Nœud constricteur

 

Utilité

Nec plus ultra en matière de nœuds d'attache compacts, ce montage constitue une bonne solution de rechange au nœud étrangleur. Il est si solide que même si on en coupe les extrémités très courtes, il ne se défait pas.

 

Description 1

Avec l'une des extrémités, effectuez une demi-clef à capeler, puis enfilez le courant de manière à réaliser un demi-nœud avec les deux brins parallèles du nœud (Figure 1). Serrez bien le tout (Figure 2). Avec une corde rigide et un support solide (comme lorsque vous voulez assujettir un tuyau d'arrosage à un robinet), utilisez deux paires de pinces afin de bien souquer le nœud ou fixez une poignée à chaque extrémité (à l'aide de deux gros goujons en bois, une paire de tournevis ou tout ce qui peut servir à créer une forme en T) au moyen de nœuds de pilot. Procédez avec précaution -utilisez des gants ou des outils - car une traction répétée sur la corde aura tôt fait de vous abîmer les mains.

 

La meilleure façon de défaire un nœud constricteur consiste à le sectionner. Au moyen d'une lame bien affûtée, coupez le bout diagonal qui passe par-dessus les parties entrelacées du nœud, et celui-ci se défera et se séparera en deux. De cette façon, on évite de marquer ou d'égratigner accidentellement l'objet autour duquel était noué le nœud.

 

 

Pour défaire ce nœud, sectionnez-le avec une lame bien affûtée à l'endroit indiqué en rouge sur la Figure 2.

 

Description 2

Pour réaliser le nœud dans la ganse, passez le cordage autour du point d'amarrage, puis formez une ganse en tirant vers le bas la partie du cordage qui entoure le support (Figure 3). Vrillez la ganse et, avec la boucle ainsi formée, coiffez l'extrémité du support (Figures 4-5).

 

 

Description 3

Le nœud constricteur peut faire office, en bout de cordage, de surliure temporaire que l'on coupe lorsqu'elle ne sert plus. Il peut également être gansé, ce qui permet de le défaire rapidement (Figures 6-7).

 

 

 

La petite histoire

Clifford Ashley a affirmé avoir découvert ce nœud lui-même quelques années après avoir terminé l'écriture de son Grand livre des nœuds (publié en 1944). Pourtant, il ignorait que ce montage avait été illustré en 1931 dans une publication de Martta Ropponen, cheftaine finlandaise qui le considérait comme un nœud de fouet, et même avant, dans Om Knutar (1916) de Hjalmar Ôhrvall, qui le décrivait comme un nœud de bois. Or, selon Lester Copestake, membre de la Guilde internationale des faiseurs de nœuds, il s'agit du nœud d'artilleur utilisé pour fermer les sacs de flanelle contenant la poudre des gros canons que l'on chargeait par la gueule et qui a été décrit, mais malheureusement sans illustration, dans le Book of Knots de Tom Bowling (1890). Cependant, le chercheur américain Cyrus Lawrence Day fait remarquer, dans Quipus & Witches' Knots (University of Kansas Press, 1967), que ce nœud pourrait être le même que celui qu'on trouve décrit, mais encore une fois sans illustration, par le médecin Héraklès à l'époque de la Grèce antique, au premier siècle. Il était alors utilisé pour nouer les écharpes chirurgicales. De toute évidence, rien n'est jamais vraiment nouveau dans l'univers des nœuds.

 

 

 

 

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