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L'Orignal |
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Moose - (Alces alces)
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Classification |
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Description physique |
L'Orignal est l'un des plus gros animaux qui peuplent notre pays. Sa taille est comparable à celle du cheval. Le mâle mesure de 2,4 à 2,9 mètres de longueur et de 1,69 à 1,92 mètre de hauteur au garrot (au-dessus de l'épaule). La femelle est souvent plus petite. Elle mesure de 2,0 à 2,6 mètres de longueur et de 1,74 à 1,83 mètre de hauteur. Leur poids sont de 330 à 635 kg pour le mâle et de 230 à 410 kg pour la femelle. L'allure générale de l'animal est caractérisée par ses longues pattes qui lui permettent de mieux se déplacer soit dans l'eau profonde ou dans une épaisse couche de neige; par sa tête massive munie d'un long et fort museau; par la bosse sur son dos au niveau des épaules; et dans le cas du mâle, par son énorme panache qui peut peser aussi lourd que son squelette. Le panache se distingue des autres panaches de cervidés par ses ramifications aplaties qui se terminent par des pointes. Le nombre de pointes, contrairement à la croyance populaire, ne permet pas de déterminer l'âge de l'animal. La couleur de sa fourrure va du brun au noir. Il a de plus un repli de la peau appelé pampille ou fanon qui lui pend sous le menton et que vous pouvez facilement observer. |
Habitat et alimentation |
La distribution de l'Orignal est très étendue au Canada. Elle coïncide en fait à toutes les régions forestières, bien que l'animal se concentre davantage dans les zones de forêts mixtes, et au Québec, surtout dans la sapinière à bouleau blanc ou à bouleau jaune ainsi que dans les forêts en régénération. En été, comme l'Orignal se nourrit principalement de végétation herbacée et montre une préférence pour les herbes et les plantes aquatiques, il vit à proximité des lacs, des rivières ou des étangs. Les plans d'eau lui servent aussi de refuge contre les insectes piqueurs et contre la chaleur. En hiver, il fréquente les boisés où il peut s'alimenter de ses essences ligneuses préférées telles le bois d'Orignal (Viburnum alnifolium), les cornouillers (Cornus spp.), les saules (Salix spp.), les érables (Acer spp.), les bouleaux (Betula spp.) et les peupliers (Populus spp.). Ce régime sec et peu nutritif fait que notre grand cervidé, strictement herbivore, peut à la fin de l'hiver avoir perdu jusqu'à 50% et plus de son poids total. |
Reproduction |
La saison des amours commence en septembre. Le mâle polygame, embelli de son panache qui a atteint sa taille maximale après 5 mois de croissance, recherche une partenaire en chaleur. Celle-ci facilite la tâche du mâle en poussant des appels rauques pour le prévenir de sa présence. Des glandes spéciales lui permettent aussi de dégager autour d'elle des odeurs que les mâles peuvent sentir sur de grandes distances. En concentrant ces odeurs dans leur système olfactif, les mâles ont la faculté d'estimer la progression de l'ovulation des femelles et ainsi d'augmenter les chances du succès de leur reproduction. Si deux mâles désirent s'accoupler avec la même femelle, le mâle qui possède le plus gros panache intimidera habituellement l'autre, évitant la confrontation physique. Il peut quand même arriver que des batailles aient lieu, lesquelles peuvent être sanglantes. Une fois l'accouplement accompli, le mâle partira à la recherche d'une autre femelle si la période du rut n'est pas déjà achevée. La perte du panache se produit entre le mois de décembre et le mois de mars. Les mâles se libèrent alors d'une très lourde charge qui ne leur sert plus à rien après la saison des amours. Ainsi, à chaque année, les Orignaux mâles doivent investir beaucoup d'énergie pour que croisse cette structure osseuse qui leur vaut leur succès reproducteur et qui apparemment, en vaut le coût énergétique! Vous aurez peut-être la chance un jour de trouver dans le sous-bois un panache partiellement rongé par de petits rongeurs qui s'en nourrissent comme source de calcium. Les faons naissent au printemps et demeurent avec leur mère pendant un an. |
Moeurs |
L'Orignal est le plus solitaire de nos cervidés. Il demeure seul sauf à l'époque du rut et en hiver où il rejoint quelques autres Orignaux pour former de petits ravages dans les secteurs de la forêt où la neige est moins abondante. L'Orignal peut vivre jusqu'à 23 ans en milieu naturel et son principal prédateur, après l'homme, est le loup. |
Statut de l'espèce |
Étant donné que l'Orignal est l'un des animaux dont la biologie et l'écologie sont les mieux connus au Québec, la population est l'objet d'une gestion rigoureuse et se porte bien. Selon les derniers inventaires effectués depuis 1994, il y aurait 67 000 Orignaux dans la province avant la chasse automnale, dont 10 000 dans les parcs et les réserves fauniques. Le taux d'exploitation du cheptel est de 18 % par année. |
Pour plus de chances d'observation |
Comme de nombreux animaux, l'Orignal est actif surtout au crépuscule et à l'aube. Il se déplacerait moins les jours venteux. Son odorat développé et sa fine ouïe lui permettent de repérer de loin les étrangers. Par contre, sa faible vue fait qu'il reste souvent indifférent à ceux qui s'approche de lui lentement, sans bruit et en sens contraire du vent, particulièrement en canot. Il est très habile cependant à détecter le mouvement. En été, vous pourrez l'observer dans les baies tranquilles des lacs et des rivières où il se rafraîchit et s'alimente. |
ÉcoConseils |
Aux mois de mai et juin, évitez d'accoster et de marcher sur les îles des lacs puisque ce sont des sites de mise bas à l'abri des prédateurs que les femelles privilégient. À cette époque de l'année, les femelles peuvent d'ailleurs être dangereuses puisqu'elles chargent les intrus qui s'approchent trop près de leurs petits cachés dans la forêt pendant les premières semaines de leur vie. Par ce comportement agressif, les femelles évitent que leurs jeunes s'éloignent d'elles. En effet, les faons auraient la mauvaise tendance de suivre les gens qui s'approchent d'eux, les confondant avec leur mère. Ils peuvent alors se perdre et mourir de faim si leur mère ne les retrouve pas. |
Références utilisées |
Banfield, A.W.F., Les mammifères du Canada, Musée National des Sciences Naturelles, 1974. Peterson, R.L., The Mammals of Eastern Canada, Oxford University Press, Toronto, 1966. Prescott, J et P. Richard, Mammifères du Québec et de l'Est du Canada, Éditions Michel Quintin, Waterloo (Québec), 1996. Stokes, D.W. et L.Q. Stokes, Nos animaux: tous les secrets de leur comportement, Les Éditions de l'Homme, 1989. Wrigley, R.E., Mammals in North America, Hyperion Press Limited, Winnipeg, 1986. Cette fiche a été rédigée par le Musée canadien de la Nature pour l'ÉcoRoute de l'information |