Les pièces de l'étau-limeur et leur nomenclature

Manuel du machiniste 1957

Renseignements généraux

La fig. 129 fait voir un étau-limeur de 6", du type à bâti, monté sur un établi, ainsi que les noms de ses pièces et commandes.

Fig. 129.— Étau-limeur de 6", modèle d'établi.

Ces machines peuvent varier quelque peu quant à certains détails, selon leurs fabricants, mais les pièces et commandes essentielles sont les mêmes dans tous les cas.

Étudiez, si vous le pouvez, le manuel du fabricant de la machine dont vous vous servez.

Montage de l'armature principale

Ce montage comprend la base, ou socle, le bâti, ou colonne, et la vis d'élévation.

Le bâti supporte la glissière transversale et le coulisseau sur des mortaises, et contient les mécanismes qui donnent au coulisseau son mouvement alternatif et transmettent la puissance à l'avance longitudinale automatique de la table.

Le socle a une surface de portée sur laquelle la console inférieure du support de la table glisse longitudinalement.

Une poignée, dissimulée dans le cabinet qui est sous le socle, tourne la vis d'élévation qui meut verticalement la glissière transversale.

La plupart des étaux-limeurs n'ont pas d'avance verticale automatique.

Montage de la glissière transversale

Ce montage comprend la glissière transversale (cross rail), la vis de l'avance transversale (cross feed screw), la table, la console du support de la table, et les commandes qui meuvent la table longitudinalement sur la glissière transversale, soit manuellement soit automatiquement.

L'engrenage de l'avance transversale (fig. 130) glisse sur l'arbre de la vis de l'avance transversale et est muni d'un collier faisant corps, grâce auquel il peut entrer en prise avec l'engrenage du rochet afin d'embrayer l'avance transversale mécanique de la table.

Fig. 130.— Mécanisme de l'avance transversale d'un étau -limeur.

Quand l'engrenage de l'avance transversale et l'engrenage du rochet sont débrayés, on peut mouvoir la table longitudinalement en tournant le levier de l'avance transversale.

Des rainures et des trous forés sont aussi pratiqués dans le faîte de la table pour y fixer un étau ou la pièce à usiner elle-même; il y a en outre des rainures et des trous sur les deux côtés du faîte de la table, ainsi qu'une rainure en V sur un des côtés pour y monter certains travaux particuliers.

Une fois disposée dans la position verticale voulue, la table est assujettie par la bride de support qui est à la partie supérieure de la console supportant la table.

On voit parfois, sur la poignée de l'avance transversale, un collier gradué en millièmes de pouce, ce qui permet de «contrôler» avec précision l'avance transversale manuelle.

MÉCANISME DE L'AVANCE

La fig. 130 fait voir ce mécanisme dans tous ses détails. L'excentrique, en tournant, transmet un mouvement alternatif au bras du rochet par un arbre flexible (un fil en acier à ressort dans un tube flexible).

Un cliquet est enclenché dans l'engrenage du rochet par le bouton du plongeur (plunger knob), qui meut cet engrenage d'une partie de tour dans l'un et l'autre sens à chaque course du bras du rochet.

Le bouton du plongeur ((contrôle)) le sens dans lequel tourne l'engrenage du rochet; la vis de l'avance transversale est en prise avec l'engrenage du rochet, ce qui avance la table transversalement d'une fraction d'un pouce.

La table est ajustée de façon à se mouvoir pendant le retour de l'outil de coupe, de sorte que la pièce travaillée se trouve en position pour la taille comme on l'explique ci-dessous.

Pour changer le régime de l'avance (i.e. la distance représentée par le mouvement de la table après chaque course de l'outil de coupe), poussez le capuchon du rochet (ratchet hood) au moyen du pointeau du capuchon (ratchet hood pin).

Le plongeur du rochet n'engagera que celles des dents de l'engrenage du rochet qui ne sont pas couvertes par le capuchon; conséquemment, plus il y aura de dents non couvertes, plus grande sera l'avance de la table à chaque course de l'outil de coupe.

Dans la machine que font voir les figs. 129 et 130, chaque dent de la roue du rochet est égale à une avance transversale de 0.003".

On peut, en ajustant le capuchon du rochet, obtenir des avances de 0.003" à 0.015", par étapes de 0.003". Ce principe du rochet qui permet d'obtenir une avance automatique se retrouve dans tous les étaux-limeurs; d'autre part, chaque fabricant a recours à sa propre méthode pour transmettre la force motrice.

MONTAGE DE LA COMMANDE

Ce montage comprend le coulisseau (ram) (fig. 129) et le mécanisme à manivelle qui le déplace dans les deux sens sur les glissières à queue d'aronde du bâti.

Le régime du coulisseau, la longueur de sa course, et sa position par rapport à la pièce usinée sont réglables à volonté.

La commande par poulie à gradins du moteur fournit le moyen de régler le régime à raison de tant de courses aller et retour par minute.

Pour régler la longueur de la course, enlevez la plaque-couvercle qui est sur le côté de l'étau-limeur, vis-à-vis la poulie à gradins.

La fig. 131 représente le montage de la bielle ou bras de la manivelle (crank arm), qui sera alors visible.

Fig. 131.— Montage du bras de la manivelle ou bielle intérieure.

Faites tourner la poulie à gradins en tournant la manette jusqu'à ce que le petit coulisseau (crank shoe) soit au point le plus élevé de sa course dans le bras de la manivelle; puis, desserrez l'écrou de l'excentrique (fig. 130), côté poulie à gradins de l'étau-limeur, ce qui permettra de mouvoir, à la main, le petit coulisseau dans le bras.

Levez ou baissez le petit coulisseau jusqu'à ce que la flèche soit vis-à-vis le chiffre (sur l'échelle du bras de la manivelle) qui correspond à la course voulue; puis, serrez l'écrou de l'excentrique et remettez la plaque-couvercle en place.

Si, après ce réglage, vous constatez que l'outil de coupe ne couvrira pas la pièce à travailler, ajustez le coulisseau pour repérer la course en desserrant le levier de blocage du coulisseau (fig. 129).

Le coulisseau (ram) peut maintenant être mû à la main, dans le sens de la course, et mis dans n'importe quelle position voulue dans les limites de son champ d'action sur le bâti.

Ce réglage ne doit être effectué que si le coulisseau est au point extrême de sa position avant. Veillez à ce que l'outil parcoure de 1/4" à 3/8" au-delà de la pièce travaillée à chaque extrémité de la course.

MONTAGE DU PORTE-OUTIL

Ce montage est sur l'extrémité du coulisseau (fig. 129) et il constitue le dispositif par lequel l'outil de coupe est tenu et ajusté. Il se compose du chariot (tool slide), de la chape (clapper bead), du clapet (clapper box) et de l'axe porte-outil (tool post).

On peut, en desserrant le bouton de fixation de l'outil, sur le dessus du coulisseau, déplacer le montage tout entier et l'assujettir à n'importe quel angle, le plus souvent jusqu'à 50° de l'un ou de l'autre côté de la verticale.

En desserrant la vis de blocage du clapet (clapper box lock screw), on peut faire pivoter la tête du clapet, sur le chariot, dans l'un ou l'autre sens, afin de donner à l'outil le jeu nécessaire dans sa course en retour, lorsqu'on fait des tailles angulaires ou verticales.

Quand vous ferez des tailles angulaires ou verticales, faites toujours pivoter le faîte de la tête du clapet dans le sens qui l'éloignera de la surface que vous usinez, sinon, l'outil de coupe ((traînera)) dans sa course en retour.

Quand vous ferez des tailles horizontales, montez verticalement le chariot et la tête du clapet et avancez l'outil de haut en bas dans la pièce travaillée, à l'aide de la manette du chariot porte-outil (tool slide handle).

Quand vous ferez des tailles angulaires (une mortaise, ou une rainure en V, par exemple),ajustez le chariot au même angle que la surface finie que vous désirez; la manette du chariot porte-outil avancera alors l'outil de coupe, de haut en bas, à l'angle voulu.

Il y a, entre le chariot et le coulisseau, une échelle divisée en degrés qui permet de mesurer avec précision les montages angulaires.

Le clapet est un dispositif qui a pour fonction de soulager l'outil de coupe (qui quitte ainsi sa position) pendant le retour du coulisseau.

L'axe porte-outil est semblable à celui des tours; il tiendra des outils en monobloc ou un porte-outil qui, à son tour, fixe un outil de coupe approprié au travail à faire.

LES OUTILS DE COUPE

Caractéristiques générales

 Les outils de coupe employés dans les étaux-limeurs sont, d'ordinaire, les mêmes que ceux dont on se sert avec les tours; cependant, pour les tailles massives exécutées avec de gros étaux-limeurs, les outils dits «monoblocs» (solid forged) sont les meilleurs.

TYPES D'OUTILS D'ÉTAU-LIMEUR

Les types d'outils d'étau-limeur le plus communément employés sont les outils dégrossisseurs et finisseurs, les outils de dégrossissage et de finissage de côté, les outils à saigner ou à tronçonner, ceux qu'on utilise pour les coins et les rayons, et les outils spéciaux destinés à des opérations spécifiées, telles que la taille de rainures en T.

Tous se prêtent aux tailles à droite ou à gauche, et tous peuvent être tenus dans des porte-outils droits ou excentrés.

 MEULAGE

Méfiez-vous des outils émoussés — seul un outil soigneusement affûté produira de bons résultats dans un étau-limeur.

L'angle inscrit du tranchant d'un outil d'étau-limeur doit être le même pour les divers métaux que celui de l'outil de tour analogue, et l'angle de dépouille doit être meule de la même façon.

Cependant, l'angle d'attaque, qui correspond à l'angle d'attaque d'un outil de tour, ne doit jamais excéder 3° pour les travaux d'étau-limeur.

 

 

 

 

 

 

 

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