Robinetterie

Hygiène et Plomberie 1968

Les robinets (faucets) sont des appareils destinés à retenir ou à faire couler à volonté un liquide contenu dans un vase ou une conduite. Ces dispositifs sont très variés.

Afin de pouvoir les différencier et d'éviter toute confusion dans les termes, on peut les classer comme suit :

La chantepleure (sink faucet). (Fig. 153).

Fig. 153.— Chantepleures: a) ordinaire; b) munie d'un pas de vis pour adaptation d'un boyau.

C'est un dispositif destiné à retenir ou laisser couler l'eau d'un réservoir ou d'une conduite.

Elle se compose d'un tuyau fixe appelé canette, dont une extrémité est légèrement courbée pour donner naissance au jet d'eau, et dont l'autre extrémité comporte un épaulement muni d'un pas de vis.

Primitivement la canette était munie transversalement d'un boisseau légèrement conique comportant une fente verticale de surface égale à celle de l'orifice du tuyau. En faisant accomplir au boisseau un demi-tour à l'aide d'une poignée transversale, on provoquait l'écoulement de l'eau. Ce robinet était connu sous le nom de chantepleure à boisseau. (Fig. 154).

Fig. 154.— Robinet à boisseau, avec purgeur.

Aujourd'hui les chantepleures sont munies d'une tige perpendiculaire qui peut tourner à l'intérieur de la canette sur un pas de vis. (Fig. 155).

Fig. 155.— Différentes parties d'un robinet à vis.

 

Au bas cette tige est terminée par une rondelle fixe en cuir ou en caoutchouc qui vient s'appuyer sur un orifice disposé horizontalement à l'intérieur de la canette et que l'on appelle le siège.

Le robinet d'arrêt (stop cock) n'est qu'une chantepleure à boisseau dont les deux extrémités de la canette sont taraudées pour s'intercaler dans une conduite et retenir l'eau ou lui livrer passage. Le boisseau est muni d'une clef plate ou d'une tête carrée que l'on ouvre en lui faisant accomplir un demi-tour à l'aide d'une clef anglaise ou à douille. (Fig. 156).

Fig. 156.— Robinet d'arrêt (stop-cock): a) à clé plate ; b) à tête carrée.

   

Le robinet (faucet) doit être distingué de la chantepleure qui, d'ordinaire, se pose à même un mur et est employée surtout pour les lavabos, éviers de cuisines et cuves.

Le robinet se compose d'un cylindre vertical muni d'une augette déversant l'eau dans le bassin d'un lavabo.

Une tige verticale, munie d'un pas de vis, et ayant à sa base une rondelle de cuir, s'appuie sur un siège au bas du cylindre et en s'élevant livre passage à l'eau. La poignée du robinet est faite en croisillon. (Fig. 157).

Fig. 157.— Robinet de lavabo avec poignée en croisillon.

Le robinet d'arrêt, (compression stop) n'est qu'un robinet dont les deux bouts de la cannette sont taraudés pour recevoir les filets des tuyaux qu'il assemble pour livrer passage à un liquide.

La poignée est de forme circulaire, et la tige — comme c'est le cas pour tous les robinets et chantepleures avec siège à l'intérieur — est munie d'un presse-étoupe se taraudant sur le cylindre pour le rendre étanche à l'eau. (Fig. 158).

Fig. 158.— Robinet d'arrêt (compression stop) à vis.

La vanne d'arrêt avec purgeur (compression stop and drain) est munie d'un léger orifice appelé purgeur (drip) fermé par une vis à tête ronde ou une canette que l'on desserre pour égoutter le tuyau de son contenu lorsque le robinet est fermé. (Fig. 159).

Fig. 159.— Vanne d'arrêt avec purgeur.

Le presse-étoupe (packing-washer), que l'on trouve sur toutes les chantepleures et robinets à vis et à siège, est garni d'une corde de torons tressés et enduite de vaseline ou mieux encore de graphite et d'huile minérale. (Fig. 155).

Les robinets d'arrêt sont aussi faits d'équerre. Un orifice taraudé remplace l'augette, ou vient se relier à la conduite.

 Ils peuvent être droits et diffèrent de la vanne d'arrêt en ce que cette dernière est toujours munie d'un boisseau vertical au lieu d'une tige à vis avec un siège. (Fig. 160).

Fig. 160.— Détails de construction d'un robinet d'équerre.

Le clapet est un disque en métal (le plus souvent en cuivre) qui s'adapte hermétiquement sur un orifice légèrement conique et de même diamètre. Il se soulève sous la pression de l'eau et s'abaisse par son propre poids lorsque la pression cesse, empêchant ainsi le retour du liquide qui le comprime par sa pesanteur. (Fig. 161).

Fig. 161.— Détails de construction d'un clapet de retenue.

Le clapet de retenue (check valve) (Fig. 161) est un dispositif placé sur une conduite qui cède sous la pression pour livrer passage à l'eau dans un sens, et qui se ferme hermétiquement quand il est pressé en sens inverse.

Le clapet est d'ordinaire posé obliquement dans une canette dont les bouts sont taraudés. Il peut aussi être posé horizontalement sur un siège dans une cannette spéciale ou être muni d'une tige qui glisse verticalement à l'intérieur de la tige d'un robinet d'arrêt combiné (compression check valve).

Ce dispositif doit toujours être accompagné d'une soupape de sûreté dans le cas d'une installation d'eau chaude ou d'un système de chauffage.

LES SOUPAPES SPÉCIALES

On ne doit pas confondre un robinet d'arrêt avec les soupapes et les diverses «valves» que nous allons décrire tout à l'heure. Par définition, une valve est une soupape à clapet.

Nous avons vu que le robinet est muni d'une tige avec pas de vis, et qu'une rondelle fixe en cuir ou en caoutchouc se presse sur le siège du robinet pour arrêter l'écoulement du liquide.

Par suite du caractère plutôt fragile de cette rondelle, un tel robinet devient peu efficace dans le cas d'une installation d'eau chaude ou pour la vapeur. C'est pourquoi pour les gaz sous pression et les liquides dont le débit doit être réglé avec une grande précision on a recours au robinet à pointeau. (Fig. 162).

Fig. 162.— Robinet à pointeau, servant pour l'air, les gaz, les liquides ou la vapeur sous pression.

Certaines gens prétendent que le terme valve n'est pas français dans le sens que nous lui donnons. En fait, la valve peut être un clapet de soupape dans certains cas, mais le dictionnaire Larive et Fleury dit que c'est aussi une soupape.

Ce que nous appelons une valve est toujours muni d'un clapet mobile. (Fig. 159).

Si ce clapet est commandé par un ressort nous avons une soupape, (Fig. 163), s'il est commandé par un levier, une soupape de sûreté (safety valve), (Fig. 163), qu'il faut se garder de confondre avec une soupape d'échappement (relief valve), qui est différente. (Fig. 164).

Fig. 163.— Soupape dont le clapet est maintenu en place par un ressort et est commandé par un levier.

Fig. 164.— Soupape d'échappement (relief valve) dont le ressort détermine le point de détente.

VANNE (gâte valve)

Dans la vanne ou robinet à vanne (si on y tient absolument) le clapet mobile suspendu à la tige, au lieu de fermer horizontalement — ce qui est un inconvénient pour la circulation de l'eau — est suspendu verticalement et ouvre la conduite à la façon d'une vanne.

Des coulisses latérales légèrement coniques guident le clapet vertical ou vanne. (Fig. 165).

Fig. 165.— Vanne (gâte valve) : détails de construction.

Quelquefois la tige de la vanne est unie et commandée par un bras de levier qui la fait plonger dans le cylindre de l'appareil ; ce modèle est surtout employé dans les installations de chauffage et de vapeur. (Fig. 166).

Fig. 166.— Vanne à levier, permettant la fermeture ou l'ouverture instantanée.

Dans la position horizontale en effet, le siège du clapet divise le corps du robinet horizontalement et forme ainsi une obstruction d'un bout à son sommet et de l'autre à sa partie inférieure.

L'eau est retenue dans son écoulement ; la friction à cet endroit est même plus considérable que celle qui se produit dans un coude de même dimension.

Au contraire dans un robinet à vanne (gâte valve) il n'y a aucune obstruction à l'écoulement de l'eau lorsque la vanne est ouverte. (Fig. 160 et 165).

 

 

 

 

 

 

 

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