L'électricité, source de lumière

Éclairage Et Installation Électriques 1961

L'électricité est aujourd'hui d'usage courant dans les habitations, non seulement pour leur éclairage, mais aussi pour actionner les sonneries, le téléphone, et surtout dans les cuisines, où elles engendre de la chaleur au moyen des réchauds et des poêles électriques.

On l'utilise également dans les contrôles du chauffage, de la ventilation, de la réfrigération, etc.

LAMPES À INCANDESCENCE

L'énergie électrique n'est devenue pratique pour l'éclairage qu'en 1878, lorsque Edison perfectionna la lampe à incandescence. Ce fut pour ainsi dire la naissance de l'éclairage électrique.

La lampe à incandescence fabriquée par Edison était constituée par un filament en bambou carbonisé, enfermé dans une ampoule en verre soufflé, et privée d'air. Elle consommait à peu près 4½ watts par bougie.

En 1882, Edison établit la première centrale électrique à courant continu, sur la rue Peal à New-York. Le New York Times, le Herald, la Cie Morgan furent les premiers des quelque 200 abonnés qui utilisèrent en tout 4,000 lampes.

 L'année suivante, 450 clients employaient 11,000 lampes.

La lampe au carbone, qui avait alors une durée maximum de 400 heures, fut perfectionnée par Edison, qui en abaissa la consommation d'électricité de 4½ à 3½ watts par heure.

La nouvelle ampoule, au lieu du bambou carbonisé, avait un filament préparé par tréfilage d'une pâte de cellulose. Du coup, la durée des lampes fut portée à 14,000 heures, le courant étant distribué à 220 volts.

Les générateurs de courant alternatif firent leur apparition en 1886 grâce à la Société Wes-tinêhouse, qui a beaucoup contribué au développement rationnel de l'énergie électrique.

La lampe au carbone, dont la température des filaments ne devait pas dépasser 1600° sous peine de désagrégation rapide, avait une consommation horaire de 3 à 4 watts par bougie.

En 1900, Auer remplaça le carbone par l'osmium (métal très dense associé au minerai de platine), dont le point de fusion est de 2,500°, abaissant ainsi la consommation à 1 1/2 watt par bougie.

Vers 1903, on créa une lampe de verre, dépourvue de la pointe qui, étant fragile, entraînait trop souvent la perte de l'ampoule.

Jusqu'en 1900, la douille de l'ampoule était unie; elle se fixait par une vis aménagée au fond du réceptacle et servant de borne ; les lampes furent subséquemment munies d'une douille avec filets à même, et les réceptacles nécessitèrent un adaptateur spécial.

Les réceptacles fabriqués dans la suite furent filetés intérieurement pour correspondre au filetage des nouvelles lampes.

Plusieurs de ces ampoules au carbone ont été longtemps en usage, et on en mentionne même qui brûlèrent jour et nuit pendant plus de 40 ans.

Le laboratoire de la Société General Electric, à Schenectady, mit sur le marché en 1906 une lampe au tungstène (métal assez rare, employé surtout pour durcir les aciers, et qui n'entre en fusion qu'à 3050° C).

Le rendement en fut amélioré au point que la consommation s'abaissa à 1.3 watt par bougie, consommation qui pouvait encore décroître sensiblement en poussant davantage l'incandescence.

Cette lampe contenait un peu d'azote sous pression ; or ce gaz, en s'échauffant, noircissait les ampoules qui devenaient à la longue inutilisables.

Les recherches méthodiques effectuées dans les laboratoires de la Société General Electric ont conduit, en 1920, à la création d'une lampe à incandescence ne consommant que .5 watt par bougie. L'on modifia la forme du filament, qu'on enroula horizontalement, puis l'on remplit les ampoules d'azote.

Comme l'éclat de la lampe à l'azote ne pouvait être supporté sans fatigue pour la vue, on fit, en 1925, des ampoules en verre dépoli ; en 1930, apparurent des ampoules opalines très claires absorbant moins de 7% des rayons visibles.

 Les lampes ordinaires prennent aujourd'hui différentes formes oblongues ou sphériques ; leur capacité varie de 15 à 200 watts. Ces ampoules modernes sont du type mazda.

On fabrique aussi des lampes de 100, 200, 500 et 1,000 watts, avec douille plus grande, à vis plus ample, et que l'on nomme lampes Mogul. Elles servent surtout avec réflecteurs à l'éclairage direct ou indirect des bureaux, studios, grandes salles, etc.

Fig. 4a.— Transformations successives des ampoules électriques depuis 1882.