Divisions et cloisons
Charpente et Menuiserie (1950)
On appelle cloison toute séparation en planche, ou charpentée en bois, et garnie de planches sur deux faces. On les fait aussi de carton-planche (Donnacona et Wall-Board), planches de gypse (Gyproc ou Sheetrock), ou encore lattées et crépies.
Les cloisons simples. Ce sont des cloisons en planche, employées d'ordinaire dans les chalets d'été ou les constructions secondaires — surtout lorsqu'on veut construire le plus économiquement possible. Les cloisons se posent d'ordinaire après que la surface des plafonds a été recouverte.
On fixe sur cette surface du plafond des moulures, ou quarts de rond, sur lesquels se posent les planches qui diviseront l'intérieur. On fixe ensuite au bas, sur le plancher, un autre quart de rond ou une planche de 4" en guise de plinthe pour les maintenir en ligne et solidement.
Ces cloisons sont faites généralement en sapin de Colombie ou en épinette de 7/8" d'épaisseur, blanchie sur deux faces; les planches doivent avoir en outre une légère rainure ou un chanfrein d'un côté; elles doivent aussi être embouvetées.
Pour les pans et les plafonds, on emploie des planches de 1/2" d'épaisseur et de 3" de largeur; si les planches sont plus larges elles sont munies, au centre, d'une baguette ou rainure en V. (Fig. 77). Voir Assemblages des bois
Les cloisons doubles sont
charpentées avec du colombage de 2" x 3" et revêtues de planches comme les pans.
Quant aux cloisons que l'on construisait, il y a un demi-siècle, en bois de 1
1/2" embouvetées et garnies de coton pour recevoir du papier peint, les nombreux
incendies qu'elles favorisèrent eurent tôt fait de les supprimer.
Planche murale. On emploie, pour garnir les murs, cloisons et plafonds, du carton-planche (YVall-Board) dont l'épaisseur varie de 3/8" à 3 1/2" et les dimensions de 4 pieds de largeur par 8, 9, 10 et 12 pieds de hauteur. Les principaux cartons-planche sont: Donnacona-Board, Fiber-Board, Beaver-Board, Ten/test et Insul-Board.
Les planches de Gypse ont sur les cartons-planche l'avantage d'être incombustibles; elles ne gondolent pas, gardent bien la chaleur et empêchent le froid de pénétrer à l'intérieur. Elles offrent en outre une surface lisse, leurs joints pouvant être cachés par une pâte adhésive qui rend la surface des murs et des plafonds aussi douce et unie que celle du plâtre. (Fig. 122).
Fig. 122.— a) lattage en Gyproc; b) fini des cloisons au moyen d'une planche murale.
Les planches de Gypse se font en panneaux de 1/4", 3/8" et 1/2" d'épaisseur, de 48" de largeur et de 6 à 10 pieds de longueur. Les principales marques sont le Gyproc et le Sheetrock.
Recouvertes avec des peintures lavables aux teintes les plus variées telles que l'Alabastine et autres, ou encore de peinture à l'huile appliquée sur une couche d'apprêt ou encollage (size) elles rivalisent avec les murs en enduits et en plâtre. Elles peuvent aussi être décorées avec du papier-tenture.
CLOISONS EN COLOMBAGES ET CRÉPI
Les colombages sont des pièces de bois de 2" et 3" d'épaisseur, de 3" et 4 pouces de largeur et de 10 à 12 pieds de longueur. Ces pièces sont posées d'aplomb en ligne les unes à la suite des autres à 12" de distance de centre en centre dans une cloison charpentée.
La coutume de placer les colombages à tous les 16" n'est pas recommandable. Elle donne une charpente moins forte et le revêtement en lattes et crépi offre, de ce fait, moins de résistance.
Les cloisons principales d'une bâtisse à deux étages se font en colombages de 3" x 3". Pour une bâtisse de trois étages on emploie des 3" x 4" au premier et 3" x 3" aux autres. Dans la construction des cloisons secondaires des colombages de 3" x 2" sont suffisants en autant qu'ils ne sont pas éloignés de plus de 12" de centre en centre pour recevoir la latte de bois ou de Gypse. (Fig. 123).
Fig. 123.— Disposition des colombages, lisses et entremises dans une cloison où se trouve une porte.
Les lisses. Ce sont des pièces de bois de 2" x 4" ou de 2" x 3", selon l'épaisseur des cloisons et qui sont posées à plat sur le plancher pour recevoir les colombages. Au sommet de ces derniers les lisses sont posées en deux épaisseurs chevauchées pour supporter les abouts des solives du plancher supérieur.
Entremises
Ce sont des pièces de même épaisseur qui sont posées entre les colombages pour leur donner plus de force, et de manière à former une ligne horizontale brisée sur la longueur de la cloison.
Les entremises sont clouées alternativement plus hautes ou plus basses les unes que les autres afin de ne pas affaiblir les colombages par les clous qui seraient placés au même niveau. (Fig. 124).
Fig. 124.—Disposition des lisses, entremises et colombages d'une cloison.
Pour les cloisons de 8 pieds de hauteur, un rang d'entremises est suffisant. Pour les étages de 9 à 10 pieds il est préférable, cependant, de poser deux rangs d'entremises et trois rangs pour un étage de 12 pieds de hauteur.
Le poids d'une cloison, c'est-à-dire la charge morte qu'elle impose aux planchers, est de 10 à 15 lbs par pied carré pour une cloison en colombages de 4" d'épaisseur, lattée et crépie.
Aux endroits des portes, les colombages doivent être doublés de chaque côté. On pose pour cela deux pièces transversales espacées de 1/2" entre elles; au-dessus de la porte, le colombage du haut est enclavé dans les jambages, de manière à prendre la charge des potelets ou colombages supérieurs pour la reporter sur les côtés de l'ouverture. (Fig. 123).
Au point de rencontre d'une cloison qui appartient à l'étage inférieur les colombages sont doublés pour recevoir celui de la cloison formant deux angles droits. Ces colombages doivent être bien cloués ensemble pour leur permettre de recevoir les abouts des lattes et pour éviter toute cassure des enduits dans les angles (Fig. 125-126).
Fig. 125.— Point de rencontre de deux cloisons (vu en plan).
Fig. 126.— Point de rencontre d'une cloison et d'un pan (vu en plan).
ISOLATION DES MURS
Les murs crépis directement sur la maçonnerie ou la brique offrent de nombreux inconvénients. Étant bons conducteurs, ils transmettent facilement la température du dehors.
L'hiver, leur surface intérieure demeure froide et émet une certaine fraîcheur ; au contact de la chaleur l'humidité de l'air s'y condense, les plâtres deviennent humides et suintent, la peinture ou les papiers peints se détériorent. Il faut donc éviter de crépir directement sur la maçonnerie ou la brique.
Hourdage
Les divers matériaux qui composent une cloison sont plus ou moins aptes à transmettre ou à absorber les sons d'un appartement à l'autre. Dans une cloison qui divise deux logements et que l'on veut assourdir, on a recours aux hourdages, dont nous avons déjà parlé à propos des planchers, et qui consiste à remplir l'espace vide qui existe entre les colombages.
Différents matériaux sont employés à cet effet. D'abord on peut revêtir les colombages de planche isolante en pulpe de bois et que l'on tringle pour recevoir la latte et le crépi (ou d'autres revêtements) en ménageant ainsi un double espace d'air.
Il y a aussi la laine minérale, que l'on emploie d'ordinaire pour l'isolation des toitures afin de garder la chaleur. Ce matériel fournit un bon isolant contre le bruit. La laine minérale est fournie en balles de 16" par 48" et de 3" ou 4" d'épaisseur. On la pose entre les chevrons ou les colombages selon le cas.
TRINGLAGE DES MURS ET PLAFONDS
Tringler c'est tracer une ligne droite sur une pièce de charpente au moyen d'une corde frottée de craie. Les tringles sont des baguettes plates et étroites; ce sont encore des perches dont on fait un treillage.
Le tringlage consistera donc à poser des tringles parallèles à l'aide d'une corde tendue, de niveau et d'aplomb sur la surface d'un mur ou d'un plafond.
Les tringles sont clouées sur les murs à tous les 12" de centre en centre, d'aplomb et en ligne, pour recevoir le lattage.
Les tringles pour recevoir les lattes ont d'ordinaire 1" d'épaisseur par 2" de largeur, quelquefois 1 1/2" x 1 1/2", et elles sont clouées en dessous des solives à tous les 12" de centre en centre à la ligne et de niveau pour recevoir les lattes du plafond.
Dans les angles, les tringles doivent être clouées sur les solives et les lisses de manière à éviter les cassures du crépi dans les angles; pour les angles des murs deux tringles sont clouées ensemble formant une cornière verticale.
Des guides ou baguettes de 1/2" x 2" de largeur, blanchies, sont placées au bas des cloisons à la hauteur des plinthes et autour des ouvertures pour permettre de faire les enduits.
Des baguettes d'angles en bois ou en métal doivent être posées sur les angles des murs pour couper les enduits et former des arêtes verticales. (Fig. 127).
Fig. 127.— Baguette d'angle métallique pour protéger les coins de cloisons en crépi.
Le tringlage des murs a l'avantage de ménager un espace d'air entre les murs et le lambris intérieur, ou les enduits, et d'empêcher ainsi la chaleur d'atteindre directement les murs froids en hiver et d'y provoquer la condensation des vapeurs d'eau contenues dans l'air.
LATTES ET CRÉPI
Une fois que les murs et plafonds sont tringles l'on procède au lattage sur les tringles ainsi que sur les colombages des cloisons.
Les lattes sont d'ordinaire faites d'épinette. Elles doivent être bien «saisonnées», droites et «claires de nœuds», exemptes aussi de gomme, dont la présence aurait pour effet de tacher les enduits. Les dimensions d'une latte sont de 48" de longueur par 1 1/2" de largeur et 1/4" d'épaisseur.
Elles sont posées bout à bout en lignes parallèles, avec espacement de 1/4 de pouce entre chaque latte de manière à permettre au mortier de pénétrer dans les espaces et de s'agrafer en s'épanouissant du côté opposé.
Elles sont posées par panneaux de 14" ou 18" comprenant respectivement 12 ou 14 lattes qui se chevauchent sur les colombages; afin d'éviter toute fissure on laisse un espace de 1/4 aux extrémités des panneaux.
Les lattes sont fournies par paquets de 100; 10 paquets, ou 100 lattes, couvrent 570 pieds carrés. Pour le posage, il faut, en moyenne, 5 lbs de clous par mille lattes.
Des baguettes d'angles en bois ou en métal sont posées sur tous les angles pour couper les enduits et donner une arête verticale et uniforme.
On fixe des guides temporaires
autour des ouvertures pour permettre de faire les enduits bien de niveau et
d'aplomb.
Latte de Gypse. En certains cas, on supplée au lattage de bois en
employant de la planche de gypse préparée spécialement pour cet usage.
Cette planche est vendue par panneaux de 16" de largeur, 48" de longueur et 3/8" d'épaisseur; on la pose directement sur les colombages en ayant soin, comme pour la latte, de les chevaucher pour éviter toute fissure, toute "craque" dans le plâtrage, vis-à-vis les colombages.
La surface du carton qui doit recevoir le crépi est garnie de petites aspérités ou rayures pour permettre au mortier de bien adhérer. (La Fig. 122 fait voir un lattage en Gyproc).
Clouage de la latte.— Les lattes de bois sont clouées sur chaque colombage avec du clou à latter de 1" et la latte de Gypse est clouée à tous les 4" de hauteur sur chaque colombage. Il faut avoir soin de ne pas trop enfoncer les clous afin que leur tête ne soit pas exposée à passer au travers du carton. (Fig. 122).
Posage
Toutes les lattes, y compris la latte de gypse, doivent être coupées dans les angles verticaux et clouées sur les colombages ou tringles, qui forment des cornières verticales dans ces mêmes angles, afin d'éviter toute cassure. La manie de passer les lattes d'une cloison qui se continue dans une autre chambre en arrière du colombage de la cloison perpendiculaire à celle-ci, amène inévitablement des cassures du crépi.
Les chambres de bain et les planchers en mosaïques dont la base de ciment est faite sur un plancher de bois exigent presque obligatoire-, ment la latte métallique qui empêche cette base de se fissurer.
La latte métallique (expanded métal lath) est fabriquée de tôle découpée à l'emporte-pièce par entailles à des distances régulières et parallèles.
Cette tôle est ensuite étirée de manière à former un treillis métallique assez rigide ci que l'on fixe sur les colombages pour recevoir un crépi de mortier de ciment.
Avant d'être posée la latte métallique doit toujours être enduite de peinture pour empêcher son oxydation au contact de la chaux. Les lattes métalliques sont retenues en place au moyen de crampes que l'on enfonce à tous les 4" de distance.
RÉCAPITULATION
1 — A quoi sert le «carton-planche »?
2 — Où et comment pose-t-on les «entremises » ?
3 — Pourquoi doit-on éviter de poser le crépi directement sur la maçonnerie ?
4 — Qu'est-ce qu'une «baguette d'angle »? Une «tringle » ?
5 — Quelles sont les diverses sortes de lattes utilisées dans la construction ?