Établissez vos propres prévisions

Prévoir le temps

Météo

Voir aussi: Prévoir La Météo,    Logiciel : Prévoir la Météo

II existe en France une centaine de stations météorologiques officielles, situées généralement près des aéroports, auxquelles s'ajoutent sept stations de radiosondage par ballons-sondes.

Le temps qui affectera la France dans une semaine se décide huit fois sur dix en fonction des masses d'air situées au-dessus de l'Atlantique Nord, entre les Açores et l'Islande.

C'est pourquoi dix navires météo spécialement équipés, appartenant à différents pays, se relaient dans cette zone ; leurs observations sont complétées par celles d'un grand nombre de navires marchands, qui participent bénévolement à ce travail.

Les prévisions officielles se font sur cartes, à partir de toutes les mesures ainsi effectuées. Elles sont établies toutes les douze heures pour les avions (qui reçoivent en outre des rapports succincts toutes les demi-heures) et toutes les trente-six heures pour les particuliers.

Ce sont les prévisions de douze heures qui servent de base aux bulletins de la radio. La Météorologie nationale effectue aussi des prévisions à cinq jours, mais se refuse à aller au-delà.

Actuellement, la confiance est de 85 à 90 pour 100 pour les prévisions à trente-six heures ; elles ont donc pratiquement neuf chances sur dix d'être vérifiées. Mais leur crédibilité chute ensuite très vite et, au-delà de deux ou trois jours, le coefficient d'exactitude n'est plus que de 50 pour 100.

Les professionnels de la météorologie utilisent deux types de méthodes pour prévoir le temps.

— La méthode française, qui repose sur l'étude des variations de pression, des variations de température et de la nébulosité. Ainsi localise-t-on les noyaux des perturbations, qui se déplacent d'environ 1200 km par jour.

L'état du ciel et les précipitations éventuelles pour un lieu donné se déduisent de la position du corps de cette perturbation.

C'est une méthode quantitative, permettant de calculer rapidement la position future et l'intensité d'une perturbation.

— La méthode norvégienne, élaborée par le météorologiste Bjerkness, qui détermine la structure des perturbations et leur évolution d'après un cycle bien défini. C'est une extrapolation à partir du front.

Ces deux méthodes sont en fait complémentaires.


Dans les deux cas, les prévisions à courte échéance sont fondées sur le principe de persistance : on admet qu'une perturbation se déplaçant à une certaine vitesse continuera de le faire dans les quelques heures à venir, et l'on « rectifie le tir » au fur et à mesure.

L'importance des fronts

Ne disposant pas d'un réseau de stations puissamment équipées, de sondages en altitude et de cartes détaillées, n'ayant pas non plus à sa disposition un ordinateur et des satellites artificiels, l'amateur ou le curieux isolé que vous êtes pourrait se décourager.

En fait, avec peu de moyens, vous êtes tout à fait à même d'effectuer de bonnes prévisions, votre isolement étant dans un certain sens un atout, car il vous permet d'établir des prévisions locales, donc précises ; les prévisions nationales sont, au contraire, fatalement, générales.

Ce qu'il faut savoir avant tout, c'est que la plupart des variations météorologiques (température, pression, humidité, vents, nuages, etc.) sont liées aux fronts.

Nous avons fait connaissance avec ceux-ci à la section Qu'est-ce que le temps ?.

Rappelons seulement qu'en France ils se déplacent surtout d'ouest en est et du sud-ouest vers le nord-est, à la vitesse de 40 km/h pour les fronts froids, 25 km/h pour les fronts chauds. Au passage d'un front, la pression varie assez rapidement et le vent tourne.

Voyons les types de temps qu'ils donnent.

PRÉVISION DU TEMPS AU SEIN D'UN FRONT FROID

1. On note d'abord un renforcement des vents du sud ou du sud-ouest, avec apparition d'altocumulus au nord-ouest ou au nord. Le baromètre commence à baisser.

2. A mesure que le front s'approche, la base des nuages s'abaisse. Le baromètre descend toujours et la pluie commence à tomber.

3. Au passage même du front, le vent vire rapidement à l'ouest ou au nord, soufflant en fortes rafales, tandis que la pluie tombe toujours et que le baromètre est au plus bas.

4. Très vite une éclaircie apparaît, et le baromètre remonte assez vite. Les vents se font plus réguliers, soufflant de l'ouest ou du nord-ouest. La température est en baisse. Temps sec et clair.

5. La nébulosité s'accroît progressivement, annonçant l'arrivée d'un front chaud.

PRÉVISION DU TEMPS AU SEIN D'UN FRONT CHAUD

1. Des cirrus apparaissent, très haut dans le ciel, tout à fait au sommet de la « pente » d'air froid. Ils se transforment progressivement en cirro-stratus, de plus en plus denses à mesure que le front approche. Le baromètre est en baisse.

2. Le ciel devient pommelé, avec l'apparition de cirro-cumulus, qui témoignent de l'instabilité de l'air chaud en altitude ; le baromètre baisse toujours.

3. Des strato-cumulus, des nimbo-stratus et, parois, des cumulo-nimbus terminent le cortège des nuages de la perturbation. Le baromètre remonte, la température également, mais la pluie tombe, et son humidité crée des stratus bas qui masquent les nuages plus élevés.

Normalement, le temps s'éclaircit très vite après le passage du front, mais reste chaud et humide.
Les prévisions sommaires

Développement complet d'une perturbation

Les prévisions sommaires

Quelle que soit la perturbation qui vous survole, vous devez toujours reconnaître l'un ou l'autre des deux scénarios ci-dessus. Il vous sera alors facile de prévoir la suite, surtout si vous vous aidez des indications fournies par les instruments de votre station, et en particulier pression, température, direction du vent.

De la même façon, vous pouvez aussi prévoir la tendance du temps, suivant les indications ci-dessous :

Le temps restera beau si :

— la pression augmente ou reste constante, à une valeur assez élevée ;
— le vent est faible et souffle de l'ouest ou du nord ;
— le brouillard matinal se dissipe en milieu de matinée ;
— les traînées de condensation des avions se résorbent rapidement ;
— de petits cumulus se forment l'après-midi ;
— des nuages apparus au lever du soleil se dissipent rapidement ;
— les étoiles scintillent fort.

Le temps s'améliorera si :

— le baromètre monte lentement ;
— le vent tourne à l'ouest ;
— la base des nuages s'élève ;
— des brouillards apparaissent en fin de nuit ;
— après une pluie, les nuages rasent la terre en paraissant rouler.

Le temps va se gâter si :

— le baromètre baisse lentement ;
— le vent change de direction (et notamment s'il passe du nord au sud par l'ouest) ;
— le ciel s'obscurcit à l'ouest et présente des « gradins » (strato-cumulus) ;
— la base des nuages s'abaisse ;
— le brouillard s'élève en laissant des nuages derrière lui ou suit une gelée blanche ;
— de petits nuages blancs se colorent en mauve au soleil couchant ;
— la rosée est abondante et se dissipe très vite au lever du soleil ;
— le vent souffle du sud et les nuages viennent de l'ouest.

Le mauvais temps durera si :

— la pluie tombe par temps calme, sans vent ;
— une pluie fine succède à des averses.

Il y a risque d'orage si :

— des cumulus commencent à se développer verticalement ;
— l'humidité augmente alors que la pression diminue ;
— de grands nuages noirs ou gris s'assemblent par nappes ;
— on entend des crachotements dans la radio;
— la nuit est chaude sans dépôt de rosée.

Observer les signes de la nature

Sachez également que l'on peut faire de bonnes prévisions à partir de « signes-présages » qui se manifestent dans la nature souvent sous forme de petits faits apparemment sans importance. Nous en avons rassemblé quelques-uns qui permettent des prévisions certes fragmentaires, mais sûres au moins à 80 pour 100.

Et vous n'aurez aucun mal, si vous êtes un amoureux de la nature et un observateur attentif, à en remarquer d'autres. Nous vous engageons à les noter.

— Si la lune s'entoure d'un anneau et que la pression baisse, la pluie est assurée dans les vingt-quatre ou quarante-huit heures ; elle est un peu moins probable si le baromètre ne bouge pas à ce moment-là.

— Si les nuages se teintent en rouge au coucher du soleil, il pleuvra le lendemain ; s'ils sont jaunes, il y aura du vent ; s'ils sont d'un rosé orangé, il fera beau.

— Si le son des cloches est «plaintif», la pluie est proche.

— Si les oiseaux volent bas, une aggravation du temps est à craindre ; le départ des oies sauvages annonce une arrivée d'air froid.

— Si les moucherons deviennent subitement très nombreux, l'orage est proche. De même si les chiens s'agitent.
— Les cheveux qui frisent, les salières qui se bouchent, les portes qui ferment mal, les lames d'acier qui se teintent en bleu présagent de la pluie.

— Les plantes aussi « sentent » venir la pluie ; c'est ainsi que les pommes de pin se resserrent et que les fleurs de liseron ou de pissenlit se ferment.

— Si des odeurs nauséabondes se dégagent du sol (égouts, fosses septiques, tas de fumier, etc.), il y a du vent en perspective.

— Les feuilles de trèfle qui se ferment annoncent également du vent.
— Les feux qui s'allument difficilement sont signe de mauvais temps.
— Si l'air est plus « transparent » que d'habitude, c'est l'indice d'une pluie prochaine.
— Si la flamme est claire et vive et si les sons lointains s'entendent bien, il fera froid.

Le temps des nuages

Nous avons vu précédemment que l'ordre dans lequel les nuages se succèdent permet de déterminer si l'on va être traversé par une perturbation de front chaud ou de front froid, et par conséquent de prévoir sans grand risque d'erreur différentes phases du temps à venir.

Un front froid débute par des altostratus ou des altocumulus et se termine par des nimbostratus de pluie, suivis de cumulus avec éclaircies.

Un front chaud commence toujours par des cirrus ; puis viennent, très rapidement derrière, cirro-stratus, altocumulus et altostratus ; les averses débutent juste après, provoquées par une grande masse de nimbo-stratus.

Si l'on voit apparaître des altostratus suivis de cumulo-nimbus et immédiatement après des cirrus élevés prolongés par le cortège habituel d'un front chaud, c'est que l'on est en présence d'un front occlus : deux masses d'air froid se sont rejointes pour rejeter au-dessus d'elles une masse d'air plus chaude.

Précisons cependant que les nuages, pris isolément, peuvent donner une bonne indication du temps qu'il va faire, mais il s'agit alors d'une prévision à brève échéance : moins de vingt-quatre heures. Pourtant, si vous réussissez à déterminer dans quel type de système ils sont insérés, vous aurez une vue à plus longue échéance.

Dans un cas comme dans l'autre, il convient évidemment de savoir les identifier facilement.

Voici donc leur signification individuelle :

— Cirrus, cirro-stratus et cirro-cumulus : sont l'indice d'un changement de temps pour le lendemain. Les cirro-cumulus provoquent des halos autour de la lune ou du soleil ; c'est pourquoi ceux-ci, indirectement, annoncent aussi une aggravation du temps.

— Altostratus : ne contiennent plus seulement, comme les précédents, des cristaux de glace, mais aussi des gouttelettes d'eau.

Ils donnent naissance à des pluies, qui le plus souvent n'atteignent pas le sol et repartent dans le nuage. Mais quand elles atteignent le sol, ces précipitations ont un caractère continu et durable ; il peut s'agir de pluie ou de neige.

— Altocumulus : souvent associés aux altostratus, ils ne provoquent pas de précipitations par eux-mêmes.

— Nimbo-stratus : c'est le nuage de pluie par excellence ; mais il donne aussi de la neige.

— Stratus : nuage bas, responsable de la bruine (petite pluie fine), souvent durable.

— Strato-cumulus : n'apportent pas de précipitations, mais peuvent s'accompagner d'un halo.

— Cumulus : sous leur forme « fractus » ou « humilis », ce sont des nuages inoffensifs, qui parsèment le ciel bleu.

 Mais ils se transforment parfois en «cumulus congestus », qui eux-mêmes donnent naissance à des cumulo-nimbus si l'ascendance de l'air est forte.

— Cumulo-nimbus : ces nuages aux formes monstrueuses apportent aussi bien de fortes averses (grains) que de la neige en flocons, de la neige roulée, du grésil et de la grêle. Ce sont en outre les seuls nuages à provoquer des orages.

 

 

 

 

 

 

 

Recherche personnalisée