La prière bouddhique

 

QUI PRIE-T-ON ?

Le bouddhisme n’étant pas une religion théiste, le bouddhiste ne prie pas un Dieu ou une entité extérieure, considérant qu’il a en lui-même la nature de Bouddha que son chemin spirituel va l’amener à réaliser.

Mais comme nous vivons dans un monde relatif, dans certaines méditations, nous avons besoin de supports sur la voie et nous faisons des prières pour évoluer.

1-aux trois joyaux : le bouddha, le dharma et la sangha ;

2-aux archétypes des qualités que nous voulons développer que nous appelons Ydams ou déités. Par exemple Tchenrézi pour la compassion ;

3-à notre ou nos guides spirituels issus d’une lignée authentique ininterrompue depuis le bouddha historique Shakyamouni. Dans le Vajrayana, le maître est source de bénédiction et d’influence spirituelle.

Ces trois supports sont pour nous à l’origine de tous les accomplissements

 

COMMENT PRIE-T-ON ?

De quatre façons interdépendantes :

1-De façon extérieure : Comme dans beaucoup de religions et traditions, en joignant les mains au niveau du cœur(siège de l’esprit) et en chantant ou récitant un texte.

2-De façon intérieure : nous prions avec concentration, dévotion et avec un regard pur.

3-De façon secrète : en nous libérant de la triplicité, c’est à dire le sujet qui prie, l’objet que l’on prie et l’action même de prier.

4-De façon ultime : la prière est une véritable méditation.

 

La prière au Ydam se fait à partir d’une visualisation. Elle débute dans la vacuité et se termine en se dissolvant dans la vacuité, c’est un travail sur l’esprit.

 

Il est fréquent d’y réciter des mantras(formules sacrées en sanscrit qui protègent l’esprit grâce à la concentration) par exemple « om mani pémé houng » ou de faire des gestes symboliques appelés moudras dont il est important de bien comprendre le sens spirituel.

 

Si les prières sont souvent composées par des maîtres spirituels réalisés, les mantras ont été révélés par les Bouddhas.

 

POURQUOI PRIE-T-ON ?

 

Avant de prier vérifier la justesse de notre motivation.

La prière a deux objectifs

 

1-notre propre bien : au niveau relatif pour réaliser des qualités, au niveau ultime pour obtenir l’éveil

2-l’accomplissement relatif et ultime de tous les êtres.

 

 

Les différentes sortes de prières :

Prière de refuge et de génération de l’esprit d’éveil

Prière à la lignée de tous les maîtres accomplis

Prières spécifiques aux Ydams de méditation

Prières de souhaits

Prières de dédicace de notre activité bénéfique au bien de tous les êtres sans exception qui scelle toutes nos pratiques

 

 

Au Tibet, on peut voir des drapeaux de prières accrochés à des mats, ce sont des morceaux de tissus colorés sur lesquels sont imprimées des prières qui sont emportées par le vent vers ceux qui en ont besoin. On les appelle « long ta »ce qui veut dire chevaux du vent.

 

On peut aussi voir aux abords des temples au Tibet et en Occident des moulins à prières. Ce sont de gros tambours pivotant sur un axe vertical qui ont la même vocation. Il existe aussi des moulins plus petits que l’on tourne en récitant des mantras pour en décupler la force en tournant autour d’édifices symboliques très puissants, les stupas.

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Puissent tous les êtres obtenir le bonheur et les causes du bonheur.

Puissent tous les êtres être séparés de la souffrance et des causes de la souffrance.

Puissent-ils connaître le bonheur parfait qui est sans douleur.

Et vivre dans l’équanimité, sans attachement ni aversion en croyant à

l’égalité de tout ce qui vit

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Par le pouvoir et la vérité de cette pratique,

Puisse tous les êtres jouir du bonheur et des causes du bonheur,

Puisse-t-ils être libres de la souffrance et des causes de la souffrance,

Puisse-t-ils ne jamais être séparés du grand bonheur dénué de souffrance,

Puisse-t-ils demeurer dans la grande équanimité qui

Est libre de toute passion, de toute agressivité et de tout Préjugé.

La prière libératrice

LOUANGES À BOUDDHA SHAKYAMOUNI

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Ô être béni, Shakyamouni Bouddha,

Précieux trésor de compassion,

Tu accordes une paix intérieure suprême.

 

Toi qui aimes tous les êtres sans exception,

Tu es la source de bonheur et de bonté,

Et tu nous guides jusqu’à la voie libératrice.

 

Ton corps, ce joyau, exauce les souhaits,

Ta parole, suprême nectar, nous purifie

Et ton esprit est le refuge de tous les êtres vivants.

 

Les mains jointes, je me tourne vers toi,

Ô suprême ami immuable,

Du fond du cœur, je te fais cette requête :

 

Je t’en prie, donne-moi la lumière de ta sagesse

Pour dissiper l’obscurité de mon esprit

Et guérir mon continuum mental.

 

Je t’en prie, nourris-moi de ta bonté,

Pour qu’à mon tour je puisse nourrir tous les êtres

Dans les délices d’un banquet perpétuel.

 

Par ton intention compatissante,

Tes bénédictions, tes actes vertueux,

Et mon grand désir de m’en remettre à toi,

 

Que cesse rapidement toute souffrance,

Que toute joie, tout bonheur se réalisent

Et que le saint dharma s’épanouisse pour toujours.

 

Cette prière a été composée par Vénérable Guéshé Kelsang Gyatso au Manjushri Centre, Angleterre, Juin 2001

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Seigneur lama, je vous salue !

Bénissez le mendiant, qu'il vive au désert.

Tu t'affliges, ma sœur, de la confusion du monde,

Les joies et les peines pourtant sont éphémères.

Ta souffrance actuelle pourrait se transformer,

Devenir certainement un bonheur durable.

Aussi, écoute le chant de ton frère aîné !

Avec gratitude pour tous les êtres qui sont mes parents

Je pratique la doctrine en ce lieu.

Si je regardais mon repaire

Je le prendrais pour celui d'une bête sauvage,

D'autres s'ils le voyaient s'en indigneraient.

Si je regardais ma nourriture

Elle conviendrait mieux aux chiens ou aux porcs,

D'autres à la voir seraient pris de nausées.

Je pourrais regarder mon corps réduit à un squelette,

Même un ennemi à sa vue en pleurerait

Je pourrais prendre ma conduite pour celle d'un fou,

Ma sœur en ressent honte et déception.

Je verrais en mon esprit matière à l'éveil,

Le Victorieux se réjouirait de me regarder.

La chair transpercée sur mon lit de pierres froides,

J'ai fait montre d'endurance.

Dedans, dehors, j'ai pris la nature de l'ortie,

La couleur verte ne s'altère pas.

Dans les grottes désertes Il n'y a rien pour dissiper mon chagrin,

Mais mon cœur ne se sépare jamais

Du lama, bouddha passé, présent et futur.

Par la force de la méditation assidue

Je ne doute pas de créer des expériences et des réalisations.

Si vraiment elles apparaissent,

Survient fortuitement le bonheur en cette vie,

Et le parfait éveil dans la suivante.

Ainsi, ma chère sœur Péta,

N'exagère pas ta peine mi ta douleur,

Je te prie d'accepter les privations pour la doctrine.

 

Milarepa, (1040-1021), Bouddhisme, Mahayana

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La Prière à Sept Branches en Tibétain

 

GO SOUM GOU PAI GO NAI CHAG TSEL LO NGO SHAN YI TRUL CHO TRIN MA LU BUL TO MAI NAI SAG DIG TOUN TAM CHÉ SHAG KYÉ PAG GUÉ WA NAM LA JÉ YI RANG KOR WA MA DONG BAR DOU LEG SHUNG NAI DRO LA CHO GYI KOR LO KOR WA DANG DAG ZHAN GE NAM JANG CHUB CHEN POR NGO

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Prière bouddhiste pour la paix

 

Que tous les êtres tourmentés partout par des souffrances du corps et de l'esprit

soient promptement délivrés de leurs maux.

 

Que ceux qui ont peur cessent d'être effrayés,

et que ceux qui sont attachés soient libérés.

 

Que ceux qui n'ont aucun pouvoir en trouvent,

et que les hommes pensent à se lier d'amitié les uns avec les autres.

 

Que ceux qui se trouvent dans des déserts sans chemins et inquiétants,

enfants, vieillards ou sans défense, soient gardés par des anges bienveillants,

et atteignent rapidement la sagesse bouddhique.

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Lili Boulanger (1917)

La vieille prière bouddhique

 

Pour choeur, ténor solo et orchestre

Prière de tous les jours pour le monde entier

 

Que toute chose qui respire, sans ennemis, sans obstacles, surmontant la douleur et atteignant le bonheur, puisse se mouvoir librement, chacune dans la voie qui lui est destinée.

 

Que toutes les créatures et partout, tous les esprits et tous ceux qui sont nés, sans ennemis, sans obstacles, surmontant la douleur et atteignant le bonheur, puissent se mouvoir librement, chacun dans la voie

qui lui est destinée.

 

Que toutes les femmes, que tous les hommes, les aryens et les non-aryens, tous les dieux et tous les humains, et ceux qui sont déchus, sans ennemis, sans obstacles, surmontant la douleur et atteignant le bonheur puissent se mouvoir librement, chacun dans la voie qui lui est destinée.

 

En Orient et en Occident, au Nord et au Sud, que tous les êtres qui existent, sans ennemis, sans obstacles, surmontant la douleur et atteignant le bonheur, puissent se mouvoir librement, chacun dans la voie qui lui est destinée.

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Tu as atteint la fin de la douleur,

tu es passé sur l'autre rive, tu es saint,

Bouddha parfait, je pense que toute passion

est détruite en toi : glorieux, sage,

de haute raison, tu m'as fait atteindre

la fin de la douleur

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Comme tu as compris mon doute et m'as fait surmonter l'incertitude,  vénération à toi ô ascète, qui as atteint la plus haute récompense dans les chemins de la sagesse : tu es pieux et tu es en toutes choses descendant de la race solaire!

 

Ce doute que j'avais avant, le voyant l'a détruit ; tu es en vérité un sage et un bouddha parfait ; il n'y a pas d'obstacles pour toi

 

Et toutes les angoisses sont dissipées et tranchées par toi, impassible, tranquille, immobile, véridique

 

Vénération à toi, très noble, choisi entre tous les hommes ; tu es sans rival dans le monde des dieux

 

Tu es le Bouddha, toi, le maître, toi l'ascète victorieux de Mâra : coupé de tous les désirs et passé sur l'autre rive, tu aides à y passer ces créatures

 

Tu es allé au-delà de tout élément d'existence, tu as brisé les passions : il n'y a en toi plus aucun attachement,

tu es un lion, en qui ont disparu la peur et la terreur

 

De même que l'eau ne s'attache pas au lotus charmant ainsi tu n'es touché  ni par le bien ni par le mal.

Tends tes pieds, ô héros, Sabhiya s'incline devant le maître.

 

 

 

 

 

 

 

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