Évaluation et prix de revient

L'homme d'affaires poursuit deux buts principaux:

(1). servir le public et donner satisfaction aux clients;
(2) faire des profits pour vivre et agrandir son entreprise.

Pour arriver à ces fins, un propriétaire doit suivre son affaire de près. Parmi les facteurs qui contribuent à la réussite d'un atelier de soudage, mentionnons: un personnel expert, un atelier propre, un outillage aussi complet que possible, une comptabilité bien tenue et les attitudes convenables envers les clients.

On peut dire que le succès dans un atelier de soudage réside dans l'évaluation des travaux et le prix de revient. Le prix de revient d'un travail ne se borne pas à la quantité de gaz, de métal et de baguettes d'apports consommées, plus le temps que les employés ont mis à exécuter ce travail.

Outre ces facteurs, le prix de revient doit comporter un certain pourcentage pour le loyer, le chauffage, les taxes, le personnel de bureau, le matériel roulant, l'usure de l'outillage, les assurances, les comptes recevables douteux, la papeterie, etc.

Ces dépenses fixes (overhead) forment un pourcentage que l'on doit ajouter au prix de revient calculé pour chaque contrat ou travail exécuté dans l'atelier. Ce pourcentage varie selon l'importance de l'industrie, mais un estimé doit se faire au plus tard six mois après le début de l'entreprise et se modifier suivant les besoins, c'est-à-dire selon les fluctuations du coût du travail.

Le propriétaire de l'atelier doit établir un système de comptabilité aussi simple que possible mais assez élaboré pour lui permettre de voir clair dans ses affaires et de se rendre compte s'il réalise des profits ou des pertes. Sans nous immiscer dans le domaine des comptables, nous croyons qu'un système de cartes de travail facilite la tenue de livres. Ces cartes de travail, classées avec méthode, servent à vérifier le chiffre d'affaires, l'emploi du temps, du matériel; on peut ensuite y référer au besoin, si un travail du même genre se présente de nouveau.

La consommation des gaz est facile à évaluer.

Chaque compagnie peut fournir la consommation par heure d'acétylène et d'oxygène pour chaque grosseur de bec. Supposons un bec qui consomme 20 pieds cubes d'oxygène et d'acétylène à l'heure; pour un travail donné d'une demi-heure, la consommation sera de 10 pieds cubes de chaque gaz.

Si l'oxygène coûte 2 cents le pied cube et l'acétylène 4 cents, le coût total des gaz s'établira comme suit:

10 pi. eu. oxygène à 0.02 = 0.20
10 pi. eu. acétylène à 0.04 = 0.40

TOTAL: 0.60

On peut également calculer la consommation d'oxygène ou d'acétylène en faisant la lecture des pressions au manomètre des cylindres avant et après l'exécution du travail, puis soustraire les deux nombres. La différence s'exprime en pieds cubes.

Les manufacturiers donnent le nombre de baguettes à la livre pour différents métaux d'apport. Quand on sait que 7 baguettes et demie de bronze d'un certain diamètre pèsent une livre et qu'elles se vendent, par exemple, 40 cents la livre, si on emploie 3 baguettes pour exécuter un travail, le métal d'apport aura coûté environ 0.16.


Les baguettes de bronze pèsent à peu près le même poids que les baguettes d'acier.

On n'attache généralement pas assez d'importance aux menus travaux qui ne méritent parfois pas d'être enregistrés sur les cartes, car la consommation de gaz, de matériel et de temps est trop minime. Cependant, il faut établir un prix minimum, si modique soit-il, et le maintenir. L'accumulation de ces petits montants représente au bout d'une année un total parfois surprenant.

L'entretien de l'outillage diminue les charges fixes. En effet, la négligence oblige parfois à renouveler chaque année une partie de l'équipement (dépense évitable qui rogne le profit), parfois à augmenter les charges fixes qui alors influent sur le prix de vente, favorisant de ce fait, un compétiteur qui peut travailler à meilleur compte.
La bête noire du débutant est d'établir l'estimé d'un travail; le client, d'autre part, désire généralement savoir la dépense avant l'exécution du travail.

Le propriétaire de l'atelier doit d'abord évaluer le temps approximatif pour exécuter le travail; l'exactitude de l'estimé du temps détermine le montant juste à charger. Dans la prévision du temps, il faut cependant inclure la préparation des pièces, le préchauffage, l'exécution de la soudure, la finition des pièces et le temps que les opérateurs peuvent perdre à attendre le matériel. Le prix du matériel employé s'avère facile à établir, à condition que l'évaluateur connaisse bien son métier.
 

 

 

 

Recherche personnalisée