Le machiniste

Manuel du machiniste 1957

Cette section explique l'emploi des machines-outils actionnées mécaniquement, avec lesquelles tout machiniste doit se familiariser afin d'exécuter adroitement les travaux d'usinage communément requis dans une boutique à fer, un garage ou tout atelier de réparations mécaniques.

Le mot usinage (machine shop work) signifie, en général, tout écrouissage (cold métal work) par lequel un ouvrier, à l'aide d'outils soit manuels, soit actionnés par une force motrice ou mécanique, enlève une portion de métal et le façonne de manière à lui donner une forme ou des dimensions spécifiées.

On ne considère toutefois pas comme usinage le travail des tôles minces ou feuilles de métal et le façonnage ou martelage du cuivre dans les travaux de grosse chaudronnerie (coppers-mithing).

En somme usiner, c'est, à l'aide de machines-outils, faire subir à une pièce de métal toute une série de transformations qui en feront un objet terminé. Écrouir, c'est travailler le métal à froid.

On entend par machiniste celui qui conduit ou qui fait fonctionner une machine. Le mécanicien est celui qui fabrique, entretient ou répare les moteurs ou certaines autres machines.

Un bon machiniste connaît à fond l'outillage à main couvert par «Les Outils Manuels d'Ateliers».

Il peut lire et comprendre les plans, épures et dessins d'exécution (working drawings) ; il sait comment, tracer, projeter et exécuter son travail.

Dans ce domaine, comme du reste pour tout ce qui se rattache aux travaux d'usinage, les instruments de mesure doivent être utilisés d'après les règles si l'on veut que le travail soit exécuté conformément aux tolérances spécifiées.

L'entretien soigneux de l'outillage et des instruments, ainsi que l'observance de toutes les mesures de sûreté que nous recommandons ici — et qui se rapportent à chaque machine en particulier — ajouteront à la qualité du travail exécuté et protégeront tous les travailleurs contre des lésions qui peuvent être évitées.

PRÉCAUTIONS GÉNÉRALES

II faut, jusqu'à une hauteur de six pieds au-dessus du sol, entourer d'un protecteur les engrenages, pignons, poulies, sangles, courroies, assemblages, embrayages, accouplements, attelages, extrémités d'arbres clavetés, et autres organes qui tournent, ou sont alternatifs.

On ne devra enlever les dispositifs de protection que pour les réparations, réglages ou ajustages de la machine; ces dispositifs seront remis en place avant de remettre la machine en fonctionnement.

On doit employer des vis de pression (set screws) indéréglables dans tous les colliers, collets, viroles, crapaudines, clavettes, bagues, etc.

Il est extrêmement dangereux de mettre une machine en marche, ou d'essayer de la faire fonctionner, avant de bien comprendre comment elle fonctionne, et avant que les dangers qu'elle présente aient été complètement expliqués par une personne qui s'y connaît.

Dans un atelier d'usinage, l'ignorance cause autant d'accidents que la négligence. La prudence et des connaissances pratiques préviendront la plupart des accidents.

Des vêtements déchirés ou trop amples, et surtout des manches lâches ou déchirées, une cravate qui flotte au vent, une ceinture dont le bout n'est pas assujetti, sont tous dangereux parque qu'ils sont facilement ((accrochés)) par des pièces en mouvement. Résultat: doigts, main, bras (ou autres membres) broyés.

Les engrenages en mouvement sont au nombre des mécanismes les plus dangereux; tous les engrenages devraient être bien protégés. Sauf si c'est absolument nécessaire, ne portez jamais de gants quand vous ferez fonctionner une machine.

Il est dangereux de mettre une machine en marche pendant qu'on est en train de la réparer ou de la régler. Ne l'oubliez jamais.

Enlever avec la main des copeaux, éclats, ébarbures ou autres déchets métalliques peut occasionner de graves coupures ou lacérations.

Si ces déchets sont longs, brisez-les à l'aide de l'extrémité crochue d'une alêne, d'une gratte-brosse ou d'une tringle coudée, puis recueillez-les avec une brosse.

Enlevez également avec une brosse les copeaux de fonte fragmentés.

TYPES ET CARACTÉRISTIQUES DES MACHINES-OUTILS

On appelle communément machine-outil (machine tool) toute machine dont l'effort final s'exerce sur un outil remplaçant la main de l'homme ; la machine-outil, conséquemment, perce, fore, coupe, plane, rode ou meule des métaux, ou autres matériaux.

Employées avec divers dispositifs accessoires, certaines machines-outils exécuteront l'un ou l'autre de ces travaux, ou pourront même les exécuter tous.

Effectivement, elles tiennent et travaillent le matériau — l'opérateur n'a qu'à guider leurs mouvements mécaniques par la façon dont il dispose la pièce travaillée et ajuste les commandes d'engrenages et d'articulations qui font partie intégrante de la machine.

Les machines-outils constituent la base du développement industriel d'un pays et sont, de ce fait, un important facteur de son expansion économique.

La plupart des machines-outils en usage dans l'industrie canadienne viennent des États-Unis.

C'est pourquoi les descriptions qui vont suivre concernent exclusivement les machines d'origine américaine.

Toutefois, les divers types de machines destinées aux mêmes opérations sont toutes plus ou moins identiques — quel que soit le pays de leur fabrication.

Cette section explique les principes et le fonctionnement des machines-outils énumérées ci-dessous, lesquelles se trouvent d'ordinaire dans tout atelier d'usinage bien outillé:

Perceuses (drill presses)

Tours (lathes)

Fraiseuses (milling machines)

Étaux-limeurs et raboteuses (shapers et planers)

Meules mécaniques (grinders) Scies à métaux (power hacksaws).

 

 

 

 

 

 

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