Entretien de la peinture

Peinture, Vitrerie, Isolation 1966

Les couches de peinture et autres finis posés sur les surfaces se détériorent rapidement et doivent être périodiquement rénovés. Dans les climats nordiques, le peinturage de l'extérieur des édifices s'effectue pendant les saisons chaudes et la peinture d'intérieur au cours des saisons froides ou intermédiaires.

Les murs extérieurs de certains édifices publics devant être repeinturé à tous les quatre ans, il faudra compter qu'approximativement le quart de l'ensemble de ces édifices publics devrait être peinturé à chaque année.

Intervalles de repeinturage

On peut déterminer à l'avance à quels intervalles devra s'effectuer le repeinturage de différentes surfaces. Les murs extérieurs peinturés en blanc ou de toute autre couleur pâle ont besoin d'être repeinturés à peu près tous les quatre ans.

Lorsque des couleurs foncées ont été employées, cette période pourra se prolonger à 6 ou 8 ans. Les peintures exposées directement aux intempéries se détériorent plus rapidement que celles qui se trouvent à l'abri.

Les murs intérieurs de résidences et de bureaux peuvent attendre jusqu'à quatre ans sans être repeinturés. Les hôpitaux doivent ordinairement être peinturés à tous les trois ans parce qu'ils demandent un plus haut standard d'entretien.

La plupart des cuisines ont besoin d'être repeinturées à tous les deux ans. Le vernis posé sur les planchers se détériore rapidement; dans une large mesure, sa durée dépend du type et du volume de circulation que les planchers ont à subir.

DÉTÉRIORATION DES COUCHES DE PEINTURE

Les peintures et autres finis subissent des modifications lentes et graduelles à partir du moment où ils sont appliqués. Le degré de détérioration qu'ils subissent est une question purement arbitraire qui est généralement laissée à la discrétion du propriétaire.

DIFFÉRENTS STAGES DE DÉTÉRIORATION

La souillure

Avec le temps, la peinture se salit et perd graduellement de son coloris. La peinture au blanc de plomb devient terne et s'assombrit plus rapidement que la peinture au titane, plomb et zinc.

Perte d'éclat

Peu à peu, le revêtement perd son lustre original.

Éffritement

Les pigments se libèrent, deviennent crayeux et tombent facilement au moindre contact d'un corps étranger. À ce stade, la saleté peut être enlevée plus ou moins complètement, mais les couleurs ont tendance à devenir ternes. On laisse rarement aux peintures d'intérieur le temps d'atteindre la période que nous venons de décrire.

FENDILLEMENT

La peinture passe par divers stages de détérioration qui sont:

Les marbrures

Au cours de ce stage des fissures apparaissent d'abord superficiellement sur la couche de peinture mais ensuite elles traversent entièrement les couches jusqu'au bois. La peinture au blanc de plomb se fissure ordinairement en marbrures finement réticulées et peu visibles.

Les craquelures

Lorsque la peinture atteint la période du craquelage, les fissures ont traversé entièrement les couches de peinture qui protègent le bois. Sur le bord des craquelures, la peinture décolle et s'ourle vers le dehors. Le craquelage se produit ordinairement plus tard que les marbrures, spécialement dans les peintures au titane, plomb et zinc.

Désintégration

La désintégration des couches de peinture atteint un degré plus au moins avancé dans la mesure où des soins leur sont donnés au cours du stade où se produisent les marbrures et les craquelures.

Effritement

Une surface peinte qui contient des marbrures ne tarde guère à s'effriter, à se pulvériser. De petits fragments des couches trop vieillies tombent lorsque les fissures se prolongent, s'entrelacent et traversent les couches de part en part.

Les surfaces dont la peinture est pulvérisée peuvent facilement être préparées en vue de recevoir la peinture fraîche et constituent une excellente base pour de nouvelles couches.

Écaillage

Les craquelures et l'ourlage des surfaces peintes donnent suite à l'écaillage. Les bords décollés des couches de peinture se cassent après avoir ondulé. Les surfaces dont la peinture est écaillée demandent une préparation soignée avant d'être repeinturées et constituent une base peu recommandable pour la nouvelle peinture.

Altérations

La surface sur laquelle la peinture a été appliquée n'est pas sans exercer une grande influence sur le degré d'altération des couches de peinture. L'effritement et l'écaillage se produisent sur les lisières à texture dense et fine du bois d'été (aubier) beaucoup plus vite que sur le bois plus léger et plus tendre du printemps (liber).

C'est pour cette raison que la désintégration de la peinture est plus rapide sur les bois francs à texture grossière que sur les bois d'un poids léger et à croissance lente auxquels les «âges» étroits donnent une texture plus uniforme.

Sur le fer, la rouille se forme aux endroits où l'humidité pénètre à travers les fentes qui se produisent dans la couche de peinture. La rouille accomplit encore son œuvre en-dessous des surfaces peintes, sur les rebords dénudés où elle décolle la couche de revêtement et la fait quelquefois s'écailler.

Sur la brique et le béton l'irrégularité des joints ou une texture inégale de la surface déterminent diverses altérations de la peinture qui les recouvre.

DÉFAUTS ET RÉMÉRES

Les défauts que révèle une surface peinte, comme, par exemple, les fendillements, les gerçures, les écailles, les ampoules, les taches et la perte de lustre, pourront être plus facilement éliminés si leurs causes, leurs moyens de prévention, ainsi que leurs remèdes sont bien compris des peintres en bâtiment.

Les observations suivantes ont été groupées en vue d'aider les peintres en bâtiment à reconnaître les causes des défauts qu'ils observeront dans la pratique de leur métier et à corriger ces défauts.

Les gerçures, les ampoules et les craquelures, de même que la peinture qui écaille sur le bois ou les surfaces plâtrées peuvent avoir différentes causes. Par exemple, le plâtre peut ne pas avoir suffisamment durci préalablement au peinturage.

Il se peut encore que des couches trop épaisses aient été appliquées lors de peinturages précédents soit sur le plâtre, soit sur le bois.

La présence d'humidité sous la surface peinturée ; l'imperfection des mélanges au moment de la préparation de la peinture ; une trop grande quantité d'huile dans la couche de base, qu'elle soit appliquée sur du bois ou sur du plâtre ; trop de siccatif employé dans la première couche ; la présence de plusieurs couches de compositions ou de marques différentes ; la peinture précédente était de qualité inférieure — voilà autant de raisons qui peuvent affecter le fini de la peinture.

Ces défauts peuvent être prévenus — ainsi il est recommandé de ne jamais peinturer sur du plâtre frais ; on doit attendre que le plâtre soit complètement sec.

En outre, il faut toujours s'assurer que l'on utilise de la peinture de la consistance requise. La couche de base doit contenir de l'huile, de la térébenthine et du siccatif dans un rapport conforme aux exigences du travail à exécuter; le siccatif ne doit être ni trop abondant, ni trop déficient. Enfin, on doit s'abstenir d'employer une peinture de qualité inférieure.

Pour corriger les défauts que nous venons d'analyser, lorsqu'ils n'ont pu être prévenus, il faut enlever toute la peinture en la grattant ou en la sablant ; ou bien le dépeinturer en ayant recours à une lampe à essence s'il s'agit d'une surface de bois.

On peut, à cette même fin, employer des nettoyeurs chimiques spéciaux pour la peinture; en ce cas, il faut nettoyer à fond la surface après y avoir employé un nettoyeur chimique.

Si la peinture sèche trop lentement sur une surface de bois ou de plâtre, ou si la couche de peinture paraît graisseuse, cela est probablement occasionné par la présence antérieure de certains corps gras sur la surface.

Un manque de siccatif dans la préparation employée ; l'emploi d'une huile de lin de qualité inférieure et l'addition d'une certaine quantité d'huile minérale à la peinture produisent aussi le même résultat que l'on prévient en lavant une surface à fond avant de la peinturer, en employant la quantité indiquée de siccatif dans le mélange de peinture et en s'abstenant d'incorporer à la peinture des huiles frelatées.

La peinture que l'on applique sur du plâtre peut parfois paraître mouchetée ou picotée une fois sèche. Ce défaut est attribuable au fait qu'on a posé une couche de fond trop mince ; celle-ci ne masque pas suffisamment la surface. La qualité inférieure de la peinture utilisée pour cette première couche cause aussi ce défaut que l'on peut prévenir en appliquant toujours la quantité voulue de peinture comme couche de base afin de bien masquer la surface.

Si l'on s'applique à bien masquer tous les points faibles — nœuds, trous de clous, piqûres d'insectes, fentes, etc., — avant d'appliquer la dernière couche de peinture, on s'évitera d'avoir à recommencer tout le travail.

Il est en outre à conseiller de n'employer que des préparations ainsi que des bouche-pores (sealers) à crépi de qualité reconnue.

Lorsque la peinture posée sur le bois ou le crépi devient terne et s'effrite, on peut en chercher la cause dans l'infériorité des matériaux employés — pigments, térébenthine, huile de lin, siccatifs, etc.

L'application des dernières couches par une température humide ou pluvieuse et l'humidité de la surface lorsque sont posées les dernières couches produisent les mêmes effets.

Il faut donc toujours employer des ingrédients de bonne qualité ; s'assurer en outre que les surfaces soient bien sèches et que la température soit favorable avant de peinturer ; éviter enfin de peinturer une surface qui suinte. Le meilleur moyen de remédier à ces défectuosités lorsqu'on les constate après coup, est de repeindre entièrement la surface affectée après avoir enlevé la couche de peinture qui accuse ces défauts.

Les coulisses et cloches de peinture qui apparaissent en relief sur une surface peinte proviennent généralement de ce que la peinture est trop claire, ou qu'elle n'a pas été suffisamment «étirée».

Si la température de la surface peinte est trop froide et si les ingrédients de la peinture sont de piètre qualité, on s'expose aux mêmes résultats qui seront prévenus par l'emploi d'une peinture ayant la consistance requise, et par des applications régulières, égales, uniformes de chaque couche.

Il importe de toujours étirer parfaitement la peinture avec le pinceau et, en autant que la chose est possible, faire disparaître toute coulisse que l'on découvre avant que la peinture ne sèche. Sur une surface fraîchement peinturée on corrigera ces coulisses en les lissant au pinceau.

Si la surface est sèche, il faudra sabler ou racler toutes les coulisses et les traces qui apparaissent en relief et ensuite poser une couche finale en ayant soin d'éviter les causes d'échec mentionnées plus haut.

Les suintements de gomme à l'endroit des nœuds ainsi que la transparence de l'ancienne peinture à travers la nouvelle, sur une surface de bois ou de plâtre, peuvent être occasionnés respectivement par la dissolution de la gomme des nœuds par la peinture ; par des manques ou glissements ; par l'application d'une quantité insuffisante de peinture pour couvrir convenablement la surface ou par l'application d'une couche trop mince de peinture.

Par ailleurs, une surface trop foncée pour être masquée par seulement une ou deux couches de peinture plus pâle, ainsi que l'application inégale d'une peinture pâle sur ces surfaces foncées, peuvent provoquer les mêmes ennuis que l'on préviendra en masquant d'abord d'un shellac clair et sans résine tous les nœuds que l'on découvre. Il faudra aussi veiller à ne pas laisser de manques.

Un autre remède préventif dans les cas qui nous occupent, consiste à veiller à poser un nombre suffisant de couches de peinture de la consistance appropriée si la surface est foncée ou d'appliquer un nombre suffisant de couches pour masquer les applications antérieures d'une peinture foncée.

Le suintement des surfaces plâtrées est généralement attribuable à l'humidité de l'atmosphère, à une ventilation insuffisante, au fait que la pièce en question n'ait pas été assez chauffée, ou que l'intérieur de l'édifice est froid alors qu'il fait chaud à l'extérieur.

Avant de songer à peinturer une pièce où l'on observe ces symptômes, il faut absolument la chauffer, ou attendre qu'un changement dans la température ait permis au plâtre de sécher entièrement.

QUAND FAUT-IL REPEINTURER?

Sur le métal

On doit repeinturer le métal au commencement ou avant le stade de désintégration. Heureusement, la présence de la rouille se décèle rapidement par sa couleur. Si on laisse la rouille atteindre un degré avancé, il est beaucoup plus difficile de préparer la surface pour un nouveau peinturage.

Le bois, la brique et le béton

 Si l'on veut obtenir une très bonne apparence, on verra à repeinturer le bois, la brique et le béton dès que se manifeste la désintégration de la surface peinte. On pourra retarder le repeinturage jusqu'au stade de la désintégration avancée si l'on se contente d'une apparence ordinaire.

Plusieurs édifices sont construits de bois sur lequel la peinture sera dans un état avancé de désintégration après quatre ans.

Cependant, il n'est pas recommandable de peinturer ces édifices plus souvent qu'à tous les quatre ans parce que les couches épaisses de peinture que de trop fréquents peinturages accumulent sur leurs surfaces ne durent guère longtemps.

Les peintures dont la désintégration se caractérise par des marbrures et l'effritement sont ordinairement plus satisfaisantes et coûtent moins cher d'entretien que les peintures que l'âge et les intempéries font gercer, fendiller et s'écailler.

Surfaces exposées à l'usure

 Les planchers et autres surfaces peintes qui sont exposées à l'usure par frottement se détériorent ordinairement aux points de circulation maximum sans passer par les différents stades intermédiaires que nous avons décrits plus haut.

À l'intérieur des immeubles, les couches de peinture, parce qu'elles ne sont pas exposées aux intempéries, peuvent rester longtemps aux stades intermédiaires où elles paraissent souillées et ternes.

On devra repeinturer ces surfaces lorsqu'elles paraissent trop ternes et trop décolorées pour conserver leur bonne apparence ou lorsqu'elles sont usées par des lavages répétés.

LES PEINTURES INCOMPATIBLES

II est toujours plus prudent de repeinturer les surfaces avec la même sorte de peinture que celle que l'on recouvre — à moins que l'expérience ait démontré que les peintures superposées ne sont pas incompatibles. Il faudra donc n'employer que des combinaisons de couches d'apprêt et de peinture appropriées les unes aux autres.

Des peintures dissemblables peuvent causer une détérioration rapide ou des inconvénients sérieux.

Parmi ceux-ci citons :

Le boursoufflage

 Le boursoufflage provient du ramollissement de la vieille peinture par les solvants forts de la nouvelle couche. La peinture à base de caoutchouc synthétique, entre autres, contient des solvants qui sont souvent employés dans les détergents (removers) et qui en interdisent l'usage sur la peinture à l'huile.

Le rampage (crawling)

Le rampage se produit lorsque la nouvelle peinture n'imprègne pas la surface de la vieille peinture, et qu'au lieu de s'étendre elle forme des gouttes ou des coulisses comme de l'eau sur une surface graisseuse.

Séchage retardé

Si l'on omet d'enlever la cire qui reste sur les surfaces où des détergents de peinture ont été employés ceci retardera probablement ou empêchera le séchage d'une nouvelle couche de peinture.

Les gerçures

 Ce défaut se manifeste par le fait que la peinture nouvellement appliquée se fendille et glisse sur la vieille surface, laissant voir l'ancienne couche à travers les fissures qui prennent souvent l'aspect d'une peau d'alligator.

La peinture se fendille et se gerce de cette façon pour divers motifs dont voici les principaux:

(a) On applique de la peinture ordinaire sur de la peinture bitumineuse ou du goudron à couverture. Des gouttes de goudron à couverture tombent parfois sur les murs de certains édifices ; ces coulisses devraient être nettoyées avant qu'une tentative quelconque soit faite en vue de recouvrir ces surfaces avec une peinture ordinaire.

(b) On applique de la peinture sur des dépôts de goudron ou de shellac couvrant les nœuds.

(c) On étend de la peinture ou de l'émail sur du vernis.

(d) De la peinture ordinaire, blanche ou de couleur claire, est appliquée sur du brun foncé, du vert, sur des boiseries noires ou sur de la peinture rouge à bâtiments.

Les peintures mal préparées

II faut toujours employer des peintures de marques établies et les diluer, les mélanger et les appliquer de la façon prescrite dans le manuel ou le «mode d'emploi» qui accompagne chaque bidon. Pour éviter les variations dans leurs teintes et dans leur éclat, on devra couler les peintures après avoir ajouté les pigments, et les agiter fréquemment durant leur application.

Procédés d'application et conditions défavorables à la peinture

 Les couches de finition ne conserveront pas, en séchant, leur lustre normal et leur couleur standard si les couches de fond n'ont pas été bien appliquées et si la peinture de fond ou la peinture de finition sont trop diluées ou ont été étendues en couches trop minces.

Ce défaut peut se manifester uniformément sur toute la surface ou se limiter à de petites étendues. Il se manifestera en particulier dans le repeinturage ne comportant qu'une seule couche si le peintre omet de contrôler les qualités d'absorption de la vieille couche, s'il applique la peinture en trop petite quantité ou la dilue trop.

La peinture fraîche exposée à la brume peut aussi perdre son lustre et sa couleur. Si l'on omet d'appliquer une couche de fond sur les endroits nouvellement mastiqués du bois ou des reprises de plâtre et si l'on oublie de réparer correctement les fissures de la maçonnerie ou du stucco, la peinture nouvellement posée perdra son lustre et sa couleur par endroits. On corrigera de telles défectuosités en appliquant une couche additionnelle de finition.

La pluie et le sable

La peinture fraîchement appliquée peut accuser des marques s'il pleut ou s'il tombe une forte rosée pendant qu'elle sèche. Ordinairement ce défaut n'est pas visible à une certaine distance, n'affecte pas la durée de la peinture et ne nécessite pas une application additionnelle de peinture.

Le sable soufflé par le vent sur la peinture nouvellement posée peut s'incruster dans la couche. Quoique la surface puisse alors paraître quelque peu souillée, ceci ne saurait être considéré comme un défaut grave.

Les rides

 Les rides sont des plissements qui se forment dans la couche de peinture pendant qu'elle sèche.  Les rides peuvent varier de profondeur. D'aucunes sont très prononcées et se voient facilement tandis que d'autres sont à peine perceptibles et peuvent sembler, à première vue, être une simple dégradation du lustre de la peinture.

Quoique les rides puissent se former à toute époque de l'année si la peinture est appliquée par couches inconsidérément épaisses, elles se forment le plus souvent pendant les saisons au cours desquelles il y a des chutes marquées de la température — de 20° F. ou plus — quelques heures après l'application de la peinture.

Moisissure de la peinture

Dans les climats chauds et humides, tout autant que dans les appartements chauds et humides sous n'importe quel climat, les peintures peuvent se couvrir d'une sorte de mousse blanche qui lui donne une apparence poussiéreuse ou pulvérulente.

C'est une moisissure provoquée par un minuscule champignon; elle décolore par des efflorescences les surfaces recouvertes de peinture et de certaines autres substances. Il y a plusieurs manières d'empêcher cette moisissure.

On peut y arriver:

En éliminant l'humidité

Quand la chose est possible, on empêchera la peinture de se couvrir de ces efflorescences en éliminant l'humidité nécessaire à son développement par une meilleure ventilation.

En choisissant les peintures

 Comme les peintures varient dans leurs susceptibilités à se couvrir de moisissures, celle-ci peut être évitée en choisissant des peintures qui lui offrent une meilleure résistance.

Parmi les peintures à bâtiments blanches ou de couleurs claires, celles qui contiennent de l'oxyde de zinc sont ordinairement réfractaires à la moisissure mais leur résistance peut s'amoindrir si elles sont excessivement diluées à l'huile de lin.

Les peintures à boiseries d'intérieur de couleurs foncées telles que le vert, le brun ou le noir offrent peu de résistance aux invasions de fongosités, spécialement si elles sèchent très lentement. Par contre, les peintures à l'eau et au ciment y sont rarement sujettes.

Les peintures d'intérieur et l'émail y sont assez susceptibles quoiqu'y étant plus réfractaires que les peintures à l'eau froide, à la «calcimine» et à l'émulsion de résine — et ceci, en dépit du fait que les peintures à l'eau et à l'émulsion de résine contiennent habituellement des agents destructeurs de champignons appelés fongicides.

Emploi des fongicides

 L'addition de fongicides à la peinture accroît la résistance à la moisissure. Des fongicides appropriés à la protection des peintures sont disponibles sous des formes qui permettent de les incorporer facilement à la peinture — ce que font d'ailleurs les manufacturiers eux-mêmes.

Le bichlorure de mercure est le plus efficace de ces agents et s'ajoute à la peinture qui sert aux revêtements extérieurs en quantité d'environ une partie de bichlorure pour 500 parties de peinture, ou d'une partie de bichlorure pour 900 parties de peinture, selon la gravité de l'invasion des moisissures.

Il ne faut pas permettre à cette solution de toucher à la peau. Le pentachlorphénol est aussi un préventif efficace contre la moisissure ; il est moins dangereux que le bichlorure puisqu'il est relativement non toxique pour les humains.

En nettoyant les surfaces

Avant de peinturer les surfaces qui ont été envahies par la moisissure, il faut laver au savon et à l'eau les endroits affectés et les rincer ensuite à l'eau propre. On laisse la surface sécher avant de peinturer. Une solution d'une livre de phosphate de trisodium dans 1 gallon d'eau est également effective. Si la moisissure n'est pas nettoyée, elle réapparaît éventuellement à la surface de la nouvelle peinture.

Défauts de construction

Les défauts de construction qui permettent à l'eau ou à l'humidité de pénétrer derrière les boiseries, la maçonnerie ou le plâtre sont nuisibles aux couches de peinture. Les alternances de sécheresse et d'humidité font pourrir le bois et entraînent la décoloration de la peinture qui s'ampoule, s'écaille et crevasse prématurément, puis s'effrite et tombe.

Les peintres doivent être en mesure de reconnaître les défauts de construction afin qu'ils puissent être portés à l'attention de l'entrepreneur, et corrigés, avant que le repeinturage soit commencé.

Ventilation des fondations et des lambris

On doit pourvoir à la ventilation suffisante des fondations et des lambris afin de garder sèches les boiseries d'un bâtiment. Non seulement les boiseries humides nuisent-elles à la peinture, mais encore elles font pourrir et gondoler les planchers.

Les ouvertures de ventilation dans les fondations ou les plinthes ne doivent pas être de moins de 0.5 pour cent de l'étendue des planchers plus 0.5 pieds carrés par 25 pieds linéaires des murs extérieurs.

Fig. 22. Un solage mal drainé peut occasionner toutes sortes d'ennuis à cause de l'humidité qu'il permet de s'introduire entre les murs.

Élimination des eaux pluviales

II ne faut pas laisser l'eau de pluie s'infiltrer sous les bardeaux ou à travers les murs de maçonnerie. Les toits devraient dépasser des murs aux larmiers parce qu'il est difficile de faire des joints étanches lorsque les larmiers et les murs se joignent sans renvoi d'eau.

Lorsqu'il s'agit des porches et des galeries, on devra ajuster les joints qui peuvent exister entre les barreaux et les poteaux afin de les rendre aussi serrés que possible.

Les menuisiers devraient faire tremper, pendant quelques minutes après qu'ils ont été coupés et ajustés, tous les bouts des barreaux et poteaux dans des solutions qui les rendront imperméables. Les joints entre les planches qui forment les angles d'un mur ou entre les cadres de châssis et les planches à clin ne permettent que très rarement à la pluie de s'infiltrer; il est donc inutile de les remplir avec du mastic ou de l'étoupe à calfater.

Fig. 23.— On peut prévenir l'infiltration des eaux pluviales sous les surfaces peintes en ayant recours:

a) au remplacement des bardeaux défectueux ; b) à l'usage des solins aux joints des seuils ; c) au mastiquage des fentes et joints ouverts ; d) à l'emploi des solins entre les bardeaux et les lambris.

Fig. 24.— Les extrémités des planches à clin doivent être scellées avant d'être clouées. On doit aussi veiller à bien joindre les extrémités des planches sous les cadres d'ouverture.

Élimination de la condensation entre les murs

Le boursoufflage et l'écaillage de la peinture sont ordinairement causés par la condensation de l'humidité entre les murs par suite de la température froide et le plus généralement pendant le premier hiver qui fait suite au peinturage ou peu de temps après.

Une ventilation judicieuse ou l'installation, en dedans des murs extérieurs, d'isolants appropriés, aideront à prévenir le boursoufflage de la peinture.

La condensation de l'humidité dans les murs peinturés peut aussi être occasionnée par le séchage trop rapide du plâtre par un chauffage artificiel sans ventilation suffisante ; par les espaces d'air humide et stagnant qui se trouvent enclavés sous les porches ou les parties de structure dépassant l'excavation des fondations ; par le manque de ventilation dans les parties non finies du grenier ; par des fondations non étanches; par les fuites qui se produisent dans le système de plomberie; enfin, par des occupations qui produisent à l'intérieur d'un bâtiment des quantités excessives d'humidité durant la saison froide.

À moins que les causes de condensation de l'humidité soient corrigées avant le peinturage, la nouvelle peinture s'écaillera bientôt, laissant le bois qui forme le lambris sans protection contre les attaques prématurées de la pourriture. (Voir fig. 25b).

Fig. 25a.— La condensation de l'humidité provenant du plâtre nouvellement posé dans une pièce qui n'est pas suffisamment ventilée ou chauffée, empêche les lambris extérieurs de bien sécher. La peinture, posée dans ces conditions, finit par peler ou s'écailler.

 

Fig. 25b.— Les fondations mal drainées, de même que les fuites ou la condensation qui suinte du système de plomberie dans un grenier, peuvent non seulement affecter la permanence de la peinture, mais aussi causer de graves dégâts d'autre nature.

Réparation des planches des lambris

On devra reclouer solidement toutes les planches déclouées avant de préparer une surface pour effectuer le repeinturage.

Rebouchage des trous de la surface

Après que la surface aura été recouverte d'une couche de fond et que la peinture aura séché complètement, on appliquera du mastic à toutes les défectuosités de la surface telles que les trous de clous, les fissures, les trous de nœuds et les grosses entailles.

Préparation des surfaces

 Dans les cas où quelques planches sont dénudées de peinture, alors que celle-ci a raisonnablement bien tenu sur les surfaces adjacentes, on remplacera les planches incriminées par de nouvelles planches dont le bois possède de bonnes caractéristiques de rétention pour la peinture.

On devra s'assurer que toutes les surfaces sont propres, sèches et libres de poussière. On enlèvera la peinture boursoufflée, effrités et décollée en se servant d'une brosse d'acier et de papier sablé, ou encore d'un outillage mécanique comportant, par exemple, une brosse d'acier fixée au mandrin d'une perceuse électrique.

On devra traiter les défectuosités de surface telles que les coulisses de résine, les nœuds et la moisissure de la façon décrite plus haut. (Voir plus haut).

Application de la peinture

 On ne doit appliquer une couche d'impression sur les plaques dénudées de peinture que dans les cas où la construction a été peinturée depuis moins de deux ans et alors seulement là où l'on peut voir que la peinture est ourlée ou écaillée sur les murs.

Il faudra masquer par une couche d'impression les planches qui ont mal retenu la couche précédente si elles ne doivent pas être remplacées, et l'on fera l'impression complète de toute nouvelle planche qui en remplace une vieille.
Une pleine couche de peinture de finition doit être appliquée à raison d'un gallon par 600 pieds carrés.

Impression des plaques dénudées suivie d'une pleine couche d'impression

Sur les bâtiments où la peinture date de plus de deux ans et se détériore, on enlèvera la peinture qui se désagrège et l'on appliquera une couche d'impression aux endroits affectés (spot priming).

Cette opération sera suivie d'une pleine couche d'impression sur toute la surface, appliquée à raison d'un gallon par 700 pieds carrés de surface. On laissera sécher la surface pendant au moins 48 heures et l'on appliquera ensuite une pleine couche de peinture de finition à raison d'un gallon par 600 pieds carrés de surface.

Lorsque la peinture détériorée doit être enlevée sur toute la surface on y passera la brosse d'acier puis on raclera la peinture avant de passer la surface au papier sablé. Ensuite on posera une couche d'impression sur la totalité de la surface. Lorsque cette couche d'impression aura durci on appliquera une pleine couche de peinture de finition à raison d'un gallon par 600 pieds carrés.

Surfaces marbrées, crayeuses et pulvérulentes

 Une pleine couche d'impression doit recouvrir la surface lorsque la peinture y est marbrée ou s'effrite après être devenue crayeuse et pulvérulente, mais est demeurée par ailleurs intacte excepté sur les nœuds. Avant d'appliquer la couche d'impression, il faudra passer la brosse d'acier sur tous les nœuds afin d'en enlever la peinture qui s'écaille. La couche de finition devra être appliquée lorsque la couche d'impression est complètement sèche et durcie.

Omission de la couche d'impression

Les constructions sur lesquelles la peinture ourle ou s'écaille sur les nœuds peuvent être repeinturées d'emblée en y appliquant une seule couche de peinture de finition — sans couche d'impression — seulement, on veillera à ce qu'un gallon de peinture ne couvre pas plus de 600 pieds carrés de surface.

Le dessous des renvois d'eau et gouttières, de même que le plafond des vérandas, doivent être recouverts d'une couche de peinture de finition appliquée à raison d'un gallon par 600 à 700 pieds carrés quel que soit l'âge de la peinture précédemment posée à ces endroits.

 

 

 

 

 

 

 

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