Baguettes d'apport

Les baguettes d'apport les plus populaires sur le marché, au point de vue soudo-brasage, sont celles dont la composition comprend environ 60% de cuivre et 40% de zinc. On les appelle bronzes: le plus connu est le Tobin, qui contient 60% de cuivre, 39% de zinc et environ 1% d'étain. Cette variété de bronze est considérée comme la plus intéressante aux points de vue prix, efficacité, résistance et point de fusion.

Le marché offre quelques variétés de baguettes d'application spéciale; ainsi il existe une catégorie de baguettes employées pour recharger les surfaces sujettes à la friction ou à l'impact, surtout quand les pièces sont soumises à ces efforts à une température variant de 200 à 650° F.

Un inconvénient du bronze Tobin réside dans le fait qu'il dégage des vapeurs nuisibles. Ce sont des émanations de zinc qui ont tendance à causer une intoxication plus ou moins grave chez le soudeur; ses effets provoquent des malaises et des nausées, et généralement tout ce qu'il avale, même la fumée de cigarette, prend un goût de sucré. Dans ce cas, on recommande de boire beaucoup de lait et de respirer l'air frais; dans les cas de troubles graves, on consultera un médecin.

Ces inconvénients s'évitent si l'on installe un bon système de ventilation près du soudeur et, à défaut de ventilation ou quand on doit souder dans un endroit exigu, le soudeur portera un respirateur approprié. Plusieurs fabricants ont amélioré leurs formules, de façon à éliminer partiellement ces vapeurs (fumeless bronze).

Le zinc présente une difficulté dans l'alliage: son point d'ébullition est très bas, 1600° F. Cette propriété oblige le soudeur à prendre certaines précautions pour éviter qu'une partie de ce métal ne s'évapore lors de la fusion de la baguette d'apport. Par exemple, s'il tient le dard du chalumeau trop près de la brasure, celle-ci bouillonne, mouille moins bien et émet des vapeurs de zinc. L'emprisonnement des vapeurs rend la soudure poreuse; une zone de poudre blanche de zinc se dessine sur la pièce et le cordon de brasure devient peu résistant et non étanche.

Dans le soudage autogène des laitons, on a recours à une flamme oxydante pour prévenir l'évaporation du zinc; cette flamme permet la formation d'une couche d'oxyde de zinc infusible qui protège contre la volatilisation du zinc. En soudo-brasage de métaux ferreux, on ne peut recourir à cette façon de procéder, car le métal s'oxyderait et empêcherait un bon accrochage des pièces. On a dû trouver un expédient pour prévenir la volatilisation du zinc;

il consiste à ajouter à l'alliage du métal d'apport un ingrédient qui peut s'oxyder et former la couche d'oxyde requise. Trois métaux peuvent remplir cette fonction; le silicium, le manganèse et l'étain. Leur addition en proportions bien déterminées permet la formation d'un film d'oxyde assez mince pour ne pas nuire à la fusion et au bon mouillage des pièces. Il existe une foule d'autres baguettes qui portent un nom de commerce et dont l'alliage demeure secret. Ces baguettes ont des propriétés et des applications spéciales, selon leurs compositions, mais le procédé demeure toujours celui du soudo-brasage.

 

 

 

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