Prévention des accidents et premiers soins

Peinture, Vitrerie, Isolation 1966

Aucun métier n'est exempt de dangers. A part les dangers qui découlent de la manipulation de la peinture préparée à base de plomb, les peintres doivent veiller à se prémunir contre plusieurs risques d'accidents. Nous allons tâcher d'indiquer la nature de ces risques et, en même temps, les moyens d'éviter qu'ils n'aient des conséquences fâcheuses.

MESURES DE SÉCURITÉ

Règle générale, toute l'attention requise doit être donnée aux circonstances qui peuvent mettre en danger la sécurité des employés occupés à la peinture. Les mesures de sécurité doivent viser à protéger les personnes contre trois sortes de dangers :

1° Les risques d'accidents attribuables aux échelles, aux échafauds et à l'équipement en général ;

2° Les risques de feu provenant des matériaux inflammables ;

3° Les dangers qui menacent la santé par suite de la présence de matières toxiques dans la peinture et ses ingrédients. La présence de l'un de ces trois éléments peut affecter la sécurité des employés. Il va de soi qu'il est essentiel de prendre immédiatement les mesures qui s'imposent pour corriger ou éliminer de telles conditions de travail.

Émanations d'alcool, d'ammoniaque, des teintures acides, de benzol, laques, acide oxalique, solvants, détergents (removers) de peinture et de vernis.

Ces substances, si on les inhale, provoquent des maux d'estomac ou des étourdissements, parfois la colique des peintres. Elles peuvent attaquer la vue.

Afin de se protéger contre ces inconvénients, il importe de toujours travailler dans des endroits où la ventilation est facile.

Si on se sert de détergents, il faudra mettre des gants de caoutchouc. Lorsque les émanations sont très fortes, on devra utiliser un masque respiratoire ou, à défaut, un mouchoir humecté pour recouvrir la bouche et le nez.

À des intervalles fréquents, il faudra quitter le travail et aller respirer l'air pur au dehors.

Si les yeux sont affectés, voir un médecin.

Chocs électriques

 Les peintres sont sujets à subir des chocs en travaillant à proximité et autour des fils et des sorties ou accessoires électriques. «Les chocs peuvent occasionner des brûlures plus ou moins sérieuses, des chutes en bas des escabeaux ou des échafaudages.

On se protégera en coupant le courant si possible avant de commencer le travail. En tout cas, il faudra faire montre de prudence lorsqu'on travaillera autour des appareils électriques et se montrer particulièrement prudent lorsqu'il faudra employer des éponges imbibées ou de la laine d'acier à proximité de ces appareils

II est très dangereux de se servir de détergent (remover) à ces mêmes endroits.

Les éclats de rouille, de plâtre ou de peinture sèche peuvent occasionner des blessures aux yeux lorsqu'on nettoyé des surfaces. Il convient de faire preuve d'une grande prudence au cours des travaux de cette nature et de porter des verres protecteurs. Si l'œil est blessé sérieusement, voir un médecin.

Le peintre-décorateur ne doit pas oublier qu'il se trouve constamment en danger de subir une attaque de saturnisme (empoisonnement par le plomb, dont toute peinture renferme des traces). Il doit en conséquence prendre toutes les précautions possibles afin de se protéger de ce danger.

Soit dans la peinture délayée, soit sous forme de poussière flottant dans l'air, le plomb peut pénétrer dans le sang par la bouche et les organes digestifs, par les voies respiratoires et, jusqu'à un certain point par les pores de la peau.

Afin de prévenir l'empoisonnement, il importe de se tenir les mains et les ongles bien propres, de prendre des bains fréquents et de porter pendant le travail des vêtements spéciaux que l'on enlève immédiatement après.

Avant les repas, il faut se laver soigneusement les mains à l'aide d'un savon et d'eau tiède, et aussi de se bien nettoyer les ongles. On peut assouplir la peau par l'application d'une mince couche de vaseline. On ne devrait jamais manger dans un endroit ou l'on suspecte la présence dans l'air de particules de peinture sèche.

Avant de commencer le repas, on devrait en outre se rincer la bouche à l'eau fraîche à plusieurs reprises.
Le peintre doit suivre un régime comportant une nourriture saine et soutenante. Il devra boire du lait fréquemment et en abondance. Par contre il devra éviter l'usage des spiritueux.

L'usage d'un masque respiratoire contribue à écarter le danger d'aspirer des poussières contenant du plomb.
On devra porter une calotte et une vareuse ou des salopettes. Lorsque l'on manipule des peintures à base de plomb on devra en outre porter des gants.

Tous les vêtements devront être changés fréquemment pour éviter qu'ils ne deviennent saturés de substances nocives provenant de la peinture.

Les particules de pierre de même que la poussière résultant du sablage et du balayage des surfaces peuvent causer des irritations du nez et de la gorge, des crachements continuels, des maux de gorge et des maux de tête.

Pour prévenir ces ennuis, il est recommandable de toujours porter un mouchoir humide couvrant le nez et la bouche lorsqu'on vaque à ce genre d'occupation et même porter de un masque respiratoire si nécessaire.

Les coupures superficielles avec les ciseaux, la tôle, le verre, ainsi que les échardes sont souvent le partage des ouvriers au travail.

Ces petites blessures peuvent s'infecter ; il faut être très prudent lorsqu'on se sert d'un tournevis, d'un couteau ou d'un ciseau pour ouvrir des boîtes de peinture; de même en taillant de la vitre, il faut prendre garde au verre cassé ainsi qu'aux éclats. Afin d'éviter l'infection, aseptisez immédiatement toute coupure avec de l'iode ou de la térébenthine.

Des contusions, des coupures, des fractures peuvent être causées par une chute ou une glissade en bas d'une échelle, d'un échafaud, de tréteaux, de câbles, de madriers et de surfaces mouillées et glissantes.

LES DANGERS D'ACCIDENTS

Leurs causes

 Les dangers d'accidents auxquels sont exposés les peintres proviennent ordinairement d'une construction défectueuse des échafaudages et plateformes de travail ; la manière dont les échelles et échafauds sont utilisés peut également favoriser les accidents.

Précautions

 Comme mesure de précaution contre de tels accidents, les contremaîtres doivent vérifier les échafauds, les éprouver avant d'en permettre l'usage. Les dispositifs suivants sont prohibés, à savoir:

1) Les plateformes étançonnées à plus de 8 pieds du sol ;
2) Les chevalets sur des échelles à triple extension ;
3) Les échelles peinturées ;
4) Plus de trois étages d'échafauds sur tréteaux.

Les précautions à prendre contre ces accidents sont:

De toujours nettoyer la peinture et l'huile qui peuvent se fixer sur les madriers, essuyer tout liquide renversé, bien voir à ce que les câbles soient aux bons endroits, avoir une descente d'urgence au centre de tout échafaudage et construire des gardes à l'arrière des échafauds pour votre protection ; toujours inspecter, vérifier tout échafaud en sondant du pied cet échafaud ; inspecter les câbles afin de se rendre compte s'ils sont en bon ordre; toujours laisser les madriers dépasser les tréteaux de 10 à 12 pouces.

Dans le cas de blessures voyez le médecin.

Les matériaux' jetés en bas d'un échafaud peuvent blesser quelqu'un passant à cet endroit. Les échafauds de mauvaise construction, tels que ceux construits de boîtes ou barils sont également dangereux ; un ouvrier pourrait y perdre l'équilibre et ces échafauds pourraient s'effondrer causant des fractures ou d'autres blessures graves.

Par mesure de prudence, ne jetez jamais de matériaux ou d'outils d'un échafaud ; ne laissez pas d'espaces de plus de 8 pieds pour chaque homme entre les tréteaux ; ne montez jamais sur des boîtes, des barils, des chaises ou des tables; servez-vous toujours d'escabeaux ou d'échelles ; servez-vous toujours du garde-fou ou des lignes de sûreté lorsque vous travaillez sur un échafaud.

LES DANGERS D'INCENDIE

Vapeurs et liquides inflammables

Les vapeurs et les liquides inflammables sont les principales causes d'incendie et d'explosions.

Les peintures, les huiles siccatives et les diluants (thinners) constituent des dangers s'ils sont exposés à une flamme ou à de hautes températures, ou quand ils sont laissés dans des contenants ouverts permettant aux vapeurs ou émanations inflammables de s'en échapper.

Ces vapeurs et ces liquides peuvent prendre feu par la combustion spontanée des substances avoisinantes, par les flammes, les étincelles ou la chaleur excessive. Comme la peinture, les diluants de vernis et les huiles siccatives sont volatiles à un très haut degré—d'extrêmes précautions doivent être prises à l'égard de ces matières.

La térébenthine et les essences de pétrole

La térébenthine et les essences de pétrole sont des diluants communément employés dans la préparation des peintures et vernis. Ces substances s'enflamment à des points variant de 20° à 110° F. Des diluants spéciaux, dont les points d'inflammation sont inférieurs à 20°, sont quelquefois employés.

Les peintures et vernis préparés sont aussi dangereux que les diluants qu'ils contiennent.

Peintures à l'huile

 La manipulation des peintures à l'huile comporte des risques à cause des huiles siccatives qu'elles contiennent. Une certaine proportion de ces huiles, exposée à l'air en contact avec des matières combustibles telles que les rebuts de coton et les chiffons à nettoyage, provoque une élévation de la température qui peut entraîner la combustion spontanée.

Précautions

 1° On doit interdire au personnel de fumer dans les ateliers de peinture ainsi que dans les pièces où se font les mélanges, de même que dans leur voisinage immédiat. Des avis «Défense de Fumer» doivent être affichés bien en évidence dans ces endroits.

2° Pour les opérations de peinture au pistolet, on doit se procurer des cabines approuvées et spécialement destinées à ces fins. Ces cabines à peinture doivent être assez grandes pour qu'il n'y ait aucun danger de mélange explosif entre les vapeurs et l'air ambiant.

3° Les surfaces des cabines servant à la peinture au pistolet doivent être humectées avant que les balayures et les dépôts de peinture puissent être enlevés sans danger des cloisons de ces cabines; ces déchets doivent être placés dans des contenants de métal et jetés à l'eau, ou encore on les fera brûler à l'extérieur de l'édifice.

Ne brûlez pas les résidus dans des bouilloires ou dans des poêles ou fournaises et autres appareils de chauffage ; lorsqu'ils sont exposés à des températures même très peu élevées les dépôts de laque dégagent des gaz inflammables et explosifs.

4° Pour enlever les résidus de peinture sur des surfaces métalliques, on devra employer des grattoirs ou racloirs en métal doux et qui, par conséquent, ne sont pas susceptibles de dégager des étincelles.

5° Une mince couche de savon liquide, de graisse épaisse, ou de vaseline, appliquée sur les murs des cabines de vaporisation et couverte avec du papier, absorbera les excès de peinture vaporisée par le pistolet. À intervalles réguliers on devra enlever cette graisse car elle pourrait absorber assez de peinture ou de solvants, à la longue, pour augmenter le risque de feu au lieu de l'amoindrir.

6° II ne faut jamais verser de gazoline, d'huile de charbon, de naphte ou autre solvants inflammables dans les cylindres de compresseurs, dans la tuyauterie ou dans les réceptacles du système de vaporisation. Pour nettoyer ces pièces et accessoires, on utilisera de l'eau savonneuse ou quelqu'autre solution non toxique et non inflammable.

7° On devra s'abstenir d'exposer les vernis et la peinture directement aux rayons du soleil et à des appareils produisant une chaleur excessive, de la fumée, des étincelles et des flammes. L'utilisation des lanternes, jets à gaz, lampes à pétrole, chalumeaux et torches devrait être catégoriquement prohibée dans toute boutique à peinture.

8° Tous les appareils malaxeurs, les filtres, les pompes, les moteurs, les arbres de couche, les barils et les récipients d'égouttage doivent être soigneusement connectés à la niasse (grounded) conformément aux exigences du code provincial de l'électricité.

9° Les entrepôts et les immeubles servant à emmagasiner et à mélanger la peinture doivent rester libres de débris et de matières inflammables.

10° On sera bien avisé de placer des seaux remplis de sable près des pompes qui servent à remplir les récipients. Ce sable absorbera les liquides qui peuvent déborder des contenants. On ne doit jamais employer de sciure de bois à cette fin.

11° A la fin de la journée, tous les établis devront être nettoyés en les raclant avec un couteau à mastic, du diluant et des chiffons. Tous les récipients d'égouttage placés en-dessous des pompes et des robinets doivent être vidés dans des contenants de métal fermés et l'on doit nettoyer les récipients avec des chiffons propres.

12° Les chiffons et les torchons imprégnés de peintures et solvants ne doivent jamais rester dans un édifice servant à la peinture. Si des chiffons doivent servir plusieurs fois on fera montre de prudence en les gardant à l'extérieur de l'édifice dans un contenant de métal fermé ou en les immergeant dans l'eau pour prévenir la combustion spontanée. On utilisera des contenants à l'épreuve du feu et approuvés pour les chiffons qui doivent être gardés à l'intérieur.

13° Comme les vêtements souillés d'ingrédients à peinture peuvent prendre feu spontanément, ils doivent être suspendus dans des cases métalliques. Les peintres devront fréquemment changer et faire laver leurs vêtements de travail.

14° Les provisions requises de peintures et d'ingrédients pour pas plus d'une journée sont permises sur l'ouvrage et seulement celles qui seront nécessaires pour une semaine peuvent être emmagasinées dans la boutique à peinture pour distribution quotidienne sur les divers chantiers en marche. Dès qu'une équipe revient de son travail, on devra retourner la peinture à la boutique ou la garder sur les lieux dans des caisses de métal verrouillées.

15° Un électricien compétent doit approuver le peinturage de tout équipement ou accessoire électrique et surveiller sur les lieux mêmes le peinturage que l'on effectue près des installations à haute tension.

DANGERS POUR LA SANTÉ

Responsabilité des contremaîtres

 Le contremaître d'une équipe de peintres doit être parfaitement au courant de la composition des ingrédients à peinture ainsi que de leurs propriétés toxiques.

Les sources de risques

 Les principales sources de risques pour la santé sont :

1 ° Les émanations provenant des pigments et de leurs diluants ;

2° Les vapeurs provenant des détergents et nettoyeurs à peinture, des diluants et des dissolvants de graisse ;

3° Les ingrédients corrosifs que contiennent les détergents et nettoyeurs à peinture;

4° La poussière soulevée par le nettoyage au papier sablé, à la sableuse, par décapage au sable, à la brosse d'acier ou à la pierre-ponce, des surfaces peinturées depuis longtemps ;

5° Les émanations de plomb qui se dégagent lorsque l'on brûle de la vieille peinture à l'aide d'une lampe à souder ;

6° La poussière qui se dégage lorsqu'on mélange les pigments à sec.

Pigments toxiques, diluants et solvants

Les pigments toxiques, les diluants et les solvants sont les causes premières d'empoisonnement et d'infirmités permanentes chez les peintres.

Les pigments

Parmi les pigments communément employés, on distingue :

Les composés de plomb qui sont: les chromâtes de plomb, les carbonates, les oxydes et les sulfates — tous des dérivés du plomb utilisés dans les pigments.

Le plomb peut s'infiltrer dans le système par l'inhalation des poussières et des émanations du plomb, ou encore par la vaporisation au pistolet de peintures à base de plomb que l'on inhale ; enfin, par ingestion de particules de peinture transportées sur les aliments par des mains souillées.

Les symptômes fréquents de l'empoisonnement par le plomb sont la perte d'appétit, les maux de tête, la nausée, les coliques, la fatigue, la faiblesse, l'anémie, la jaunisse, la pâleur cendrée, et le saturnisme qui se manifeste par une ligne caractéristique sur les gencives.

La concentration de plomb que l'organisme peut tolérer sans danger dans l'atmosphère au cours d'une exposition quotidienne de 8 heures est au maximum 1.5 milligrammes par 10 mètres cubes d'air.

Le chromate de zinc

Le chromate de zinc peut s'infiltrer dans le système soit par inhalation de sa poussière, soit par l'inhalation des fines particules provenant de la vaporisation soit encore par ingestion.

Les symptômes d'une exposition excessive au chromate de zinc sont le plus souvent l'irritation des muqueuses, et parfois une perforation de la cloison du nez. Des affections de la peau peuvent résulter du contact du chromate de zinc avec l'épiderme.

La concentration maximum de chromate de zinc (connu sous le nom d'acide anhydrique chromique) que l'organisme peut tolérer sans danger dans l'atmosphère ne doit pas dépasser 1.0 milligrammes par 10 mètres cubes d'air — pour une exposition quotidienne de 8 heures.

Diluants et solvants

Voici quelques-uns des diluants et des solvants communément employés dans la peinture et qui possèdent des propriétés toxiques:

Le benzol (benzine)

 Le benzol peut s'infiltrer dans l'organisme soit par inhalation des vapeurs qui se dégagent de la peinture ou de la vaporisation au pistolet, soit par l'absorption du liquide par l'épiderme.

Les symptômes de l'empoisonnement par le benzol sont généralement les maux de tête, le vertige, la perte d'appétit, la fatigue, les nausées, l'hémorragie et les troubles sanguins (tels que la leucopénie, l'érythropénie, l'anémie). Des affections cutanées peuvent aussi résulter du contact de ce solvant avec la peau.

La concentration atmosphérique de benzol que l'organisme peut tolérer pendant une exposition quotidienne de 8 heures sans inconvénient grave est au maximum de 100 parties de ce solvant pour un million de parties d'air en volume.

Le toluol et le xylol (toluène et xylène)

Comme les précédents, le toluol et le xylol peuvent s'infiltrer dans l'organisme humain par l'inhalation des vapeurs ou des vaporisations au pistolet ou encore par l'absorption des liquides par l'épiderme.

Les symptômes de l'empoisonnement par le toluol et par le xylol sont en général les maux de tête, le vertige, la perte d'appétit, la nervosité et une diminution dans la coordination des mouvements chez celui qui en est atteint.

Les composés du toluol et du xylol ne produisent pas dans le sang les altérations qui sont caractéristiques de l'empoisonnement par le benzol.

Des affections cutanées peuvent résulter du contact de ces solvants avec la peau.

La concentration maximum du toluol et du xylol qu'une exposition quotidienne de 8 heures permet à l'organisme de supporter sans inconvénients dans l'atmosphère est de 200 parties pour un million de parties d'air en volume.

Le tétrachlorure de Carbone

Le tétrachlorure de carbone peut s'infiltrer dans l'organisme humain soit par les inhalations de vapeurs ou de la buée de vaporisation, soit par l'absorption du liquide par la peau.

Les symptômes d'empoisonnement par le tétrachlorure de carbone sont la nausée, l'affaiblissement, le vertige, les maux de tête, la jaunisse et la néphrite. Des affections cutanées peuvent aussi résulter du contact de ce solvant avec la peau.

La concentration de tétrachlorure de carbone que l'organisme peut supporter dans l'atmosphère sans inconvénient sérieux pour une exposition quotidienne de 8 heures est au maximum 100 parties pour un million de parties d'air en volume.

Quoique 100 parties pour un million ne produisent ordinairement pas de réactions sur le système, une concentration beaucoup plus basse peut causer des nausées et des vomissements chez les ouvriers qui sont très sensibles à cette substance.

L'alcool méthylique (méthanol, alcool de bois)

L'alcool méthylique peut pénétrer dans l'organisme par l'inhalation des vapeurs ou de la buée de vaporisation ou par l'absorption du liquide par la peau.

Les symptômes de l'empoisonnement par l'alcool méthylique sont la nausée, le vertige, les maux de tête, des troubles de la vision suivis de cécité complète ou partielle. Des affections cutanées peuvent aussi résulter du contact de ce solvant avec la peau.

La concentration atmosphérique que l'organisme peut supporter sans ennuis pendant une exposition quotidienne de 8 heures est au maximum de 200 parties d'alcool méthylique pour un million de parties d'air en volume.

Ethyl, butyl et acétates d'amyl ; acétone

Ces substances peuvent s'infiltrer dans le système par inhalation des vapeurs ou de la buée de vaporisation.

Les symptômes que provoque une exposition excessive à ces substances sont la nausée, les vomissements, le vertige, l'affaiblissement, les maux de tête et l'irritation des muqueuses des yeux, du nez, de la gorge et des voies respiratoires. Des affections cutanées peuvent résulter du contact de ces substances avec l'épiderme.

La concentration atmosphérique communément tolérée pour ces substances dans le cas des expositions prolongées de l'organisme à leurs effets varient au maximum de 400 à 500 parties pour un million de parties d'air en volume.

Alcool éthylique

 L'alcool éthylique peut s'infiltrer dans le système par les inhalations des vapeurs ou de la buée de vaporisation.

Les symptômes fréquents d'une exposition excessive à l'alcool éthylique sont un amoindrissement du pouvoir de compréhension, d'attention et de concentration, un fléchissement du sens de la responsabilité, l'accroissement des erreurs et des accidents et une diminution de la production chez l'ouvrier.

Dans les cas extrêmes, on peut observer la narcose et la paralysie du système nerveux central. Des affections cutanées peuvent aussi résulter du contact de l'alcool avec l'épiderme.

La concentration atmosphérique maximum tolérée pour l'alcool éthylique après une exposition prolongée est incertaine, les limites couramment acceptées variant de 500 à 1,000 parties pour un million de parties d'air en volume.

La térébenthine

La térébenthine peut s'infiltrer dans l'organisme grâce aux inhalations de vapeurs ou par l'absorption du liquide même par l'épiderme.

Les symptômes que provoque la pénétration de la térébenthine dans le système sont l'irritation des muqueuses, les maux de tête et les étourdissements.

Les cas graves d'intoxication conduisent à la paralysie du système nerveux central et à des complications du côté du foie et des reins. Des affections cutanées peuvent résulter du contact de la térébenthine avec l'épiderme.

Premiers soins

Quiconque est intoxiqué par un diluant ou par un solvant doit être transporté au grand air. Si la victime cesse de respirer on doit pratiquer la respiration artificielle.

Affections de la peau

 La plupart des substances peuvent provoquer des irritations de la peau si elles viennent continuellement en contact avec elle. Il est donc important de garder, autant que possible, la peau à l'abri de tout contact avec la peinture.

Les solvants et les diluants de la peinture tels que le benzol, le toluol, le xylol, les alcools, le tétrachlorure, le sulfure de carbone, la térébenthine, les essences minérales et l'acétone tendent à dissoudre la graisse qui assouplit normalement l'épiderme, à leur contact la peau devient sèche, gercée et irritée.

Pour cette raison on ne devrait jamais employer ces solvants pour enlever la peinture de sur la peau.

D'autres constituants de la peinture, tels que les huiles de toute sorte, les résines naturelles et synthétiques, ainsi que les sels de plomb, peuvent exercer sur l'épiderme une action irritante chez certains individus, tandis qu'ils agiront comme agents sensibilisateurs chez d'autres.

Précautions à prendre

Les précautions suivantes devraient être mises en pratique:

1° Autant que faire se peut, employer les ingrédients à peinture les moins toxiques ;

2° Lorsque la chose est possible, on doit peinturer à l'intérieur d'une cabine mécaniquement ventilée et pour faire sécher les articles peinturés, on essaiera de se procurer de ces cabines, porte-vent et tunnels ventilés ;

3 ° On doit pourvoir à une ventilation suffisante de tous les endroits où s'exécutent des travaux de peinture à l'intérieur ;

4° Lorsque des travaux de peinture doivent s'effectuer dans un espace clos où il est impossible d'assurer la ventilation requise, les ouvriers devraient porter des respirateurs appropriés.

Le contremaître verra à ce que ceux-ci s'ajustent comme il faut et à ce qu'ils soient soigneusement nettoyés et entretenus. N'employer que des respirateurs de types approuvés.

On devra porter des respirateurs à approvisionnement d'air dans les cas où il y a carence d'oxygène ou de fortes concentrations d'émanations délétères.

Afin de se protéger contre les diluants et les solvants moins toxiques — à condition que la concentration des vapeurs reste en deçà de la limite de concentration tolérée pour la substance et si la période de peinturage est courte — on devra porter un respirateur à cartouche chimique.

On portera un respirateur à filtre mécanique pour vaquer à des opérations qui soulèvent la poussière, comme par exemple, le nettoyage des surfaces peinturées au moyen de substances abrasives. Il est à noter que ces respirateurs ne protègent pas contre les vapeurs et émanations toxiques.

Une personne compétente doit être chargée de vérifier l'efficacité des appareils servant au dégraissage des cabines réservées à la vaporisation au pistolet de la peinture. Il est essentiel que ces dispositifs soient inspectés régulièrement pour en assurer le fonctionnement efficace.

Ceux qui travaillent à la vaporisation de la peinture doivent porter des gants, des lunettes protectrices, un respirateur et des vêtements qui sont bien ajustés aux chevilles, au cou et aux poignets.

On doit s'abstenir de manger dans des endroits où la nourriture pourrait être exposée à la peinture à base de plomb, aux poussières ou aux émanations. On veillera à se laver les mains et le visage avec soin avant de manger.

Les ouvriers préposés au peinturage doivent porter des gants et des vêtements à manches longues pour travailler. Avant de quitter la boutique ils se changeront d'habit.

Les vêtements de travail devraient être lavés très fréquemment.

Il faut éviter de se servir souvent de diluants pour enlever la peinture qui adhère aux mains.

Pour combattre la tendance de la peau à sécher et à gercer, on emploiera un onguent à base de lanoline et d'huile d'olive, ou encore de l'huile de ricin ou d'autres huiles végétales dont on enduira l'épiderme. Ensuite, il faudra attendre au moins une demi-heure avant de se laver les mains au savon et à l'eau.

Des lunettes protectrices ainsi que des gants de caoutchouc protégeront l'ouvrier contre la lessive et les solutions à base d'acides. On devra appliquer immédiatement beaucoup d'eau à tout endroit du corps où de la lessive ou de l'acide aura été renversé.

Tous les peintres doivent être soumis à des examens médicaux avant de commencer à travailler ; dans la suite, ils devront se faire examiner à des intervalles réguliers de façon à ce que leur employeur puisse être renseigné sur les effets du travail qu'ils exécutent sur leur santé.

Un médecin doit être disponible pour examiner promptement tout ouvrier qui tombe malade et pour prescrire les traitements appropriés à son cas.

 

 

 

 

 

 

 

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