L'aluminium

L'histoire de l'aluminium est courte et se termine par un succès remarquable.

Dès 1807, Sir Humphrey Davy soupçonnait l'existence de ce métal qu'il appela "aluminium". Oersted l'isola en 1825. En 1845, les travaux de Wohler aboutirent à la détermination de la densité et des autres propriétés physiques de l'aluminium.

Avec l'appui financier de l'empereur Napoléon III, Sainte-Claire Deville lança un procédé de réduction utilisable par l'industrie et réussit à abaisser le prix, jusqu'alors exorbitant, à dix-sept dollars environ la livre.
En 1866, Hall et Héroult, chacun de son côté, découvrirent un procédé de réduction, le seul qu'utilise maintenant l'industrie moderne.

Il est digne de remarque que l'homme qui regarda Hall couler son premier lingot, vit encore aujourd'hui.
Il n'est pas surprenant que l'aluminium soit un métal d'avenir: il constitue 8% de la croûte terrestre, alors que la proportion du fer ne s'élève qu'à 4% et, seul, le silicium est plus abondant que lui.

L'industrie de l'aluminium s'est développée largement au Canada parce que le procédé de Hall-Héroult exige une grande puissance électrique, 10 K.W.H. environ par livre et que le Canada possède beaucoup de grands fleuves.
La puissance hydro-électrique est l'unique raison du développement de l'industrie canadienne de l'aluminium, mais c'est justement un facteur très important.

L'aluminium est un métal extrait de la bauxite. Ce minerai, importé de la Guyanne anglaise et de la Jamaïque, s'achemine vers les usines de raffinage d'Arvida (Québec) et de Kitimat (Colombie Canadienne).
Les principaux gisements se situent dans une bande d'environ 500 milles de chaque côté de l'équateur; on trouve la bauxite ordinairement à une profondeur variant de 20 à 60 pieds dans les zones marécageuses. Ce minerai contient environ 65% d'alumine, un oxyde d'aluminium, Al2 O3; l'on sépare l'alumine de la bauxite par traitement à la soude caustique.

Un procédé électrochimique découvert simultanément en 1886 par Charles Martin Hall, un américain, et Paul L. T. Héroult, un français, permet d'éliminer l'oxygène de l'alumine pour obtenir l'aluminium pur. Un bain de cryolithe en fusion mélangée à une petite quantité de fluorite dissout la poudre d'alumine à l'aide d'un courant électrique; ce courant passe entre des anodes de carbone et des cathodes ou tiges d'acier placées au fond du four.

L'oxygène se libère de l'alumine pour se combiner au carbone, et l'aluminium se dirige au fond du bain, d'où s'effectuera le coulage sous forme de lingots. Il est intéressant de noter ici que l'on emploie environ 4 livres de carbone pour produire une livre d'aluminium.

Puis l'on achemine ces lingots vers d'autres usines; là, on les associe à divers autres éléments pour produire tous les alliages requis dans l'industrie.

Nos ressources hydrauliques canadiennes permettent la production de l'aluminium à un prix très économique et le Canada se classe deuxième meilleur producteur d'aluminium dans le monde; cependant, il consomme à peine 15% de sa production totale.

L'aluminium, un métal de couleur blanche, très léger, peu magnétique, malléable et ductile, est un excellent conducteur de chaleur et d'électricité; il résiste très bien à la corrosion des produits chimiques.
Les alliages d'aluminium se vendent sous diverses formes obtenues par coulage (casting), laminage (rolling), profilage à la presse (extruding) ou forgeage (forging).

Depuis la première grande guerre, l'aluminium est passé au rang des métaux indispensables pour la construction d'avions, d'appareils domestiques, des pièces très résistantes à la corrosion, très légères et très solides  (fig. 161).


Fig. 161 — (Aluminum Company of Canada Ltd.)

 

 

 

 

 

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