Assemblages des bois

Charpente et Menuiserie (1950)

L'assemblage est l'opération qui a pour but de réunir ensemble deux ou plusieurs pièces de bois, pour former un tout. Les pièces assemblées exercent mutuellement des efforts les unes sur les autres; ces efforts peuvent être en tension, compression, glissement.

Le tracé d'un assemblage dépend souvent de tous ces éléments réunis et doit être établi de manière à pouvoir vérifier si les différentes parties des assemblages peuvent résister à ces efforts.

Les assemblages en bois de file qui sont destinés à réunir ensemble côte à côte, deux pièces de bois ou plus dans le sens de la longueur, se font de deux manières:

1° à plat, avec ou sans goujon, collés et serrés ensemble, tels que dans un panneau; et

2° à languette et rainure d'embouvetage, ou à languette rapportée et deux rainures. (Fig. 78).

Fig. 77.— Embouvetages à languette et rainure.

Fig. 78.— Autres assemblages.

Les assemblages à bois d'about s'exécutent simplement par enture bout à bout, à l'aide d'un goujon (Fig. 78); enture à mi-bois, (Fig. 79a); en biseau (Fig. 80) ; enture à plate-bande. (Fig. 81).

Fig. 79a.— Enture à mi-bois. Fig. 79b.— Entures en bois d'about.

Fig. 80.— Enture en biseau.

Fig. 81.— Enture à plate-bande

L'assemblage en plate-bande consiste à clouer deux planches ou moises de chaque côté des pièces à abouter. L'épaisseur des moises doit être équivalente à la demi ou au tiers de l'épaisseur de la pièce à abouter.

Pour les grosses pièces de charpente on emploie l'assemblage à biseau, avec clef et plate-bande de bois ou métal, réunies par des boulons. (Fig. 82).

Fig. 82.— Assemblage à biseau, avec clef et plate-bande.

Assemblages à bois de travers.

Deux pièces perpendiculaires entre elles peuvent s'assembler à plat par superposition, ou à mi-bois, ou encore à tenons et à mortaises. (Fig. 83).

Fig. 83.—Assemblage: a) à plat; b) enclave; c) mi-bols; d) à mortaise.

Le tenon est le bout d'une pièce de bois, que l'on entaille à angle droit sur deux faces et qui entre dans une mortaise. (Fig. 84).

Fig. 84.— Mortaises diverses et tenons.

La mortaise est une cavité rectangulaire pratiquée dans l'épaisseur d'une pièce de bois pour recevoir un tenon; elle est faite au moyen d'une mèche en perçant une série de trous que l'on termine à l'aide d'un ciseau. (Fig. 84).

La queue d'aronde est une sorte de tenon taillé en biseau vers sa base de forme conique, et qui s'enclave dans une entaille analogue dans une autre pièce. (Fig. 85).

Fig. 85.— Assemblages en queue d'aronde.

Le tenon à embrèvement n'est que l'assemblage oblique de deux pièces de charpente comme nous le verrons plus loin pour les fermes. Le tenon de la pièce oblique est consolidé par un épaulement dans l'autre pièce. (Fig. 86).

Fig. 86.— Tenons.

PANNEAUX D'ASSEMBLAGE

La menuiserie joue un très grand rôle dans la construction: elle sert à clore les bâtisses par les portes et volets, elles les revêt aussi de lambris et boiseries. En général elle se rattache principalement à la fabrication des bâtis et des panneaux.

Le panneau est la partie d'un ouvrage de menuiserie qui offre une surface enfermée dans une bordure ou bâti, le plus souvent orné de moulures. (Fig. 87).

Fig. 87.—Embrèvement.

Le bâti consiste en un assemblage de pièces à tenons et à mortaises qui forment pour ainsi dire un cadre dans lequel le panneau peut se mouvoir. Il ne faut pas oublier le retrait inévitable du bois auquel on obvie par l'embrèvement.

Prenons le cas d'un panneau avec moulures, embrevé dans un bâti: s'il se contracte sous l'effet du séchage la distance qui sépare la moulure du bâti augmentera; au contraire, si le panneau est uni ou ravalé et si l'embrèvement est assez prononcé, le panneau ne sortira pas du bâti, parce qu'il pourra prendre librement son retrait. Il ne se fendra pas, non plus, comme ce serait le cas s'il était assujetti au bâti. (Fig. 88).

Fig. 88.— Panneaux d'assemblage.

LE BOIS LAMINÉ (plywood ou veneer)

Avec la demande croissante de panneaux de plus en plus grands, pour les portes et les bas-lambris dont le bois est le plus sujet à se fendre, on est arrivé à fabriquer des bois laminés ou contreplaqués en feuilles, de 1/16 de pouce. Ces feuilles furent d'abord utilisées comme placage, puis comme panneaux d'assemblage en trois épaisseurs.

Dans notre pays le sapin de Colombie est le bois qui se prête le mieux au contreplacage par suite de son diamètre, de sa texture et de la facilité avec laquelle il se travaille.

Après avoir découpé au moyen d'un appareil spécial de minces couches de 3/32 de pouce on les superpose en plaçant celle du milieu transversalement afin de lui donner plus de rigidité. Les trois couches de bois sont ensuite assemblées avec de la colle à base de résine pendant qu'on maintient le panneau sous une pression constante.

Les moulins qui se spécialisent dans la fabrication du contreplaqué produisent maintenant des panneaux de plus de 3 pieds de largeur par 7 pieds de hauteur avec le placage en bois différents. C'est ainsi que pour les portes à un seul panneau (slab doors) on utilise un placage de chêne, merisier ou acajou selon le choix.

TRANSFORMATION DU BOIS

Avec les restrictions qui ont existé sur les métaux et leur rareté à l'époque de la guerre de 1939-45 le bois a recouvré son rang parmi nos principales ressources naturelles et a acquis une valeur accrue comme matière première. Des recherches intelligemment menées ont permis de corriger bien des défauts du bois en ce qui concerne sa conservation, sa résistance et son poids. En lui faisant subir certaines transformations, on est parvenu à en faire un produit qui, en nombre d'usages, remplace avantageusement les métaux.

On avait bien, avant la guerre, le bois pressé, le bois laminé, le contreplaqué, les bois imprégnés ou injectés de créosote et autres substances. Ces bois étaient tous d'usage courant dans la construction et la menuiserie. Mais la guerre nous a obtenu un bois incombustible, un bois à l'épreuve des insectes, qui résiste à la pourriture, à l'humidité et aux acides.

Très denses et très durs ces bois chimiquement traités se travaillent facilement à la machine. La science aura donc permis de transformer sous peu nos immenses ressources forestières en des produits dont la valeur doit nous faire prendre conscience de ce que représente pour nous la forêt.

RÉCAPITULATION

1 — Qu'est-ce qu'une «enture à mi-bois » ?

2 — Qu'est-ce qu'un tenon? Une mortaise? Une enclave ?

3 — Définissez ce qu'on entend par «assemblages en queue d'aronde ?

4 — Quelle partie d'un panneau est désignée sous le nom d' «embrèvement » ?

5 — Qu'est-ce qu'on entend par «contreplaqué» ou «veneer » ?

 

 

 

 

 

 

 

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