Conduites d'aqueduc et d'égouts

Hygiène et Plomberie 1968

II y a très peu de villes ou villages qui ne soient aujourd'hui dotés d'un aqueduc et d'un système de distribution pour assurer la quantité d'eau potable nécessaire à l'alimentation et à l'hygiène publique ainsi qu'à une protection efficace contre les incendies.

Un aqueduc utilise le plus souvent les eaux de surface provenant d'une rivière ou d'un lac ; les eaux souterraines peuvent également être employées avec l'aide de puits artésiens.

L'eau provenant d'un aqueduc est distribuée aux habitations par un système de canalisations souterraines.

L'eau sera d'abord dirigée vers la ville ou le village, par une conduite d'amenée placée en tranchée à environ six pieds sous terre afin de la prémunir contre les méfaits de la gelée, puis distribuée aux habitations par un système d'aqueduc.

Le service d'eau se fera au moyen de tuyaux passés en tranchées à l'extérieur jusqu'à 2 ou 3 pieds en dedans de la ligne de la rue, ou à l'intérieur de la fondation si la bâtisse est érigée en bordure de la rue.

Les tuyaux employés pour la distribution sont ordinairement en fonte. Pour les conduites d'entrée et de petit diamètre on utilise le tuyau de cuivre ou de fer galvanisé.

Il n'y a pour ainsi dire plus de ville qui ne soit desservie par un égout public que, pour les grandes agglomérations, on appelle un égout collecteur.

On entend par égout toute conduite servant à l'écoulement des eaux sales et des immondices.

Certains villages ont un aqueduc et un système d'égout sur le chemin principal, mais ailleurs, à cause de la distance qui sépare les bâtisses, chaque maison a son égout privé qui joint l'égout public ou, à défaut, son propre égout qui consiste en une latrine à fosse étanche (Fig. 36) ou en fosse septique.

Fig. 36.— Latrine à fosse étanche. La fosse en béton, avec joint du fond arrondi, permet l'enlèvement facile des
ordures.

L'égout privé est une conduite construite indépendamment d'une administration municipale mais qui pourra néanmoins rejoindre l'égout public à une certaine distance.

On entend par tuyau d'égout cette partie du conduit qui s'étend à partir de deux pieds à l'extérieur du mur de fondation et qui va rejoindre un égout public, ou un égout privé aboutissant à une fosse septique.

LES FOSSES SEPTIQUES

Lorsqu'il n'existe aucun système d'égout dans une localité, le moyen le plus approprié pour disposer des eaux ménagères provenant des éviers de cuisines, lavabos, baignoires et sièges d'aisance, est la fosse sep tique (septic tank).

Grâce à ce procédé, les eaux ménagères sont dirigées par un tuyau d'égout vers une fosse ou un réservoir absolument étanche que nous décrirons tout à l'heure et où s'accomplit, à même la décomposition naturelle. des matières grasses et fécales, une action biologique où des millions de germes bactériacés se développent et les assimilent.

Il ne faut pas confondre une simple fosse d'aisance (Fig. 37) avec une fosse septique.

Fig. 37.— Puisard d'absorption, sans drain.

La première n'est qu'un puisard — entouré de pierres libres, et recouvert en madriers sur lesquels on étend une couche de terre — et dans lequel se déversent par un tuyau d'égout les eaux polluées qui se perdent et s'infiltrent dans la terre si celle-ci est absorbante.

Une fosse d'aisance ne devrait jamais être placée à moins de 20 ou 25 pieds d'une habitation et à 100 pieds de toute source d'eau potable.

Servant au décantage des matières grasses et fécales, les eaux polluées d'une fosse d'aisance trop rapprochée se répandent dans le sol et s'y infiltrent, pénètrent à l'intérieur des fondations, s'écoulent dans les caves, les rendent humides et émettent des odeurs nauséabondes.

La fosse septique (septic tank) consiste en un réservoir de forme circulaire, en bois, en fer ou en béton, de 3 à 4 pieds de diamètre, de 4 à 5 pieds de hauteur ou de 4 à 12 pieds de longueur. Ce réservoir est divisé en deux compartiments.

Le premier sert pour ainsi dire de chambre de décantation où se fait la décomposition naturelle; en peu de temps il se forme à la surface de l'eau une couche d'écume, puis de limon (slug) où les germes microscopiques et colibacilles se développent et se propagent par millions dans l'eau qui se pollue. (Fig. 38, 39 et 40).

Le second compartiment permet à l'eau de se libérer de l'écume et des matières solides, puis de s'échapper par un tuyau de trop-plein, placé sur le côté opposé, à quelques pouces plus bas que le niveau du tuyau d'égout.

Fié. 38.— Latrine à fosse sanitaire, non étanche, dont voici les détails de construction:

La fenêtre est munie d'un moustiquaire "M"; la porte se ferme automatiquement à l'aide d'un poids "P" suspendu à une corde ; une planche ou pièce de bois "A" posée horizontalement sur la cloison intérieure empêche le couvercle "C" de rester ouvert lorsque le siège n'est pas utilisé ; un ventilateur "V" est installé à partir du niveau du siège "S" jusqu'au-dessus de la toiture ; l'extrémité supérieure "B" du ventilateur est munie d'un moustiquaire.

Fig. 39.— Latrine sanitaire à récipient portatif.

Fig. 40.— Latrine chimique à récipient fixe: a) Bol en porcelaine blanche muni d'un siège avec couvercle ; b) tuyau de ventilation ; c) réservoir cylindrique en acier d'une capacité de 100 gallons et plus ; d) agitateur. Pour un réservoir d'une capacité de 100 gallons, il faut dissoudre 25 lbs de soude caustique dans 4 ou 5 seaux d'eau.

La fosse — ou réservoir septique — doit être fermée hermétiquement et recouverte d'au moins 12" de terre, ou mieux encore 18", afin d'obvier à la gelée.

De l'orifice de trop-plein, l'eau est dirigée par un système de drains placés à 8" ou 12" de la surface du sol, de manière que les eaux polluées se perdent dans la terre, s'y infiltrent, et que les microbes et bactéries qu'elles contiennent meurent en venant en contact avec l'air où ils ne peuvent survivre.

Une ouverture doit être ménagée à la surface du réservoir afin de permettre, de temps à autre, d'extraire les matières grasses qui flottent et se solidifient à sa surface.

Après un certain temps, ces matières ne sont plus sujettes au travail biologique par suite des matières chimiques qu'elles contiennent, telles les eaux de vaisselle et de lessive contenant un fort pourcentage de savon, de caustique et de détersifs.

La fosse ou réservoir septique doit être absolument étanche et, à l'encontre de la fosse d'aisance, peut être placée à moins de 10 pieds d'une maison, le drain s'étendant dans une direction opposée.

Un tonneau de bois formé de douves bien assemblées et retenues par des cercles de métal, avec un fond et un couvercle faits en madriers, peut être employé avec avantage pour faire une fosse septique particulière.

Un tonneau vide de mélasse de 80 à 100 gallons, qui d'ordinaire est fait en chêne, peut offrir une très longue durée.

On perce d'un côté, près du sommet, un trou de 4" ou 5" pour recevoir le tuyau d'égout et, du côté opposé, un autre orifice de 6" à quelques pouces plus bas, d'où partira le système de drains.

Une division en planches doit être placée à l'intérieur sur une hauteur de 24" et à 12" de distance du trop-plein, de manière à former un compartiment de décantage, à protéger l'orifice du trop-plein et à l'empêcher de s'obstruer.

Ce genre de fosse septique peut suffire à une habitation ordinaire où demeurent de 4 à 6 personnes.

Il se fabrique des réservoirs septiques en acier qui offrent de grands avantages, surtout lorsque la maison qu'ils desservent est située sur le bord d'un lac ou d'une source d'eau potable.

II n'y a aucun inconvénient à placer ces fosses d'acier à moins de 75 pieds d'une source d'eau potable, en autant que le système de drain est dirigé dans le sens opposé et est placé à plus de 75 à 100 pieds de toute source d'eau potable. (Fig. 39).

Un drain est un conduit souterrain ajouré, généralement en terre cuite, et qui sert à épuiser l'eau dans les terres.

Les drains se font de trois façons différentes: 1° direct, c'est-à-dire sur une longueur d'au moins 30 pieds pour un réservoir de 80 à 100 gallons (Fig. 41) ; 2° en parallèle sur une longueur de 15 pieds et plus selon la capacité de la fosse, et en plaçant les drains à 2 ou 3 pieds de distance (Fig. 42a) ; 3° en ramification, en employant des Y en grès formant des rameaux qui se branchent sur un drain unique. (Fig. 42b)

Fig. 41.— Drain direct dont les joints sont laissés ouverts pour favoriser l'infiltration dans le sol poreux.

Fig. 42.— a) Drain en parallèle; b) drain en ramification, qui doivent être posés à la sortie de la fosse septique.

On emploie d'ordinaire pour le drain des tuyaux de grès, (vitrified sewer pipes) de 4" de diamètre et de 18" de longueur, que l'on place bout à bout en laissant entre chacun un espace de 2 pouces recouvert d'un demi cercle en papier goudronné.

Cette disposition a pour effet d'empêcher la terre de pénétrer dans les joints et de permettre à l'eau de s'épuiser facilement lorsque le drain est enfoui sous terre. Le drain doit être fait en ligne droite, avec pente de 1/2" par 10 pieds de longueur, de manière que les eaux s'égouttent facilement.

Les tuyaux doivent être placés à 8" environ de la surface, afin de permettre aux microbes et bacilles de s'approcher de l'air extérieur au contact duquel ils sont anéantis.

Pour les bâtisses telles que les écoles, manufactures, hôtels, on emploie des fosses septiques horizontales dont le diamètre varie entre 3 ou 4 pieds, la longueur de 4 à 12 pieds et la capacité de 100 à 1,000 gallons. (Fig. 43).

Fig. 43.— Fosse septique pour les édifices d'une certaine importance, d'une capacité pouvant atteindre 1,000 gallons

 

 

 

 

 

 

 

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