Montages en conduits métalliques

Montages Électriques 1965

Pour les montages en conduits on utilise trois sortes de conduits métalliques : le conduit rigide communément appelé tuyau, le conduit flexible (Greenfield) et le tube métallique (thin wall) (fig. 13.1a, b, c).

Montage en conduit métallique rigide

Le montage en conduit métallique rigide est le plus sûr et celui que recommande le code canadien. Assez dispendieux, il présente, par contre, plusieurs avantages sur les autres types de montages.

Le conduit métallique rigide est, dans une certaine mesure, à l'épreuve du feu et de l'humidité; suffisamment solide pour ne pas être traversé par les clous ou écrasé par une brouette, il résiste bien à l'action normale du béton.

En outre, en cas de nécessité (courts-circuits, mises à la terre accidentelles) ou si l'on désire changer l'ordonnance des circuits, il est possible de changer les fils sans détériorer le fini des bâtisses.

Ce montage est permis partout; on peut l'installer en saillie ou encastré, à l'intérieur ou à l'extérieur, dans n'importe quel genre d'édifice.

Il est obligatoire:

(a) dans les locaux de la classe 1 spéciale, c'est-à-dire les endroits dangereux ou susceptibles de le devenir par suite de la présence de dépôts ou de résidus de peinture, vernis, laque, etc., matières s'enflammant facilement.

(b) dans les locaux de la classe 1, endroits dangereux ou susceptibles de le devenir à cause d*une atmosphère chargée de gaz ou de vapeurs en quantité suffisante pour constituer un mélange explosif ou inflammable (c) dans les locaux d'emmagasinage ou d'utilisation d'anesthésiques.

Conduit

Le conduit électrique existe en acier, en aluminium, en cuivre avec des parois internes très lisses, afin d'éviter que l'isolant des fils ne s'endommage et qu'il soit plus facile d'y tirer ces derniers.

Le conduit d'acier coûte moins cher que les autres et est de beaucoup le plus employé. Plus solide, on le recommande surtout pour une installation dans le béton. Il est galvanisé à l'extérieur et émaillé à l'intérieur, ce qui le protège de l'humidité. L'acier, soumis au revenu, est plus flexible.

Le conduit dit d'aluminium est, en réalité, constitué d'un alliage d'aluminium et de manganèse d'une grande solidité mécanique; plus léger et plus facile à manier que le conduit galvanisé, il possède sur celui-ci l'avantage de rester à l'épreuve de certains produits chimiques et de leurs vapeurs.

Par contre, il est moins flexible, plus difficile à fileter et d'un prix plus élevé.

Le conduit de cuivre, le plus coûteux des trois, trouve surtout son emploi dans les locaux où l'on manipule des produits volatils, inflammables ou explosifs. Très flexible, il est cependant difficile à fileter.

Les conduits électriques se vendent en longueurs normalisées de 10 pieds, chaque longueur filetée aux deux bouts et munie d'un accouplement.

La grosseur des conduits électriques se mesure au diamètre intérieur et est toujours un peu plus grande que la grosseur nominale; c'est ainsi qu'un conduit de 1/2" a exactement .622" de diamètre intérieur.

On les fabrique dans les grosseurs suivantes : de 1/2" à 6" pour les conduits en acier; de 1/2" à 3½" pour les conduits en aluminium; de 1/2" à 4" pour les conduits en cuivre. Chaque grosseur peut contenir un nombre déterminé de fils des diverses grosseurs et des différents genres d'isolant.

L'article 12-156 revisé permet dans un conduit 30 fils à isolant en caoutchouc ou en matière thermoplastique.

Le tableau 5 revisé indique les différents nombres de fils, à condition que ceux-ci soient tous de la même grosseur.
Pour les fils ou câbles à gaine de plomb, tous de même grosseur, le nombre maximum est de 4 et l'on doit alors consulter le tableau 7.

Dans certains cas, le code admet plus de 30 fils (isolant en caoutchouc ou isolant en matière thermoplastique) dans un conduit (a) fils reliant des moteurs à leurs régulateurs (b) fils de contour de scène (c) fils utilisés pour les enseignes clignotantes (d) fils de réglage d'ascenseur (e) fils de circuits de signalisation.

Les nombres maximums permis figurent dans le tableau 6.

Lorsque les fils ne sont pas tous de la même grosseur ou qu'ils sont appelés à supporter des tensions supérieures à 600 volts, ou encore dans certaines conditions d'installation que le Bureau des examinateurs doit approuver, on interprétera l'article 12-156 revisé suivant les tableaux 8, 9 et 10 qui indiquent la grosseur de conduit requise.

Application 13.1.

Un conduit doit renfermer 3 conducteurs N° 0 du type R, 3 conducteurs No 2 du type R et 2 conducteurs N° 12 du type R. Déterminer la grosseur du conduit.

Solution Tableau 8

Ce tableau spécifie 8 conducteurs non recouverts de plomb dans un conduit. La donnée du problème ne précise pas si ce conduit est dans le béton et qu'on peut le remplacer; on tiendra donc compte d'un remplissage de 40% du conduit.

Tableau 9. Dans la colonne 40%, pourcentage indiqué par le tableau 8, prendre le chiffre immédiatement supérieur à 1.6078 po.- (section totale des conducteurs), soit 1.916. On trouve en regard, dans la première colonne, 2½" qui représente la dimension nominale du conduit à utiliser.

Pour couper le conduit, on déconseille d'employer un couteau de plombier (fig. 13.2), car cet outil laisse d'épaisses bavures qu'il est presque impossible d'enlever complètement, alors qu'au contraire on fait disparaître facilement les bavufes laissées par la scie à métaux.

C'est donc, encore ici, cette dernière que l'on utilise surtout.

Afin de couper plus vite les gros conduits, certains électriciens commencent avec le couteau de plombier pour une bonne partie de l'épaisseur, puis achèvent avec la scie à métaux.

Dans les grosses entreprises, où l'on coupe un nombre considérable de conduits, on utilise une scie mécanique commandée par un moteur.

Après avoir coupé un conduit, on enlève toujours les bavures avec un alésoir conique (fig. 13.3) ou tout autre outil efficace.

Pour fileter les conduits, on utilise les mêmes outils que les plombiers : étau à tuyau et filières (fig. 13.4). Les filières sont simples ou combinées, réglables ou non, à rochet (ratchet).

Enfin, il existe des porte-filières commandés par un moteur; on y ajuste les filières dans une sorte de plateau porte-mâchoires appelé tête à fileter (fig. 13.5). En filetant un conduit on n'oubliera pas d'employer un lubrifiant de coupe (huile de lard ou autre).

La flexibilité du conduit reste dans tous les cas un facteur important, car il n'existe pratiquement pas d'installation sans une ou plusieurs courbes. Les courbes types sont l'angle droit, le double coude (offset) représentés sur la figure 13.6 et les sangles (fig. 13.7a et b).

On trouve des courbes sur le marché (fig. 13.8), mais il est plus économique, lorsqu'on dispose de l'équipement nécessaire, de les confectionner sur le chantier. On obtient ainsi des courbes de meilleure apparence quand plusieurs canalisations de différentes grosseurs sont placées parallèlement dans un coin.

Parmi les instruments utilisés pour plier le conduit, certains sont fixes, d'autres portatifs. Les appareils fixes servent surtout pour les plus gros conduits (fig. 13.9) ; pour les petits conduits (grosseurs de 1/2", 3/4" et 1") on utilise la cintreuse manuelle portative (bend-ing hickey) de la figure 13.10.

   

Quels que soient l'appareil utilisé et la grosseur du conduit, les principes de l'opération restent les mêmes. Il importe avant tout de se rappeler que des fils seront tirés dans ces courbes et que celles-ci doivent donc conserver le même diamètre sur toute leur longueur.

En outre, le rayon de courbure ne doit pas être trop petit; d'ailleurs, le code (article 12-138) exige un rayon minimum de six fois le diamètre intérieur du conduit dans les cas ordinaires et de dix fois le diamètre du conduit pour des fils à gaine de plomb ou recouverts d'un isolant en toile vernie.

La mesure constitue un autre facteur à ne pas négliger.

Mesure du conduit

L'examen des figures 13.11a et 13.12a permet de constater qu'une courbe commence au point y pour se terminer au point z. Pour déterminer les points y et z il faut connaître le rayon de la courbe et le multiplier par 1.57.

L'article 12-138 du code exige que le rayon minimum de courbure, dans les cas ordinaires, soit égal à six fois le diamètre intérieur du conduit, et à dix fois dans les cas spéciaux (isolation des fils V.C. ouL).

Le rayon de courbure d'un conduit de 1/2" sera donc de 3" dans les cas ordinaires et de 5" dans les cas spéciaux.
On obtient ainsi la distance entre les points y et z, distance d'autant plus grande que le rayon de courbure sera plus grand.

Il faut souligner un détail très important : pour faire une courbe on emploiera toute la distance entre les points y et z, mais seulement cette distance (fig. 13.11b et 13.12b).

La figure 13.13 montre les relations des longueurs A, B et C entre elles. En pratique, il faudra résoudre des problèmes de courbes plus ou moins difficiles et la connaissance de ces relations facilitera leur solution.

Application 13.2

Un conduit devant relier deux boîtes installées sur des murs opposés, déterminer les points y et z (fig. 13.14a et b).
On connaît la grosseur du conduit et la longueur B. Il s'agit de calculer les longueurs C et A.

La longueur C déterminera le point z. C = B + (.57 R). La longueur A déterminera le point y. A = C — (1.57 R)

Pliage du conduit

Placer la cintreuse au point z (fig. 13.10) et plier d'environ 20°; reculer ensuite la cintreuse vers y d'une longueur sensiblement égale au quart de la distance entre y et z, puis plier encore d'environ 20°.

Continuer de la même façon jusqu'à la formation de l'angle droit qui se termine au point y. Le conduit s'ajustera alors à l'endroit voulu (fig. 13.14b).

Trois coups de cintreuses permettront d'obtenir la sangle de la figure 13.15a.

On marque d'abord les points x, y, z.

Quand il s'agit de passer par-dessus un conduit de même grosseur que celui que l'on veut plier, on peut adopter les distances suivantes.

Distance entre x y z

Conduit 1/2"  4"  4"
Conduit 3/4" 5"  5"

On place d'abord la cintreuse à la marque x (fig. 13.15b) et l'on plie d'environ 15°; ensuite, tourner le conduit et placer la cintreuse près de la marque y; plier de 30° (fig. 13.15c).

Enfin, retourner le conduit pour appliquer la cintreuse près de la marque z et plier de 15° (fig. 13.15d).

Pour faire un double coude, dessiner sur le plancher un rectangle ayant pour côtés la longueur x et la largeur du double coude (fig. 13.16a), puis tracer les diagonales.


Insérer la cintreuse dans le conduit au point où la première courbe doit commencer (fig. 13.16b et c) et plier le conduit — comme pour obtenir une courbe à angle droit — jusqu'à ce qu'il coïncide avec une diagonale.

Marquer alors le point B et faire la seconde courbe dans la direction opposée à la première (fig. 13.16d).

On procède de la même façon pour la sangle de la figure 13.7a formée de deux doubles coudes.

En se servant de la plieuse portative, on peut plier le conduit sur le plancher (fig. 13.10) ou à la hauteur de la plieuse (fig. 13.15 et 13.16).

Matériel

II se compose des accessoires mentionnés au chapitre 10; boîtes de sortie, boîtes d'accommodation, boîtes d'interrupteurs, boîtes de plancher, boîtes de tirage, condulets, etc.

Accouplements

On utilise normalement les accouplements ordinaires filetés (Couplings) pour joindre les longueurs de conduit.

 Cependant, il arrive assez souvent qu'on ne puisse tourner le conduit, à cause d'une courbe ou de toute autre raison ; on se sert alors de l'accouplement Erickson (fig. 13.17) avec lequel on procède de la façon suivante:

a) visser la partie de gauche sur une longueur de tuyau;
b) visser ensuite la partie milieu;
c) visser la partie de droite sur l'autre longueur;
d) visser la partie de gauche sur la partie de droite.

Dans les endroits humides on utilisera des joints et des garnitures étanches à l'eau.

Contre-écrous et manchons

Les contre-écrous (Locknuts) (fig. 13.18b) servent à attacher à l'extérieur le conduit dans les ouvertures rondes des boîtes.

Quant aux "manchons" (Bushing) (fig. 13.18a), on les utilise à l'intérieur des boîtes, car leur embouchure arrondie protège les fils contre l'abrasion (article 12-120).

Pour assurer une bonne continuité de mise à la terre, il importe que les deux parties de l'organe forment un bon contact avec la paroi des boites (article 12-118).

Raccords de réduction

Comme leur nom l'indique, les "raccords de réduction" (Conduits reducers) servent à diminuer le diamètre d'un conduit, principalement aux boîtes et aux condulets.

On distingue le raccord mâle (flusli) et le raccord femelle (hexagonal) illustrés respectivement par les figures 13.19a et b.

Sangles

Le conduit devant être supporté indépendamment des boîtes (article 12-114), on utilise des sangles (Straps) pour le maintenir sur les surfaces. Il en existe deux types : sangle à un trou et sangle à deux trous (fig. 13.20a et b). Aucun
règlement ne fixe l'intervalle de pose qui reste une affaire de bon sens.

Quand les conduits ne sont fixés ni au plafond ni au mur, on devra les maintenir par des supports (fig. 13.21a) ou des crampons (fig. 13.21b) séparés par les distances maximales suivantes :

conduit de 1/2" et 3/4" tous les 5 pi. conduit de 1" et 1¼ tous les 6 pi. conduit de 1½" et plus, tous les 10 pi.

Si, sous les mêmes supports, on installe des conduits de différentes grosseurs on devra adopter la distance maximale indiquée pour le plus petit conduit.

Installation

La méthode à suivre pour une installation en conduit rigide dépend de la bâtisse où elle s'effectue. Il existe de nombreuses façons de procéder, puisque le conduit peut s'installer partout.

On peut, cependant, les réduire à trois : (a) installation en saillie (b) installation cachée dans des édifices en béton (c.) installation cachée dans des édifices à structure d'acier.

Certains règlements s'appliquent à tout genre d'installation. Ainsi l'article 12-150 interdit l'emploi du conduit plus petit que 1/2".

L'article 12-154 ne permet que l'équivalent de 4 coudes à angle droit, de sortie ou de point de tirage à point de tirage. On doit sceller les trous dans les murs extérieurs par où passe le conduit, afin d'éviter les infiltrations d'humidité ou de gaz (article 12-130).

Dans un conduit vertical, les fils doivent être supportés à des intervalles réguliers pour prévenir une trop grande tension sur ces fils ou sur les bornes. Ces intervalles, spécifiés dans le tableau 21 du code, varient avec la grosseur des fils.

On installe alors soit une boîte de tirage contenant des barres omnibus (fig. 13.22a), soit une garniture spéciale placée dans l'embouchure du conduit à l'intérieur de la boîte (fig. 13.22b).

Les tableaux 2 et 4 du code indiquent les conducteurs isolés permis dans le montage en conduit, les types R, RH, RW et T ou TW dans les conditions ordinaires.

Si le conduit se trouve dans la terre, dans la maçonnerie en contact direct avec le sol ou dans des endroits où se dégage beaucoup d'humidité, on utilise des fils à gaine de plomb ou des types RW et TW.

Les fils type V.C. peuvent s'employer dans les endroits secs; de toute façon, si la température dépasse 140°F., il faut utiliser une des catégories de fils isolés spécifiés, selon le cas, au tableau 19 du code.

D'autre part, les fils du numéro 8 ou plus gros doivent être toronnés (article 12-128).

Tous les fils d'un même circuit seront contenu dans le même conduit, et de plus, un conduit ne peut contenir des fils de systèmes différents, par exemple, les fils d'un système d'éclairage à 115/230 volts et ceux d'un système de signalisation à 12 volts, etc., (article 12-134).

Installation en saillie

Dans ce type de montage, on installe des boîtes de sortie d'éclairage pour les sorties d'éclairage, des condulets pour les interrupteurs, des boîtes de prises de courant ou des condulets pour les sorties de prises de courant ; pour un montage d'apparence plus soignée, on utilisera aussi des condulets pour les sorties d'éclairage, mais le coût de l'installation augmentera.

Le conduit, les bottes ou les condulets sont installés en même temps, c'est-à-dire qu'on commence les canalisations au point de départ d'un panneau par exemple, puis en menant ces canalisations on fixe aussi les boîtes et les garnitures qui s'y rattachent.

Il va sans dire que les courses de conduits doivent être droites, suivre la surface et des courbes bien régulières. Confectionner un léger double coude à chaque bout de conduit pénétrant dans une boîte ou dans un condulet.

Pour soutenir les sangles, les boîtes, les panneaux ou autres garnitures sur des surfaces en béton, en briques, en pierres ou autre fini similaire, on se sert d'ailettes expansibles (expansion shields) dont il existe différents modèles.

 La figure 13.23 en illustre quelques-uns.

 Il est interdit d'employer des tampons de bois.

Ces ailettes, en plomb, en acier pressé, en laiton, etc., sont combinées avec des vis à bois, des tire-fond, des boulons. Les trous destinés à placer les ailettes sont percés avec des forets spéciaux actionnés à la main, par marteau mécanique ou électrique ou avec une perceuse électrique (drill) munie d'un foret carboloy (fig. 13.24).

Sur des surfaces creuses telles que tuiles, lattes de métal, etc., on fixe les boîtes et les appareils que l'on vient de mentionner avec des "boulons à bascule" (toggle boit s) illustrés par la figure 13.25.

Installation cachée dans les édifices en béton

On utilise les boîtes de sortie, surtout les boîtes dites de béton, pour les sorties d'appareils d'éclairage, les boîtes de sortie carrées pour les interrupteurs, les boîtes de sortie carrées ou les boîtes d'accommodation.

L'installation doit se faire, sinon en même temps, immédiatement après que les formes de bois pour le béton sont élevées.

Les boîtes sont posées en dedans des formes et tenues en place par des vis, des clous, etc., d'une manière très solide afin de ne pas se déplacer lorsque l'on coule le béton.

Elles doivent s'ajuster aussi bien que possible aux formes de bois pour éviter que le béton n'y pénètre; on les remplit presque toujours de vieux papiers, d'étoupe, etc., pour parer ce danger.

On peut aussi, au lieu de manchons ordinaires, employer, sur les conduits à l'intérieur des boîtes, des manchons capuchonnés (capped bush-ings) dont le capuchon s'enlève facilement au moment de passer les fils (fig. 13.26).

Lors de l'installation on peut même tracer exactement à Ken-droit voulu les boîtes et déterminer, toujours à l'aide du plan, la direction des conduits. Il est très important dans un montage de ce genre d'avoir un plan d'ensemble sur lequel tout est prévu et de s'y fier ensuite pour exécuter le travail.

On fixe alors à chacune de ces boîtes une longueur de conduit de façon qu'elle dépasse de 2 à 3 pieds l'orifice des colonnes et des murs.

Toutes ces longueurs de conduit sont conservées ainsi jusqu'après la coulée du béton ; il va sans dire qu'on les attache de façon qu'elles ne puissent se déplacer.

Le schéma de la figure 13.27 illustre ce procédé.

On remarque aussi que les courses pour les sorties de prises de courant sont faites en même temps que les courses du plan horizontal de l'étage inférieur, car dans une installation en conduit il est moins coûteux d'alimenter ces sorties par le plancher ; une fois les formes enlevées, les tuyaux qui font saillie de la couche de béton sont dirigés, à l'aide d'une cintreuse, vers leurs boîtes respectives ou vers le panneau de dérivation.

Installation cachée dans des édifices avec structures d'acier

La structure de ces édifices est ordinairement composée de poutres d'acier et de planchers ou plafonds en béton, en bois ou en lattes métalliques. Les murs de briques, de pierres, de terra-cotta, etc., peuvent être pleins ou comprendre un espace libre entre deux revêtements.

Comme ils sont généralement faits après les planchers et les plafonds, on doit, évidemment, commencer l'installation électrique dans ceux-ci. On utilise les mêmes boîtes que pour un montage dans le béton.

On installe d'abord les boîtes et les courses du plan horizontal, puis on laisse les courses de conduit du plan vertical suspendues vis-à-vis des futurs murs. Chaque longueur de conduit est coupée de manière que les boîtes soient à l'endroit exact qu'elles occuperont, puis ces boîtes sont fixées aux courses.

Le briqueteur devra laisser l'espace nécessaire pour les boîtes et les conduits, puis, le mur fini, l'électricien reviendra ajuster les boîtes, c'est-à-dire les placer bien droites et les assujettir en les cimentant.

Pêchage ou tirage des fils

L'article 12-152 du code ne permet le tirage des fils dans les conduits que lorsque le système complet est installé et à condition que la construction de la bâtisse ait atteint un stage où aucun dommage ne puisse être infligé aux fils.

On considère comme système complet l'ensemble des conduits d'une partie définie et indépendante de l'installation; par exemple, celui qui part d'un panneau de distribution. Tous les fils destinés au même conduit doivent être passés ensemble.

Pour les courses très courtes et sans courbes, on peut les passer sans aide, mais dans la plupart des cas, on doit se servir d'un fil à pêcher (fish wire), fil d'acier de section rectangulaire dont les dimensions varient de 0.030" à 0.180" d'épaisseur et de 1/16" à 5/16" de largeur. On emploie surtout le fil de 1/8" sur 0.060".

Le tirage s'effectue toujours entre deux points de sortie adjacents; on passe d'abord le fil à pêcher après avoir pris soin de faire un crochet à chaque bout (fig. 13.28).

L'un de ces crochets facilitera le passage du fil à pêcher dans les courbes du conduit et l'on se sert de l'autre pour attacher les fils. La plupart des fabricants fournissent des garnitures spéciales à oeils remplaçant avantageusement les crochets (fig. 13.29).

Remarque. Dans les courses assez longues et comportant trois ou quatre courbes, il faut souvent employer deux fils à pêcher afin de pouvoir en passer un (fig. 13.30).

L'attache des fils à pêcher doit être solide, arrondie et plutôt en longueur qu'en grosseur pour obtenir plus de flexibilité. La figure 13.31 illustre l'attache idéale, mais on attache habituellement de la manière qu'indique la figure 13.32.

En tirant les fils, on évitera de les tordre et on les gardera droits, sans noeuds, en prenant soin qu'ils conservent l'ordre dans lequel on a commencé.

Si l'on prévoit un tirage difficile, on peut les enduire de poudre de pierre de savon ou simplement de bulles épaisses de savon, mais jamais de graisse ou d'huile. Pour les fils ou câbles plus gros que le N° 0, on utilise, en plus du fil à pêcher, un câble d'acier galvanisé (pulling in wire).

Quand on procède manuellement au tirage du fil à pêcher, on peut s'aider d'outils spéciaux (pullers) qu'illustre la figure 13.33. Pour les gros câbles dont le tirage est difficile, on recourt aux poulies, aux grues, etc.

Montage en conduit de métal flexible

Ce conduit, souvent appelé conduit Greenfield, se compose de rubans d'acier enroulés en spirale et insérés les uns dans les autres, et ressemble beaucoup a l'armure d'acier du câble armé, mais est plus solide.

On l'installe rarement comme montage complet, mais surtout comme extension d'un montage en conduit rigide lorsqu'une certaine flexibilité est requise, comme dans l'installation de moteurs à coulisseaux, ou encore lorsque l'usage du conduit rigide nécessiterait des courbes difficiles à faire et surtout à mettre en place.

On l'emploie dans les mêmes endroits que le conduit rigide mais il n'est pas, comme celui-ci, permis partout et il est sujet aux mêmes restrictions que le câble armé ordinaire et le câble armé à gaine de plomb. Dans ce dernier cas, les fils doivent être aussi gainés de plomb (Voir Montage en câble armé).

Le conduit flexible est fabriqué de 1/2" à 3"; il se vend en rouleaux de 50' à 250' selon la grosseur. Le nombre de fils que chaque grosseur peut recevoir est le même que pour le conduit rigide dans tous les cas mentionnés pour celui-ci. On le coupe avec une scie à métaux et les bavures s'enlèvent avec un alésoir, une lime, etc.

Accessoires

Les accessoires sont les mêmes que pour le conduit rigide : boîtes de sorties d'éclairage, boîtes d'accommodation, boîtes d'interrupteurs, boîtes de tirage, condulets, réduits, sangles, connecteurs.

Connecteurs

Pour relier le conduit flexible aux boîtes et aux condulets, on se sert de connecteurs semblables à ceux que l'on utilise avec le câble armé.

Accouplements

Des accouplements d'un dessin spécial servent à unir des longueurs de conduit flexible et rigide (fig. 13.34). Dans ce dernier cas, on emploie aussi très souvent un connecteur et un accouplement fileté ordinaire.

Installation

Les règlements du code pour le conduit rigide s'appliquent aussi à l'installation du conduit flexible.

Les procédés à suivre sont les mêmes que pour le câble armé, pour les montages en saillie et pour les montages cachés dans les structures de bois ; les mêmes aussi que pour le conduit rigide dans les édifices à structure d'acier.

Pêchage des fils

Les fils sont tirés exactement comme dans le conduit rigide; tout ce qui a été dit à ce sujet s'applique donc ici.

Montage en tube de métal électrique

Le tube de métal électrique est permis sous certaines restrictions.

Comme c'est un tube, l'épaisseur de paroi est de 2 à 2 fois Vi plus mince que celle du tuyau ; son diamètre intérieur restant égal à celui d'un tuyau de même grosseur, son diamètre extérieur est plus petit.

Il est fait d'acier Martin (open-heart steel), galvanisé à l'extérieur et émaillé à l'intérieur contre l'humidité.

On rencontre aussi le tube métallique en aluminium et le tube en cuivre qui se vendent en longueurs de 10 pieds ; les grosseurs permises sont 1/2" à 2".

Utilisé comme montage en saillie ou encastré, le tube métallique remplit les mêmes fonctions que le conduit rigide, mais il ne peut servir dans les endroits dangereux, ni dans ceux où il risquerait de subir des dommages mécaniques au cours et après l'installation du montage.

L'emploi du tube métallique d'acier est permis dans le béton à condition qu'il contienne des garnitures à l'épreuve de l'eau ; cependant, on ne le recommande pas.

Avec du béton à base de cendres on ne peut employer aucune sorte de tubes, à moins que ceux-ci soient protégés de tous côtés par une couche de béton de 1" non à base de cendres ou qu'ils soient enfouis dans le remplissage à une profondeur minimum de 18".

Dans les locaux où des vapeurs ou fumées corrosives peuvent exister (maisons de salaison, tanneries, usines d'engrais chimiques, raffineries de métal ou de sucre, etc.) on évitera l'emploi combiné de métaux dissemblables pour éliminer le danger de l'action galvanique ; de plus, les garnitures utilisées doivent être à l'épreuve des vapeurs.

Dans les laiteries, buanderies ou autres locaux dont les murs exigent de fréquents lavages, toute l'installation (tubes, boîtes et garnitures) doit être à l'épreuve de l'eau.

Comme le tube métallique ne peut évidemment pas être fileté, toutes les garnitures connexes exigent une construction spéciale : des collets à pression ou à emboîtement (telescopic).

On emploie surtout comme garnitures les accouplements et les connecteurs. Un accouplement et un connecteur, type collet à pression et type à emboîtement apparaissent sur la figure 13.35a et b. Il va sans dire qu'il existe des connecteurs d'angle (45° et 90°).

Les boîtes de sortie, de tirage, etc., sont les mêmes que pour le conduit rigide. En outre, les sangles utilisées sont semblables, quoique plus petites, à celles qui servent au tuyau.

Les garnitures (accouplements, connecteurs, etc.) sont aussi fabriquées à l'épreuve de l'eau et des vapeurs.

Le tube métallique se coupe avec une scie à métaux ou autre outil spécial (fig. 13.36); comme pour le conduit rigide, on doit ensuite aléser les bavures. Un support pour tube (fig. 13.37) s'avère parfois utile comme étau portatif.

 L'emploi des garnitures à emboîtement nécessite l'usage d'un outil à bossuer {identor) (fig. 13.38) qui bossue en même temps le tube et la garniture qui adhèrent ainsi fortement l'un à l'autre.

Le tube métallique se plie assez facilement et l'emploi de cintreuses spéciales évite le risque de le déformer (fig. 13.39).

Comme pour le conduit rigide, le code exige un rayon de courbure égal à 6 fois le diamètre intérieur du tube dans les cas ordinaires et à 10 fois lorsque les fils sont isolés par une gaine de plomb ou une toile vernie ; le nombre de coudes, d'un point de sortie à l'autre, ne doit pas non plus excéder l'équivalent de quatre coudes à angle droit.

Les nombres de fils pouvant être contenus dans le tube métallique sont les mêmes que pour les conduits (tableaux 5 revisé, 6 et 7).

On procède au tirage ou pêchage des fils de la même manière et avec les mêmes précautions que pour le tuyau.
Les articles 12-166 à 12-180 réglementent l'usage et l'installation des tubes métalliques.

Pour une résistance et une protection accrues contre les acides et les alcalins, l'eau et l'humidité, la graisse et les huiles, on peut se procurer le conduit rigide et flexible, le tube ou les câbles A/S, MI, TECK, etc., munis d'une chemise isolante en polyvenylchloride ou polyéthylène appelée recouvrement "PVC" (fig. 13.40).

On recouvre les raccordements en conséquence (fig. 13.41).

La colonne 4 des tableaux 1 et 2 du code indique le courant que peut porter le câble MI. En ce qui concerne les câbles à 4 ou 7 conducteurs, on appliquera l'article 4-004 revisé, paragraphes c et d.

QUESTIONNAIRE Les réponses ne sont pas données

1. Énumérer et comparer les avantages d'un montage en conduit rigide sur les autres types de montage.

2. Indiquer les endroits où seul le montage en conduit rigide est autorisé.

3. Comment mesure-t-on la grosseur d'un conduit en métal ?

4. Préciser le nombre maximum de fils permis dans un conduit de métal, dans les cas ordinaires.

5. Que doit-on faire immédiatement après avoir coupé un conduit ?

6. Nommer l'appareil portatif en usage pour plier le conduit rigide.

7. Expliquer brièvement la manière de confectionner une courbe à angle droit.

8. Expliquer brièvement comment faire un double coude (offset).

9. Indiquer le plus petit rayon de courbe permis pour le conduit de métal (a) dans les cas ordinaires (b) lorsque les fils sont à gaine de plomb.

10. Comment relier des longueurs de conduit rigide lorsqu'on ne peut les tourner ?

11. De quelles garnitures se sert-on pour relier le conduit rigide aux boîtes ? Expliquer la façon de procéder.

12. Quelle est la plus petite grosseur de conduit permise?

13. Indiquer le nombre maximum de courbes autorisé par le code entre deux points de tirage.

14. Quels genres d'isolants de conducteur autorise-t-on dans un montage en conduit (a) dans les conditions ordinaires (b) dans les endroits très humides ?

15. Indiquer l'utilité (a) des ailettes expansibles (b) des boulons à bascule.

16. Expliquer brièvement le procédé d'installation d'un montage en conduit rigide dans les édifices en béton.

17. Nommer un appareil dont on se sert pour tirer les fils dans les conduits.

18. Indiquer les précautions à prendre pour attacher des fils au fil à pêcher.

19. Indiquer l'utilité principale du conduit de métal flexible.

20. Énumérer les grosseurs de conduit flexible.

21. Comment mesure-t-on la grosseur du tube métallique électrique ?

22. Énumérer les grosseurs de tube métallique électrique.

23. Indiquer les sortes de garnitures qu'exige le tube métallique installé dans les endroits exposés aux fumées corrosives.

24. Quelle est l'utilité de l'outil à bossuer dans l'installation du tube métallique électrique ?

25. On effectue le remplacement des fils dans un conduit enfoui dans un plancher de ciment, par des fils du type T. On place 2 fils N° 10, 3 fils N° 6, 2 fils N° 4. Déterminer la grosseur de ce conduit.

 

 

 

 

 

 

 

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