Les arbres en hiver

Les arbres sont des plantes qui ont acquis des tiges ligneuses pour que leurs feuilles puissent se développer en hauteur, évitant ainsi la concurrence pour la lumière solaire au niveau du sol. À l'instar de toutes le plantes vertes, les arbres doivent d'abord et avant tout placer leurs feuilles au soleil puisqu'il est leur principale source d'énergie. C'est en hiver que cette lutte permanente pour la lumière est la plus facile à deviner. A la surface des branches nues, vous apercevrez des centaines de fissures qui revêtent chacune une forme linéaire différente, créée par les forces de la lumière et de la vie.

Les branches des arbres sont disposées le long du tronc, selon deux modèles fondamentaux. Le premier est celui de l'arbre au tronc principal unique duquel partent les branches. Quant au second modèle, c'est celui du tronc qui, à peu de distance du sol, se divise en plusieurs troncs secondaires. Les arbres du premier type sont coniques et pointus. Il s'agit entre autre des thuyas, des pins et des épinettes. Ceux du second type sont plus étalés, plus arrondis. Observez par exemple la forme d'un chêne, d'un orme ou d'un bouleau.

Les branches d'un arbre ne croissent pas toutes au même rythme. Certains arbres possèdent deux types de branches: Les longues pousses qui croissent rapidement, formant de longues branches qui, plus tard, donneront à l'arbre sa forme générale; et les pousses courtes qui croissent plus lentement, formant les petites ramilles qui remplissent l'espace entre les branches et supportent habituellement les feuilles. La proportion de longues pousses par rapport au pousses courtes et leur emplacement respectif détermine le port général de l'arbre, le faisant paraître touffu ou aéré, trapu ou délicat.

Toutefois, le modèle de croissance d'un arbre et la disposition des branches en direction de la lumière sont très variés. L'arbre peut être long et mince ou rabougri et tordu en fonction de son environnement et de l'intensité de la concurrence pour la lumière solaire. Dans les champs, les arbres parviennent à adopter les formes les plus pures, mais il arrive aussi que le vent inhibe leur croissance. Au cœur des forêts, ils semblent s'étirer le plus possible, leur tronc étant dépourvu de branches jusqu'à la hauteur d'une petite couronne aplatie qui s'est taillée une place au soleil, au-dessus du couvert végétal. A la lisière des bois, sur la berge des lacs ou des rivières, les arbres poussent vers la lumière, s'éloignant de leurs rivaux condamnés à l'ombre.

Mais que fait donc un arbre en hiver? Comment sait-il que le printemps est arrivé et qu'il doit commencer à bourgeonner? Pourquoi perd-il ses feuilles à l'automne?

Pour les végétaux, l'hiver est une période de sécheresse; la plus grande partie de l'eau étant gelée dans le sol ou en surface, sous forme de neige, ils ne peuvent donc pas en profiter. Les sécheresses hivernales peuvent durer plus de six mois et les plantes doivent absolument s'adapter à cette dangereuse situation.

Comme la production de nourriture et la croissance, qui ont lieu en été, obligent l'arbre à consommer d'énormes quantités d'eau, ces deux processus, concentrés dans la feuille, doivent s'interrompre en hivers; par conséquent,  les arbres des climats tempérés perdent leurs feuilles en automne et recouvrent le point de fixation de chacune avec un tissu à consistance liégeuse. Même les feuilles de l'année suivante, encore en miniature à l'intérieur des bourgeons d'hiver, sont protégées par des écailles qui conservent l'humidité. Les arbres qui gardent leurs feuilles, les conifères notamment, ont mis au point un système qui leur permet d'économiser l'eau en acquérant de petites feuilles pointues, ou aiguilles, qui sont recouvertes d'une sorte de cire.

Mais les arbres n'interrompent pas leur croissance en hiver. En réalité, ils font alterner les parties qui poussent: ils expédient de l'énergie d'un côté et en privent l'autre côté. Par exemple, les arbres ont, en été, déjà produit les feuilles de l'année suivante. Celles-ci ont encore des dimensions miniatures et sont emprisonnées dans des gousses écaillées. À la fin de l'été, la croissance de ces feuilles s'interrompt tandis que mûrissent les graines et les fruits de l'année en cours.

En hiver, les arbres contrôlent leur croissance; ils ne doivent pas ouvrir leurs feuilles et leurs fleurs prématurément au printemps, car ces dernières pourraient geler si la température baissait précipitamment. Pour effectuer correctement ce "calcul", ils ne peuvent pas uniquement se fier à la température ou à la quantité d'eau disponible, les dégels de fin d'hiver étant particulièrement trompeurs. Les arbres doivent donc "analyser" des conditions plus fiables, telles que la libération de produits chimiques à l'intérieur de leurs cellules ou l'augmentation de la longueur des périodes diurnes, qui reflètent l'évolution de la saison solaire.

Ainsi, il est erroné de considérer un arbre en hiver comme le symbole de la mort et du néant. Ce mythe doit mourir lui-même car en réalité les arbres contiennent déjà, en hiver, les feuilles et les fleurs de l'année suivante, et ils réagissent constamment à la lumière et à la température. Leurs silhouettes représentent l'image très nette de bras qui se tendent vers le soleil pour en retirer la vie.

Reconnaître les arbres en hiver n'est pas si difficile qu'on le croit, surtout lorsqu'on commence pas identifier les arbres les plus répandus. Si vous apprenez à identifier les six principales espèces de feuillus et les conifères, vous reconnaîtrez près de 80 p. 100 des arbres de la plupart des forêts boréales.

Les six espèces de feuillu les plus courantes

Chêne

Érable

Frêne

Hêtre

Bouleau

Tremble

 

 

Bibliographie

Donald w. stokes, La nature en hiver, Les éditions de l'homme, Montréal, 1991.

Lauriault,Jean, Abres du Canada, Musées nationaux du Canada et Broquet, Ottawa, 1987.

 

 

 

 

 

 

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