Oxy-coupage sous l'eau

La mise au point du chalumeau coupeur fonctionnant sous l'eau constitue un progrès sensible dans les travaux sous-marins, tels que la démolition de cargos submergés, la construction des ponts, des caissons, des écluses, etc. L'oxy-coupage sous l'eau devient évidemment une spécialité réservée aux scaphandriers. Il fut même pratiqué à deux cents pieds sous l'eau lors de la construction des fameux ponts Golden Gâte et San Francisco Bay, mais d'ordinaire il s'exécute à une profondeur de 3 à 15 pieds.

Le chalumeau coupeur sous-marin ressemble au chalumeau coupeur ordinaire sauf qu'il est muni d'une cloche adaptée au bec (fig. 57).


Fig. 57 — Chalumeau coupeur sous l'eau
(Welding ir Supplies Co. Ltd.)

Cette cloche isole la flamme de chauffe et permet l'entrée d'un jet d'air comprimé, d'oxygène ou d'azote, gaz qui empêchent l'eau de pénétrer sous la cloche et laissent les flammes libres de chauffer le trait à couper. La conductibilité calorifique de l'eau est quarante fois supérieure à celle de l'air; inutile de dire que les pressions des gaz du chalumeau doivent être sensiblement plus élevées qu'à l'air libre, afin de maintenir le point rouge indispensable à l'amorçage et à la poursuite de la coupe.

Des essais ont démontré que l'emploi de l'hydrogène était de beaucoup préférable à l'acétylène comme gaz combustible. Un bref exposé nous en fournit l'explication. Voyons d'abord les pressions de gaz recommandées après plusieurs expériences.

Oxygène: de 60 à 85 lb/po. car.
Acétylène: de 12 à 15 lb/po. car.
Hydrogène: de 35 à 45 lb/po. car.
Air comprimé: de 85 à 50 lb/po.car.

Au sujet de l'acétylène, nous avons noté que la pression maximum permise pour l'emploi de l'acétylène est de 15 lb au po. car. Cette pression que l'on peut utiliser jusqu'à 20' sous l'eau devient insuffisante à de plus grandes profondeurs. Il faut alors utiliser au-delà de 30 livres de pression, c'est-à-dire une pression qui rend l'acétylène à l'état instable et occasionne une baisse notable de température de la flamme.

De plus, la flamme oxyacétylénique s'éteint assez facilement dans l'eau à la suite d'une fausse manipulation. Il est par ailleurs excessivement difficile de vérifier, sous l'eau, si la flamme est allumée ou éteinte, car le sifflement et l'échappement sont similaires dans les deux cas.

C'est pourquoi l'on recommande l'emploi de l'hydrogène; on peut augmenter sa pression sans danger, et, malgré les fausses manœuvres, sa flamme ne s'éteint pas. La vitesse de coupe sous l'eau est moins rapide que sur terre, mais on parvient à couper des pièces dont l'épaisseur atteint 6 pouces. On a réussi certaines coupes à faible profondeur avec un chalumeau coupeur ordinaire.

Certains scaphandriers allument et ajustent leur flamme avant de descendre sous l'eau, tandis que d'autres préfèrent allumer sur place. Une étincelle électrique sert d'allumeur et produit une petite explosion lors de l'allumage. Le scaphandrier s'habitue rapidement à cette explosion, d'ailleurs inoffensive.

La technique spéciale à l'oxy-coupage sous l'eau se résume à ces quelques points:

1 — Lors du préchauffage, la cloche ne doit pas adhérer complètement sur la surface de la pièce, mais laisser un espace libre pour l'échappement des gaz. Aussitôt l'amorçage complété, on appuie complètement la cloche sur la pièce et les gaz s'échappent par l'orifice de la coupe.

2 — Le scaphandrier tient la cloche et la tête du chalumeau avec sa main gauche; contrairement à ce qui arrive pendant le coupage en surface, ces deux parties du chalumeau demeurent à peine tièdes. La main gauche aide à guider le chalumeau dans la bonne direction.

3 — La coupe doit se commencer en pleine tôle.
 

 

 

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