Ameublement permanent - serrurerie
Charpente et Menuiserie (1950)
A part les boiseries intérieures, il y a dans une maison une infinité de choses qui concernent la menuiserie et dont il sera plus longuement question dans un autre volume.
Citons, entre autres, les ouvertures pratiquées dans la charpente et la menuiserie pour la pose et la dissimulation des appareils de plomberie et de chauffage; l'installation du système électrique; les pièces de bois ou tasseaux servant à fixer les appareils et accessoires électriques; les suspensions de lustres ; la pose des appliques sur les murs; les boîtes des commutateurs ; les autres prises de courant, etc.
Les garde-robes et vestiaires doivent être munis de bandes de bois pour fixer les crochets, de tablettes de 14" de largeur pour les boîtes à chapeau au haut des garde-robes, de barres pour les supports d'habits et, au bas, d'une tablette à 12" du plancher.
Les armoires doivent être garnies de tablettes de 14" à 16" de profondeur, celle du bas à 18" de hauteur et les autres à 16" et 12" de distance verticale. Les portes des armoires sont ordinairement faites à deux battants en panneaux d'assemblage.
L'office à proximité de la salle à dîner et de la cuisine doit être muni d'une table, qui sert de dressoir, de 32" de hauteur avec tiroirs et panneaux au bas. Au-dessus ou à proximité doit se trouver une armoire pour la vaisselle avec tablettes de 12" de profondeur.
Les salles à déjeuner (Breakfast Nook) garnies d'une table permanente, doivent avoir au faites en planches découpées pour appareiller la menuiserie de la table. (Fig. 222-223).
Fig. 222.— Dinette (Breakfast Nook).
Fig. 223.— Vue en plan de la dînette.
Les armoires de cuisine ont d'ordinaire 5 pieds ou 4' 6" de longueur par 7 pieds de hauteur. La table qui sert de dressoir peut avoir 2' 8" de hauteur par 20" de largeur avec tiroirs et panneaux au bas.
L'armoire est placée à 20" au-dessus et doit avoir 14" de profondeur avec tablettes à tous les 12" et panneaux à deux battants. La traverse du haut est surmontée d'une moulure formant corniche. (Fig. 224).
Fig. 224.— Armoires de cuisine.
Si l'évier de cuisine est placé sur cette table à l'une de ses extrémités, le tiroir du dessous sera supprimé et la table sera munie de supports transversaux de 2" x 3" pour recevoir l'évier en fonte émaillée. Ces éviers peuvent avoir de 14" à 16" de largeur par 20" ou 24" de longueur et 6" de profondeur.
Le dessus de la table est ordinairement fait en planches de 1" d'épaisseur embrevées, avec peinture dans les joints.
On ménage une très légère pente vers l'évier. Ce dessus est ensuite recouvert de métal (zinc ou acier inoxydable) ou encore de linoléum de 1/8" d'épaisseur qui est collé et entouré d'une moulure nickelée ou en "composition" de couleurs. Le nu du mur, au fond de la table, est revêtu de tuiles ou de planche murale imitant la tuile (Fig. 224).
L'ameublement de cuisine comprend aussi l'armoire à balai qui a d'ordinaire 2' 6" de largeur et 7 pieds de hauteur avec panneaux et tablettes en haut.
La planche à repasser peut être insérée dans une armoire analogue de 1' 6" de largeur, 4" de profondeur et 7 pieds de hauteur avec porte. La planche à repasser fixée sur une charnière à 2' 6" de hauteur, peut avoir 4' 8" de longueur par 11" de largeur et 1 1/4" d'épaisseur. Elle est soutenue par une patte pliante.
FERRONNERIE ET SERRURERIE
D'une manière générale les clous peuvent être classés en deux catégories: les clous coupés et les clous de "'broche", ou clous ronds.
Les premiers sont coupés à la machine à même des plaques ce fer, puis refoulés à leur extrémité la plus large pour former la tête. Ces clous, dont l'usage tend à disparaître, crochissent facilement et sont sujets à casser; ils sont surtout employés pour les planchers en bois dur.
Les clous de "broche" sont coupés les uns a la suite des autres à la machine à même un fil de fer, puis leur tête est aplatie et la pointe est formée. Ces clous ont l'avantage d'être plus rigides, ne cassent pas et rouillent plus lentement que les clous carrés ou coupés. (Fig. 72-73-74).
La longueur des clous varie de 3" à 6" pour le bois de charpente et de 2" à 2 1/2" pour les planches et le bois à plancher.
Des clous de 1 1/4" et 1 1/2" sont employés pour le lattage et les bardeaux ainsi que pour les planches de 1/2" et 3/4".
Les clous plus petits à tête ronde sont connus sous le nom de clous à finir. Ils sont employés dans les boiseries et les lambris intérieurs en planche de 1/2" et 3/4" d'épaisseur.
Les boulons sont des chevilles de fer avec tête ronde ou hexagonale à une extrémité et pas-de-vis à l'autre permettant de recevoir un écrou carré ou hexagonal. Ils sont surtout employés dans les grosses charpentes et notamment dans la construction des fermes.
Les étriers sont des liens en fer plat, plies et forés, que l'on fixe sur les poutres pour recevoir les solives, et qui sont employés dans les assemblages de fermes. (Fig. 112). Les équerres sont des pièces de fer plat en L ou T que l'on emploie pour consolider les assemblages.
LES FERRURES
Les ferrures sont des garnitures en métal, qui servent à suspendre les vantaux d'une porte ou d'une fenêtre, ainsi qu'à les fermer.
La ferronnerie comprend plutôt les menus objets de métal employés dans la charpente tels que les tirants, étriers pour solives, tiges avec boulons et platine employés dans les fermes, équerres, etc.
Les pentures sont des bandes de fer fixées sur une porte ou un volet pour les soutenir sur le gond ; le gond est le morceau de fer coudé sur lequel tourné la penture. (Fig. 225).
Fig. 225.— Porte munie de gonds en fer forgé.
Le couplet est une double platine en fer battu avec charnière pour suspendre le vantail d'une porte, d'une fenêtre ou d'un volet; la charnière consiste dans l'assemblage sur un axe commun de deux platines dont l'une est fixe et l'autre mobile. (Fig. 226).
Fig. 226.— Pentures: a) de porte lourde; b) de porte d'un poids ordinaire.
Les couplets sont faits par grandeur variant de 1/2" par 3" x 3" à 5 1/2" x 5 1/2". Pour les portes intérieures dont l'épaisseur n'excède pas 5/8" et la largeur 2 pieds 8 pouces on emploie des couplets de 3 1/2" x 3 1/2".
Pour les portes de 1 3/4" d'épaisseur et de 7' de hauteur par 3' de largeur on emploie des couplets de 4" x 4"; pour celles de plus de 2" d'épaisseur on utilise les couplets de 5" x 5" et pour les portes de 2 1/2" des couplets de 5 1/2" x 5 1/2", en posant trois couplets par porte.
Pour les portes intérieures il est d'usage d'employer une paire de couplets par porte à 6" du haut et 12" du bas, mais avec la qualité des bois employés pour les portes de 1 3/8" et 1 3/4" il est préférable — surtout dans les endroits exposés aux changements de température ou à l'humidité sur une face ou l'autre de la porte, comme un vestibule d'entrée ou une chambre de bain — de poser 3 couplets, ce qui aura pour effet d'empêcher la porte de voiler.
Si la porte se voile, ou se déjette vers l'intérieur, elle fermera mal, laissera passer l'air, la lumière ou le son dans la feuillure du cadre; si elle courbe vers l'extérieur, la serrure fonctionnera difficilement, le pêne ne pouvant pénétrer dans la gâche.
Il sera donc plus économique de poser en premier lieu trois couplets que d'essayer dans la suite de redresser ou réparer une porte munie d'une paire de couplets.
Pour les portes d'entrée ou portes de vestibule, on utilise des couplets de bronze, le bas de la charnière et l'extrémité de la fiche munis d'un bouton.
Lorsque les portes sont très lourdes, comme c'est le cas pour les entrées d'édifices publics, magasins, etc., les charnières des couplets sont munies de rondelles en acier ou de coussinets à billes pour éviter l'usure et faciliter le mouvement de la porte.
Pour les volets des fenêtres, les couplets ont d'ordinaire 2 1/2" x 2 1/2" et sont posés le plus souvent à plat sur le dormant et le montant des châssis, qui sont fermés au moyen d'une crémone ou targette au bas et au sommet. (Fig. 227a).
Fig. 227.— Divers types de couplets pour volets, panneaux d'armoires, etc. a) couplets que l'on pose à plat; b), c) et d) couplets de formes variées pour convenir à certains genres de panneaux.
La crémone se compose de deux tiges en fer plat, commandées par une poignée qui est placée au centre sur l'un des battants des châssis et qui sert à les fermer où les ouvrir à la manière des targettes. (Fig. 228).
Fig. 228.— Crémones de deux modèles différents.
L'espagnolette est une tige de fer avec extrémités décentrées au bas et au sommet; elle est commandée par une poignée qui s'engage dans une gâche en pivotant, et permet ainsi de fermer et d'ouvrir les fenêtres.
Les fenêtres anglaises ou à guillotine s'ouvrent par un mouvement de translation vertical. Elles sont munies de poulies mortaisées dans les dormants, et de contrepoids en fonte de 1 1/2" de diamètre dont la pesanteur correspond à la moitié du poids du châssis; ces contrepoids sont logés dans une boîte verticale de chaque côté des cadres.
Pour suppléer à ce contrepoids, on a recours aux poulies à ressort munies d'une lanière métallique; ces poulies sont simplement mortaisées dans les dormants.
Balance-spirale. Les châssis à guillotine peuvent aussi être contrebalancés par un dispositif composé d'une tige métallique en spirale, commandée par un ressort à boudin inséré dans un tube dissimulé dans une rainure de 3/4" à même les montants des châssis cette tige est fixée à l'autre extrémité sur le dormant.
Les doubles-fenêtres sont ordinairement retenues par des petits crochets de 1 1/2" avec pitons vissés dans les dormants. (Fig. 229).
Fig. 229.— Verrous utilisés pour les fenêtres à guillotine.
Ferme-porte
Pour les portes extérieures, afin de les tenir fermées, on emploie souvent un ressort à boudin. C'est une spirale d'acier dont l'extrémité est fixée au montant de la porte et l'autre au dormant du cadre.
Pour empêcher la porte de fermer trop brusquement, on a recours à un dispositif comportant une tige mobile attachée au vantail et munie d'une rondelle de cuir plongeant dans un petit cylindre en métal fixé sur le dormant. Ce piston agit comme un coussin d'air et constitue l'amortisseur.
Le ferme-porte à freinage n'est qu'une combinaison d'un ferme-porte fixé sur le dormant, d'un bras articulé attaché à la porte, avec amortisseur à même. Le ferme-porte est commandé par un ressort en volute ; l'amortisseur fonctionne à l'aide d'un cylindre avec coussin d'air ou hydraulique. (Fig. 230-231).
Fig. 330.— Ferme-porte avec amortisseur hydraulique.
Fig. 231.—Mécanisme interne d'un ferme-porte avec amortisseur hydraulique.
Couplets à double action
Il est souvent nécessaire qu'une porte ouvre dans les deux sens, comme c'est, par exemple, le cas des portes battantes placées entre la salle à dîner et la cuisine qui doivent rester fermées, ou encore les portes de vestibule pour les entrées.
Il y a plusieurs modèles de ces couplets à double action sur le marché. Tous sont munis d'une double fiche formant charnière en sens inverse. Les fiches sont réunies sur une même platine et commandées chacune par un ressort en spirale.
Lorsqu'on doit utiliser des couplets à double action le dormant de la porte n'a pas besoin de feuillure pour recevoir le bâti qui est légèrement arrondi pour éviter la friction. (Fig. 232).
232.— Couplet à double-action pour portes de salle à dîner, etc.
Ce genre de portes peut aussi ouvrir sur des pivots dont l'un est fixé au sommet du vantail et dont l'autre, engagé dans le seuil, est entouré d'un ressort à volute recouvert d'un coffret métallique. (Fig. 233).
Fig. 233.— a) Pivot (vue externe et interne) utilisé au bas des portes qui doivent ouvrir dans les deux sens; b) piton du sommet allant avec ce pivot.
Coulisse
Les portes à coulisses sont pour la plupart suspendues par des supports à roulettes évoluant sur un rail ou une bande de fer sur laquelle s'emboîtent les roulettes. Un dispositif avec vis permet de mettre la porte d'aplomb. Ces portes à coulisses sont munies de serrures à mortaise dont le pêne en bec de cane s'engage dans la gâche.
SERRURERIE
Les serrures sont des appareils destinés à fermer les portes au moyen de clefs. Elles se composent d'un coffret et d'une garniture intérieure comprenant des pièces découpées de façon que la clef puisse accomplir sa révolution et manœuvrer le pêne, qui s'engage dans la gâche de la chambranle. (Fig. 234).
Fig. 234.— Détail d'une serrure commune à mortaise.
Le pêne est la pièce métallique que la clef fait aller et venir et dont l'extrémité s'engage dans la gâche.
La gâche est une pièce métallique fixée à la chambranle ou platine, avec mortaise dans la feuillure du dormant, et dans laquelle s'engage le pêne dormant et le pêne mobile.
Si l'on désire tenir la porte close sans la fermer à clef, la serrure est munie d'un pêne mobile en biseau qui s'engage dans la gâche à son contact, commandé sur la serrure par une tige transversale et rectangulaire sur laquelle sont fixées, aux extrémités, les poignées ou boutons.
Fig. 235. Serrure encloisonnée, à mortaise.
La serrure encloisonnée est une serrure dont le coffret fait saillie sur la porte. Elle sera horizontale si elle est posée à plat sur la traverse de la porte, et sera dite verticale si elle est posée sur le bâti et la gâche sur la chambranle. (Fig. 236).
Fig. 236.— Serrure à cylindre encloisonnée.
La serrure à mortaise est entièrement noyée dans le bois de la porte. Sa gâche est placée avec mortaise dans la feuillure du dormant. (Fig. 234-235).
Les serrures à cylindre sont munies d'un pêne dormant et d'un pêne mobile, ainsi que d'un barillet dans lequel s'engage une clef plate, rainurée et découpée en râteau dentelé, de manière à déplacer une série de petites tiges verticales et mobiles qui, dans leur position respective à l'intérieur du cylindre, permettent à la clef de tourner et de mouvoir le pêne. (Fig. 236-237).
Fig. 237.— Mécanisme d'une serrure à cylindre.
DISPOSITION DES SERRURES
Les serrures seront dites "à droite" si elles se trouvent à droite en entrant, et "à gauche" dans le cas contraire. (Fig. 238).
Fig. 238.— Disposition du pêne en biseau par rapport au côte dont s'ouvre une porte.
Si pour ouvrir la porte on tire vers soi la serrure s'appelle "en tirant" et dans le cas contraire "en poussant"; et le pêne en biseau ou pêne mobile devra être placé en conséquence.
Jeu de serrures
Pour plus de sécurité les portes d'entrée sont fermées à l'extérieur durant le jour à l'aide du pêne mobile, qui, dans ce cas, ne se commande que par la poignée intérieure et le pêne dormant par un petit loquet que l'on tourne à la main.
La clef de la serrure à cylindre ouvre de l'extérieur le pêne dormant ainsi que le pêne mobile en un quart de tour en sens inverse. (Fig. 239).
Fig. 239.— Serrure actionnée à la fois par le bouton, par une clé ou par l'un des deux poussiers qui apparaissent au bas de la serrure, sous le pêne.
Le jeu de serrure est immobilisé par deux poussiers ménagés au bas de la serrure, en dessous du pêne, et que l'on applique à volonté. Le pivot ou tige transversale et rectangulaire, sur lequel s'emboîtent les deux poignées, est fait en deux parties aboutées ensemble et tournant indépendamment.
Jeu de serrures avec clanche. Pour les portes d'entrée de certains édifices les serrures sont munies de poignées verticales avec clanches dont le poussier est placé directement au-dessus de la poignée et commande le pêne mobile de la serrure. (Fig. 240).
Fig. 240.— a) Jeu de serrure actionné par une clanche au Heu du bouton habituel: b) appui-main de même style servant pour les portes qui ouvrent dans les deux sens.
Fig. 241.— Les boutons de portes extérieures se présentent en une foule de modèles variés et attrayants. On voit dans la rangée du haut le bouton de porte extérieure, celui d'une porte intérieure, ainsi que les plaques de clochette, de boîte à lettres et appui-main de style uniforme.
Les poignées de portes ou
boutons ont d'ordinaire 2 1/2" de diamètre et sont munies d'un barillet qui
s'emboîte sur la tige transversale de la serrure. Ces poignées sont faites en
métal cuivré, en bronze ou en verre de formes diverses.
Les clanches sont des
ferrures employées pour fermer les portes de service extérieures. Ce ne sont que
des loquets commandés par une tige transversale munie d'un poussier à
l'intérieur.
Le loquet se compose d'une lame métallique s'abaissant sur une pièce fixée sur le chambranle et que l'on nomme mentonnet. (Fig. 242).
Fig. 242.— Loquet et mentonet.
Verrous
Les portes de service sont ordinairement fermées par des verrous à l'intérieur. Le verrou se compose d'une pièce de métal qui va et vient entre deux crampons et que l'on pousse pour barrer la porte. (Fig. 243).
Fig. 243.—Verrou.
Les targettes ne sont que des verrous sur platines, posés verticalement sur le battant des portes et fenêtres pour les fermer.
Pour tenir fermées les fenêtres à guillotine on a recours à des ferrures que l'on fixe au-dessus du châssis du bas et qui s'engagent dans un mentonnet de forme spéciale. (Fig. 244b).
Fig. 244.— a) et b) ferrures de fenêtres à guillotine.
RÉCAPITULATION
1 — Qu'est-ce qu'un «couplet » ? Un «gond » ?
2 — Dans une serrure, où se trouve le «pêne » ? La «gâche» ?
3 — Quelle différence y a-t-il entre une serrure «encloisonnée » et une serrure «à cylindre » ?
4 — A quoi servent les fermes-portes «à freinage » ?
5 — Pour quelle catégorie de portes utilise-t-on les «couplets à double-action » ?