Menuiserie extérieure

Charpente et Menuiserie (1950)

Charpente claire (Balloon Frame) contreventée.

Lorsque sont érigés les pans d'une bâtisse en charpente claire, ainsi que la charpente de son toit, cette bâtisse doit être revêtue d'un lambris à l'extérieur.

On emploie d'ordinaire pour le lambris un bois commun — de l'épinette ou de la pruche — qui doit être tout de même bien «saisonné», flotté ou coupé depuis trois ans, exempt de pourriture sèche, de fentes ou autres défauts.

Si la charpente n'est pas contreventée aux angles par des jambes de force, il est préférable de faire le lambris en diagonale afin de lui donner plus de rigidité. (Fig. 164).

Fig. 164.— Lambris posé en diagonale afin de donner plus de rigidité à la construction.

Le lambrissage est d'ordinaire fait en planches de 7/8" blanchies et embouvetées, bien clouées sur chaque colombage avec deux clous de 2'' et à coupe perdue.

Papier à lambris

Après qu'on a calfeutré tous les joints qui peuvent exister entre les cadres des ouvertures et le lambris, ainsi que les autres fentes apparentes, un gros papier à construction est posé sur la surface du lambris de manière à recouvrir les joints des planches.

Ce papier doit être assez résistant et à l'épreuve de l'eau, facile à poser et à manœuvrer. D'ordinaire il a 36" de largeur et sa surface est saturée d'une substance imperméable: paraffine ou goudron. (Fig. 165).

Fig. 165.— Comment est placé ie papier goudronné à lambris.

La façade de bois apparent se fait de façon différente: en planches avec ravalement, en planches imbriquées communément appelées "cla-bord" ou "à clin", ou encore en bardeau. (Fig. 166).

Dans le premier cas on utilise de la planche de 7/8" en pin ou épinette de première qualité, avec ravalement ou diminution d'épaisseur à 1 ou 2 pouces de distance de la languette, et avec, au bas, une rainure qui permet de l'embrever sur la planche inférieure. (Fig. 166b).

Fig. 166.— a) Planches à clin; b) planches ravalées.

Pour la façade de bois à clin on emploie le pin. C'est le bois qui résiste le mieux aux alternances de sècheresse et d'humidité; il ne fend pas en séchant au soleil et ne se déjette pas.

Le bois à clin se fait d'ordinaire de 6" de largeur, avec 5/8" d'épaisseur au bas ec 1/8" au sommet, ou encore de 8" de largeur avec 1/4" au sommet et 7/8" au bas. Une feuillure de 1/4" au bas permet de recouvrir la planche inférieure de 5/8". (Fig. 166a).

Les planches ravalées et à clin viennent buter sur les encadrements des ouvertures et, si elles ne forment pas d'onglet, sur les planches de 7/8" fixées verticalement sur les angles. (Fig. 165).

Fig. 167.— Coupes d'un mur revêtu d'un lambris à clin.

Le bois à clin peut s'assembler d'onglet sur les angles et être profilé verticalement, ce qui donne une très belle apparence à la bâtisse. (Fig. 168).

Fig. 168.— Assemblage des planches à clin aux angles (angle profilé).

LAMBRIS DE BARDEAU

Les façades peuvent être lambrissées en bardeaux. Dans ce cas, il faut veiller à choisir des bardeaux d'une certaine largeur et à les chevaucher en laissant des espaces parallèles de 5" à 6" d'échantillon, pour faire contraste avec le bardeau de la toiture qui doit être de 4" d'échantillon. (Fig. 169 et 170).

Fig. 169.—Lambris en bardeau avec 5 ou 6" d'échantillon.

Fig. 170.— Bardeau ayant 4" d'échantillon, sur une toiture.

1,000 bardeaux (ou deux paquets) couvrent d'ordinaire, avec 5" d'échantillon 138 pieds (720 bardeaux couvrent une toise ou 100 pieds) ; avec 5 1/2" d'échantillon 132 pieds (650 bardeaux couvrent une toise ou 100 pieds) ; avec 6" d'échantillon 116 pieds (600 bardeaux couvrent une toise ou 100 pieds).

Le bardeau doit être posé bien de niveau à l'aide d'une ligne ou tringle temporaire. Pour le lambris, les clous à bardeaux de 1/4" sont préférables. Il faut avoir soin de poser les bardeaux courbés par l'empaquetage de manière qu'ils pressent sur les bardeaux inférieurs.

On doit planter au moins deux clous par bardeau à 1/2" au-dessus de l'échantillon ou surface apparente, et 3 clous pour les bardeaux de plus de 6" de largeur.

Afin d'empêcher les bardeaux de se gondoler ou de fendiller au soleil, on doit, aussitôt posés, les recouvrir d'une couche d'apprêt, préparée à l'huile de lin et au blanc de plomb, qui doit bien pénétrer dans le bois.

La table saillante. C'est une légère projection au bas d'un mur de façade sur la fondation. Elle est formée par une planche d'au moins 1 1/2" d'épaisseur et de 7" à 8" de hauteur avec un chanfrein que l'on abat sur l'arête du haut pour recevoir le bois à «clin» ou les bardeaux. (Fig. 171).

Fig. 171.— Table saillante d'un mur lambrisé en bardeaux.

On peut intercaler une planche de 7/8" x 3" sur le chanfrein, en dessous de la dernière planche ou du premier rang de bardeau qui doit être doublé pour couper les joints verticaux. (Fig. 167b).

LES OUVERTURES

On entend par ouverture toute baie que contient un mur qui doit être garni d'une porte ou de fenêtres. Une baie est une ouverture pratiquée dans un mur ou pan en bois pour y établir une porte ou fenêtre.

La fenêtre est donc une ouverture établie dans un mur ou pan en bois pour donner le jour ou l'air dans un appartement: elle se compose d'un cadre et de châssis.

La porte est une ouverture qui permet d'entrer et de sortir d'une bâtisse.

Le cadre est un assemblage de pièces de bois formant un rectangle pour soutenir une porte ou fenêtre. Il se compose de deux montants assemblés sur une traverse au sommet, et feuillures pour recevoir une porte ou châssis, puis d'une tablette qui repose sur un seuil ou appui en bois ou en pierre selon le cas et qui prend le nom de tablette d'appui.

S'il n'y a pas de seuil ou d'appui en pierre, la tablette devra excéder de 2 1/2" à l'extérieur du mur. Elle devra en outre être munie d'une rainure à 1/4" du bord en dessous; cette rainure sert de larmier pour rejeter l'eau. La tablette en bois doit avoir 2 1/2" ou 3" d'épaisseur avec pente légère vers l'extérieur.

Elle est toujours munie d'une feuillure en dessous de façon à couper le joint avec le mur, ou le bois du pan, et empêcher ainsi l'air de s'y Infiltrer, (Fig. 172).

Mesure

La dimension des ouvertures dans la maçonnerie ou dans la brique, s'établit par la distance exacte entre les jambages de la baie sur lesquels reposent les feuillures des cadres de chaque côté et à partir de l'appui jusqu'au linteau.

On entend par croisée les châssis vitrés de la fenêtre. Les châssis sont des cadres formés par un assemblage de pièces de bois à tenon et à mortaise et dont les espaces libres sont garnis de vitres.

On appelle carreaux le verre que l'on met entre les baguettes ou «petits bois» qui divisent les châssis.
Un soupirail est une ouverture pratiquée dans le mur de fondation d'une bâtisse pour éclairer ou aérer le sous-sol ou la cave.

Le cadre de bois retenant la terre à l'extérieur d'une fondation et qui sert à donner accès à la lumière dans un soupirai] s'appelle aire du soupirail.

Le cadre d'un soupirail repose directement sur la maçonnerie (ou le ciment fini en talus) et n'a qu'une tablette d'appui. Il est d'ordinaire muni de barreaux en fer de 3/4" scellés horizontalement dans la maçonnerie ou le cadre.

Celui-ci doit aussi être muni d'un grillage en fil de fer assez résistant avec mailles de 1/4" pour empêcher les animaux et les maraudeurs d'entrer. Les châssis s'ouvrent d'ordinaire en deux battants et doivent de préférence être garnis d'une double-vitre placée dans la seconde feuillure intérieure.

La double-vitre peut être maintenue en place par une petite baguette pointée; on évitera ainsi l'inconvénient d'un double-châssis si l'on veut aérer momentanément la cave en hiver.

CATÉGORIES DE FENÊTRES

On peut classer les fenêtres en trois catégories distinctes selon leur apparence et la manière dont les croisées sont constituées, aussi selon la manière dont on peut les fermer et les ouvrir.

Les fenêtres dont les croisées s'ouvrent en deux, et verticalement sur les embrasures, sont d'ordinaire connues sous le nom de fenêtres françaises. (Fig. 172).

Fig. 172.— Fenêtre française.

Celles dont les cadres sont munis d'un imposte (transom) et dont les 2/3 s'ouvrent en deux, tandis que le châssis du dessus est fixe ou s'ouvre horizontalement, s'appellent fenêtres canadiennes. (Fig. 177).

Les fenêtres dont les châssis ouvrent de bas en haut, ou à coulisse, sont dites à «guillotine» et appelées fenêtres anglaises. (Fig. 173).

Fig. 173.— Fenêtre anglaise ou à guillotine.

Fig. 174.— Coupe du dormant d'une fenêtre française.

Les fenêtres se composent, comme nous venons de le voir, d'un cadre dont les montants ou dormants sont assemblés à angle droit, à tenon et à mortaise avec feuillure extérieure. Ce cadre est scellé dans les murs ou sur la charpente des pans. Le dormant, la traverse du haut et l'imposte ont, sur leur face intérieure, une feuillure dans laquelle s'appliquent les vantaux mobiles ou les châssis à guillotine. (Fig. 175).

Fig. 175.—Noix à gueule de loup des fenêtres à deux battants.

Fig. 176.— Larmier servant à rejeter l'eau en dehors du cadre d'une fenêtre.

Fig. 177.— Fenêtre canadienne avec imposte.

Il est préférable, pour notre climat, de faire le dormant du cadre plus large et de ménager une seconde feuillure au dehors pour recevoir le double-châssis.

Les châssis pour fenêtre se composent de deux montants et de deux traverses assemblées à angle droit à tenon et à mortaise.

Pour les fenêtres françaises les montants des châssis joignent le dormant du cadre. Ils portent une languette que l'on appelle noix. Celle-ci entre dans une rainure concave évidée à même la feuillure du dormant. (Fig. 175).

Les montants du milieu présentent une section particulière. Comme il faut empêcher l'air et la pluie de pénétrer à l'intérieur, les deux battants se joignent ordinairement, au centre, à noix ou à gueule de loup. (Fig. 175).

L'épaisseur des châssis est de 1 3/4".

Leur montant a également 1 3/4" avec petite feuillure de 1/2 x 3/8" pour recevoir la vitre et le mastic; la traverse du haut a 2 1/2" de hauteur et les «petits bois» du centre ont 1 3/4" x 1"; ils sont munis d'une double feuillure de 1/2" x 3/8" et assemblés à tenon.

La traverse du bas doit avoir de 2 1/2" à 3" de hauteur et de 1 1/2" à 1 3/4" d'épaisseur avec jet d'eau au bas portant l'épaisseur à 2 1/4". Un léger larmier permet de rejeter l'eau en dehors de la feuillure du cadre.

On ajoute souvent à cette feuillure une bande métallique de 1/8" d'épaisseur par 3/4" de hauteur engagée dans le cadre pour empêcher l'eau de s'infiltrer au bas du châssis. (Fig. 174).

Fenêtre canadienne. Afin de diminuer la hauteur des vantaux on a recours à une coupure horizontale dont le bas devient la fenêtre proprement dite battant sur une traverse de 4" de largeur par 2" d'épaisseur, à double feuillure pour recevoir le châssis et double-châssis au-dessus qui constitue l'imposte; les traverses du châssis de l'imposte ont 2" au sommet et 2 1/4" au bas, avec un léger jet d'eau pour empêcher l'eau de pénétrer dans la feuillure de l'imposte.

 Les châssis sont suspendus par des charnières en métal de 2 1/2" encavées dans la feuillure des dormants, et fermés au centre par des targettes ou une crémone. (Fig. 178).

La crémone est formée de longues tiges de fer fixées à une poignée au centre sur l'un des battants du châssis et servant à les fermer ou les ouvrir. (Fig. 178).

Fig. 178.— Crémone.

La fenêtre guillotine, appelée aussi châssis anglais, s'ouvre par un mouvement de translation vertical. Dans ces fenêtres, les châssis sont à peu près tous les deux de même hauteur. Toutefois, celui de la partie supérieure de la fenêtre, ayant ordinairement de 2" à 3" de moins haut, peut rester au repos.

Il peut être maintenu en place par un dispositif quelconque ou commandé comme celui du bas par une poulie et un contrepoids. (Fig. 179).

Fig. 179.—Position des poulies qui supportent le contrepoids.

On dissimule ce dernier dans une boîte verticale formant corps avec le dormant de chaque côté du cadre. La boîte pour ces contrepoids est faite en planche de 7/8", avec côtés de 3/4", puis une planchette de 1/4" au centre afin de séparer les contrepoids. (Fig. 180).

Fig. 180.— a) Boîte des contrepoids pour une fenêtre anglaise; b) joint étanche entre les châssis du haut et du bas.

Pour suppléer aux contrepoids on emploie des poulies à ressort sur lesquelles passent des courroies métalliques ou des câbles. Ces poulies sont posées à mortaise dans les dormants, ce qui permet de supprimer les boîtes.

Il existe aussi un dispositif appelé «balance-spirale», qui se place dans une rainure de 3/4" ménagée de chaque côté dans les montants du châssis. Ce dispositif sert à contrebalancer le poids des châssis.

Les cadres des fenêtres à guillotine doivent avoir au moins 7" de largeur par 2" d'épaisseur avec, à l'extérieur, une feuillure pour recevoir le double-châssis et, dans le dormant, une autre feuillure avec baguette de 3/4" x 3/8" engagée dans une rainure, de manière à former deux coulisses de 1 3/4" séparées pour le châssis du haut et celui du bas.

La traverse de chacun de ces châssis doit être munie d'un chanfrein ou déclin en sens contraire de manière à presser l'un sur l'autre et à donner un joint étanche à l'air. (Fig. 180b).

Le châssis intérieur — celui du bas — est maintenu en place par une baguette. Celle-ci doit être rapportée sur le dormant avec une légère feuillure de 1/8" x 7/8" destinée à recevoir cette baguette qui sera de 3/4" x 7/8" avec moulure ronde à l'intérieur.

Pour la fenêtre à coulisse, il n'est pas recommandable de faire les cadres de peu d'épaisseur avec feuillure rapportée sur le dormant à l'extérieur. Ce genre de feuillure est sujet à se déjeter en laissant un joint direct à l'air libre.

Ce cadre convient plutôt pour les résidences d'été et les bâtisses de peu d'importance. Dans une bonne construction, les dormants doivent avoir les feuillures à même pour recevoir les châssis et pour reposer sur la maçonnerie, la brique ou la charpente afin de couper le joint que l'on doit calfeutrer. (Fig. 181b).

Fig. 181a.— Cadre d'une fenêtre à coulisse.

Fig. 181b.— Disposition des châssis et doubles-châssis.

La tablette extérieure des fenêtres à guillotine — s'il n'y a pas d'appui en pierre — sera en pin d'au moins 2 1/2" d'épaisseur, et inclinée, avec un larmier en dessous et feuillure pour couper le joint de la brique ou de la charpente. Cette tablette doit avoir 10" de largeur.

Si elle doit servir de tablette d'appui elle aura 7" x 2 1/2" avec feuillure en dessous reposant directement sur la pierre, et une moulure à même pour recevoir le châssis du bas et empêcher l'eau d'entrer. (Fig. 182).

Fig. 182.— Cadre et tablettes intérieure et extérieure, d'une fenêtre.

Le double-châssis repose directement sur la tablette sans feuillure, permettant à l'eau provenant du suintage de s'écouler par en dessous.

Fenêtres à bascule

Pour les édifices publics dont les fenêtres demandent une certaine hauteur on emploie avec avantage les châssis à bascule, qui répondent bien à notre climat et offrent une bonne aération. Ce châssis se compose d'un cadre avec imposte; la partie du centre est fixe et le bas ouvre en basculant à l'intérieur.

Le châssis de l'imposte est d'ordinaire suspendu au sommet et ouvre à l'extérieur. Il est maintenu ouvert par un dispositif spécial comportant une tige métallique qui sert aussi à le barrer. (Fig. 183).

Fig. 183.— Châssis à bascule et son imposte, surtout utilisé pour les édifices publics.

Le châssis du bas bascule à l'intérieur grâce à une charnière placée dans la feuillure de la tablette d'appui. Il doit être muni d'un "jet d'eau" assez prononcé qui permet de rejeter au dehors de la feuillure l'eau de pluie et d'empêcher la neige de pénétrer à l'intérieur. (Fig. 183 et 184).

Fig. 184.— Jet d'eau des châssis qui basculent à l'intérieur.

Ce genre de fenêtre dispense des doubles-châssis du fait que les croisées sont garnies d'une double-vitre à l'intérieur.

Étant posées sur des baguettes amovibles en bois ou en métal garnies d'une bande ou ruban caoutchoutée ou asphaltée pour empêcher l'air ou la poussière de pénétrer entre elles, ces doubles-vitres sont ingénieusement disposées selon des systèmes dont quelques-uns sont brevetés.

Lorsque les fenêtres sont d'une certaine dimension, il y a avantage à les diviser en deux ou trois sections au moyen de montants et traverses. Sur ces montants, que l'on appelle meneaux, viennent s'adapter les châssis mobiles. (Fig. 185).

Fig. 185.— Sections de meneaux.

Pour les châssis à coulisses les contrepoids s'adaptent entre les dormants des cadres qui forment une série de fenêtres. Pour les fenêtres françaises les dormants sont fixés l'un contre l'autre et recouverts à l'extérieur et à l'intérieur d'une pièce de bois faisant suite à l'encadrement ou aux chambranles.

L'encadrement est un ornement en saillie qui entoure les ouvertures des portes et fenêtres. (Fig. 186).

Fig. 186.— Encadrement et disposition des meneaux.

Pour les bâtisses dont les pans sont charpentés avec façade en bois apparent, l'encadrement sert à recouvrir le joint entre le cadre et le revêtement de la charpente. Il peut être uni, avec, au sommet, une pièce transversale ou une moulure à onglet, formant pour ainsi dire une chambranle extérieure.

Les contrevents sont des volets placés à l'extérieur d'une fenêtre. Le volet est un panneau de bois plein qui peut se fermer sur les fenêtres.

Les jalousies sont des volets ou une sorte de contrevent muni de lames minces et fixes disposées de manière à permettre aux gens de l'intérieur de voir au dehors sans être vus. (Fig. 187-188).

Fig. 187.— Jalousies qui se replient à l'intérieur.

Les persiennes sont des jalousies, composées de lames mobiles montées dans un châssis, et que l'on ouvre ou ferme à volonté. Le rabattement à l'extérieur contre la muraille des volets ou persiennes n'est vraiment possible que si le mur est nu; si les volets se rabattent contre les jambages de la baie il s'ensuit un contresens.

Mieux vaut avoir recours aux persiennes brisées qui se logent dans des embrasures à l'intérieur, embrasures dont il faut prévoir la largeur suffisante. (Fig. 188).

Fig. 188.— Persienne et volets.

On entend par persiennes brisées une série de jalousies à lames mobiles, reliées entre elles par des charnières et qui se plient les unes sur les autres dans un espace ménagé dans l'embrasure de chaque côté de la baie ou l'ébrasement. (Fig. 187).

LES PORTES ET LEUR ASSEMBLAGE PORTES EXTÉRIEURES

On entend par porte toute ouverture faite pour entrer dans un lieu fermé ou pour en sortir. C'est un assemblage en bois et à panneaux qui peut tourner sur ses gonds et fermer la baie.

Les jambages sont constitués par la maçonnerie ou la brique qui forme les côtés de la baie ou encore par les montants verticaux qui supportent les extrémités du linteau au-dessus de cette baie.

Le linteau est une pièce de bois, de fer ou de pierre que l'on pose au-dessus des jambages d'une porte ou d'une fenêtre pour fermer la partie supérieure de l'ouverture.

Le seuil est une pièce de pierre ou de bois placée au bas et en travers de l'ouverture d'une porte. (Fig. 189).

Fig. 189.— Section d'un seuil pour porte et double-porte.

L'imposte est un panneau en menuiserie ou vitrage, fixé sur une traverse et qui sert à fermer la partie supérieure de la baie d'une porte ou fenêtre. (Fig. 190).

Fig. 190.— Imposte placée au-dessus d'une porte.

Un vantail est un battant de porte. Ce terme s'applique plus spécialement à une porte qui s'ouvre en deux sections, c'est-à-dire à deux vantaux.

Le battant est une pièce de bois servant de montant dans un assemblage mortaise et qui est destinée à recevoir les tenons des traverses dans une porte à panneaux. (Fig. 191).

Fig. 191.— Sections de portes à deux vantaux.

Le dormant est l'encadrement scellé dans le mur ou les jambages et servant de battant aux vantaux d'une porte.
Le bâti d'une porte est formé d'un assemblage à tenon et à mortaise de pièces qui constituent les montants et traverses.

Cet assemblage forme autant de cadres dans lesquels les panneaux sont embrevés et peuvent se mouvoir librement avec le retrait du bois.

Les panneaux. C'est cette partie de menuiserie qui offre dans une porte des surfaces enfermées entre les montants et les traverses; ils sont souvent ornés de moulures. (Fig. 85).

Les panneaux sont d'ordinaire unis et quelquefois agrémentés d'un ravalement qui les encadre; l'embrèvement des panneaux dans leur cadre doit être assez prononcé, de manière qu'ils puissent prendre tout le retrait voulu.

Les moulures qui ornent les panneaux doivent être faites à même le cadre ou rapportées sur le bâti auquel elles doivent être fixées pour ne pas entraver le retrait du panneau et l'exposer à fendre.

Les dimensions des portes varient suivant l'usage de la bâtisse, son caractère et son architecture.
Pour les résidences, les portes d'entrée peuvent avoir de 2' 8" à 3' 0" de largeur et 6' 8" à 7 0" de hauteur.

Elles sont faites d'ordinaires en pin de 2" à 2 1/2" d'épaisseur avec panneaux et vitrage.

Afin d'aligner le linteau des portes avec ceux des fenêtres, on a recours à une imposte rectangulaire. Ces portes peuvent recevoir un placage en chêne; le bas du vantail peut être uni avec une traverse de 10" à 12" de hauteur sur lequel repose l'encadrement du vitrage, ou être fait de plusieurs panneaux avec vitrage dans la partie supérieure. (Fig. 190).

Afin de donner plus d'ampleur à l'entrée on a recours aux portes à deux vantaux avec imposte.

Cette imposte peut être rectangulaire, mais le plus souvent est en plein-cintre; dans ce cas l'imposte commence un peu au-dessus du diamètre du cintre, de manière que les lignes courbes embrassent une demi-circonférence.

La traverse de l'imposte prend le nom d'architrave lorsque les dormants de la porte sont encadrés par une pilastre de chaque côté avec entablement ou fronton au-dessus. (Fig. 192-193). 

Fig. 192.— Architrave.

Les vantaux ont d'ordinaire 2" à 2 1/2" d'épaisseur de 2' 6" à 2' 8" et même 3' de largeur, la hauteur variant de 7' à 8'.
Une pilastre est un pilier de peu d'épaisseur, rectangulaire, engagé dans le nu d'un mur; elle est souvent placée en arrière d'une colonne dans le cas d'un portique. (Fig. 193).

Fig. 193.— Pilastre, entablement et fronton.

La colonne est un pilier cylindrique en pierre ou en bois, avec base et chapiteau qui soutient un entablement souvent surmonté d'un fronton; la partie principale de la colonne est le fût dont le diamètre doit être proportionné à la hauteur de la colonne. (Fig. 194).

Fig. 194.—Colonnes de styles: a) dorique; b) ionique; c) corinthien.

L'ensemble formé par une colonne et l'entablement qu'elle supporte constitue ce qu'on appelle en architecture un ordre, c'est le rapport qui existe entre eux.

L'entablement comprend trois parties: l'architrave, la frise et la corniche. (Fig. 195).

Fig. 195.— Différentes parties d'une colonne et de son entablement formant un ordre.

Le chapiteau est la partie ordinairement moulurée ou sculptée qui fait saillie au-dessus du fût d'une colonne ou d'une pilastre; il est sur monté d'un tailloir de forme plate et rectangulaire qui reçoit l'architrave de l'entablement. (Fig. 194).

En architecture on classe les ordres en trois catégories, qui varient par leurs dimensions et par la forme de leur chapiteau :

La colonne dorique, dont le chapiteau se réduit à l'astragale, un filet, un quart de rond et un tailloir; le fût est galbé et peut avoir une hauteur égale à 6 ou 7 fois le diamètre de la colonne. La frise de l'entablement est d'ordinaire unie ainsi que la corniche, qui peut avoir le quart de la hauteur de la colonne. La base se termine par un filet et un tore et repose sur un dé ou base rectangulaire unie. (Fig. 194).

La colonne Ionique, dont le chapiteau est orné de volutes, peut avoir en hauteur 8 à 9 fois son diamètre. Le fût est galbé, uni ou évidé de 24 cannelures séparées par des listels. L'entablement, qui peut varier du quart au cinquième de la hauteur de la colonne, se compose d'un architrave ayant trois légères saillies l'une sur l'autre, d'une frise qui peut être ornée de denticules au sommet, puis d'une corniche avec larmier. (Fig. 194).

La colonne Corinthienne, dont le fût peut avoir en hauteur neuf à dix fois son diamètre, est surmontée d'un chapiteau qu'ornent deux rangées de feuilles d'acanthe et un abaque ou tailloir dont les angles sont supportés par des volutes. Son entablement ne diffère guère de celui de l'ionique sauf que des modillons supportent la corniche. La colonne repose sur un piédestal. (Fig. 194).

Le fronton, est un ornement triangulaire d'architecture, faisant suite à la corniche de l'entablement qui, d'ordinaire, surmonte l'entrée d'un édifice. (Fig. 193).

La menuiserie se prête très bien à ces formes architecturales et leur donne une élégance gracieuse lorsque la colonne et son entablement sont bien proportionnés.

Ce que nous venons de dire pour les colonnes et portiques s'applique également aux vérandas dont les colonnes doivent avoir certaines proportions qui en déterminent l'espacement.

L'espace entre la base des colonnes d'une véranda est rempli par une balustrade ou rangée de balustres; ce sont de petits poteaux tournés que surmonte une tablette étroite à la hauteur d'appui.

Pour les porches vitrés (Sun porch), l'espace qui sépare les bases est fermé par un panneau ; celui qui sépare les colonnes par un vitrage, à l'aide de croisées mobiles.

Portes de service. Les portes secondaires: entrées de service, sorties de cuisine, ont d'ordinaire 3 pieds de largeur avec cadre de 7 à 8 pieds de hauteur pour faire suite aux linteaux des fenêtres, composant une imposte. Les cadres ont généralement 6" à 7" de profondeur par 2" avec feuillures à même pour la porte intérieure et les doubles-portes. (Fig. 196).

Fig. 196.— Porte de service.

Ces portes ont d'ordinaire 1 3/4" d'épaisseur avec vitrage dans la partie supérieure et panneaux au bas. La double-porte pour correspondre est garnie d'un châssis pour l'hiver et d'un grillage interchangeable pour l'été. Le châssis de l'imposte ouvre à bascule pour l'aération de la cuisine et doit être muni d'un grillage pour l'été.

Les entrées de cave peuvent être munies de portes d'un seul panneau en deux épaisseurs. Elles ont, en général, 3 pieds de largeur par 6' 6" de hauteur et sont faites de planches blanchies et embouvetées, posées horizontalement ou en diagonale sur des planches verticales à l'intérieur.

Un papier imperméable, placé entre ces deux rangs de planches, empêche la condensation à l'intérieur. Ces portes sont pendues sur des gonds et munies d'une clanche et d'un verrou.

Les portes de garage, dont l'ouverture ne doit pas être moindre de V 6" de largeur et de 7 à 8 pieds de hauteur, ont 2" d'épaisseur. Elles sont faites à deux ou trois vanteaux en assemblage, avec vitrage dans la moitié supérieure et panneaux au bas.

Ces portes sont aussi faites d'une seule pièce, de 7 à 8 pieds de largeur par 7 à 8 pieds de hauteur, et s'ouvrent par un mouvement de translation vertical en évoluant sous le plafond du garage au moyen d'un dispositif qui comprend soit une coulisse en métal, soit des contrepoids ou des ressorts pour contrebalancer le poids de la porte. (Fig. 197).

Fig. 197.— Porte de garage.

PORTES-FENÊTRES

Les portes donnant sur les balcons peuvent être considérées avec avantage comme des fenêtres ouvrant verticalement, dont le vitrage correspond à celui des croisées avoisinantes et dont le bas est garni d'un panneau à la hauteur des allèges.

Elles sont munies, comme les fenêtres françaises, d'une crémone ou espagnolette pour les fermer. La porte-fenêtre s'ouvrant dans les embrasures prend moins d'espace à l'intérieur, ainsi qu'à l'extérieur pour la double-porte, surtout si le balcon est de dimension restreinte. Cette double-porte est garnie d'un châssis pour l'hiver et d'un grillage interchangeable pour l'été. (Fig. 198).

Fig. 198.— Porte-fenêtre.

PORTES INTÉRIEURES

Ces portes, en général, servent à établir ou à interrompre la communication entre deux espaces ou deux pièces contigües. Elles peuvent être classées en deux catégories: les portes d'entrée, comprenant les portes de vestibule et portes de hall; puis les portes intérieures: portes de chambres, de garde-robes, etc.

La porte se compose de bâtis et traverses dans lesquels s'embrèvent les panneaux; ceux-ci peuvent être unis ou ravalés. (Fie;. 199).

Fig. 199.— Portes à un et deux panneaux.

La porte de vestibules est faite d'ordinaire pour correspondre à la porte d'entrée principale, du même genre, à un ou deux vantaux sans imposte, de même épaisseur et dimension.

Les portes de hall ou portes de salles se font à deux vantaux de 2 pieds 6" à 3 pieds de largeur par 6 pieds 8" à 7 pieds de hauteur, 1 3/4" d'épaisseur, à panneaux ou avec vitrage. Lorsqu'elles sont vitrées avec carreaux de trois vitres, dans le sens horizontal, et 5 ou 6 dans le sens vertical, elles prennent le nom de portes françaises. (Fig. 200).

Fig. 200.— Portes françaises (de hall).

Les portes d'office — ou portes communiquant d'une cuisine à la salle à dîner et munies de charnières à double-action — deviennent des portes battantes; elles doivent être garnies d'un vitrage à leur partie supérieure. Les dormants de l'encadrement n'ont pas de feuillure et le battant doit être légèrement arrondi pour éviter toute friction lorsqu'elle se referme d'elle-même. (Fig. 201).

Fig. 201.— Porte battante.

Les cadres des portes intérieures sont faits de 2" d'épaisseur et de 4" à 5" de largeur, pour convenir à l'épaisseur des cloisons, avec feuillure à même pour recevoir la porte.

Les portes de chambres peuvent se faire d'un seul panneau avec un placage en chêne, acajou et bois, sur bâti en pin; elles sont aussi faites en assemblage et panneaux.

Elles ont d'ordinaire 2 pieds 8", 2 pieds 10" ou 3 pieds de largeur par 6 pieds 8", 6 pieds 10" à 7 pieds de hauteur, de 1 3/4" d'épaisseur dans les constructions de premier ordre ou 1 1/2" ailleurs; leurs montants ont de 4 1/2" à 5" de largeur, les traverses de 4" à 5" de hauteur et celle du bas 7" à 8", selon que les panneaux sont parallèles ou verticaux. (Fig. 202).

Fig. 202.— Trois styles de portes de chambres.

Les portes des garde-robes ou de lingeries sont faites pour correspondre aux portes de chambres. Elles sont d'ordinaire 1 1/2" d'épaisseur et 2 pieds 6" de largeur.

LES CHAMBRANLES

La chambranle est un encadrement uni, ou le plus souvent à moulures, qui entoure les portes et ouvertures à l'intérieur. C'est une simple moulure clouée sur le cadre des portes et embrasure de fenêtres, faisant recouvrement sur le nu du mur ou plâtre de manière à cacher le joint de l'enduit avec le bois. (Fig. 203).

Fig. 203.— Chambranle.

Des faux-cadres ou guides sont ordinairement posés avant d'assujettir les cadres des portes afin de pouvoir aplomber les enduits et recevoir dans la suite les chambranles. (Fig. 204).

Fig. 204.— Section de cadre et de faux-cadre.

Les chambranles peuvent avoir 3" à 4" de largeur si elles sont unies, et 4" à 5" si elles sont simples et une épaisseur de 7/8"; si les chambranles sont composées de moulures rapportées elles auront de 1 1/4" à 1 1/2" d'épaisseur et de 5" à 7" de largeur. (Fig. 205).

Fig. 205.— Chambranles composées de moulures.

Les chambranles sont d'ordinaire assemblées d'onglet. Si elles sont unies et ont de 4" à 5" de largeur, elles sont coupées de longueur avec chambranle transversale sur leur sommet où l'on intercale une baguette; une moulure profilée en corniche est fixée sur le tout en guise d'entablement. (Fig. 203).

Le bas des chambranles vient reposer sur une pièce un peu plus large et plus épaisse; c'est la base sur laquelle vient mourir la plinthe. (Fig. 203).

La plinthe n'est qu'une planche assez large avec moulures au haut et que l'on place au bas des murs. Les plinthes peuvent avoir 8" à 12" si elles sont doubles ou composées de moulures rapportées. (Fig. 206).

Fig. 206.— Plinthes.

REVÊTEMENT DES EMBRASURES

Lorsque les murs ont une certaine épaisseur, la boiserie qui compose la fenêtre se trouve à une certaine distance du nu du mur et laisse un tableau, contre lequel se développent les fenêtres et que l'on appelle ébrasement. Ce dernier doit être perpendiculaire au nu ou présenter un certain biais. (Fig. 207).

Fig. 207.—Ébrasement de biais.

L'ébrasement se fait souvent en enduit que l'on peint de la couleur de la chambre ou que l'on revêt de papier peint.
Il est préférable de garnir l'embrasure en menuiserie qui consistera en une seule planche embrevée dans le dormant de la fenêtre si l'embrasement n'a que de 4" à 6" de largeur.

Si le mur est assez épais, on garnit l'ébrasement de menuiserie, soit d'un bâti avec panneau sur lequel vient se fixer la chambranle de la fenêtre. (Fig. 208).

Fig. 208.— Ébrasement perpendiculaire.

En élargissant un peu l'embrasure on obtient la place nécessaire pour loger une série de panneaux composant des volets de fermeture ou des persiennes brisées; ces volets ne sont que des vantaux de menuiserie composés de montants et de traverses avec un panneau.

L'épaisseur des montants est d'ordinaire de 7/8". Ces derniers sont faits en deux ou trois vantaux de chaque côté pour convenir à la largeur de la fenêtre. (Fig. 187).

Lambris

On entend par lambris toute boiserie appliquée sur un mur ou le bas de ce mur; on donne à ces boiseries le nom de lambris-de-hauteur ou bas-lambris. Elles se composent d'une cymaise au sommet, de panneaux et plinthes au bas. (Fig. 209).

Fig. 209.— Boiserie avec plinthe, cymaise et corniche.

Le lambris sera assemblé, s'il est fait par panneaux; il sera simulé si l'on place entre la cymaise et la plinthe des cadres coupés d'onglet et cloués directement sur le plâtre qui sera décoré de peinture ou papier. Les lambris non assemblés peuvent être faits en planches de 1/4" d'épaisseur par 3" de largeur et baguettées, posées verticalement entre la cymaise et la plinthe.

RÉCAPITULATION

1 — Pourquoi pose-t-on parfois le lambris en diagonal sur les colombages ?

2 — Combien faut-il de bardeaux avec échantillon de 6 pouces pour couvrir une toise de lambris ?

3 — Quelle différence y a-t-il entre un châssis canadien et un châssis anglais ?

4 — Quelle différence y a-t-il entre un vantail, un battant et un panneau de porte ?

5 — Où se placent les chambranles, dans la menuiserie ?

 

 

 

 

 

 

 

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