Revêtements intérieurs des murs cloisons

Maçonnerie, Matériaux 1966

Lattage, Enduits, Plâtrage

Brique creuse ou terra-cotta

La brique creuse, qu'on appelle chez nous terra-cotta, est généralement poreuse et employée pour le revêtement intérieur des murs de maçonnerie, béton, ou brique, ainsi que les cloisons (avec enduits de mortier).

Moins lourde que la brique pleine, la brique creuse est plus isolante, à cause de ses chambres d'air prévenant l'humidité et la condensation, et qui interceptent la chaleur.

La brique creuse sert surtout à bloquer les murs de brique peu chargés, comme dans les constructions avec charpente indépendante en béton armé ou en acier.

Les dimensions de la brique creuse sont généralement 9 1/2" x 4' x 2 1/2", formant boutisse à un rang de brique ou au parement extérieur d'un mur (fig. 90 et 91).

Fig. 90.— a) Briques creuses ou terra-cotta de 2\ x 4 x 9|"; b) terra-cotta de 5 x 8 x 12" et c) de 7 x 8 x 12".

Fig. 91.— Voici comment on peut avantageusement utiliser la brique creuse ou terra-cotta afin de créer une couche isolante à l'intérieur d'un mur de brique. On notera ici qu'en utilisant les formats 5 x8xl2" et 2|x4x 9|", on peut consolider le lambris de brique en plaçant des boutisses à tous les cinq rangs de briques.

On emploie aussi la brique creuse de 5" x 8" x 12", dont deux rangs forment boutisse à 5 rangs de brique (fig. 91) et celle de 7" x 8'" x 12", dont deux rangs superposés forment boutisses à 6 rangs de briques. On pose la brique creuse généralement à plat. (Fig. 91 et 92).

Fig. 92.— Utilisation de la brique creuse pour former un mur avec espace d'air entre la brique et le terra-cotta, assurant ainsi une meilleure isolation. Ici, on se sert de terra-cotta de 7 x 8 x 12" qui permet de placer à tous les six rangs les briques formant boutisse.

La brique creuse à chambres d'air doubles ou multiples sert surtout au revêtement des murs et au cloisonnage intérieur. Son épaisseur est de 2", 4" ou 6". On la pose surtout de "cant", en rangées parallèles, en chevauchant les joints verticaux.

Pour le revêtement intérieur des murs, on peut utiliser le terra-cotta de 4" x 12" x 12" fabriqué pour être bissecté en 2" x 12" x 12" et posé verticalement sur le mur en rangs parallèles et chevauchés.

Le terra-cotta se pose habituellement à une distance de 3/4" à 1" en dedans du mur extérieur, afin de laisser un vide et d'intercepter le froid créateur de condensation et d'humidité dans les constructions.

Dans les divisions intérieures, il est préférable de poser verticalement le premier rang de terra-cotta, puis les rangs sur le "cant" et debout. Cette disposition permet de fixer le terra-cotta aux faux-cadres des ouvertures au moyen de clous que l'on replie à l'intérieur de la tuile voisine.

Cet agencement facilite aussi l'enfoncement des coins de bois entre les joints verticaux du terra-cotta pour y fixer des tringles de 1/4" x 12", servant de guides pour la pose des enduits et des plinthes.

Le terra-cotta utilisé dans les cloisons est généralement de 3" x 12" x 12" ou 4" x 12" x 12"; le poids du premier est de 15 livres, celui du second, de 17 livres.

Le mortier liant le terra-cotta est fait d'une partie de ciment pour 3 de sable propre et granuleux; on ajoute au mélange de la chaux hydratée dans une proportion de 15% du volume de ciment. Cette chaux n'enrichit pas le mortier, mais le rend plus plastique et plus facile à manipuler.

Le mortier contenant de la chaux adhère mieux au terra-cotta, fait un travail plus propre et abaisse ainsi le coût de la pose du terra-cotta. Le mortier de chaux n'est pas recommandable pour la pose du terra-cotta et de la brique creuse, car la lenteur de sa prise est préjudiciable aux niveau et aplomb de ces tuiles.

Lorsqu'il faut circuler des conduits électriques dans les cloisons, on échancre l'extrémité des tuiles ou on en défonce les cellules.

Dans les cloisons intérieures, on utilisera avec avantage les blocs de gypse plus faciles à tailler.

BLOCS DE GYPSE

Le gypse (gypsum) est un sulfate de chaux hydraté, blanc, peu soluble à l'eau et vulnérable à l'acide chlorhydrique. On rencontre le gypse sous forme de cristaux ou de masse grenue, compacte et terreuse, surtout en Ontario et dans les provinces maritimes.

La calcination du gypse à l'état brut nous donne le plâtre puis le gypse proprement dit utilisé en construction. Le minerai est d'abord broyé puis soumis à une température de plus de 100° F, mais n'excédant pas 190° F; l'eau est au 3/4 chassée par évaporation, et l'on obtient le plâtre.

Ce plâtre, de nouveau dilué, forme le gypse qui, en durcissant, est de nouveau broyé, moulu et chauffé de 400° à 500° F.

Le gypse est très employé dans la confection des mortiers pour les enduits. On y ajoute un agent ralentisseur (afin de donner le temps de le manier), ainsi qu'une certaine quantité de poils ou de copeaux. On le vend dans le commerce sous le nom de Cenelite, Rockwall ou Hard-wall Plaster.

Le gypse sert aussi dans les constructions à l'épreuve du feu pour y faire dalles et toitures, en y ajoutant des copeaux de bois à raison de 100 à 150 livres à la tonne, ainsi qu'une armature en broche galvanisée tendue.

Ce principe a entraîné l'usage des blocs de gypse dans les cloisons intérieures des habitations.

Les blocs de gypse ont ordinairement 3" ou 4" d'épaisseur, 12" de hauteur et 30" de longueur, avec 2, 3 ou 4 évidements cylindriques intérieurs. Quelques-uns sont pleins. Leur surface est layée pour mieux maintenir les enduits.

Les blocs de 3" d'épaisseur servent dans les cloisons de 9 à 12 pieds de hauteur ; nus, ils pèsent 10 livres au pied carré, 14 livres lorsque crépis d'un côté, et 17 livres crépis sur les deux faces.

On utilise les blocs de 4" dans les cloisons de 12 à 17 pieds de hauteur; ils pèsent 14 livres au pied carré, 18 livres lorsque crépis sur un côté et 21 livres crépis sur les deux faces.

Certains blocs comportent languette et rainure. On les pose pour ainsi dire à sec, en les scellant avec une pâte de gypse, en faisant chevaucher leurs joints d'un rang à l'autre, et en plaçant les tuiles de niveau et d'aplomb.

En guise de règle pour vérifier l'aplomb des blocs, on y fixe temporairement des colombages blanchis à tous les 4 ou 5 pieds de distance verticale.

A la rencontre de deux cloisons, et pour rendre celles-ci plus solides, les blocs de gypse doivent s'encastrer à leur extrémité. On enfonce des tiges de fer de 3/8" dans le terra-cotta, la brique ou le béton pour bien relier les blocs de gypse aux endroits des murs, divisions ou colonnes.

Les faux cadres des portes intérieures seront pourvus de baguettes de 1/2" x 2", bien clouées, pour recevoir les blocs de gypse et servir ensuite de guides pour la pose des enduits et des chambranles.

Au bas des cloisons on intercale, entre les blocs de gypse, des clouages de 3/4" x 4" x 12" pour fixer les guides de 1/2" x 2 1/2" destinés à découper les enduits et clouer les plinthes lorsqu'elles sont en bois.

ENTREPLANCHERS ET ENTRETOITURES

Les entreplanchers ont l'avantage d'intercepter l'humidité des caves ou des sous-bassements, de rendre plus sourds et imperméables les planchers des étages, et surtout d'arrêter les flammes en cas d'incendies.

Les entretoitures, en interceptant la chaleur intérieure, préviennent la condensation dans les combles causée par le combat de l'air chaud, montant d'en dessous, contre l'air froid du faîte.

L'entreplancher ou l'entre toiture sont d'abord formés de planches brutes ou embouvetées en épinette ou en sapin de qualité inférieure, de 7/8" d'épaisseur et posées sur des tringles de 1 1/2" x 2 1/2" que l'on cloue au tiers inférieur.
On étend sur ces planches une couche uniforme de mortier de 1 1/2" d'épaisseur.

Ce mortier se compose d'une partie de chaux de bonne qualité, fraîchement éteinte, et mélangée avec cinq parties de sable.

On ajoute parfois des copeaux au mortier, afin de l'alléger.

La méthode qu'ont certains constructeurs de fixer les entreplanchers ou entretoitures directement sous ou sur les solives, n'est pas recommandable, car elle prive l'ouvrage de la double chambre d'air qui est sa raison d'être.

ISOLANTS

Deux compositions, l'Insulex à base de gypse (pierre à plâtre) et l'Aerocrete, à base de ciment, constituent les matériaux par excellence pour construire les entreplanchers et les entretoitures.

On prépare ces isolants en diluant du gypse ou du ciment, et en portant le tout au point d'ébullition, alors que l'eau s'évapore très vite et la prise s'effectue immédiatement, donnant une matière très poreuse, légère et tout à fait isolante. L'Insulex ou l'Aerocrete sont empaquetés comme le plâtre et se préparent sur le chantier.

HOURDIS

On entend par hourdis une couche de plâtre sur un lattis, destinée à assourdir et isoler une cloison ou un plafond.

 C'est aussi un maçonnage grossier en briques établi sur des planches brutes entre les solives d'un plancher avec une couche de mortier de chaux parfois parsemé de copeaux.

CLOISONS INTÉRIEURES

On appelle cloison une séparation en planches ou en maçonnerie légère, divisant un étage.

Les colombages sont des poteaux posés à plomb, par rangs, pour former la charpente d'une cloison.

Les cloisons simples sont formées d'un seul rang de planches, sans colombages. Les cloisons doubles consistent en deux rangées de planches posées de chaque côté des colombages.

On les érige aussi en colombages avec lattes et crépis dans les constructions ordinaires, ou en blocs de gypse ou briques creuses dans les constructions plus importantes.

CLOISONS EN COLOMBAGES ET CRÉPI

Lisses et entremises

Dans les constructions ordinaires, les cloisons principales des étages de 9 à 10 pieds de hauteur sont charpentées en colombages de 3" x 3" espacés de 12" de centre en centre ; les colombages sont de 2" x 3" et aussi espacés à 12" de centre en centre dans les cloisons secondaires.

Si l'étage a 10 à 12 pieds de hauteur, les colombages des cloisons principales auront 3" x 4" ou 2" x 4"; ceux des cloisons secondaires, 3" x 3". L'espacement de ces colombages sera d'un pied dans les deux cas.

Dans les étages de 12 à 13 pieds de hauteur, les cloisons seront construites en colombages de 3" x 4", de 2" x 5" ou même de 2" x 6" et espacés d'un pied de centre en centre. Leur épaisseur sera suffisante pour y passer des tuyaux de fonte.

On pose au bas et au haut des cloisons des lisses proportionnées aux colombages.

Si les cloisons supportent les solives de l'étage supérieur, la lisse du haut aura double épaisseur et chevauchera sur l'autre de manière à rendre la cloison plus rigide.

Entre tous les colombages, à tous les 3 pieds de hauteur, il faut placer horizontalement des entremises proportionnées aux colombages. On en posera deux rangs dans les cloisons de 9 à 10 pieds de hauteur et 3 rangs dans les cloisons de 10 à 13 pieds.

Le poids ou charge morte d'une cloison sur les planchers est de 15 à 20 livres au pied carré, pour une cloison de 4" d'épaisseur avec colombage et crépi.

CLOISONS SOURDES

On sépare deux logements ou on isole un vestibule au moyen de cloisons à double rangée de colombages, de manière à former deux parois séparées qui interceptent les bruits.

L'assourdissement est intégral si Ton cloue un papier de feutre (deafening quilt) sur les colombages des deux parois, ou si l'on emplit cet espace de laine minérale isolante.

TRINGLAGE DES MURS ET PLAFONDS

Les murs de maçonnerie ou de brique, exposés à l'extérieur, doivent avoir un vide entre leurs deux parements, afin de prévenir la condensation à l'intérieur de l'air extérieur réchauffé.

Si les murs doivent porter des boiseries, on placera un guide à la hauteur de la cimaise du bas lambris.

Le tringlage est la pose d'une série de baguettes de bois ou tringles, de 1" x 2", ou de 1 1/2" x 1 1/2" en rangées parallèles alignées au cordeau, au moyen du niveau et du fil à plomb. Au bas de ces tringles et des colombages des cloisons, on posera des guides de 3" x 2" à la hauteur des plinthes et à la limite des enduits.

On fixe les tringles à tous les 12" de centre en centre, sous les solives d'un plafond, ou à l'aide de coins de bois ou de lisses dans les murs.

Le tringlage à tous les 16" qui malheureusement prévaut encore — de même que l'espacement des colombages des cloisons à tous les 16" — n'est pas suffisamment rigide pour bien maintenir la latte et les enduits.

Afin de découper les enduits on pose généralement des guides ou baguettes de 1/2" x 2" en épinette blanchie, au bas des cloisons, à la hauteur des plinthes, et autour des ouvertures sur les faux cadres.

Il faut aussi poser des baguettes d'angles en bois ou en métal, afin de découper les enduits et former des arêtes verticales aux angles des murs.

Lorsque les murs et plafonds sont tringles on doit, avant de procéder au lattage, s'assurer si les tringles peuvent offrir un bon clouage pour la latte dans les angles et prévenir ainsi toute cassure subséquente des enduits.

Les cloisons en colombages seront consolidées au moyen d'entremises, et renforcées autour des ouvertures et des jambages de portes par des doubles colombages servant aussi de faux cadres.

LATTAGE DE BOIS

Les murs et plafonds sont tringles et lattes avant de recevoir les enduits.

On fixe le lattis au plafond sur des tringles de 1 1/2" x 1 1/2" posées en dessous des solives, à tous les pieds, de centre en centre, ou encore, on le fixe directement avec les solives lorsqu'elles sont bien horizontales.

On pose le lattis sur la surface tringlée d'un mur, d'un plafond ou d'une cloison charpentée. On emploie des lattes de bois, métal, gypse, ou des planchettes en fibres de bois.

Les lattes (laths) sont généralement faites d'épinette sèche, droite et exempte de nœuds et de gomme qui tacherait les enduits.

Les dimensions des lattes sont de 4 pds x 1 1/2" x 1/4". On les pose bout à bout, parallèlement, avec espace de 1/4" entre elles, et de 1/2" à leurs extrémités, pour faciliter l'ancrage du mortier.

Les lattes sont emballées en paquets de cent ou mille. Le paquet de mille permet de couvrir une surface de 570 pieds carrés et requiert 5 livres de clous d'un modèle spécial dits clous à lattes.

Des baguettes angulaires en bois ou en métal découpent parfaitement les enduits dans les angles d'une pièce. De plus, l'on fixe des guides temporaires autour des ouvertures afin de pouvoir étendre les enduits sur leur contour selon le niveau et l'aplomb.

Les lattes sont mises en place par panneaux de 15" à 18", se croisant sur les colombages pour éviter toute fissure.
On fixe les lattes de bois sur chaque colombage ou tringle avec des clous à latter de 1" de longueur. On cloue le lattage de gypse à tous les 4" de hauteur, sur chaque colombage ou tringle. Il faut avoir soin de ne pas enfoncer la tête des clous à travers le carton.

LATTAGE DE GYPSE

La rareté présente de bonnes lattes de bois a provoqué leur remplacement par les planches de gypse, que l'on assemble par panneaux de 16" x 8" x 3/8", avant de les poser directement sur les colombages, puis de les chevaucher pour éviter toute fissure des enduits. Les lattes de gypse sont vendues en paquets de 6.

Chaque panneau couvre la surface de 9 lattes de bois, et ne requiert que 16 clous, comparativement à 36 pour les lattes de bois.

Le plâtre de gypse adhère mieux au carton de la latte de gypse qu'à la latte de bois ou de métal.

POSAGE DE LA LATTE

Toutes les lattes de bois ou de gypse doivent être coupées dans les angles verticaux et clouées sur les colombages ou tringles disposés en cornière dans les angles, afin de prévenir toute cassure des enduits à ces endroits.

LATTE MÉTALLIQUE
(métal déployé)

On utilise la latte métallique surtout dans les constructions à 1 épreuve du feu ou les travaux de maçonnerie requérant une forte base, tels que la pose de tuiles murales dans les chambres de bain, ou la parqueterie en mosaïque, avec base en ciment sur plancher de bois.

La latte métallique (expanded métal lath) consiste en feuilles de tôle entaillées à des distances régulières, puis étirés de manière à former un treillis métallique assez rigide pour se tenir par lui-même une fois fixé aux murs.

On fixe la latte métallique aux tringles et aux colombages au moyen de crampes plantées à tous les 4" de distance ou directement sur les surfaces à enduire au moyen de clous à espacer (furring nails). Il faut la peinturer avant la pose de l'enduit, car celui-ci, contenant de l'eau, l'oxyderait et la ferait rouiller. (Fig. 93)

LES ENDUITS

Les enduits sont généralement des mortiers composés d'une pâte faite de chaux et de sable auxquels on ajoute une certaine quantité de poils pour leur donner plus de corps. Une pâte de chaux hydratée et de plâtre formera la couche superficielle de l'enduit.

Pour remplacer la chaux, on offre sur le marché des produits divers tels que la «Cenelite», le «Rockwall», etc., pour être mélangés directement au sable et qui durcissent plus rapidement que le mortier de chaux.

ENDUITS ET PLÂTRAGE

L'enduit (plaster) est une substance molle et plastique destinée à recouvrir la surface d'un mur, d'un plafond, d'une cloison.

La pose des enduits comprend trois opérations distinctes: le crépissage, le redressage et le finissage ou plâtrage.

Le crépi est une couche non lissée de mortier de ciment, chaux ou gypse, appliquée sur un mur ou un plafond.

Le redressage est l'application d'une seconde couche d'enduit, pour rectifier la surface initiale.

Le plâtrage ou le finissage est la couche de fini dite couche de blanc qui permet le polissage des plâtres. (Fig. 93).

Fig. 93.— Différentes étapes d'un travail de plâtrage On notera d'abord la latte métallique retenue au mur au moyen de clous à espacer ; en second lieu le crépi qu'il faut avoir soin de rayer grossièrement pour donner une meilleure prise à la couche suivante; ensuite la couche de redressage, finement rayée ; enfin on pose la couche de plâtre, dite couche de blanc, ou encore un fini spéciale en stucco.

CRÉPIS DE CIMENT

Nous avons déjà traité de la composition et de l'usage du mortier de ciment en maçonnerie, pour le crépissage des murs extérieurs ou des surfaces de béton.

Le mortier de ciment sert au crépissage des murs en maçonnerie, briques ou terra-cotta et surtout de la latte métallique pour fixer les revêtements de tuiles.

Si la surface est finie en ciment, on fait le redressage directement et avec le plus grand soin, lorsque le crépi a fait prise. On égalise cette dernière couche en promenant une règle en tous sens à sa surface.

Puis, on finit celle-ci avec un mortier de ciment presque pur, que l'on polit puis que l'on éponge pour lui donner une texture ressemblant à la pierre, dont l'appareillage est ensuite contrefait en striant le béton de lignes tirées à la règle.

CRÉPIS EN MORTIER DE CHAUX

Avant 1900, on n'utilisait guère que le mortier de chaux dans les enduits intérieurs. Pour crépir et redresser les enduits, on ajoutait au mortier de chaux des poils ou des cheveux pour lui donner plus de cohésion.

On raclait avec un peigne de bois la couche de redressage, afin de la rendre adhésive au plâtre. Le séchage du mortier de chaux durait plusieurs jours ; la pose et le séchage des trois couches requéraient souvent plusieurs semaines.

La préparation du mortier de chaux étant encombrante, laborieuse et longue (à cause du délai pour l'extinction de la chaux et de la composition de la pâte de chaux), on eut recours au gypse, traité comme nous l'avons vu plus haut.

Vers 1910 apparurent le Cenelite et autres produits connus sous le nom de Hardwall, Rockwall, etc., qui ne sont que du gypse préparé, armé de poils.

Mélangé au sable, le gypse a supplanté le mortier de chaux dans les enduits. Il sèche sur les murs en 36 heures et accélère de beaucoup le plâtrage.

Si l'on décide de faire les enduits avec du mortier de chaux, il faut s'y prendre 8 à 10 jours d'avance pour éteindre d'abord la chaux, la couler, puis la mélanger à deux parties de sable et parsemer le tout d'une certaine quantité de poil.

On pose ordinairement trois couches d'enduit sur le lattis de bois ou de métal, et deux couches sur la brique, la brique creuse ou le béton.

Lorsque la première couche d'enduit est devenue assez consistante, on la strie au moyen d'un peigne de bois, afin de faciliter l'adhérence de la deuxième couche, posée lorsque la première est bien sèche.

La seconde couche est formée d'une partie de pâte de chaux pour 3 parties de sable ; il faut lui donner une surface rigoureusement plane, afin de redresser les irrégularités de la première.

La dernière, que l'on nomme couche de blanc est un mélange de pâte de chaux hydratée avec du plâtre de Paris ayant une certaine consistance, appliqué puis égalisé à la truelle d'acier.

Comme cette couche fait prise rapidement, on ne la posera qu'une fois la seconde couche bien sèche, pour ne pas occasionner de fissure dans le blanc. Il faut de plus faire cette dernière couche tout d'une pièce, sans interruption, afin qu'aucune reprise ne vienne déparer le travail.

CRÉPI EN MORTIER DE GYPSE

Avant de poser l'enduit sur un lattis de bois, il faut humecter les lattes 12 heures à l'avance et si l'atmosphère est chaude et sèche, il faut les mouiller de nouveau une heure avant le crépissage.

Le gypse calciné est vendu en sacs de 50 livres, portant la marque de fabrication:

Cene-lite, Hardwall, Rockwall, Paristone, etc.

On gâche le mortier dans une auge en bois bien étanche, où l'on mélange le gypse calciné, avec du sable de rivière, jusqu'à ce qu'il prenne une couleur uniforme et une consistance pâteuse.

Pour le crépissage du lattis en bois, du gypse ou des blocs de gypse, on emploie d'ordinaire 8 pelletées de sable par sac de gypse calciné.

Le crépi sur latte métallique nécessite un mortier un peu plus fort, soit sept pelletées de sable par sac de gypse calciné.

Pour les crépis sur maçonnerie intérieure, pour redresser la surface d'un mur de briques ou pour appliquer sur le terra-cotta, on emploie un mortier comprenant 9 pelletées de sable par sac de gypse, afin d'éviter les stries.

On ne peut humecter le lattis de gypse avant le plâtrage. Dès que la première couche de crépi commence à durcir, on en pose une seconde, qu'on étend uniformément.

LE FINISSAGE DU PLÂTRE

Le plâtrage ou dernière couche d'enduit se faisait autrefois avec une pâte de blanc de chaux dérivée de la chaux vive et détrempée durant huit jours dans de grandes boîtes de bois.

On ajoutait ensuite une petite quantité de sable à cette pâte puis on y mélangeait 30% de plâtre.

Fig. 94.— Le principal outil du plâtrier est la truelle dont on voit ici deux exemplaires: la truelle carrée en acier, et la truelle arrondie.

La préparation du blanc de chaux étant longue et encombrante on emploie aujourd'hui à cette fin de la chaux hydratée (dont nous avons traité précédemment).

La chaux hydratée est vendue par 50 livres, en sacs de papier assez étanches. Elle ne peut donc guère se détériorer à l'air; on doit tout de même empiler les sacs dans un endroit sec, sur un plan isolé du sol ou d'un mur humide.

Le gâchage consiste à détremper durant 10 à 12 heures la chaux requise peur les enduits. Certaines chaux hydratées demandent à être immergées sous au moins l/2// d'eau, durant toute une nuit.

On mélange ensuite du plâtre à la pâte de chaux hydratée, en faibles quantités à la fois, soit à raison de 3 parties de pâte de chaux pour une partie de plâtre.

On verse de l'eau dans un creux ménagé dans la pâte de chaux étendue sur une table, puis on tamise le plâtre en le laissant détremper complètement. Aucune parcelle de plâtre sec ne peut être mélangée directement à la pâte de chaux, ce. qui rendrait la prise irrégulière et affecterait la plasticité de l'enduit.

On ajoute souvent un peu de sable fin, blanc et silicieux, à la pâte de chaux, afin de la rendre plus plastique, faciliter le finissage du plâtre et en durcir la surface.

Au lieu du sable, on utilise aussi de la poussière de marbre blanc, qui durcit davantage la surface, mais offre l'inconvénient de réfléchir plus facilement et d'amplifier les sons. On a donc orienté les recherches vers la composition d'un plâtre acoustique.

Fig. 95.— Pour donner à la surface certains finis spéciaux, on utilise la truelle de bois ou de liège dont on voit ici les photos.

PLÂTRE ACOUSTIQUE

Les murs et plafonds crépis en plâtrages résistants et durs, comme ceux que l'on fait à base de gypse, sont plus aptes à réfléchir les sons que les enduits d'autrefois, consistant en mortier de chaux ; toutefois ceux-ci étaient plus fragiles.

Or, on est parvenu à constituer un plâtre qui absorbe le son et dont l'emploi s'impose dans les édifices publics:

 théâtres, églises, hôpitaux, bureaux, etc. — en général partout où il faut corriger les défauts d'acoustique ou assourdir les bruits.

La Société Gypsum, Lime & Alabastine, fabrique un plâtre connu sous le nom de Dekoosto, qu'on applique en deux couches superposées de 1/4" chacune sur un crépi de mortier de gypse, parfaitement sec et rugueux.

Ce plâtre se vend à la verge de surface, par contrat spécifique rédigé pour chaque construction particulière; il offre une variété de couleurs répondant aux exigences décoratives.

LES CORNICHES EN PLÂTRE

Les corniches en plâtre, très en vogue il y a quelques années pour orner le plafond des habitations, semblent vouloir renaître avec des lignes plus modernes.

On construit les corniches en plâtre avant de poser la dernière couche d'enduit. Lorsque la corniche consiste en un ou deux retraits dans le plafond, on peut les mouler en appliquant le plâtre autour d'une tringle de la forme requise.

Si la saillie des moulures de la corniche ne dépasse pas 2" au plafond ou sur le mur, on peut utiliser un moule découpé que l'on traîne directement sur une règle fixée temporairement.

Mais si la projection de là corniche est trop prononcée, on fixe dans l'angle du plafond des pièces découpées, recouvertes de latte métallique, qui forment le corps de la corniche, puis on traîne les moulures en plâtre selon le profil désiré.

Les moulures en plâtre ne pouvant être traînées dans les angles des murs ; il faut les modeler à la main.

 

 

 

 

 

 

 

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