'eau désiré.
On utilise quelquefois des robinets mélangeurs à une seule poignée, prenant moins d'espace et qui donnent le mélange d'eau chaude et froide désiré avec toute la pression voulue. (Fig. 184).
Fig. 184.— Robinet mélangeur à une seule poignée permettant le dosage à volonté de l'eau chaude et de l'eau froide, soit pour le bain, soit pour la douche.
On utilise le plus souvent pour le drain des stalles de douche une fermeture hydraulique munie d'un couvercle remplaçant la grille et qui simplifie l'installation du renvoi. (Fig. 185).
Fig. 185.— Siphon généralement employé pour les chambres de toilette. En plus de n'occuper que très peu d'espace, il est muni a) d'un regard facilitant le nettoyage. Dans les endroits où l'espace est très restreint on utilise le type "b".
Le même siphon ou fermeture hydraulique peut servir dans certains cas à une série de drains qui recueillent l'égout de plusieurs stalles, comme par exemple, dans le cas d'un gymnase ou d'une piscine publique.
CABINETS D'AISANCE
En établissant les mesures ou le centrage des appareils d'un cabinet de toilette ou d'une chambre de bain on commence d'ordinaire par le centrage du siège d'aisance.
Pour une cuvette en porcelaine pourvue d'un siphon «low down» (Fig. 186), il est bon de s'assurer avant de commencer si le plancher et les murs sont revêtus de tuiles. Si le mur de brique n'est pas encore revêtu, il s'agit d'établir l'épaisseur du tringlage de la latte et du crépi de la tuile ou du plâtre.
Fig. 186.— Principe de la fermeture hydraulique (siphon) d'une cuvette d'aisance.
La longueur totale d'un bassin d'aisance, comprenant son réservoir, est d'environ 22" du devant au mur fini, et le centre de son orifice d'évacuation ne doit pas être placé pour un modèle ordinaire à plus de 15" du mur fini, 14½" au minimum.
Le tuyau de renvoi, pour cet appareil, se termine par un coude en fonte de 4". (Les coudes de 4" en plomb, sujets à être percés par les rongeurs, ne sont plus employés). La cuvette en porcelaine est reliée au renvoi par une douille en plomb de 4" de diamètre, ne pesant pas moins de 8 lbs au pied.
Cette douille ou virole est soudée sur une bague en cuivre de 4" de diamètre et 4" de longueur, avec anneau à même à l'une de ses extrémités; cette bague sert à faire le joint avec le plomb dans l'emboîtement de la fonte. L'autre extrémité est passée à la râpe puis étamée pour faire la soudure avec la douille de plomb.
Si le plancher est en bois, on trace, au moyen du compas, un cercle de 4¼" de diamètre, que l'on perce avec une scie passe-partout, et Ton y rabat le bord du tuyau de plomb à l'aide d'un maillet.
Si le plancher est en ciment ou en tuile on se sert d'une rondelle en bois de l'épaisseur de la tuile. L'usage d'une rondelle de caoutchouc pour le raccordement entre le plomb rabattu et la porcelaine doit être évité.
On recouvre le plomb d'un lit de mastic dans lequel on presse le collet en porcelaine de la cuvette. On fixe celle-ci bien d'aplomb sur le plancher en la retenant avec des boulons pourvus d'écrous à tête ronde et nickelée et en ayant soin d'insérer des rondelles nickelées ou en plomb pour empêcher le frottement de l'écrou sur la porcelaine.
Toute cuvette d'aisance doit être munie d'un réservoir ou d'un appareil branché sur le système d'alimentation d'eau, permettant de fournir dans la cuvette une quantité d'eau suffisante avec la pression voulue pour la chasse complète de l'eau de vidange, ainsi que le lavage de la cuvette et du siphon d'une manière convenable.
L'eau devra arriver de manière à fournir une chasse vigoureuse, le réservoir sera en conséquence muni d'un siphon s'il est élevé et, afin de donner plus de vitesse à l'eau de chasse, de petite dimension, le tuyau étant de 1¼" de diamètre, en plomb ou en cuivre nickelé.
Si le réservoir est placé en arrière du siège d'aisance il doit avoir une capacité d'au moins 5 à 6 gallons avec tuyau de chasse consistant en un coude de 2" en cuivre nickelé.
Pour les appareils reliés directement sur la pression de l'aqueduc dits à jet automatique "flushometer" et qui requièrent un certain volume d'eau, on installe un tuyau d'alimentation de 1J" de diamètre pour obtenir une pression de 5 à 10 lbs, et de 1" pour pressions de 10 lbs et plus. (Fig. 187).
Fig. 187.— Mécanique interne d'un jet automatique "flushometer".
En abaissant la manette, la soupape "T" s'ouvre et la pression de l'eau cesse dans le compartiment "O".
La surface de "U" étant plus grande que celle du siège de soupape "Z", l'afflux soudain de l'eau fait lever la soupape "Y" qui, en s'ouvrant, permet à l'eau de s'engouffrer dans le compartiment "U", puis dans la soupape auxiliaire "T" et enfin d'arriver sous pression dans la cuvette d'aisance.
Lorsque la manette est relâchée, la soupape auxiliaire "T" se referme.
En passant par le conduit "W", l'eau de l'aqueduc pénètre dans le compartiment "U" puis en "F".
Ne subissant plus de pression de bas en haut, la soupape principale "Y" retombe et se ferme.
Enfin, la recharge s'accomplit lorsque la lèvre de la soupape "Y" glisse dans l'ouverture "Z" du siège de soupape.
En réduisant par cette action la quantité d'eau passant à cet endroit, la lèvre arrête le siphonage occasionné par la chute de l'eau par le tuyau vers la cuvette d'aisance.
Les réservoirs pour les bassins d'aisance, sont munis d'un robinet flotteur et d'un trop-plein.
Les robinets à flotteurs servent à contrôler l'admission de l'eau dans les réservoirs, c'est-à-dire à répondre aux besoins de leur alimentation lorsque le niveau de l'eau vient à baisser.
Le plus simple de ces robinets, communément appelé chantepleure à boule, est employé pour les réservoirs ordinaires de toute dimension.
Il consiste en une chantepleure à boisseau plongeur, commandée par un petit bras de levier et à l'extrémité duquel est fixée une boule en cuivre constituant un flotteur.
Lorsque le niveau de l'eau baisse, ce flotteur soulève le boisseau ; au contraire, lorsque l'eau atteint le niveau désiré, il presse sur le boisseau de la chantepleure, arrêtant par le fait même le débit de l'eau. (Fig. 188).
Fig. 188.— 1) Mécanisme du robinet flotteur.
A.— Flotteur en cuivre. B.— Tuyau de trop-plein. G.— Levier à bascule contrôlant l'ouverture du robinet. D.— Broche reliant le levier à la tige de la poire. — 2) Flotteur ou poire en caoutchouc servant de soupape en s'adaptant hermétiquement sur l'embouchure du tuyau de chasse.
Pour les réservoirs placés en arrière des cuvettes d'aisance, le robinet à flotteur est muni d'un tuyau vertical qui amène l'eau à la base du réservoir pour en rendre le fonctionnement plus silencieux.
La chasse d'eau de la cuvette en porcelaine est commandée par un autre flotteur en caoutchouc, qui ferme l'orifice de 2" et est maintenu en place par la succion et la pression de l'eau du mandée par un levier dont le mouvement s'exerce de l'extérieur du réservoir à l'aide d'une petite poignée que l'on fait pivoter. (Fig. 188).
Fig. 189.—Cuvette d'aisance en porcelaine à action silencieuse et centrifuge.
LES LATRINES
Dans les édifices publics, écoîes, théâtres, hôtels, gymnases, bains publics, etc., on installe dans les chambres à toilettes, à proximité des cabinets d'aisances, des latrines ou urinoirs en porcelaine, munies de jets automatiques «flush-ometers». Ces jets s'alimentent directement de la pression de l'aqueduc ou à même un réservoir.
Chaque urinoir est alimenté par un tuyau d'un pouce. Un tuyau de renvoi de 2" relie l'orifice d'évacuation de chaque appareil et doit être relié à un tuyau d'aération à proximité.
Le plancher des salles où sont installés des urinoirs doit être fait en tuile ou en ciment imperméabilisé, avec drain et obturateur hydraulique, afin de faciliter un lavage fréquent de ce plancher.
Lorsque les latrines sont alimentées par un réservoir, on les groupe par séries de trois ; chaque réservoir doit contenir au moins 3 gallons d'eau.
Parmi les principaux modèles d'urinoirs il y a les bassins muraux en porcelaine avec projection, qui se placent à 24" du plancher et sont d'habitude séparés par des divisions en ardoise de 5 à 6 pieds de hauteur par l'6" de profondeur avec espace de 24" entre chaque latrine. (Fig. 190).
Fig. 190.— Latrine ou urinoir mural.
Les auges verticaux en porcelaine vitrifiée ont d'ordinaire 4 pieds de hauteur ou 44½ pouces du plancher en tuile ou terrazzo, avec bassin au bas se projetant à 20½" du mur muni d'une platine ajourée de 4½". (Fig. 191).
Fig. 191.— Urinoirs verticaux en porcelaine vitrifiée.
L'alimentation d'eau se fait par un jet automatique «flushometer» alimenté par un réservoir de 3 gallons, ou sous pression directe-avec tuyau de 1" de diamètre.
Les auges en porcelaine ont 24" de largeur et se placent à 3 ou 4" de distance lorsqu'ils sont en série.
Les plus récents modèles sont munis d'ailerons en porcelaine se projetant en avant de chaque côté, donnant une profondeur de 15½" à partir du mur. Le centre du renvoi est à 11½" et chaque latrine pèse 175 lbs.
LES ÉVIERS ET CUVES
On désigne par le mot évier (sink), toute table en pierre, en métal ou recouverte d'un matériel imperméable, munie d'un bassin avec orifice d'évacuation d'eau et dont on se sert pour laver la vaisselle.
Le bassin peut simplement être muni d'un égouttoir à même ou d'une planche mobile. Il peut aussi être fixé au mur à proximité d'une table ou d'une armoire de cuisine, comportant une table recouverte de métal ou matériel imperméable.
Dans d'autres cas, le bassin, ou évier proprement dit, peut être encastré dans la table de cuisine; cette table devient alors un meuble fixe qui, muni de panneaux, permet d'utiliser comme armoire l'espace disponible sous l'évier.
Voici maintenant une courte description de ces diverses catégories d'éviers.
Il y a d'abord l'évier ordinaire adossé au mur, non pourvu d'égouttoir et dont le bassin de forme rectangulaire avec bords arrondis est fait de fonte émaillée. Le bassin de cet évier a d'ordinaire six pouces de profondeur et est muni, d'une bonde ou rondelle métallique percée en forme de grille, qui ferme le trou de l'évier, (Fig. 192).
Fig. 192.— Évier ordinaire, en fonte émaillée avec raccord de plomberie.
Fig. 193.— Deux façons différentes d'assembler les collets d'évier: a) collet pourvu de brides, retenu en place par des boulons; b) collet fileté.
Les éviers adossés sont suspendus par des supports en métal dissimulés en arrière de la plate-bande ou du dossier.
Ce dossier sert aussi à cacher la tuyauterie ; deux orifices y sont ménagés pour les robinets d'eau courante et d'eau chaude. Les dimensions de ces éviers varient de 18" de largeur par 24" de longueur, à 18" x 30" et 20" x 30". (Fig. 194).
Fig. 194.— Évier en fonte émaillée, à bords arrondis, et adossé, avec robinets d'eau chaude et d'eau froide.
Il se fabrique des éviers en fonte émaillée avec un égouttoir à même, pour la vaisselle.
Quelques-uns sont munis d'un tablier de 4" de hauteur. Leurs dimensions peuvent varier de 20"x42" à 20"x52". (Fig. 195).
Fig. 195.— Évier avec égouttoir à même et dont la robinetterie est partiellement dissimulée par l'armoire qui lui sert de base.
Il y a aussi les éviers à double égouttoir dont la longueur est de 60".
Ces derniers peuvent être montés sur un cadre à panneaux métalliques formant armoire sous l'évier; des tiroirs sont installés directement en dessous des égouttoirs. (Fig. 196).
Fig. 196.— Évier encastré à deux égouttoirs pourvu d'un robinet mélangeur et dont le dossier, d'une faible hauteur, permet l'installation directement sous une fenêtre.
Les éviers encastrés dans les tables de cuisine sont faits de fonte émaillée. Ils affectent la forme rectangulaire avec bords aplatis (flat rims).
Leur profondeur est de 6", leur largeur de 12", 16" et 18", et leur longueur respective de 18", 24" et 30".
Ils sont d'ordinaire munis d'une bonde à grille en cuivre nickelé de 2½" avec raccord de 1½" pour le renvoi qui est situé à l'une des extrémités.
La table dans laquelle l'évier est encastré doit être munie de pièces transversales en bois d'au moins 2" x 3" avec entaille de ¼" par 1" de surface pour enchâsser le bord de l'évier. Cette table doit être solidement fixée pour obvier à la pesanteur du bassin. (Fig. 197).
Fig. 197.— Évier de cuisine, dit évier-cuvier, avec double égouttoir et robinetterie orientable.
On peut se procurer des éviers de 8" de profondeur avec orifice d'évacuation au centre; cette profondeur permet de les utiliser comme cuvette pour le lavage.
Les éviers dont la tuyauterie est apparente sont d'ordinaire munis d'un siphon anti-succion de l½" en cuivre nickelé ou chromé.
Pour les éviers encastrés dans les tables on se sert d'une fermeture hydraulique anti-siphonique en fer malléable de 1" ou pour convenir à un renvoi de 2" qui sera moins sujet à s'engorger.
COUVREMENT des TABLES et ÉVIERS
Les tables pour les éviers de cuisine sont d'ordinaire faites en bois recouvert d'une feuille de métal ou encore de tuile, faïence ou céramique.
Les couvrements en tuile ou en terrazzo de couleur offrent un très bel aspect et sont des plus hygiéniques, mais la dureté de leur surface est souvent une cause de bris pour la vaisselle ou les verres au moindre choc.
Les couvrements de métal n'offrent pas le même inconvénient. On employait naguère des feuilles de zinc. Ce métal, malheureusement, noircit très vite et s'use facilement au frottement. Après qu'il est percé la surface de l'évier présente des aspérités susceptibles de causer des blessures.
L'acier inoxydable (stainless steel) et le métal monel n'offrent pas ces inconvénients. Ils forment des couvrements très étanches, si l'on prend la précaution de relever le métal sur le mur et de le rabattre sur le bord de la table et de l'évier.
Ces surfaces conserveront leur apparence tant que l'on ne s'aventurera pas à débiter la viande ou de battre le steak dessus sans utiliser une planche ou un hachoir. (Fig. 198).
Fig. 198.— Bonne disposition de
l'évier, des armoires et de la table dont le couvrement, en métal inoxydable, en
linoléum ou en tuile, offre toutes les garanties voulues d'hygiène, de propreté
et de durée.
COUVREMENTS EN LINOLÉUM
Après plusieurs essais de matériaux différents, le linoléum de 3/16" d'épaisseur a paru offrir toutes les garanties voulues d'imperméabilité et d'hygiène.
Encore faut-il qu'il soit taillé et collé de la manière la plus parfaite en utilisant, pour les angles et les bords de l'évier et de la table, des moulures en celluloïd, de couleur et de forme appropriées.
Ces moulures sont fournies de couleurs différentes: le noir, qui est actuellement le plus en vogue, puis le vert, le rouge, le bleu et le jaune, ainsi que le blanc ; elles sont maintenues en place au moyen de petits clous en cuivre.
ÉVIER ET CUVE COMBINÉS
On désire souvent avoir à portée de l'évier une cuve à laver. Ces cuves à lessive, aussi connues sous le nom de cuviers, sont assez profondes et sont d'ordinaire carrées. Elles reposent sur un socle ou trépied en fer.
Les cuviers sont fabriqués en fonte émaillée et comprennent deux cuves coulées d'une seule pièce et réunies par une plate-bande ou dossier commun.
Celui-ci est percé pour recevoir les robinets d'eau chaude et d'eau froide à chaque cuve, ou encore d'un robinet combiné avec jet orientable pouvant remplir alternativement l'évier et la cuve.
Les cuves ont d'ordinaire 10" ou 12" de profondeur et 22" par 24" de largeur si elles sont simples, et 54" à 58" si elles sont accouplées et forment un cuvier. (Fig. 199).
Fig. 199.— Cuvier en fonte
émaillée à bords plats et avec dossier à même, comportant deux cuves montées sur
des colonnes réglables à la hauteur désirée.
Les éviers de cuisine sont quelquefois combinés avec un cuvier sur lequel se pose, lorsqu'on ne l'utilise pas, une planche à égoutter la vaisselle.
Ces éviers sont munis d'ordinaire de chantepleures combinées à jet mobile et orientable pour l'eau chaude et l'eau froide. Un même siphon de 1½" de diamètre et dissimulé dans un socle en dessous du cuvier sert aux deux appareils. (Fig. 200).
Fig. 200.— Évier de cuisine profond, adossé et pourvu de deux robinets orientables.
Les cuvettes pour les eaux de vidange (slop sinks) sont faites comme les cuves à lessive et munies d'une bonde avec grille de 2½" elles reposent directement sur un gros siphon en fonte émaillée qui leur sert de base. Le dossier est percé pour deux chantepleures ordinaires. (Fig. 201).
Fig. 201.— Vidoir ou cuvette pour les eaux de vidange reposant sur un siphon-base en fonte émaillée.
LES PISCINES
L'usage des piscines remonte au temps des Romains. Les habitations romaines étaient en effet disposées en quadrilatère avec toiture en appentis qui s'égouttait à l'intérieur dans une cour où était aménagée une piscine.
Primitivement l'eau de pluie servait seule à alimenter ces piscines ; plus tard on utilisa les aqueducs.
Les approches de la piscine était agrémentées de plates-bandes de fleurs. Une arcade ou promenade donnait accès aux différentes pièces de l'habitation.
Il y avait aussi les grandes piscines publiques dont la plus célèbre était celle de Caraquella qui était munie de bains d'eau chaude et d'étuves à vapeur.
On classe les piscines en deux catégories:
1° Les piscines ouvertes ou extérieures que l'on trouve dans certains parcs publics et dans les jardins des résidences de luxe. Malheureusement notre climat ne permet de les utiliser que l'été.
2° Les piscines intérieures, que l'on voit dans les édifices municipaux de toutes les grandes villes ainsi que dans les gymnases. Plusieurs collèges et couvents modernes ont aujourd'hui leur propre piscine.
L'installation des piscines est assez dispendieuse.
Comme elles contiennent environ 30,000 à 40,000 gallons d'eau, il n'y a pas toujours lieu d'utiliser l'eau courante: on a alors recours à la recirculation et à la filtration de l'eau que l'on peut, au besoin, réchauffer à la température voulue.
La température de l'eau doit être maintenue de 5° à 10° plus bas que la température de la chambre où se trouve la piscine, sans quoi l'eau du bassin réchaufferait l'air ambiant et irait se condenser sur les murs et y former une humidité intolérable.
La température de l'air à 70° et 75°, donnant à l'eau une chaleur de 60° à 65° est plus que confortable.
La longueur des piscines peut varier de 50, 60 pieds et plus et leur largeur de 20 à 30 pieds.
La profondeur de l'eau est généralement de 3 à 4 pieds à une extrémité allant jusqu'à 5 ou 6 pieds au milieu de la piscine; de là l'inclinaison descend jusqu'à 10 pieds de profondeur — à une distance de 15 pieds de l'autre extrémité — et remonte ensuite à 8 ou 9 pieds.
Ces profondeurs permettent de plonger en toute sécurité d'un tremplin (diving board) ou planche légèrement inclinée et souple, surplombant de 4 pieds environ la surface de l'eau — sur laquelle on court et saute en plongeant. (Fig. 202).
Fig. 202.— Piscine extérieure de 25 x 55', pourvue d'un tremplin et dont le drain se trouve à sa partie la plus basse, soit à 8'.
Un orifice de 6" de diamètre avec une grille, pour l'évacuation de l'eau, est placé au milieu, dans la partie la plus profonde ; il est relié à un tuyau de succion de 5" ou 6" avec branche joignant le drainage, et muni d'un robinet à vanne pour vider la piscine au besoin.
À son tour, le tuyau de succion est muni d'un filtre et d'un clapet de retenue, puis relié à une pompe de circulation dirigeant l'eau dans un appareil de filtration.
L'alimentation et la circulation de l'eau se font, selon la dimension de la piscine, au moyen de deux tuyaux de 3" ou 4" terminés d'un double jet de 2" placé à 12" de la surface de l'eau.
L'un des tuyaux est installé à 3 pieds environ de l'extrémité la moins profonde sur le côté gauche, l'autre à 3 pieds du côté droit. Par ce moyen, on donne à l'eau un mouvement de circulation vers l'autre extrémité de la piscine, avec la pression requise pour établir une distribution et activer la circulation de l'eau dans toutes ses parties.
Le tour de la piscine doit être muni d'une auge en terra-cotta émaillée ou en terrazzo ; cette auge, placée à quelques pouces en dessous du plancher autour de la piscine, permet au trop-plein et gonflement de l'eau de se déverser.
Des orifices d'évacuation d'eau de 2" sont placés à tous les 10 pieds de distance sur cette auge et reliés par un tuyau de renvoi de 2" à 4" muni d'un obturateur hydraulique qui va joindre le drainage.
ENTRETIEN DES APPAREILS DE PLOMBERIE
Le plus grand soin doit être apporté aux appareils de plomberie, ainsi qu'à leurs renvois, afin de les maintenir en bon état. On doit voir, notamment, à ce que les robinets soient bien étanches en remplaçant leurs rondelles au besoin.
L'eau chaude contient généralement en suspension de la rouille et autres matières colorantes qui s'imprègnent dans l'émail des bains et des bassins.
Il en est de même des bassins d'urinoirs ; il faut voir à ce que la chasse d'eau fonctionne de temps à autre afin que les dépôts d'acide urique ne s'imprègnent pas dans la porcelaine et y fassent tache.
Les nettoyeurs à base de pierre ponce et soude, tels que Old Dutch et autres, doivent être employés assez souvent, sans quoi il faut avoir recours aux acides.
Par ailleurs, si l'eau vient à se geler dans les tuyaux ou les appareils, il ne faut pas avoir recours à l'eau bouillante qui ferait fêler la porcelaine ; un linge imprégné d'eau chaude à l'extérieur, un peu de sel avec de l'eau tiède sur l'eau gelée amènent peu à peu la glace à se fondre.
On ne doit pas non plus employer de caustiques, de potasse ou autres dissolvants trop vigoureux, encore moins se servir d'une torche ou d'une flamme quelconque qui pourrait amener l'éclatement du tuyau, une explosion ou d'autres graves conséquences.
Un tuyau gelé qui se trouve sous un plancher. ou sous terre est plus facilement dégelé au moyen de l'électricité.
On utilise pour cela un courant qui porte graduellement le tuyau à une certaine température, mais il est essentiel d'avoir recours à un dispositif spécial dont sont d'ailleurs pourvus la plupart des services municipaux d'aqueduc, dans les villes.
APPAREILS de CHAUFFAGE de L'EAU
Nous avons vu que, pour le chauffage de l'eau destinée aux habitations et logements, on se sert d'un réchaud direct ou à immersion, si l'on dispose d'une chaudière à vapeur, ou encore d'un réchauffeur d'eau séparé (jacket-heater) fournissant l'eau à tous les appareils de plomberie.
L'alimentation de ces derniers se fait à l'aide de réservoirs. La capacité de ceux-ci varie selon le besoin ou le nombre d'occupants de la bâtisse ; comme nous l'avons vu, il faut en moyenne de 15 à 20 gallons par heure par logement.
Les réservoirs à eau chaude sont d'ordinaire faits de tôle de fer galvanisé, de cuivre ou d'acier Monel, et ont une capacité de 30 à 90 gallons. On utilise beaucoup les plaques d'acier de 3/16 de pouce d'épaisseur, rivetées ou soudées, pour les réservoirs d'une capacité de 100 à 500 gallons d'eau chaude par heure. (Fig. 139).
Les réservoirs de 30 à 150 gallons peuvent se poser verticalement ou horizontalement ; leur diamètre peut être de 14", 16" et 18", par 60" de hauteur. Ceux de 100 à 500, gallons ont un diamètre qui varie de 24" à 30" et une longueur de 60" ou 72"; ils se posent plutôt horizontalement.
L'alimentation d'eau des réservoirs verticaux se fait par le sommet, au moyen d'un tuyau plongeur en cuivre de même dimension que celui du service d'eau, si la pression n'est pas de beaucoup plus élevée que celle de la tête d'eau aux appareils de plomberie.
Si cette pression est beaucoup plus élevée, il sera toutefois préférable de réduire le diamètre du tuyau plongeur à pas moins de ½", s'il est en cuivre. (Fig. 203). Ce tuyau doit descendre jusqu'à 12" du bas de manière à amener l'eau froide à la partie inférieure du réservoir.
Fig. 203.— Disposition d'un réservoir à eau chaude et de ses raccords.
Si le réservoir est posé horizontalement, l'alimentation se fera par le sommet avec tuyau plongeur en cuivre, ou encore par l'une des extrémités du réservoir, au centre de celle-ci, en ayant soin de courber le tuyau plongeur de manière que l'eau froide arrive à 3" ou 4" de la paroi inférieure du réservoir.
L'eau du réservoir est amenée, sous l'effet de la chaleur, au réchaud ou réchauffeur d'eau (jacket heater), par un tuyau branché en dessous du réservoir et relié par un raccord union au réchaud même.
On laisse d'ordinaire sur ce tuyau une branche avec un robinet d'arrêt, relié par un tuyau de renvoi au drainage. Cette précaution permet de vider de temps à autre le réservoir et d'éliminer ainsi les sédiments qui se déposent au fond et qui brouillent l'eau lorsqu'elle atteint son point d'ébullition.
L'eau chaude est délivrée au réservoir par le sommet ou par le côté, à quelques pouces du haut, si le réservoir est vertical ; elle arrive par le dessus si le réservoir est horizontal.
Le raccord se fait à l'aide d'un T sur lequel on place une soupape de dégagement (relief valve) pour obvier à l'expansion de l'eau en ébullition. Le surplus d'eau qui s'échappe alors de cette soupape est dirigé par un petit tuyau de renvoi (drip) vers le drainage.
Cette soupape de dégagement ou détendeur est de toute nécessité. Le tuyau d'alimentation d'eau froide est muni d'un robinet d'arrêt afin de pouvoir fermer l'eau au besoin.
Si, par hasard, ce robinet est fermé au moment que l'eau de la bouilloire est portée à son point d'ébullition ou se transforme en vapeur, et qu'il n'y a aucun robinet d'eau chaude d'ouvert, l'eau, ne pouvant prendre son expansion ou s'échapper fera éclater le réservoir ou le réchaud.
DANGERS QUE PRÉSENTENT LES RÉSERVOIRS À EAU CHAUDE
De nombreux dégâts ont été occasionnés par ces éclatements dans des installations d'eau chaude non pourvues de dispositifs de sécurité. Il y a à peine quelques années, sous la force d'une explosion, un réservoir à eau chaude non protégé traversa le plancher d'un magasin situé sur une rue commerciale à Québec.
A d'autres endroits des dégâts ont été occasionnés pour plusieurs milliers de dollars. Bien des fois à la suite de l'expansion de l'eau dans des installations non pourvues de détendeur, les couronnes ou serpentins des réchauds placés au-dessus du brasier des fournaises ont cédé.
Au contact du charbon incandescent l'eau a formé un monoxyde de carbone et causé des asphyxies qui entraînèrent souvent la mort des personnes se trouvant dans les chambres voisines.
La soupape de dégagement peut aussi se placer à la sortie du tuyau d'eau chaude pour le service domestique.
On relie quelquefois le tuyau de service d'eau chaude au tuyau du réchaud faisant circuler l'eau chaude dans le réservoir.
Cette méthode ne permet pas l'emmagasinage de l'eau chaude dans le réservoir ; passant directement par le réchaud, l'eau arrive toutefois aux robinets à des degrés trop élevés et variables, ce qui constitue un sérieux inconvénient.
Si les appareils de plomberie sont très éloignés, on ajoute au système d'eau chaude une pompe de circulation.
Afin de pouvoir vérifier si le clapet de retenue (check valve) est bien étanche et que l'eau des appareils de chauffage ne refoule pas dans l'aqueduc lorsque le service est interrompu, il est parfois pratique d'installer un robinet d'arrêt avec purgeur.
Ce robinet permet de faire le vide dans la partie du tuyau qui se trouve entre ce robinet et le clapet de retenue (check valve) si ce dernier est bien étanche ; sinon il doit être démonté, bien nettoyé et éprouvé de nouveau.
Cette combinaison paraît plus avantageuse pour l'inspection que les nouveaux robinets à compression, ou robinets combinés avec clapet à même la tige et siège du robinet d'arrêt. (Fig. 204).
Fig. 204.— Le contrôle automatique Mueller utilisé dans les systèmes fermés de chauffage à eau chaude.
La figure ci-dessus montre la disposition d'un contrôle automatique d'alimentation d'eau pour les réservoirs à eau chaude ; on peut aussi y voir comment fonctionne le réservoir à coussin d'air destiné à absorber l'expansion de l'eau et qui supprime tout danger lorsque l'eau dépasse son point d'ébullition.