Les appareils sanitaires

Hygiène et Plomberie 1968

On entend par appareil de plomberie tout récipient en porcelaine ou en fonte émaillée, alimenté d'eau et muni d'un orifice d'évacuation. Ces appareils comprennent les éviers de cuisine, lavabos, baignoires, douches, cuves à laver, etc.

Entre l'orifice d'évacuation de ces appareils et le service de drainage est disposé, comme nous l'avons vu précédemment, une canalisation recueillant les eaux pour les amener vers un point unique.

Cette canalisation comprend les tuyaux de renvoi et tuyaux de chute destinés aux eaux de vidange puis aux eaux pluviales.

Le drainage partant du bas des tuyaux de chute est prolongé dans la cave jusqu'au service d'égout.

OBSTURATEURS HYDRAULIQUES ANTI-SIPHONIQUES

Directement en-dessous de son orifice d'évacuation chaque appareil sanitaire doit être muni d'une fermeture hydraulique (siphon) convenable, qui intercepte les odeurs provenant du drainage. (Fig. 144).

Fig. 144.— Siphon servant de fermeture hydraulique à un évier.

Pour les lavabos, quels qu'ils soient, et les baignoires dans les chambres de bains, l'usage des siphons ordinaires en plomb ou en cuivre, que nous avons décrits précédemment, est interdit à moins que le siphon ne soit muni à sa partie supérieure d'un orifice permettant de le relier à un tuyau d'aération séparé.

Ceci afin d'éviter tout risque de succion du drainage. Les fermetures hydrauliques anti-siphoniques sont fabriquées spécialement pour parer à cet inconvénient des odeurs d'égout.

Les eaux d'aucun appareil sanitaire ne doivent s'écouler par plus d'un siphon; par contre une série de deux ou trois lavabos, un évier de cuisine et une cuve peuvent être reliés à un même siphon.

Les siphons ou fermetures hydrauliques doivent être d'une grosseur proportionnée au volume habituel du contenu des appareils sanitaires.

De même, les accessoires de raccordement doivent avoir un diamètre correspondant à celui de leur orifice d'évacuation dont les diamètres sont, pour les éviers de cuisine, cuves, douches et latrines, 1½" ; pour les lavabos ou les abreuvoirs, 1¼".

Les fermetures hydrauliques de surface — comme celles qui servent à égoutter les planchers, garages et porches — doivent avoir au moins 3" de diamètre. (Fig. 145).

Fig. 145.— a) Siphon de cour ; b) Garde d'eau qui empêche les odeurs provenant du drainage de se répandre dans une cave, une cour, un garage.

Les siphons anti-succion (traps) sont munis d'une petite chambre d'air cylindrique où l'eau arrive à la base en formant pour ainsi dire un remous qui retarde le mouvement de l'eau dans son ascension vers le sommet du siphon.

Ils se composent d'un corps principal avec à sa base, un attachement de forme convexe sur lequel un tuyau relié à l'orifice inférieur du bassin se taraude au moyen d'une bride avec contre-écrou octogonal.

À son sommet se trouvent une bride avec contre-écrou, un coude ou double-coude relié au tuyau de renvoi. (Fig. 146).

Fig. 146.— Application du siphon anti-succion à un appareil de plomberie.

Tous les lavabos sont d'ordinaire munis d'une conduite de trop-plein (overflow) à même le bassin et placée à quelques pouces du sommet de son évasement.

Cette conduite permet au surplus de l'eau accumulée dans le bassin de s'écouler lorsque l'orifice d'évacuation est fermé par un bouchon ou par un clapet de renvoi (pop-waste) commandé par une tige. (Fig. 147).

Fig. 147.— Coupe d'un lavabo montrant la disposition du trop-plein et du clapet de renvoi.

Les siphons pour les baignoires sont ordinairement en fonte. Ils affectent une forme cylindrique de 4" de diamètre et 8" de hauteur, avec bride au sommet pour recevoir un couvercle en métal blanc ou en cuivre nickelé. Ce couvercle est muni d'une petite tête carrée qui permet de le dévisser plus facilement.

Le cylindre est muni à sa base d'une ouverture de 1½" de diamètre taraudée pour recevoir le renvoi de la baignoire. Sur le côté opposé ou le côté adjacent se trouve, au sommet, une ouverture où se raccorde, en complétant le siphon, un tuyau de renvoi de 1½" ou 2" qui va joindre le drainage. (Fig. 148).

Fig. 148.— Siphon cylindrique de baignoire.

Ces siphons à cylindre (drum traps) sont très employés pour les baignoires avec tablier ou reposant directement sur le plancher ; ils permettent de placer un obturateur plus accessible à proximité de la baignoire et au niveau du plancher.

Comme les lavabos, les baignoires doivent être munies d'un tuyau de trop-plein qui va rejoindre le tuyau de vidage. (Fig. 149).

Fig. 149.— Dispositif de trop-plein pour les baignoires.

Pour les cabinets d'aisance les cuvettes en porcelaine sont pourvues d'un siphon de 3" qui empêche les retours d'odeurs. Ce siphon est lavé, ainsi que la cuvette, par une chasse d'eau. Un réservoir fonctionnant à volonté, ou un robinet automatique fournissent l'eau directement et en quantités voulues. (Fig. 163).

APPARENCE GÉNÉRALE D'UN SYSTÈME DE PLOMBERIE

Le plus grand soin doit être apporté à l'installation d'un système de plomberie sanitaire ainsi qu'au centrage (rough-in) de ses appareils. C'est du centrage que dépend l'apparence de tout le système ; c'est de lui surtout que résulte d'importantes économies dans l'installation et l'entretien.

Fig. 150.— Agencement des canalisations d'eau et centrage des divers appareils de plomberie dans un édifice.

Un système de plomberie bien conçu et bien démarqué, avec tous ses appareils intelligemment axés, contribue à la renommée de celui qui en fait l'installation et à son avantage pécuniaire.

Par ailleurs un système dont les conduites sont de diamètre insuffisant, dont les tuyaux de renvoi sont mal disposés ou mal centrés, est une cause d'ennuis et de pertes pour la mise en place des appareils, dont les accessoires, robinets d'arrêt, fermetures hydrauliques, etc., ne sont pas facilement accessibles ou ne permettent pas un démontage rapide en cas d'urgence.

Le tuyau de renvoi d'un siège d'aisance qui, par exemple, serait placé trop près d'un mur où se pend son réservoir, ne permettra pas au couvercle ni au siège de demeurer ouverts.

Ceux-ci devront souvent rester en équilibre instable et, à la moindre secousse, viendront s'abattre sur la cuvette de porcelaine au risque de tout abîmer, sans compter qu'il faudra probablement renouveler à tous les six mois le siège que les secousses auront fendu ou arraché de ses gonds.

Il n'en coûte pas plus cher pour le plombier de bien faire les choses, c'est-à-dire de centrer chaque tuyau avec l'axe de l'appareil ou de ses orifices.

Un tuyau d'alimentation d'eau qui n'est pas d'aplomb en dessous d'un lavabo ou qui est tout penché, dénote de la négligence chez l'ouvrier qui ne veut pas se donner la peine de faire le travail comme il faut. Pareille négligence suffira parfois à faire classer une installation assez dispendieuse comme une plomberie de troisième ordre.

CENTRAGE DES APPAREILS SANITAIRES

Le centrage consiste à déterminer l'emplacement exact des différents appareils, d'après leurs axe et mesures, auxquels devra correspondre l'axe des divers attachements: tuyau de renvoi avec son siphon, tuyaux d'alimentation d'eau froide et d'eau chaude, etc.

Nous savons que l'axe est la ligne droite qui partage un objet en deux parties symétriques. La symétrie est la conformité de position et de grandeur, ou juste proportion, des parties d'un tout.

L'aplomb est une ligne parallèle à la verticale. Il est déterminé par le fil à plomb qui n'est rien autre chose qu'un petit morceau de plomb suspendu à un fil et qui sert à vérifier si une ligne est verticale.

Par ailleurs l'horizontale est une ligne droite absolument parallèle à la surface de l'eau. Le niveau est l'état d'un plan horizontal; c'est aussi un instrument qui sert à reconnaître si un plan est horizontal. (Fig. 151).

Fig. 151.— Tous les appareils de plomberie doivent être mis d'aplomb. Pour cela, on a recours au fil à plomb et au niveau.

Le centrage des appareils est la partie la plus importante d'une installation de plomberie. C'est en effet de la correspondance du centre des tuyaux avec l'axe des orifices des appareils que dépendent leur mise en place et leur apparence.

Que d'entrepreneurs ont perdu une partie de leurs bénéfices par le manque de soin ou de prévision de leurs ouvriers dans le centrage des appareils dont il a fallu refaire les raccordements pour les placer à quelques pouces plus loin !

Ces erreurs nécessitent d'exécuter le travail deux fois et le plus souvent aux frais du client.

Ce dernier paie, d'une manière indirecte si les travaux sont faits à l'heure ou à la journée, ou encore par des extras ou travaux supplémentaires non inclus dans le contrat.

Fig. 152.— Agencement et centrage des égouts, drains, tuyaux d'évent et raccordements dans une installation résidentielle.

 

 

 

 

 

 

 

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