Temps anciens

 

Carême : prière orthodoxe

Auteur : Saint Ephrem le Syrien

 

Seigneur et Maître de ma vie,

l'esprit d'oisiveté, de découragement,

de domination et de parole facile,

éloigne de moi.

l'esprit d'intégrité, d'humilité,

de patience et de charité,

donne à ton serviteur.

 

Oui, Seigneur et Roi,

donne-moi de voir mes fautes

et de ne pas juger mon frère.

Car Tu es béni

aux siècles des siècles.

Amen

***

Clément d'Alexandrie (v.150-v.215)

 

Sois propice, ô divin Pédagogue, à tes petits enfants, ô Père, guide d'Israël, Père et Fils tout à la fois, Seigneur. Donne-nous qu'en suivant tes préceptes, nous atteignions la ressemblance de l'Image, et que, selon nos forces, nous éprouvions la bonté de Dieu, et non point la vindicte du Juge.

 

Accorde-nous de vivre tous dans ta paix, de passer en ta cité, de traverser avec calme les eaux du péché, paisiblement portés par le Saint-Esprit, ta Sagesse ineffable. Donne-nous de te chanter un cantique d'action de grâces, nuit et jour, et jusqu'au dernier jour. Reçois notre louange, ô seul Père et Fils, ô Fils et Père, Fils, notre Pédagogue et Maître, avec le Saint-Esprit.

 

Tout est à l'Unique, en qui tout est, par qui tout est un, par qui est l'éternité, dont nous sommes tous membres ; à lui la gloire dans les siècles !

 

Tout est au Dieu bon, tout au Dieu beau, tout au Dieu sage, tout au Dieu juste.

A lui la gloire et maintenant et dans les siècles des siècles !

 

Amen.

***

Cyrille d'Alexandrie (380-444)

 

Je te salue, Marie, Mère de Dieu, trésor vénéré de tout l'univers, lumière qui ne s'éteint pas, Toi de qui est né le soleil de la justice, sceptre de la vérité, temple indestructible. Je te salue, Marie, demeure de celui qu'aucun lieu ne contient, toi qui as fait pousser un épi qui ne se flétrira jamais.

 

Par toi, les bergers ont rendu gloire à Dieu, par toi, est béni, dans l'Évangile, celui qui vient au nom du Seigneur. Par toi, la Trinité est glorifiée, par toi, la croix est adorée dans l'univers entier. Par toi, exultent les cieux, par toi, l'humanité déchue a été relevée. Par toi, le monde entier a enfin connu la Vérité. Par toi, sur toute la Terre, se sont fondées des églises.

***

Église des saints (5ème siècle)

 

Accorde à ton Église, Seigneur,

de ne pas avoir de goût pour l'arrogance,

mais de grandir dans l'humilité

qui a tes préférences,

afin que, dédaignant l'effronterie

et aspirant à la maturité,

elle s'exerce à un amour libéré. 

***

Grégoire de Narek (X° siècle)

 

Tu me rends ma beauté première,

Ami des hommes, Sauveur béni, loué, exalté !

Refuge solide, abri sûr,

bonté qui exclus toute méchanceté,

Toi qui pardonnes le péché

et qui guéris toute blessure,

Toi qui peux réaliser l'impossible

et qui atteins l'inaccessible,

 

O Route de vie,

Toi qui es le premier guide

dans la voie de l'Amour,

Toi qui me conduis avec douceur

dans ma marche vers la Lumière,

Toi qui me donnes confiance

et ne m'abandonnes pas dans mes chutes,

 

Clarté sans ombre,

Toi qui m'enveloppes et me couvres

dans ma misère,

Toi qui m'illumines

des rayons de ta grandeur infinie,

Toi qui me rends glorieux

à nouveau dans ta Lumière,

Toi qui me renouvelles

et me rends ma beauté première,

 

donne-nous d'avoir part à ta Joie infinie,

recréés dans une pureté nouvelle

pour reproduire ton Image inaltérable.

***

Hymne à Dieu

Auteur : Saint Grégoire de Nazianze

 

0 Toi l'au-delà de tout

n'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de Toi ?

Quelle hymne Te dira, quel langage

Aucun mot ne t'exprime.

 

A quoi l'esprit s'attachera-t-il

Tu dépasses toute intelligence.

Seul, Tu es indicible,

car tout ce qui se dit est sorti de Toi.

Seul, Tu es inconnaissable,

car tout ce qui se pense est sorti de Toi.

 

Tous les êtres,

ceux qui parlent et ceux qui sont muets,

Te proclament.

Tous les êtres,

ceux qui pensent et ceux qui n'ont point la pensée,

Te rendent hommage.

 

Le désir universel l'universel gémissement tend vers Toi.

Tout ce qui est Te prie, et vers Toi tout être

qui pense ton univers fait monter un hymne de silence.

Tout ce qui demeure, demeure par Toi;

par Toi subsiste l'universel mouvement.

 

De tous les êtres Tu es la fin;

Tu es tout être, et Tu n'en es aucun.

Tu n'es pas un seul être, Tu n'es pas leur ensemble;

Tu as tous les noms, et comment Te nommerai-je,

Toi le seul qu'on ne peut nommer ?

Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées

qui couvrent le ciel même

 

Prends pitié,

0 Toi, l'au-delà de tout

n'est-ce pas tout ce qu'on peut chanter de Toi

***

Irénée de Lyon (v.120-202)

 

Ce n'est pas toi qui fait Dieu, mais Dieu qui te fait.

Si tu es l'ouvrage de Dieu, attends patiemment la main de ton artiste,

Qui fit toute chose en temps opportun.

Présente-lui un coeur souple et docile

Et garde la forme que t'as donnée cet artiste,

Ayant en toi l'Eau qui vient de lui

Et faute de laquelle, en t'endurcissant,

Tu rejetterais l'empreinte de ses doigts.

***

Isaac le Syrien (VII° siècle)

 

Seigneur Jésus-Christ, mon Dieu, donne-moi le repentir, mon coeur est en peine, pour que de toute mon âme j'aille à ta recherche, car sans toi je suis privé de tout bien. O Dieu bon, donne-moi ta grâce.

 

Je t'ai abandonné, ne m'abandonne pas; je me suis éloigné de toi, sors à ma recherche. Conduis-moi dans ton pâturage, parmi les brebis de ton troupeau.

 

Nourris-moi de l'herbe fraîche de tes mystères dont tout coeur pur est la demeure, ce coeur qui porte en lui la splendeur de tes révélations...

 

Puissions-nous être dignes d'une telle splendeur, par ta grâce et ton amour de l'homme, ô Jésus-Christ, notre Sauveur, dans les siècles des siècles.

***

J'ai voulu avoir l'intelligence de ce que je crois

Auteur : Saint Augustin (354-430)

 

J'ai voulu avoir l'intelligence

de ce que je crois, Seigneur,

autant que j'ai pu.

Autant que Tu m'en as donné la force,

je T'ai cherché et j'ai voulu

avoir l'intelligence de ce que je crois.

Et j'ai beaucoup discuté,

et j'ai peiné.

Seigneur,mon Dieu,

Mon unique espérance,

exauce-moi.

Ne permets pas que je me lasse de Te chercher,

mais, mets-moi au coeur un désir plus ardent

de Te chercher.

Me voici devant Toi

avec ma force et ma faiblesse.

Soutiens l'une, guéris l'autre.

Devant Toi est ma science et mon ignorance.

Là où Tu m'as fermé, ouvre à celui qui frappe.

Que je me souvienne de Toi.

Que je Te comprenne.

Que je T'aime.

***

Jésus-Christ

Auteur : St Ignace d'Antioche

 

Soyez sourds lorsqu'on vous parle

d'autre chose que de Jésus-Christ:

Il est est de la race de David, fils de Marie.

Véritablement, il est né, il a mangé, il a bu.

 

Véritablement, il a été persécuté sous Ponce Pilate.

Véritablement il a été crucifié

à la face des cieux de la terre et des enfers.

 

Véritablement, il est ressuscité d'entre les morts.

C'est son Père qui l'a ressuscité.

C'est lui aussi son Père qui nous ressuscitera de même

en Jésus-Christ, nous qui croyons en Lui.

 

En dehors de Lui, nous ne possédons pas la vie véritable.

  

***

L'air du Paradis est senteurs et parfums

Auteur : Ephrem de Nisibe (306-373)

 

Rends-moi, en ta Bonté,

digne de rencontrer la grâce de l'Eden,

ce trésor de senteurs,

ce grenier de parfums,

car du souffle de ses aromates

je régale ma faim.

C'est un parfum qui nourrit

chaque être en chaque temps.

Celui qui le respire s'en trouve épanoui

et en oublie son pain.

C'est la table du royaume :

Béni qui l'a dressée dedans le Paradis !

***

L'autre, c'est toi-même

Auteur : Prière Jaïn. 5ème siècle av J.C.

 

Celui que tu as l'intention de frapper

ce n'est en vérité, nul autre que toi-même.

Celui que tu veux opprimer

ce n'est rien d'autre en vérité que toi-même.

Celui que tu projettes de torturer

ce n'est en vérité nul autre que toi-même.

Celui que tu veux asservir

c'est toi-même.

 

Et celui que tu as décidé de tuer

en vérité, ce n'est personne d'autre que toi.

Sache que la violence est la racine

de toutes les misères du monde.

 

Puisse le Seigneur, Maître de l'univers,

trouver bon de nous accorder

la santé, l'illumination

et la paix, cette suprême béatitude.

***

 

Noël : Nativité

Auteur : Jacopone de Todi (12ème siècle)

 

Dis, douce Marie, avec quel tendre amour,

tu regardais ton Enfant Jésus-Christ, mon Dieu.

 

Lorsque tu l'eus mis au monde sans douleur,

la première chose, je crois bien, que tu fis,

ce fut de l'adorer, ô pleine de grâce.

Puis sur le foin, dans la crèche,tu le posas,

de quelques pauvres langes l'emmaillota,

tout émerveillée et joyeuse, je crois.

 

Oh quelle grande joie tu avais et quel bien

quand tu le tenais dans tes bras maternels !

Dis-le moi, car peut-être il convient

que par une pitié un peu tu me satisfasses.

Tu mettais alors des baisers sur sa face,

n'est-ce pas, et tu disais : ô mon enfant !

 

Tantôt mon enfant, tantôt Père et Seigneur,

tantôt Dieu, tantôt Jésus tu le nommais.

O quel doux amour tu sentais dans ton coeur,

quand dans ton giron, serré, tu l'allaitais.

Que de gestes doux, pleins d'amour adorable

tu voyais, étant avec ton doux enfant.

***

Ode de Salomon

Auteur : tradition syriaque

 

Mon amour c'est le Seigneur,

et je veux le chanter,

car je suis fort de ses louanges,

et ma force repose en lui.

J'ouvrirai ma bouche

et par moi son esprit racontera

la gloire de Dieu et sa beauté.

Rien ne subsiste

en dehors du Seigneur,

car il était avant que rien ne fût.

Les mondes ont existé par sa parole

et par le dessein de son coeur.

Gloire et honneur à son nom.

 

Alleluia

***

Prière

Auteur : Saint Basile de Césarée (IVème siècle)

 

Seigneur, Dieu éternel,

lumière sans commencement ni fin,

artisan de toute la création,

source de pitié, océan de bonté,

abîme insondable d'amour pour les hommes,

fais briller sur nous la lumière de ton visage.

 

Luis dans nos coeurs, soleil de justice

et remplis nos âmes de ta joie.

 

Apprends-nous à méditer sans cesse,

à nous inspirer de tes commandements

et sans cesse témoigner pour toi,

notre Maître et notre Bienfaiteur.

 

Aide-nous à faire ce que tu aimes,

pour que, malgré notre indignité,

ton nom soit glorifié,

Père, Fils et Saint-Esprit. 

***

Prière à Marie (trouvé sur papyrus du IIIème siècle ap.JC)

 

Sous ta protection nous cherchons refuge,

Sainte Mère de Dieu.

Ne refuse pas nos prières dans nos besoins,

mais sauve-nous de tout danger,

Vierge glorieuse et bénie 

***

Prière de Saint Anselme (1033-1109)

Auteur : Saint Anselme

 

Mon Dieu, tu es toute tendresse pour moi.

Je te le demande par ton Fils bien-aimé

accorde-moi de me laisser emplir de miséricorde

et d'aimer tout ce que tu m'inspires.

Donne-moi de compatir à ceux qui sont dans l'affliction,

et d'aller au secours de ceux qui sont dans le besoin.

 

Donne-moi de soulager les malheureux,

d'offrir un asile à ceux qui en manquent,

de consoler les affligés,

d'encourager les opprimés.

 

Donne-moi de pardonner à celui qui m'aura offensé,

d'aimer ceux qui me haïssent,

de rendre toujours le bien pour le mal,

de n'avoir de mépris pour personne,

et d'honorer tous les hommes.

 

Donne-moi d'imiter les bons,

de renoncer à la fréquentation des méchants,

de pratiquer les vertus

et d'éviter les vices.

 

Donne-moi, Seigneur la patience

quand tout va mal

et la modération quand tout va bien.

Donne-moi de savoir maîtriser ma langue,

et de poser, au besoin,

une garde à ma bouche.

Enfin, mon Dieu,

donne-moi le mépris des choses qui passent

et la soif des biens éternels.

 

***

Prière des premiers chrétiens

 

Déjà disparaît le soleil;

mais Toi,

Lumière éternelle,

Dieu unique,

Trinité bienheureuse,

répands ton Amour en nos coeurs.

Le matin, nous chantons ta louange,

le soir encore, montent vers Toi, nos prières.

Daigne écouter notre appel,

qu'un jour, nous Te chantions parmi les saints.

Gloire vous soit rendue, ô Père, ô Fils, ô Saint Esprit,

comme autrefois et pour jamais,

à travers tous les siècles

***

Prière du III° siècle

 

Bienfaiteur de tous ceux qui se tournent vers toi,

lumière de tous ceux qui sont dans les ténèbres,

principe créateur de toutes les semailles,

jardinier de toute croissance spirituelle, aie pitié de moi, Seigneur,

et fais de moi un temple sans reproche.

Ne considère pas mes péchés :

si tu prends garde à mes fautes,

je ne pourrai plus soutenir ta présence,

mais par ton immense miséricorde

et ta compassion infinie,

efface mes souillures par notre Seigneur Jésus-Christ,

ton unique enfant, très saint,

le médecin de nos âmes.

Par lui te soient rendus toute gloire,

puissance, honneur, et magnificence,

dans les âges des âges qui ne vieillissent ni ne finissent !

Amen.

***

Prière du matin

Auteur : Saint Grégoire de Naziance (330-390)

 

Voici l'aurore,

voici mes mains,

ô mon Dieu

je Te les donne.

 

Les oeuvres de la nuit,

ne pas les faire miennes,

ne pas y consentir.

 

Mon désir, cette journée

Te l'offrir sans réserve,

rester inébranlable,

libre de tout péché.

 

Je rougis, à mon âge,

être encore mauvais

et partager ta table.

 

Vois mon désir,

ô mon Christ,

avec Toi,

le chemin est aisé.

***

Prière du pécheur pénitent

Auteur : Jacques de Saroug (VIème siècle)

 

Le voleur m'a lié et

enchaîné dans les plaisirs du monde mauvais;

il m'a incarcéré dans ses plaisirs

et m'a fermé la porte au nez;

et personne qui me libère

pour que je parte à ta recherche, ô bon Seigneur !

 

Mande vers moi ta grande pitié, Ô Fils de Dieu !

Brise son joug, qu'il m'a mis sur les épaules,

car voici qu'il m'étouffe !

 

Ne tranche pas, Seigneur.

Je désire, Seigneur, être à toi et marcher avec toi.

Sur tes commandements, voici que je médite nuit et jour.

 

Donne-moi ce que je demande

et accueille mes prières, ô miséricordieux !

Ne tranche pas, Seigneur, l'espoir de ton serviteur,

car il t'attend!

 

***

Prière eucharistique

Auteur : Cyrille de Jérusalem (IVème siècle)

 

Quand tu t'approches,

ne t'avance pas les paumes des mains étendues,

ni les doigts disjoints ;

mais fait de ta main gauche un trône pour ta main droite, puisque celle-ci doit recevoir le Roi,

et dans le creux de ta main,

reçois le corps du Christ, disant ''Amen''

 

Avec soin alors,

sanctifie tes yeux par le contact du saint corps,

puis prends-le et veille à n'en rien perdre.

Dis-moi, si l'on t'avait donné des paillettes d'or,

ne les retiendrais-tu pas avec le plus grand soin ?

Alors ne veillerais-tu pas sur cet objet

qui est plus précieux que l'or et que les pierres précieuses ?

 

***

Quel est ce grand silence, aujourd'hui, sur la Terre ?

Auteur : Saint Epiphane (315-403)

 

Quel est ce grand silence, aujourd'hui, sur la Terre ?

Silence et solitude

car le grand Roi s'est endormi.

La terre se recueille, craintive,

car Dieu s'est endormi dans sa chair

pour aller réveiller ceux qui dorment

depuis les siècles des siècles.

Le Christ, divin soleil, s'est couché.

C'est aujourd'hui le salut pour le cosmos tout entier,

pour le monde visible et pour le monde invisible

Descendons avec le Christ

et contemplons auprès de Lui

le mystère caché qui s'opère.

Ecoute le sens profond de la Passion du Christ.

Ecoute et chante un hymne de gloire.

Ecoute et célèbre les merveilles de Dieu.

Vois comment s'évanouissent les figures

et disparaissent les ombres,

comment la Loi se retire

pour laisser fleurir la Grâce,

comment le soleil emplit toute la Terre,

comment les choses anciennes sont passées

et les nouvelles sont épanouies.

***

Saint Ephrem (v.306-373)

 

Seigneur Jésus-Christ, Roi des rois, qui a puissance sur la vie et sur la mort ; tu connais ce qui est secret et caché, ni nos pensées ni nos sentiments ne sont voilés pour toi. Guéris mes menées, j'ai fait le mal en ta présence.

 

Voici que ma vie décline de jour en jour, et mes péchés ne font que croître. O Seigneur, Dieu des esprits et des corps, tu connais l'extrême fragilité de mon âme et de ma chair. Accorde-moi, Seigneur, la force dans ma faiblesse, et soutiens-moi dans ma misère.

 

Tu sais que j'ai été pour beaucoup un sujet d'étonnement, tu es mon puissant soutien. Donne-moi une âme reconnaissante ; que sans cesse je me souvienne de tes bienfaits, Seigneur plein de bonté. Ne garde pas la mémoire de mes nombreux péchés, mais pardonne toutes mes forfaitures.

 

Seigneur, ne dédaigne pas ma prière - une prière de misérable - conserve-moi ta grâce jusqu'à la fin ; qu'elle me garde comme par le passé. C'est elle qui m'a enseigné la sagesse : bienheureux ceux qui empruntent ses chemins, car ils recevront la couronne de gloire.

 

Seigneur, je te loue et te glorifie, malgré mon indignité, parce que ta miséricorde à mon égard n'a pas eu de borne. Tu as été pour moi aide et protection. Que le nom de ta majesté soit loué à jamais !

A toi, ô notre Dieu, la gloire !

 

***

Tu es Tout pour moi.

Auteur : Jean de Dalyatha (VIIIème siècle)

 

Heureux celui qui fixe continuellement les yeux sur Toi, Ô mon Paradis qui m'apparais en moi !

 

Ô Arbre de Vie, dans mon coeur Tu m'enflammes à tout moment de Ton désir !

 

Heureux celui qui Te cherche en lui-même à tout moment, car c'est de lui-même que coule pour lui la Vie,

afin qu'il s'en délecte !

 

Heureux celui qui porte en tout temps dans son coeur ton souvenir,

car son âme aussi est enivrée de ta douceur !

 

Heureux celui qui fixe continuellement les yeux sur Toi au-dedans de lui, car son coeur aussi est illuminé

pour voir les mystères cachés !

 

Heureux celui qui, préoccupé de Toi, voit ses pensées réduites au silence,

car l'Esprit fait sourdre en lui des fleuves de Vie pour sa délectation ;

pour la sienne et pour celle de ceux qui ont soif de Le voir.

 

Heureux celui qui étend sa couche dans l'admiration incessante de tes mystères

et y repose silencieusement dans l'émerveillement qu'ils provoquent, car d'elle aussi s'exhale,

pour la joie du coeur de celui qui est diligent, le parfum de la Vie produit par ton Esprit saint,

Gardien de la pureté de ceux qui L'aiment !

 

Heureux celui qui oublie les compagnies du monde en s'entretenant avec Toi,

car par Toi tous ses besoins sont comblés!

Tu es, en effet, sa nourriture et sa boisson, Tu es sa joie et son allégresse,

Tu es son vêtement et c'est de ta gloire que sa nudité est revêtue.

Tu es sa demeure et l'habitation où il trouve le repos, et en Toi il entre en tout temps s'abriter.

Tu es son soleil et son jour, et c'est dans ta lumière qu'il voit les mystères cachés.

Tu es le père qui l'a engendré, et comme un enfant il T'appelle : Père !

Tu lui as donné l'Esprit de ton Fils pour qu'Il demeure en son coeur,

et Lui, Il lui a donné la liberté confiante de Te demander tout ce qui est tien,

comme un fils à son père.

 

À tout moment il vit en Ta compagnie, du fait qu'en dehors de Toi il ne connaît pas de père.

Tu es uni à son âme, Tu es mêlé à ses membres,

Tu brilles dans son esprit et Tu captives celui-ci pour qu'il s'émerveille à ta vue.

Tu fais taire les mouvements de son âme par la véhémence de ton amour et

Tu transformes le désir de son corps par la grandeur de ta douceur :

il sent ton saint Parfum, comme l'enfant respire celui de son père

et l'odeur de ta grâce s'exhale de son corps, comme celle de sa nourrice s'exhale de l'enfant.

 

À tout moment, Tu le consoles par ta vision ;

lorsqu'il mange, il Te voit dans sa nourriture ;

lorsqu'il boit, Tu resplendis dans sa boisson ;

lorsqu'il pleure, Tu apparais dans ses larmes.

Partout où il regarde, il Te voit, de sorte que de tous côtés,

Tu augmentes son bonheur.