Affûtage des mèches à fer

Manuel du machiniste 1957

II n'y a guère de besogne d'atelier qui désappointe plus fréquemment l'opérateur que le meulage ou affûtage des forets, mèches et alésoirs.

Pour qu'un foret produise des résultats satisfaisants, il faut que ses lèvres ou tranchants forment, avec l'axe longitudinal ou ligne médiane du foret même, un angle uniforme et prédéterminé.

Ce mot «angle» est assez souvent employé pour désigner l'angle entre le tranchant, et l'axe du foret, et parfois aussi pour désigner l'angle compris entre les deux tranchants qui est le double du premier.

Les angles que fait voir le tableau IV sont ces angles «inscrits». Leur longueur doit égaler exactement le contour de la surface derrière les tranchants.

Ce jeu doit être le même sur chaque bord coupeur, et la pointe du perçoir doit avoir l'angle congru, c'est-à-dire l'angle recommandé pour bien réussir le travail à faire.

Le standard commercial pour l'angle de la pointe du foret:

angle inscrit de 118° ou 59° entre le bord coupeur et la ligne médiane, tableau IV (1) ;

de 12° à 15° de jeu entre les tranchants, tableau IV (2) :

angle de la pointe du perçoir: de 125° à 135°, tableau IV (3)] est celui qui convient le mieux aux forets et mèches employés pour la moyenne des travaux ordinaires.

La forme d'une pointe de foret exerce une , grande influence sur le régime de la production, la précision des trous forés, et le nombre des trous qui peuvent être forés entre chaque meulage successif.

EFFET D'UN MEULAGE DE POINTE MAL EXÉCUTÉ, ET ERREURS COMMUNES

Des lèvres qui n'ont pas une longueur uniforme perceront un trou trop grand et le bord d'un des tranchants s'usera avant l'autre.

S'il n'y a pas de jeu entre les tranchants et leur talon, ou si l'angle d'incidence du foret est négatif, il ne coupera pas, ce qui soumettra la machine à un effort considérable et grillera le talon du foret.

Un angle d'incidence (lip clearance) trop grand, laissera une quantité de métal insuffisante derrière les bords coupeurs, ce qui les expose à être rongés et à se désagréger au contact du métal à percer.

Un régime périphérique trop rapide entraîne aussi la désagrégation des angles extérieurs des bords coupeurs et accroît l'usure des lèvres du foret.

Une avance trop accentuée à travers le métal à percer occasionne l'effritement de la pointe du foret et peut même causer le fendillement de la mèche.

Une queue conique (taper shank) qui ne s'ajuste pas parfaitement dans la douille (à cause de la présence de copeaux, rognures ou saleté, ou encore parce que la douille est usée) amène le bris du tenon (tang).

CHANGEMENTS INDIQUÉS

Dans la pratique moderne, le forage de différentes espèces de matériaux exige parfois une modification de l'angle des lèvres (à 118°) si l'on veut obtenir les résultats les meilleurs.

Les matériaux durs exigent une pointe plus obtuse, et les matériaux tendres un angle plus aigu.

Le tableau V énumère les régimes et avances des forets selon les divers matériaux utilisés. Considérez-le comme standard, et ne vous écartez de ses indications que si les circonstances l'exigent nettement.

Les travaux de forage présentent des facteurs variables (différence entre les matériaux, entre la dureté de chacun d'eux, profondeur des trous, graissage, etc.) ; il serait des plus difficiles de dresser une liste définitive de ces avances et régimes, et qui embrasserait tous les cas et circonstances possibles.

 

 

 

 

 

 

 

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