FLAMMES

Pour allumer un chalumeau, il faut d'abord ouvrir la valve d'acétylène d'environ M de tour, puis provoquer l'étincelle avec l'allumeur (fig. 18).


Fig. 18 — L'allumage du chalumeau

Nous obtenons alors une flamme jaunâtre dont l'extrémité dégage une fumée noire; en ouvrant davantage la valve d'acétylène, la disparition de cette fumée indique que le débit d'acétylène est suffisant. Il ne faut pas, cependant, que la flamme se détache de l'extrémité de la buse car il serait alors difficile de régler le volume d'oxygène. Lorsque l'acétylène est réglé, nous ouvrons lentement la valve d'oxygène. La flamme se divise en trois parties:

1 — le dard très brillant à la sortie du bec;
2 — une plume blanche qui diminue à mesure que l'on ouvre l'oxygène;
3 — une flamme bleue transparente. Continuer d'ouvrir lentement la valve d'oxygène, jusqu'au point où la plume blanche disparaît complètement; ne pas ouvrir l'oxygène davantage. À ce moment précis, la flamme est normale (neutral).

Il y a trois sortes de flammes:

1 — la flamme normale (neutral flame);
2 — la flamme avec excès d'acétylène, ou carburante ou réductrice (carburizing or reducing flame);
3 — la flamme avec excès d'oxygène ou oxydante (oxidizing flame) (fig. 19).


Fig. 19 — Les trois flammes (a) normale, (b) carburante, (c) oxydante

1 — La flamme normale résulte d'un mélange de gaz bien balancé. Elle se distingue, comme nous l'avons dit précédemment, par les deux zones distinctes: le dard et le panache.

C'est une flamme douce, légèrement réductrice et qui, bien réglée, donne des soudures saines parce qu'elle fusionne le métal dans des conditions idéales. Donner les réactions chimiques qui se produisent lors de la combustion des gaz dépasse les cadres de ce volume. Cependant pour comprendre les résultats obtenus sur les métaux soudés, il faut se rappeler le principe de la combustion. En théorie, la flamme consomme un volume d'acétylène pour un volume d'oxygène, mais, en pratique, la proportion est de 1.1 à 1.2 volume d'oxygène pour un volume d'acétylène.

L'atmosphère qui environne la flamme contient aussi de l'oxygène; le supplément de un volume et demi qu'il apporte forme ainsi un total de 2 volumes M d'oxygène pour un volume d'acétylène. Les éléments de l'acétylène sont du carbone et de l'hydrogène qui se dissocient lorsqu'on enflamme l'acétylène. Le carbone se combine avec l'oxygène pour former de l'oxyde de carbone et de l'hydrogène.

Ces deux gaz, en présence de l'oxygène de l'air, se consumeront à leur tour pour former du bioxyde de carbone et des vapeurs d'eau. Les gaz résultant de ces réactions forment une enveloppe protectrice qui prévient une trop grande oxydation du métal en fusion; aussi recommande-t-on de relever la flamme le moins possible du bain de fusion au cours du soudage. Le soudeur devra toujours employer une flamme normale, à moins d'indication contraire. Pendant le soudage, il faut souvent vérifier la flamme que peut dérégler un faux mouvement qui fait tourner une des valves du chalumeau.
 

2 — La flamme avec excès d'acétylène (carburante ou réductrice) se reconnaît facilement par une troisième zone ou plume (feather) à l'extrémité du dard. Cette zone à contours flous, est d'un bleu plus pâle que le dard et tend à devenir blanche à mesure qu'elle s'allonge. Le mélange des gaz n'est plus balancé; il y a trop d'acétylène ou pas assez d'oxygène. La flamme carburante a pour effet de carboniser le métal en fusion. On peut facilement la reconnaître si l'on soude de l'acier doux: lorsque celui-ci est en fusion, il prend un aspect pâteux au lieu d'être liquide comme de l'eau. Une flamme carburante sur l'acier doux produit une soudure poreuse, fragile et moins ductile. On emploie cette flamme sur l'acier à haute teneur de carbone, ou encore sur des alliages de nickel de chrome, molybdène (chrome moly), ect.

3 — Un œil peu habitué éprouve beaucoup de difficulté à reconnaître la flamme avec excès d'oxygène (ou oxydante) qu'on obtient en ajoutant un peu d'oxygène à la flamme normale. Le dard est pointu et la flamme bruyante (harsh); l'acier doux s'oxyde et semble bouillir quand il est fondu par une flamme oxydante. L'acier est fragile et souvent on observe une ligne gris argent à proximité de la soudure. Cette flamme ne se recommande — et avec un très léger excès d'oxygène — que pour les soudo-brasures, ou les soudures sur métaux cuivreux, alors qu'il importe d'être sûr de ne pas employer une flamme carburante.

Pour éteindre le chalumeau, il faut d'abord fermer la valve d'acétylène — ce qui enraye la source de la flamme — puis fermer la valve d'oxygène.



 

 

 

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