Transistor
Présentation
Le terme Transistor est l'acronyme de Transfert Resistor. Les premiers transistors ont vu le jour en 1948. Le transistor est un composant qui fait partie (comme la diode) de la famille des semi-conducteurs, et qui est considéré comme le successeur du tube électronique (lampe).
Il existe plusieurs familles de transistors, chacun voué à une tache qui se résume souvent à deux fonctions : la commutation (fonctionnement dit en tout ou rien) ou l'amplification (fonctionnement dit linéaire). Par exemple, on peut utiliser un transistor pour commander une ampoule de puissance à partir d'un circuit intégré, qui lui-même n'aurait pas été capable de commander directement l'ampoule (à cause de valeurs de courant ou de tension non compatibles).
On peut dire dans ce cas que le
transistor joue le rôle d'interface. L'autre fonction très répandue du
transistor est l'amplification en tension, en courant ou en puissance. En
amplifiant une tension, le transistor peut être utilisé pour amplifier des
signaux de faibles niveaux, dans des préamplificateurs pour microphone ou pour
guitare, ou encore dans des amplificateurs d'antenne (radio, TV, CB, etc) pour
qu'à partir d'un tout petit signal électromagnétique se baladant dans les airs,
vous entendiez votre chanson favorite dans le haut-parleur de votre poste de
radio (imaginez l'amplification et les traitements nécessaires ! En amplifiant
simultanément la tension et le courant, on arrive au principe de base de l'étage
final des amplificateurs audio (exception faite des amplis en classe D qui
fonctionnent en numérique). Les anciens transistors étaient au germanium, les
transistors actuels sont au silicium.
Quelques transistors au germanium :
Notation (appellation) du composant
La notation par lettres et chiffres du composant repose sur une normalisation dont quelques détails sont donnés à la page Notation des composants.
Types
Il existe différents types de
transistors : bipolaires, unipolaires (FET, JFET, JUGFET, IGFET), uni jonction (UJT,
anciennement appelé transistor filamentaire). Tous ont des caractéristiques qui
leur sont propres, et sont capables de travailler sur des plages de puissances
très variées (de quelques milliwatts à plusieurs centaines de watts), et sur des
plages de fréquences elle aussi très variées (de quelques hertz à plusieurs
gigahertz), selon le modèle.
La caractéristique principale d'un transistor est de permettre la
variation (on dit aussi modulation) d'un courant entre deux électrodes, quand
une tension ou courant est appliqué sur une ou plusieurs autres électrodes. Les
transistors ont remplacé les tubes électroniques, sauf dans certaines
applications où le tube n'a pas encore trouvé de remplaçant (notamment à cause
des limitations en puissance et en fréquence du transistor). Lorsque l'on
conçoit un montage électronique, on se doit de choisir le transistor qui
convient le mieux à l'application envisagée, en s'aidant des tableaux de
caractéristiques fournis par les constructeurs. Ainsi, il n'est pas nécessaire
d'opter pour un transistor capable de commuter des courants de 4A pour allumer
une LED qui ne consomme que 20mA. Même chose pour un amplificateur travaillant
dans la bande de diffusion TV (UHF), on doit choisir des composants qui peuvent
"suivre" (qui sont capable d'amplifier suffisamment à des fréquences élevées).
Transistor bipolaire "classique"
Il s'agit très certainement du type de transistor le plus employé, aussi bien dans le domaine des basses fréquences que des hautes fréquences, des faibles puissances que des hautes puissances. On l'appelle d'ailleurs tout simplement "Transistor". Il en existe des dizaines de milliers de références, de type NPN ou PNP, mais il est tout de même possible de les classer par ordre de puissance, de fréquence, de gain. Ce qui avouons-le, permet de choisir plus facilement un remplaçant le jour où on ne trouve plus l'original... Un transistor bipolaire possède trois électrodes nommées E (émetteur), C (collecteur) et B (base). Comme dit auparavant, le transistor est principalement utilisé en amplification, ce qui le rend "pratique" pour la réalisation d'amplificateurs (BF ou RF) ou comme interface de puissance. Le transistor bipolaire peut être utilisé en base commune, en émetteur commun ou en collecteur commun, mais c'est en montage émetteur commun qu'on le retrouve le plus souvent (l'émetteur est commun à l'entrée et à la sortie voir page Utilisation du transistor).
Exemples : 2N2222, 2N2907, BC107, BC557, etc...
Transistor à effet de champs (FET)
FET = Field Effect Transistor,
Transistor à effet de champ
Le transistor à effet de champ est un transistor unipolaire, et est
particulièrement employé quand il est nécessaire d'avoir une très haute
impédance d'entrée. Contrairement à l'impédance d'entrée d'un transistor
bipolaire, qui varie selon son mode de branchement mais qui reste tout de même
assez faible dans tous les cas, le FET présente une résistance d'entrée de
plusieurs MOhms à plusieurs dizaines de MOhms. Cette caractéristique principale
le destine tout particulièrement aux étages d'entrée BF ou au étages d'entrée
d'appareils de mesure (voltmètre ou fréquencemètre par exemple), où son
influence sur le signal "prélevé" pourra être insignifiante. Le transistor FET
peut également être utilisé en résistance variable : usage dans des VCA ou dans
des régulateurs de niveau (compresseur ou limiteur de modulation pour ne
citer qu'eux). Un transistor FET possède trois électrodes nommées D (drain), S
(source) et G (gate ou porte).
Exemples : 2N3819, 2N5457, J101, etc.
Transistors MOSFET
Il existe des transistors MOSFET
de petite puissance et de forte puissance. Ceux de forte puissance sont capables
de supporter des courants de plusieurs ampères à plusieurs centaines d'ampères,
ce qui bien entendu impose une résistance ohmique à l'état passant (RdsOn) très
faible. On ne peut en effet envisager d'utiliser un transistor dont la
résistance est de 1 ohm pour faire passer 50 ampères. C'est pourquoi il n'est
pas rare de trouver des transistors de cette catégorie qui affichent une
résistance passante de quelques milli-ohms ou quelques dizaines de milli-ohms.
Globalement, et par comparaison aux transistors bipolaires, on arrive à commuter
des puissances importantes avec moins de pertes et moins d'échauffement. Ce type
de transistor est souvent préféré pour la commande de charges importantes ou
pour limiter la taille - ou même supprimer complètement - les encombrants
dissipateurs thermiques.
Exemples en faible puissance :
BS170.
Exemples en forte puissance : BUZ10, BUZ20, IRF540, IRF840 (8 A /
0,85 ohm), IRFZ44 (49 A / 0,022 ohms), IRF3205 (110 A / 0,008 ohms).
Transistors haute tension
La majorité des transistors
classiques (courants) acceptent de travailler sans dommage avec des tensions de
quelques dizaines de volts. Quand on veut travailler avec des tensions
supérieures à 80 V, il faut commencer à regarder de près le type de transistor
qui convient le mieux à l'application envisagée. Pour des tensions de plusieurs
centaines de volts, il faut employer des transistors vraiment fait pour.
Exemples : BU508 (bipolaire classique de la déviation horizontale
dans les téléviseurs cathodiques), IRGS14 (transistor IGBT / 400 V).
Transistors RF
Il s'agit de transistors spécialement conçus pour des applications "rapides". Les capacités parasites entre les jonctions d'un transistor limitent la fréquence de fonctionnement d'un transistor, et si ces capacités parasites sont élevées, le transistor ne peut pas fonctionner rapidement. On ne se pose pas trop la question quand on veut utiliser un transistor en commutation lente, par exemple pour piloter un relais. Mais quand on veut qu'il suive la cadence, il faut bien regarder tout ça de près. Notez que même pour une commutation lente, la vitesse de passage de l'état bloqué à l'état passant est importante, surtout si les courants à commuter sont importants. Plus le transistor commute vite, et moins on perd de puissance. A partir de quelle fréquence peut-on dire qu'un transistor est rapide ? Comme toujours, tout est relatif. Un "bête" 2N2222 est capable de "monter" à 250 MHz, on peut donc l'employer dans le domaine de l'émission radio en FM (bien sûr avec une puissance somme toute modérée). La série des transistors BCxxx est parfaite pour travailler dans le domaine BF, et ces transistors ne s'arrêtent pas à 50 KHz... Aujourd'hui, on peut peut-être dire qu'un transistor dont la fréquence de travail peut grimper à 2 GHz (BFR91 ou BFR96 par exemple, tout deux très rependus et bon marché) est un transistor rapide; demain, il fera peut-être partie de la famille des "lents".
Transistor Unijonction (UJT et PUT)
UJT = UniJonction Transistor,
Transistor unijonction
PUT = Programmable Unijonction Transistor,
Transistor unijonction programmable
Appelé aussi "Diode à double base", le transistor unijonction est un
transistor bipolaire un peu particulier, qui possède trois connexions mais une
seule jonction (d'où son nom). Ses trois électrodes sont nommées E (émetteur),
B1 (base 1) et B2 (base 2). L''UJT est principalement utilisé pour la
réalisation d'oscillateurs (à relaxation, pour être précis), car possède la
particularité d'offrir une résistance négative dans une partie de sa courbe de
caractéristiques. Un transistor unijonction peut être assimilé à une diode
associée à un diviseur de tension.
Exemples : 2N2646, ...
Utilisations classique du transistor bipolaire
Un transistor bipolaire peut se voire confier plusieurs taches, les plus courantes étant l'amplification et la commutation. Mais il trouve aussi sa place pour adapter une impédance, pour inverser un état logique, ou encore pour constituer un oscillateur.
Types de boitiers
Il existe là aussi un grand nombre de boitiers, plastiques ou métalliques pour la majorité. La taille et la forme diffèrent souvent en fonction de l'application principale pour laquelle le transistor a été conçu. Par exemple, un transistor de très forte puissance, qui peut chauffer beaucoup lors de son fonctionnement, est généralement plat, ce qui permet de le fixer aisément sur une surface de refroidissement (radiateur). Certains transistors fonctionnant à des fréquences très élevées ont quant à eux des pattes disposées à l'horizontal pour faciliter un montage sur circuit imprimé avec des distances de raccord les plus courtes possibles.
Brochage des transistors
La majorité
des transistors - qu'ils soient bipolaires ou à effet de champs - possèdent
trois pattes, avec parfois une quatrième patte raccordée au boitier (ce dernier
étant alors métallique). La correspondance entre schéma électronique et brochage
physique n'est pas toujours la même selon le type de transistor employé. Prenons
l'exemple du transistor très répandu portant la référence 2N2222 et qui est un
transistor NPN présenté dans un boîtier métallique. On trouve pour ce dernier un
équivalent appelé PN2222 qui est en boîtier plastique TO92. Pour connaitre le
brochage de ce dernier il convient de se référer aux indications fournies par le
fabricant dans ses documents techniques (datasheet).
Un transistor de type BC237, également NPN et également en boîtier
plastique TO92, présente un brochage inversé par rapport à celui du PN2222 (les
connexions E et C sont interverties). Trois pattes suffisent pour disposer d'un
nombre suffisant de configurations de câblage dangereuses et brancher un
transistor de façon incorrecte et le griller. Il faut donc bien faire attention
et toujours vérifier leur câblage avant mise sous tension. Pour faciliter la
chose, certains boîtiers intègrent deux transistors, portant le nombre de pattes
à 6. Mais cela n'est finalement pas plus compliqué, dans tous les cas il faut se
référer au document constructeur correspondant à la marque et au modèle de
composant que vous avez sous les yeux.
Il existe plusieurs types de brochages, et un composant de même référence
peut même parfois exister avec différents brochages (ce genre de cas n'est
heureusement pas majoritaire) ! Vous devez donc impérativement vous renseigner
pour savoir comment se branche tel ou tel transistor. Vous trouverez quelques
exemples de brochages à la page Transistors - Brochages. Notons que
certains transistors peuvent fonctionner de façon quasiment identique en
intervertissant deux électrodes entre elles (échange Émetteur et Collecteur pour
les transistors bipolaires, ou Source et Drain pour les transistors FET). Ces
transistors reçoivent la désignation de transistors bidirectionnels.